Jimmy | My dog is a pickpocket...

Qu'on ne vienne pas dire de lui qu'il était le type geek stéréotypé. Bon déjà le fait qu'il avait un boulot qui demandait qu'il devait sortir son fessier de sa demeure aidait, mais il était bien capable de le faire par lui même, en autant qu'il ne perde pas trop de calorie. Genre, en faisait du sport quoi. Il faisait beau aujourd'hui alors il s'était dit, bon pourquoi pas aller prendre un peu d'air et de soleil, avec son téléphone surtout. Pour un gros geek de la vie, sortir sans rien c'était angoissant. Il avait commencé sans, à simplement trouver son divertissement à observer les gens, pour finir sa marche lente dans un parc tout près. Y'avais un banc juste pour lui en plus, sur lequel il s'était permis de déposer sa veste pour ne finir qu'en tank top. Il avait un peu chaud quoi.

Il était bien comme ça, à profiter du soleil, à se perdre sur facebook et sur l'application de la bitch juste pour voir les nouvelles conneries qu'elle avait bien pu écrire. Rien le concernant, heureusement. Il vérifiait toujours un peu aussi en même temps, pour cette raison. On ne sait jamais quoi. Personne ne savait quand ni comment elle allait frapper. Un vrai mystère.

Mais son oreille avait attirée une voie féminine qui intimait à son café de rester auprès d'elle. Barjot. Y'avais des gens qui parlaient à haute voix aux objets, c'était malaisant tout ça. Wait.... Ah. Y'avais une boule de poil qui semblait avoir trouvé l'amour. « T'as eu le coup de foudre ou quoi? » C'est un chien, bien entendu qu'il s'était mit à le flatter et rigoler en le voyant si heureux de faire sa connaissance. Comme quoi les animaux en avait vraiment rien à faire de l'air que vous aviez, tatouages ou pas.

Moka, semblait un peu hors de lui. Peut-être qu'il sentait le bacon, il l'ignorait complètement, notre Jimmy. Il le regardait aller, lui et sa maîtresse qui semblait désespérément tenter de le ramener à l'ordre. Il avait affiché un sourire en coin aux excuses, parce qu'il trouvait ça rigolo quand même. « No probem, really. » Pour le moment du moins, parce que le café au chocolat avait décidé que sa veste était trop swag de la vie, et qu'il la voulait. Ah ? Mais quelle impolitesse. On demande avant. Hum. Jimmy s'était levé pour tenter de récupérer son bien, parce qu'il était pas assez extensible pour essayer de la faire avec ses pieds et parce qu'il aurait l'air complètement taré à essayer. « Vous avez pas des biscuits pour l'attirer? » En espérant que ce n'était pas des Oreos parce qu'elle allait l'attirer lui aussi. Ben quoi. C'est la vie des Oreos. Et pendant ce temps il avait tenté de l'approcher en espérant que le Moka calme son taux de sucre. Bref, qu'il se calme et lui redonne gentiment sa veste.

Petit con mal élevé. Pas Jimmy hein, l'autre, Moka. Enfin il était pas dans les plus petits niveau chien, mais quand même. Ou alors il était dans sa crise d'adolescence qui sait, à ne pas vouloir écouter sa maman, et c'était son moyen de lui faire un doigt d'honneur et de défier les règles. Les singes pouvaient en faire des doigts, mais bon, les chiens c'était vachement trop compliqué. Trop d'animaux dans une même phrase ici. Hum.

