La Saint Valentin Sanglante

La réponse de la jeune femme, bien que laborieuse, était plutôt rassurante – ce n'était probablement rien de plus qu'une crise de panique un peu violente. Angoissante, mais pas dangereuse. Aslan se plaça de l'autre côté d'Harmonie pour aider à la porter, mais son mari ne l'avait pas attendu et s'en chargea tout seul. L'infirmier se renfrogna – il se sentait comme une merde, soudainement. Peut-être était-ce d'avoir échoué à sauver ce type, un peu plus tôt, ou peut-être était-ce parce qu'il était vraiment attaché à Harmonie, mais il avait vraiment besoin de se rendre utile – pourtant quelque chose lui disait que Barthelemy aurait préféré qu'il aille être utile ailleurs. Il le comprenait, dans le fond – mais c'était pas pour ça qu'il lâcherait Harmonie. Une fois à l'écart de l'agitation, il s'agenouilla à côté d'elle, lui prenant la main. « Allonge-toi, et imagine que ton ventre est un ballon, d'accord ? Essaye de respirer doucement, pendant trois secondes, et de bloquer trois secondes. Ça va aller, Harmonie, ça va passer. » Il releva les yeux quand Barthelemy s'adressa à lui. L'angoisse assombrissait son visage, trahissant toute l'inquiétude qu'il avait pour son épouse. Aslan eut un regard un peu blasé, l'air de dire 'c'est moi les secours, connard' – mais il voyait ce qu'il voulait dire. Il était infirmier, pas médecin – niveau crédibilité, ça changeait tout. Il secoua la tête. « Je suppose qu'ils sont en route, les flics sont jamais envoyés seuls quand il y a agression à l'arme blanche... Mais ça va aller, elle est en hyperventilation et en crise de panique mais c'est pas dangereux. » Il eut une hésitation, avant de reprendre, l'air interrogatif. « Enfin à moins qu'elle aie des problèmes de santé que je ne connais pas. » Il se pensait proches – leur relation de marraine/filleul les avait poussé à se confier plus que quiconque ne l'avait jamais fait – mais peut-être qu'il ne savait pas tout, après tout ; elle ne lui devait rien.

Après plusieurs minutes à paniquer, Zoey prit plusieurs inspirations afin de calmer son rythme cardiaque, elle essaya de se calmer en se parlant à elle-même. "Allez Zoey, calme-toi. Ne fais pas un malaise ici. Ce n'est pas le moment..." se murmura-t-elle doucement. Alors qu'elle arrivait à reprendre ses esprits quand la police arriva. Curiosité malsaine, elle s'approcha d'eux pour voir ce qu'il se disait, tout en évitant de regarder le cadavre. Ainsi, elle apprit le nom de la victime. Voila pourquoi il lui disait quelque chose ! Zoey, comme toute personne avec un cerveau surement, haissait cet homme, rien que pour les propos qu'il tenait envers les femmes par exemple. Elle avait bien souvent eu des envies de meurtres sur lui, voulant qu'il disparaisse de la surface de la planète, mais maintenant qu'elle avait son cadavre devant les yeux, elle se sentait affreusement mal d'avoir pu avoir ce genre de pensées. Elle se sentait en quelque sorte coupable, même si elle n'avait rien fait. Croyant au karma et aux ondes, elle ne pouvait pas s'empêcher de penser que ça avait dû influencer le futur de cet homme.

Elle écouta les policiers discuter entre eux, assimilant ce qui était dit. Du tweed ? On portait encore ça aujourd'hui ? Mais dans tout ça, quelque chose dérangeait Zoey. Le fait qu'ils restent les bras croisés à discuter. "Vous devriez peut-être fouiller les gens" dit-elle sur un ton plutôt sec à l'un d'entre eux. "Non parce que là il y a un meurtrier parmi nous... Voir deux et à tout les coups, le coup le coupable pense qu'il est en paix et est en train de se goinfrer de petits fours..." Elle jeta un regard entendu vers les personnes qui profitaient du buffet alors que la situation était critique. "Le stress me fait manger !" dit l'un deux pour se défendre. Elle soupira en secouant la tête avant de reprendre "Vous pourrez peut-être commencer par fouiller et interroger les personnes qui s'intéressent de trop près à ce meurtre. C'est louche non ?" Elle réfléchit un instant avant de pointer du doigt la jeune femme blonde qui avait commencé à accuser les gens. "Genre elle là ! Elle accuse les gens... Elle cache peut-être l'arme du crime entre ses nibards..." dit-elle avec sérieux malgré le comique de sa proposition.

