#Sujet: (Evasleen) Ce parfum de nos années mortes Jeu 2 Fév - 14:32
Ayleen & Evan
Peut-être que les vieux ont des poches sous les yeux parce qu'ils se sont retenus de pleurer toute leur vie
Les yeux rivés sur l'image que lui renvoyait le miroir, il avait l'impression de se voir pour la première fois. Ça faisait longtemps qu'il passait devant son reflet sans faire attention, Aslan ; mais il avait changé. Ses traits étaient moins creusés, ses yeux avaient repris vie. Il n'était plus le mort-vivant qu'il avait été ; s'il ne lui restait pas des cicatrices au creux des bras, plus personne n'aurait pu deviner le passé de drogué qu'il se traînait. Son corps avait fini par tourner la page, son entourage aussi. Peut-être qu'il était temps qu'il avance à son tour. Peut-être qu'il pouvait arrêter de se punir pour ce qu'il ne pouvait pas effacer, et commencer un nouveau chapitre. C'était ce qu'il avait l'intention de faire, ce soir-là. Il avait troqué sa blouse d'hôpital pour une chemise, il avait raccourci sa barbe, et il s'apprêtait à emmener cette nana dans un restaurant de Westlake. Elle était drôle, elle lui plaisait ; avec un peu de chance, leur rendez-vous aboutirai à quelque chose de bien. « Bon, vous êtes sages, et vous foutez pas de la litière partout, compris ? » Il s'était adressé à ses chats, mais Spock n'ouvrit même pas un œil, Yoda se contenta de se lécher les parties – l'infirmier décida de prendre ça pour un 'oui'. Attrapant ses clés de voiture, il sorti de l'appartement et alla attendre l'ascenseur qui semblait ne jamais vouloir venir.
Et puis, les portes en fer s'ouvrirent.
C'était comme si une main invisible lui arrachait les entrailles. Le souffle coupé, il resta planté là, incapable de quitter des yeux ce visage qui le hantait depuis sept ans. C'était tout juste s'il avait remarqué Evan. Non : tout ce qu'il voyait, c'était ces yeux qu'il avait fait pleurer ; ces lèvres qu'il avait embrassé ; cet être qu'il avait aimé à en crever. Les souvenirs s'abattaient sur lui comme une vague qui fendait les rochers ; et, putain, c'était douloureux. C'était comme si le temps avait suspendu son vol, pendant que les questions se bousculaient dans son crâne. Est-ce qu'il allait entrer? Il n'en avait pas envie ; c'était trop soudain, il ne se sentait pas prêt. Pourtant, il n'avait pas non plus envie de reculer. Il avait fui assez longtemps. Il pouvait bien tenir quelques secondes avec eux. Ça lui éviterai d'avoir l'air d'un con devant Evan, pour une fois. Alors, le cœur battant, il fit un pas, entrant dans l'ascenseur. Advienne que pourra.
Cela ne faisait que quelques jours que j’avais emménagé dans cet immeuble et pourtant j’avais l’impression d’y vivre depuis bien plus longtemps, étant donné que je passais la majeure partie de mon temps libre chez mon meilleur ami. Evan et moi, on se connaissait depuis déjà quelques années et nous étions très proches l’un de l’autre. Cependant, entre nous, il n’y avait que de l’amitié. Jamais il n’y aurait autre chose entre nous, ça c’est certain. Non pas qu’il ne soit pas mon genre, mais disons que je n’avais pas du tout la tête à me lancer dans une nouvelle relation amoureuse et ce, encore moins vu la façon dont ma dernière histoire c’était terminée. Oui d’accord Evan et mon ex n’avaient rien à voir l’un avec l’autre, mais bon. Et puis de toutes façons, à mes yeux, Evan était comme mon frère. Sauf que lui, il en savait beaucoup plus sur moi, que mon propre frère. Et pour cause, ce qu’il m’était arrivé avec mon ex, Evan le savait lui, pas mon frère jumeau.
Bref, ce jour-là, mon meilleur ami était venu me rendre visite à son tour, je m’étais fait un plaisir de l’accueillir chez moi, puis après avoir bu un café en sa compagnie, nous avions tous les deux pris la décision d’aller embêter un peu son colocataire. Ce que je n’avais pas prévu une seule seconde, en revanche, c’était qu’en montant dans l’ascenseur de notre immeuble, mon passé me reviendrait en pleine face. Alors même que nous étions en train de parler tranquillement tous les deux, l’appareil s’était arrêté à l’étage du dessous et lorsque les portes de celui-ci s’étaient ouvertes, j’avais totalement perdu l’usage de ma voix, pendant plusieurs secondes. Lui. Ici. Je savais bien qu’un jour je pourrai retomber sur lui, mais jamais je n’aurai pensé me retrouver nez-à-nez avec lui, dans cet ascenseur. Enfin heureusement je n’étais pas seule et savoir Evan à mes côtés me rassurait grandement.