Ouais au final, y'avais pas de biscuits ici. Et donner un gros muffin n'était certainement pas une bonne idée. Y'avais du sucre là dedans, des idées pour empirer le tout. Jimmy n'avait plus la moindre idée de ce qui se passait à l'instant. Il était quand même passé d'un était si paisible à une boule d'énergie qui avait enquiquiné sa bulle. Et qui maintenant lui donnait presque envie d'aller en chier une. « It's fine... J'ai tout ce qu'il me faut chez moi pour laver mes trucs. »  Loin d'être le type précieux il n'en avait sincèrement pas grand chose à faire de l'état de sa veste. Au pire, ça ferait une anecdote de plus dans sa vie, à raconter à ses fans ce soir s'il se décidait à filmer quelque chose ou à streamer en live. Ça les ferait bien marrer tout ça. « C'est juste un bout de tissu vous savez. Il peut bien la garder. Il a l'air de l'aimer beaucoup plus que moi.»  Il avait eu un léger rire, tentant de calmer un peu les nerfs de la pauvre demoiselle qui ne semblait plus trop savoir quoi faire pour calmer son animal.

Il se contentait d'attendre, sachant bien qu'il n'avait pas le moindre pouvoir pour l'aider. Peut-être que comme un enfant, fallait le laisser faire sa crise du bacon au sol, avant qu'il ne comprenne que ça ne servait à rien et arrêtait. Enfin il ne connaissait absolument rien dans la psychologie animale, et se voyait mal dans ce domaine. À part parler de sommeil, de nourriture et de marche, il voyait mal comment la conversation pourrait devenir du type Socrate avec eux hein. Enfin bref.

Au final, la demoiselle sembla avoir réussi à imposer un quelconque changement chez l'animal. Il avait lâché la veste, mais ne bougeait plus. Bon il pouvait faire quelques pas pour la récupérer. « Ça va, je vais aller la rapporter moi. Je vais lui montrer le bon exemple. » Encore une petit blague, avant qu'il n'aille tenter de récupérer son bien. Sans presse, pour ne pas que l'animal recommence dans sa folie ou ne se sente agressé par trop d'énergie.    

La situation s'était arrangée par elle-même, au final pas trop de mal. Ouin bon la veste se retrouvait dans le même état que la baguette de Ron dans le premier tome. Alias, dégeux, avec un truc bien gluant désagréable. Jimmy ne savait pas trop par où la prendre du coup. Il n'avait pas caché son air dégoûté parce que ce l'était, tout simplement. Elle n'avait pas mal, puisque personne n'avait eu la non brillante idée de tirer dessus pour la récupérer. Là, elle aurait certainement finie en lambeaux, bonne pour créer un nouveau style à la Lady Gaga. Parce que ce n'est pas lui qui aurait osé trouver ça fashion pour le porter hein. Bref.

La jeune femme avait ressentie le besoin de s'expliquer, ou plutôt d'excuser le chien pour son comportement de chien. « Je suis plus un enfant et j'ai encore une tête de mule vous savez. » Comme quoi, on avait pas besoin d'excuses dans la vie pour expliquer nos comportements, ouais. Sauf que lui, n'était pas un chien. Enfin il lui arrivait parfois de pisser dans des plantes et les bornes fontaines quand il n'était pas 100% là mais hey, il ne comptait pas vraiment le raconter à la jeune femme qui n'avait rien demandé. Ça serait quand même assez malaisant merci. Ça aurait quand même été un bon argument pour banaliser la situation mais bon...

Jimmy ne lui en voulait pas, au gros café ambulant. La preuve était bien là, alors qu'il virait un brin gaga en flattant la bête et le traitant de mignon petit café. Une petite blague pas le moindrement méchant envers son nom. Moka n'avait pas besoin de s'en faire, il ne dégageait absolument rien de mal, malgré son apparence qui pouvait faire craindre les humains. « Vous en faites pas... C'est des choses qui arrivent. C'est pas comme si Moka l'avait fait sous une mauvaise intention. Il voulait que jouer. » C'est pas non plus comme s'il avait été entraîné à voler des trucs aux gens et fuir.