Aslan prenant les choses en main, Barthelemy le laissa faire, se sentait clairement de trop. Il semblait savoir comment maîtriser la situation et il ne voulait pas être une entrave. Toutefois, il écoutait attentivement ce qu'Aslan disait, notant ça dans un coin de sa mémoire, au cas où si Harmonie referait une crise. Barthelemy n'aimait pas la manière dont Aslan était proche avec sa femme, il savait bien de par leur relation filleul/marraine, un lien de confiance s'était crée entre les deux, mais Barthelemy ne le partageait pas. Il avait beaucoup de méfiance envers lui, ce qui pouvait être compréhensible quand on savait son passé et qu'on était un homme aux idées bien trop fixées... Il fut tirée de ses pensées quand Aslan s'adressa à lui, demandant si Harmonie avait des problèmes de santé. Barthelemy hésita un moment avant de dire : "Ce... Ce n'est pas un problème de santé, mais elle est enceinte. Sa... Sa crise pourrait avoir un impact pour le bébé ?". Il regarda sa femme, inquiet, les conseils d'Aslan semblait fonctionner et Harmonie s’apaisa petit à petit. "Je vais aller lui prendre un verre d'eau... Ça va lui faire du bien, non ?" demanda-t-il à l'infirmier, attendant la confirmation. Il voulait être sur que c'était la chose à faire. Il allait se lever quand une autre personne les rejoins, disant que les secours allaient arriver. Il savait bien que son message était pour les réconforter, mais avec le stress et la fatigue, le fait que la salle soit bondée, ce dernier l'énerva plus qu'autre chose et répondit d'un ton sec :  "Oui. On sait, merci !". Il soupira, tout ce stress l'épuisait et lui donnait chaud. Il enleva la veste noire de son costume avant de la déposer à côté de Harmonie.  "Ça va mieux chérie ?"

Spoiler:

Je suis là, mais je ne sers à rien du tout, j'en ai bien conscience, mais malheureusement, bien malgré moi, je suis témoin de ce meurtre, même si je n'ai rien vu du tout à vrai dire, mais je ne peux pas partir comme une voleuse, loin de moi l'idée de vouloir être soupçonnée. Alors, je reste dans mon coin, on s'occupe déjà de la jeune femme qui suffoque, sans doute est ce que c'est son chéri qui est à ces côtés, voir même son mari, je n'en sais rien alors je ne veux pas l'accabler d'avantage voyez-vous. En tout cas des questions se posent à propos de qui a tué, qui est le complice du tueur mais je n'en ai strictement aucune idée. Je ne me sens pas à l'aise dans cette pièce, je regrette de plus en plus d'être venue, surtout qu'Ulysse n'est pas là pour détendre l'atmosphère, mon atmosphère, alors celle-ci devient de plus en plus pesante sur mes épaules. C'est l'intervention d'une jeune femme qui me réveille un peu. Elle accuse la blonde à la poitrine volumineuse de cacher l'arme du crime entre ces deux montagnes de chair. Mon regard devait en dire long, la scène semblait carrément surréaliste dans le contexte. Je ne savais pas ce qu'elle allait faire, mais elle semblait être la blonde sans cervelle, la blonde qui est une vraie chipie en quelques sortes. Elle semblait capable de n'importe quoi, surtout du pire, alors pourquoi ne l'aurait-elle pas tuée ?

Cette histoire ne sentait pas très bon, et je ne parle pas là du corps en décomposition qui est dans la pièce. La décomposition n'est pas à un stade très avancé de toute façon mais elle commence déjà. Qui avait pu faire le coup ? Je n'en savais strictement rien du tout mais, il y avait clairement anguille sous roche. Tout le monde était un potentiel suspect, même les plus discrets, surtout les plus discrets qu'il y avait autour de nous ce soir. Mais sans doute que les plus discrets devaient penser la même chose de ceux qui savent se mettre en valeur, comme moi. Mon physique aide aussi à attirer l'attention même si ce soir, je suis habillée assez sobrement, il faut bien se le dire, j'ai déjà fait plus léger et extravagant mais nous ne sommes pas là pour parler de mon style vestimentaire et de mon physique, n'est ce pas ? Je ne prêtais pas attention à la jeune femme qui ne semblait pas être dans un bon état physique. Elle était malade, cela ressemblait à un choc assez violent comme si on lui avait frappé le ventre avec une batte de baseball ou quelques choses dans le genre. Elle avait paniqué, et je voyais certains visages faiblards. Ces personnes n'étaient pas à l'aise avec un macchabée dans la pièce visiblement. Moi, ça ne me dérangeait pas, après tout, dans le musée, il y a bien des momies, donc ça revient au même pour moi. Ils étaient donc trois autour de la jeune femme, son copain, l'infirmier et le policier là. Moi, j'observais toujours les policiers qui étaient arrivés sur la scène de crime, ils étaient descendus, et j'aurais bien aimée savoir ce qu'ils ont pu trouver. Mais je n'allais pas en avoir le temps, en effet, une gamine semblait penser que je cachais l'arme du crime entre mes seins. Si la situation n'avait pas été dramatique, j'aurais explosée de rire sans doute, mais il en fut rien du tout. Je n'avais rien fait et j'allais le lui prouver. Je ne suis pas vraiment pudique, j'aime bien me promener en maillot de bain minimaliste quand vient la saison, alors je pouvais tout à fait exhiber ma poitrine aux yeux de tout le monde sans que cela me gêne. Je souriais à la gamine, je ne saurais dire quel âge elle avait mais elle n'était pas très vieille.