A ce moment-là, en voyant mon ex petit-ami devant moi, j’étais partagée entre la peur, la déception et la colère. Priant silencieusement pour que l’appareil se dépêche de nous déposer au premier étage, je prenais sur moi pour ne pas exploser. Ce n’était vraiment pas le bon moment pour des ‘retrouvailles’. Mais bon apparemment, d’après lui là-haut, ça avait l’air d’être le bon moment, puisqu’il n’avait rien trouvé de mieux que de mettre l’ascenseur hors d’usage, d’un seul coup. Super ! Nous voilà coincé dans ce stupide appareil, tous les trois, alors même que je ne voulais qu’une chose : fuir loin de cet homme qui m’avait fait souffrir par le passé.
made by black arrow
Hrp : Elle est très bien ta rp Aslan, en revanche la mienne... xD
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#Sujet: Re: (Evasleen) Ce parfum de nos années mortes Ven 3 Fév - 2:43
Evan était content de pouvoir accueillir Ayleen dans son immeuble car cela voulait dire qu'ils auraient l'occasion de se voir encore plus souvent qu'avant et franchement, c'était le pied, non ? Oui bon, pour commencer, ce n'était pas vraiment son immeuble à proprement parler puisqu'il ne faisait qu'y vivre, mais bon, on aura compris, hein. Quoiqu'il en soit, il avait momentanément délaissé son pauvre colocataire pour rendre visite à la jeune femme dans son nouvel appartement. Ce dernier se trouvait deux étages plus haut, mais le jeune homme avait quand même pris les escaliers car il était sportif et qu'il profitait simplement de chaque occasion pour bouger un peu. Bref, ils avaient donc passé un moment à papoter tous les deux avant de décider d'aller embêter un peu Damian qui devait se sentir un peu seul. Et puis, Evan ne voulait pas que son cher colocataire soit trop jaloux d'Ayleen. Ah, c'était difficile d'avoir deux meilleurs amis quand même ! Heureusement, la jeune femme ne semblait pas être jalouse à ce niveau-là et c'était déjà ça. D'ailleurs, il avait prévu de faire une petite soirée avec ses amis un de ces quatre, histoire de s'éclater bien comme il faut ! Mais chaque chose en son temps.
Pour descendre, ils auraient très bien pu prendre les escaliers, mais allez savoir pourquoi, ils choisirent l'ascenseur. Ce fut là une énorme erreur, mais ils l'ignoraient encore. Tout comme la pauvre Ayleen ignorait que son ex vivait dans le même immeuble. Evan avait d'ailleurs totalement oublié de la prévenir, trop occupé à raconter des conneries et à délirer avec elle pour y penser tout de suite. Nul doute qu'il s'en mordrait bientôt les doigts. Mais pour l'heure, il n'y pensait pas et discutait joyeusement avec son amie, complotant contre Damian en même temps. Oui, il aimait faire chier son coloc et ça ne changerait pas aujourd'hui, au contraire ! Et puis, ce fut le drame. Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur...Aslan ?! Merde, merde, merde ! Qu'est-ce qu'il foutait là ? Le jeune homme se souvint bêtement que ce mec vivait juste au-dessus de chez lui et là, il s'en voulut instantanément en voyant l'expression choquée d'Ayleen. Evan lança un regard noir à Aslan, le genre de regard censé dissuader l'autre de ne pas entrer dans cet ascenseur. Hélas, cela ne semblait pas du tout avoir été efficace puisque le mec semblait s'en ficher éperdument. En fait, il semblait même ne pas voir Evan du tout vu comment il fixait Ayleen.
Et comme les choses n'étaient jamais faciles, Aslan décida de monter dans l'ascenseur avec eux. Il avait perdu la tête ? Pourquoi faisait-il ça ? Pourquoi vouloir à ce point torturer Ayleen après tout ce temps ? Comme par réflexe, Evan attrapa la main de la jeune femme pour la serrer doucement. Il voulait lui signifier qu'il était là pour elle, qu'il la soutiendrait quoiqu'il arrive. Il savait l'enfer qu'elle avait traversé à cause de ce connard et il ne lui avait d'ailleurs jamais pardonné et ne lui pardonnerait sans doute jamais. Aslan et Evan ne seraient jamais meilleurs amis ni même de simples potes, c'était certain. Alors qu'ils étaient presque arrivés et qu'aucun d'eux n'avait prononcé le moindre mot, le destin décida de leur jouer encore un mauvais tour en faisant simplement tomber ce maudit ascenseur en panne. Sérieux ? Le machin s'arrêta brusquement et les voilà coincés. Là, Evan s'en voulait clairement d'avoir oublié de prévenir Ayleen. Et puis, il avait cru pouvoir le lui dire au calme en y mettant les formes. Là, c'était un peu brutal comme révélation quand même.