Il fut quand même un brin surpris de se recevoir un compliment, comme ça, tout bonnement. Autant dire que lui aussi avait des stéréotype comme tout le monde, et que la tête de cette inconnue ne lui laissait pas présagé qu'elle apprécierait cette forme d'art. Ça l'avait bien fait sourire, comme toujours, bien content qu'on remarque, et aime bien les tatouages sur sa peau. « Thanks... Yeah y'a des endroits qui font mal, je le cacherais pas mais ça en vaut la peine. Enfin, pour moi. » On s'abstiendra de dire qu'il trichait parfois en se prenant un petit quelque chose qui l'amènerait dans un autre monde pendant que l'aiguille lui charcutait joliment la peau.

« Mais non ça va. Vous en faites pas. Ça fait parler et je le sais bien. Vous en avez, Astrid? » Question de faire la conversation, parce que pourquoi pas hein. « Vous pouvez m'appeler Jimmy, ou Jim pour faire plus court. » Il n'oserait certainement pas utiliser d'un diminutif pour la demoiselle. Ass, c'pas jolie, et c'est pas bien charmant d'appeler quelqu'un du nom de fessier en surnom. Y'a des limites quand même. Asshole par contre  ça va, quand c'est mérité. Il pouvait bien vous faire une liste des gens à qui il donnait ce surnom. Hum. « Vous voulez voir les autres? » Eut-il dit avec un sourire. Parce qu'il en avait littéralement plein le corps. Bon on va en rester au torse parce qu'il ne comptait pas enlever son pantalon pour lui montrer ses jambes non plus. On se garde une petite gêne. Mais un mec sans t-shirt, c'était fortement acceptable dans la société de nos jours.     

Jimmy croyais avoir calmé un peu l'atmosphère, à la vue de ce sourire qui pour lui en était un premier indice. Mais comme toute chose dans la vie, il existait toujours la notion du doute, la nation de l'éphémère. Un rien pouvait remettre la tension, que ce soit une parole, une impression de l'un ou de l'autre qui venait changer son état. Au moins, pour le moment, la demoiselle semblait aller de mieux en mieux, de plus en plus soulagée de ses réponses qui banalisaient l'événement.

Il eut un petit sourire en coin, à la réponse de la douleur, la raison qui la retenait de le faire. Il n'était pas un expert mais... Il en avait suffisamment sur le corps pour se permettre de donner des petits conseils de connaisseur. « C'est légitime. Ça et parfois la peur de le regretter. » Chose qui n'était certainement pas son cas, évidemment. « Y'a des endroits qui font plus mal que d'autres. Mais bon encore c'est relatif à la personne, on est pas tous pareil après tout. Mais si vous voulez essayer un jour, vous pouvez toujours faire un petit test, une ligne ou peu importe. Si vous avez le doute du dessin, par peur de regretter, je vous conseil de le faire en temporaire, voir ce que ça donne.» On voyait bien qu'il aimait ça, que c'était sa passion. Un peu comme quand on le lançait dans le thème des jeux vidéos. Il avait le sourire aux lèvres en parlant. « Sinon y'a aussi une crème qui se vend pour geler la peau, on sent rien mais... Par contre ça nuit à la couleur. Ça vient chier la tatouage un peu. » Mais quel beau langage poétique mon Jimmy. Il en avait pas grand-chose à faire mais que voulez-vous.

Il avait lâché le chien quelques instants, coupé sec dans son élan. Comme si les chaînes de la balançoire du parc avaient lâchées prises alors que vous étiez si joyeux et si haut à vous balancer. Cette métaphore veut tout dire du ressentiment de Jimmy à voir le malaise intense, et un brin de peur en prime. Il ne comprenait pas. Alors là pas du tout. Elle était peut-être catholique qui sait. « Vous en faites pas, j'ai pas de démons sur le corps. Enfin les petits monstres ça compte pas, ils sont inoffensifs et ont l'air cons. » Il avait rigolé, pour tenter de calmer la demoiselle. « J'enlèverais pas mon pantalon non plus. Ça ferait trop pervers tout ça. » Seconde tentative de repousser la tension qui était remonté. « Ça vous rend mal à l'aise? » Parce qu'il était comme ça, à dire les vraies choses, plutôt que de prendre pour acquis. « On peut se tutoyer? J'ai l'impression de vous vieillir de 40 ans. Et puis t'es sympathique. Les vouvoiement on laisse ça aux gens qui le sont pas. »    

