Tu te souviens de nous avant la dispute ? || +lucy

Ce plafond blanc, tu l’observes pendant quelques minutes. Tu te rappelles cette soirée passée quelques jours plus tôt. Lucy. Sa présence avait su te familiariser avec l’endroit. Alors tu voyais à nouveau les fêtes de San Francisco. Vous aviez fait connaissance là-bas, mais vous vous étiez perdues de vue au même endroit. À cause des « on-dit ». Si, dans ton coin, tu pensais à elle ; tu restais persuadée qu’elle n’avait pas ressenti la même chose. Ce jour ultime de dispute, pourquoi n’avais-tu pas rattrapé Lucy en lui déballant tout ? Que craignais-tu ? Tout et rien à la fois. Elle te manquait, tu regrettais. Tu le savais. Au début, tu l’avais détesté le plus possible, la considérant comme étant une personne à problème. Elle t’avait mis en colère suite à votre grosse embrouille totalement ridicule. Tu avais décrété qu’elle était encore immature. Et par la suite, lorsque tu avais appris ses soucis médicaux, tu avais modifié ta manière de la voir. Lucy, ça avait été avant tout ta copine de fêtes. Toujours prête à partir s’amuser à San Francisco. Et cette pote, elle te manquait horriblement. C’est fou à quel point une personne peut tout modifier dans votre vie, dans votre quotidien. Si elle se trouvait dans une fête à laquelle tu participais également ; tu connaissais bien l’état dans lequel tu serais dans quelques minutes. Ouais, quand tu as une pote qui s’éclate avec toi, tu ne peux t’empêcher de garder ton grand sourire, de laisser ton rire remplir la salle et de te déhancher sur la musique qui résonne dans la salle.


Ton corps se redresse, tu es assise sur ton lit, un drap recouvrant ton corps. Tu t’étires, baillant bruyamment. Aujourd’hui est un jour de retrouvaille pour toi. Vous avez rendez-vous au Starbucks cet après-midi pour discuter autour d’un café. Tu pousses ton drap blanc et quitte ton matelas. Peu convaincue qu’une belle tenue t’offrira l’opportunité de faire la paix avec elle ; tu choisis rapidement un pull rouge avec un slim noir. Tu attrapes rapidement des sous-vêtements et tu files prendre une bonne douche. L’eau chaude te fait du bien, tu la laisses couler le long de ta colonne vertébrale pendant un moment qui te sembla éternel. Tu étais stressée à l’idée d’être réellement face à cette femme. Avait-elle changé ? Tu craignais affronter le regard d’une personne différente d’autrefois. Jour de chance, tu ne travaillais pas. Il ne faisait guère un grand soleil dehors ; les jeunes ne couraient pas partout, il n’y avait pas un bruit de malade. Le quartier était silencieux. Oh, non. Tu n’avais rien dit. Ta fenêtre ouverte, tu entendais malheureusement les voitures circuler ici. Tu fermais la fenêtre, rendant la pièce silencieuse. On pouvait entendre les mouches voler.


Panique, stresse. Tu te perdais dans tes pensées, tu triturais tes doigts, tes cheveux. Tu regardais ton téléphone constamment. Quelle heure est-il ? Il reste combien de temps ? Tu avais besoin de souffler un peu. Franchement, ce n’était pas nécessaire de se mettre dans un état pareil pour un petit rendez-vous. Imaginer des scénarios ne t’aidera pas non plus à être calme. Tu pris tes écouteurs, les brancha à ton portable et les vissa à tes oreilles. Une fois la musique en route, tu soufflas et expiras ensuite. Si tu étais dans un état pareil, c’était uniquement parce que tu ne savais pas à quoi t’attendre. Doucement, tu fermes tes yeux. Ton corps est allongé sur le canapé et la musique continue de chantonner dans tes oreilles.


Et ton réveil sonne. Tu te réveilles brusquement, alertée par ce bruit douloureux. Tu retires tes écouteurs, agacée. Et, pour la deuxième fois de la journée, tu t’étires. Si ton réveil avait sonné, c’était pour te prévenir que tu devais quitter ton appartement. Il est temps de rencontrer cette pote perdue de vue. Es-tu prête, Madison ? Oui. Tu sors et fermes la porte à clef derrière toi. Tu montes dans ta voiture et démarres. « Madi, ça va aller. » te dis-tu pour te donner du courage. En conduisant, tu penses rapidement que tu dois checker tes mails. Tu le feras en l’attendant. Si tu arrives à te concentrer sur autre chose que cette retrouvaille méritée. Lorsque tu arrives au Starbucks, ton sourire s’agrandit. Tu te sens heureuse et prête à tout pour te faire pardonner. Au final, la fautive dans cette histoire : c’est toi. Si tu avais été capable d’éclaircir la situation, de lui dire la vérité ; tout cela ne se serait pas passé. Gardant la tête haute et une démarche féminine, tu pénètres à l’intérieur du Starbucks. Tu choisis une table à deux tables et t’installes. Ton café est posé, tes mains entourées autour. Tu n’as plus qu’à l’attendre, te répétant que tout ira bien, que Lucy est la même qu’auparavant.