Il lâcha la main d'Ayleen pour s'approcher des boutons et appuyer sur celui prévu pour les urgences comme celle-ci. C'était bien la première fois qu'il utilisait ce truc. Quelques instants plus tard, une voix se fit entendre dans le petit haut-parleur situé au-dessus du bouton et un type leur dit simplement d'attendre que le problème soit résolu et qu'une équipe était en route. Non, vraiment ? Ce n'était pas comme s'ils pouvaient faire autre chose qu'attendre, de toute façon. A moins de... Evan leva la tête, envisageant de sortir par la trappe qui se situait sur le haut de l'ascenseur. Comme on le voyait dans les films. Oui, bon...c'était peut-être un peu risqué quand même. Mais il gardait quand même cette option dans un coin de sa tête. Toujours sans un mot à l'attention d'Aslan, il revint vers Ayleen en mode chevalier qui protégeait sa princesse contre le vilain méchant. Puis, il se pencha vers son oreille pour chuchoter quelques mots.
« Je suis désolé, j'avais oublié de te prévenir... »
Ce n'était peut-être pas le meilleur moment pour ça, mais il devait au moins s'excuser. Les explications viendraient sans doute plus tard. Quand ils seraient sortis de là. Il lança une nouvelle fois un regard qui en disait long à Aslan, mais ne lui adressa toujours pas la parole pour autant. L'attente serait longue, très longue.
#Sujet: Re: (Evasleen) Ce parfum de nos années mortes Dim 5 Fév - 19:06
Ayleen & Evan
Peut-être que les vieux ont des poches sous les yeux parce qu'ils se sont retenus de pleurer toute leur vie
Leurs mains s'unirent et Aslan sentit son cœur s'émietter. Il ne voyait que deux options : soit Evan avait fait ça par simple instinct de protection, ce qui signifiait qu'ils voyaient toujours en lui une menace pour Ayleen ; soit tous deux étaient devenus plus que des amis. Difficile de choisir ce qui était le pire pour l'infirmier. Être à jamais un monstre aux yeux de la femme qu'il avait aimée le plus au monde, ou être remplacé par... Par probablement mieux que lui, en réalité – mais remplacé tout de même. Ses sentiments l'étranglaient en silence, il les masqua d'un sourire poli. Il crevait d'envie de la serrer dans ses bras, de lui dire à quel point il était désolé, avec quelle force elle lui avait manqué, quelle torture cela avait été d'essayer d'oublier son visage alors qu'il était partout, combien de nuits sans sommeil il avait passé sans réussir à la sortir de ses pensées ; mais pas devant Evan, pas tant qu'elle fuirait son regard... Pas comme ça.
Le silence était pesant, et à l'évidence, chacun attendait avec impatience la délivrance des portes qui se rouvriraient. Ouais. C'était sans compter sur la poisse qui lui collait à la peau. Si on y repensait, que leurs trente secondes de trajet d'ascenseur se passent bien aurait été plus surprenant. Se décomposant intérieurement, Aslan laissa Evan appeler de l'aide, et ils levèrent en même temps les yeux vers la trappe de l'ascenseur, ayant visiblement la même idée stupide. L'officier revint alors vers la jeune femme, lui murmurant quelque chose dans l'oreille ; Caldeira détourna aussitôt le regard, sentant quelque chose se tordre douloureusement en lui. Il était clairement de trop dans cette cabine. Et doucement, comme un poison qui s'insinuait lentement dans chacune de ses veines, c'était la colère qui prenait le dessus. Il aurait aimé empoigner Evan par le col, le plaquer contre le mur ; n'importe quoi tant que cet enfoiré retirait ses sales pattes d'Ayleen.
Les minutes semblèrent s'étirer interminablement, dans un silence à couper au couteau. Pourquoi avait-il fallu qu'ils prennent l'ascenseur ? D'ailleurs, ils descendaient, mais Evan habitait au premier, d'où venaient-ils ? Aslan releva les yeux sur les deux jeunes gens tandis que les morceaux s'assemblaient dans son esprit. « Attends, c'est toi qui viens d’emménager au troisième ? » Il avait entendu des gens aller et venir avec de gros objets, quelques jours plus tôt ; il les avait maudis de l'empêcher de dormir après sa nuit de garde à l'hôpital. Est-ce que c'était lié ? Ça n'avait pas de sens pourtant ; la carrière d'Ayleen avait décollé, ces dernières années. Elle gagnait probablement bien assez pour s'offrir plusieurs villas dans des quartiers chics - ou en tout cas, assez pour ne pas venir pourrir à Downtown. Il y avait forcément une autre explication.
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