" C'est vrai que c'est plus simple d'accuser ceux qui ont potentiellement plus de chance de cacher l'arme du crime. Mais tu vois, je ne vais pas garder le suspens plus longtemps. "

Et aussitôt, j'enlevais mon haut. Heureusement pour tous, j'avais des sous-vêtements confortables, qui cachaient une bonne partie de ma poitrine, parce qu'il n'est pas rare que je n'en porte pas. Bref, tout le monde pouvait donc voir à présent que je ne cachais pas l'arme du crime entre mes seins.

" Désolé de te décevoir, mais non, je ne cache pas l'arme du crime à cet endroit. "

J'avais envie de pousser le bouchon tellement plus loin, je n'étais clairement pas à cela près mais quand même, je me rhabillais pour ne pas choquer plus de monde que ça.

Zoey observait la jeune femme blonde, les bras croisées, l'air sûre d'elle malgré l'absurdité qu'elle venait de dire. Cependant, la jeune femme brisa le faux suspens qui s'était installé en commençant à se déshabiller pour montrer que, non, elle n'avait pas caché l'arme entre ses seins. Zoey la regarda faire, bouchée bée. Il faut dire qu'elle ne s'attendait pas du tout à ce geste. Bien évidemment, la plupart des hommes de la pièce tournèrent le regard à ce geste. Zoey ne put s’empêcher de ressentir un peu de jalousie, surtout qu'elle avait tendance à un peu complexer sur sa poitrine plutôt plate. Toutefois, elle essaya de ne pas se laisser déstabilisé par ce qui venait de se passer. Tiquant sur la dernière phrase de la blonde, elle ouvrit la bouche pour demander si l'arme n'était pas dans son cul mais se ravisa au dernier moment. "Ok... Peut-être que tu ne caches pas l'arme du crime. Mais je trouve ça louche que tu commences à accuser du monde dès le début... Comme s'il y avait quelque chose à cacher" dit-elle en la fixant du regard. "Et n'essaye pas de me parler des indinces. Je sais aussi qu'il ne faut pas se fier aux premières impressions qu'ils peuvent donner... Ils sont souvent été placés exprès pour mettre sur une fausse piste." Et elle savait de quoi elle parlait, elle avait réussi toutes ces enquêtes à Phoenix Wright et Professeur Layton ! Les enquêtes n'avaient plus aucun secrets pour elle... Ou du moins, elle le pensait.

Je ne vois pas pourquoi je devrais me priver de montrer ma plastique irréprochable aux personnes en présence. C'était comme si j'étais en maillot de bain après tout, n'est ce pas ? Oui, certaines filles font des complexes lorsqu'elles sont en sous-vêtements mais c'est la même chose après tout que si vous étiez en maillot de bain. Mais bon, ce n'était pas très grave. Tout le monde avait le regard fixé sur moi ou presque, surtout les hommes à vrai dire. Ils devaient se demander ce que je faisais, mais je répondais juste aux accusations d'une gamine à mon sujet. Je ne vois pas en quoi je suis plus coupable qu'elle de quelques choses. C'est vrai, j'ai porté les premières accusations, et alors ? Ne venait-elle pas d'en porter sur ma personne ? Si, mais moi je ne l'accusais de rien du tout. Ces mots me firent cependant sourire. Si je n'avais pas été la première a m'exprimé, quelqu'un d'autres l'aurait fait, n'est ce pas ? Sans doute que oui, mais comme je n'ai pas ma langue dans ma poche, ça me tombait évidemment dessus. Je préférais en rire intérieurement, mais cette petite ne se laissait pas démonter. J'ai le droit de me déshabiller même s'il y a un mort dans la salle, ça ne changera rien à son sort de toute façon, n'est ce pas ? Ce n'est en secouant mes seins au niveau de sa tête qu'il va revivre d'un coup, subjugué par cette vue là. Mais bon, c'est comme ça. Je suis donc de nouveau couverte de la tête aux pieds. Je l'écoute patiemment. Je vais lui parler sur le même ton, calmement, sans aucune envie d'envenimer les choses, ça ne servirait à rien.

" Nous ne sommes pas dans une série policière, mais dans la vraie vie. Ce n'est pas le colonel moutarde qui a tué notre victime dans la salle à manger avec le chandelier. Laissons la police faire son travail et tirer ces premières conclusions. Nous n'allons pas pouvoir changer le destin funeste de la victime, sauf si vous avez le pouvoir de ressusciter les morts ou de revenir dans le temps. "

Je me fichais bien d'attirer l'attention, ce n'est pas en parlant de la sorte que nous allions arriver à une quelconque conclusion. Je ne savais pas quand la police prendrait nos dépositions et si durant ces dernières, ils allaient nous dire des choses intéressantes pour que nous puissions chercher une solution, mais ce n'était pas un problème. Le tueur était dans la salle quoiqu'un en dise, et l'arme du crime devait être aussi par là.