Au moins il aurait essayé. C'était du moins ce que Jimmy s'était dit au fil de la petite discussion de tatouages. Il lui avait donné un bon lot d'informations pour pouvoir soit prendre une future décision, soit pour une connaissance personnelle, c'était toujours ça de bien. Jimmy s'était contenté d'hausser des épaules, avec un petit sourire parce que bon, le sujet était un peu clos pour tenter de la rassurer et convaincre.

Il l'avait bien fait rire avec ses histoires de démons, semblait-il, de quoi lui accrocher un petit sourire en coin malgré que son esprit cherchait toujours un peu à comprendre la nature de ce malaise qui restait. « Je prie au moins 56 fois par jour. Je vous le jure. Vous me vexé mademoiselle. » Il avait rigolé débordant de sarcasme, évidemment. « Pour le coup, je dois avouer que l'image que je dégage qui fait pas très catholique est belle et bien vraie, je le suis pas du tout. » En fait il savait pas trop en quoi il croyait. Il préférait ne croire en rien pour éviter de chercher trop longtemps un barbu en mourant qui peut-être existait même pas. Et même si il ne saurait pas vraiment quoi lui dire. Il le connaissait pas ce type, pour avoir de l'amour de la part de Jimmy, fallait le mériter.

Il avait encore affiché un petit sourire à la suite de la conversation, les politesses un peu délaissées pour la permission de se tutoyer. Ils étaient deux jeunes après tout, pas deux vieux à parler de leur jeunesse et à s'offrir des peppermints par gentillesse. Il doutait d'un jour arriver là de toute manière, quand même conscient que son soucis de consommation écourtait sa vie tranquillement mais surement. Rien qui ne le préoccupe plus qu'il ne le fallait en fait. Jimmy ne savait plus trop au final où se trouvait Astrid, entre le oui et le non, trop indécise. Il était en train de se dire qu'il pourait que lui montrer que la moitiée de ses tatouages, compromis, comme on dit. Ni oui ni non, maybe, donc on montre 50% Ouais. Voilà.

« Mais... ? » Oh... La jeune femme semblait avoir une drôle de réaction tout d'un coup, comme s'il avait fait quelque chose. Elle était toute rouge, franchement awkward comme s'il lui avait proposé de lui montrer sa trompette. Ah... Aaaah...! Jimmy semblait avoir allumé sur quelque chose tout d'un coup. C'était logique dans sa tête, il ne voyait pas d'autre raison d'agissement pareil. D'abord, elle devenait rouge à l'idée de voir son torse, et puis en plus elle voulait mais ne voulait pas, le malaise étant en fait un grosse dose de gêne. Voilà, ça ne pouvait être ça. Cette demoiselle devait le trouver de son goût. Un coup de foudre peut-être même qui sait. Son air perdu avait prit une touche plus amusé qu'autre chose, un peu charmé aussi parce qu'il trouvait ça adorable quand même. « Une autre fois peut-être alors... » Un peu comme une petite invitation, s'il l'on veut, une prochaine retrouvaille, qui sait. De toute manière Moka semblait lui aussi être tombé en amour avec lui, juste avec l'événement premier s'étant produit. « Je suis pas assez narcissique pour les prendre en photo malheureusement. » Jimmy s'était penché mode caca squat pour donner un peu d'amour à Moka. Lui qui était fou de joie, qui lui avait léché une joue pour la peine. Et il avait osé glisser une petit sous entendu tout de suite après. «  Moka seems to really like me too... »