Nicola | Drunken men give some of the best pep talks.

Quand Ulysse rentra dans le Red Lion, il se sentit comme chez lui. Il venait tellement souvent ici que c'était un peu sa deuxième maison. Il connaissait chaque recoin, chaque table ou chaise, chaque chanson passant sur la playlist du bar. Il était un vrai pilier de bar, plus que ça, il était aussi le sol et les murs. Il s'installa au comptoir, à sa place habituelle. Tel un petit vieux, il avait ses habitudes et se serait senti mal à l'aise s'il avait dû aller ailleurs. Le serveur le salua avant de le servir. Il n'avait même plus besoin de préciser sa commande, n'était-ce pas magnifique ? Il était un peu rassuré de savoir qu'Astrid ne travaillait pas là ce soir. Depuis leur dernière altercation, les choses étaient tendues entre eux deux. Surtout que, si elle avait été là, il aurait été mit au régime et lui aurait surement servit un verre d'eau plate au lieu de son whisky habituel.

"Aaron est là ?" demanda-t-il au serveur. Pedro (ou Roberto, il avait beau venir souvent, il ne retenait jamais le nom de ce serveur) secoua négativement la tête. Le jeune homme fit la moue. Dommage, il aurait bien aimé voir son ami, surtout que ça faisait un moment que ça n'avait pas été le cas et ça lui manquait un peu de lui parler ou d'avoir ses conseils sages et avisés. Enfin, il ne s'attarda pas là dessus et resta seul avec son verre de whisky. Il échangea tout de même quelques mots avec le serveur ou des gens qu'il croisait souvent au bar. Il était en train de bavarder quand une nouvelle personne s'installa à côté de lui. Ulysse accueillit avec un sourire. Il lui semblait familier et il avait le sentiment de le voir souvent ici également, étant surement un habitué. "Je te connais toi. Tu viens souvent au Red Lion non ?" lui dit-il pour engager la conversation. Remarquant que sa phrase pouvait paraître un peu bizarre, il reprit en disant. "Je ne te drague pas, promis." Il leva les mains en l'air, comme si cela était une preuve de son innocence. "Mais je suis aussi un habitué, donc c'est con de se croiser et ne jamais se parler. Puis de toute façon, même si je ne te connaissais pas de visage, je t'aurais parlé, j'aime bien taper la discute !"  conclut-il avec un large sourire. Dès qu'il le pouvait, Ulysse allait vers les autres afin d'entamer une discussion. Il était social, peut-être un peu trop et n'avait pas de notion de gêne, si bien que s'il était de trop dans une conversation, ou qu'il gênait, il ne s'en rendait jamais compte. Et même lorsqu'on lui faisait comprendre implicitement la chose, il ne comprenait pas. Le mieux était de lui dire directement qu'il gênait. Certes, il se vexerait, mais au moins, il vous laissait en paix !