Si tu dis souvent que t'as pas de problème avec l'alcool c'est que tu en as un : simple. | Ulysse

Il n'était pas revenu courir sur cette plage depuis longtemps. Pourtant à part quelques rares baigneurs, elle était déserte : les derniers touristes de la saison étaient enfin rentrés chez eux, et la plupart des Angelins étaient au travail pour le reste de la journée.
Aslan, lui, était en repos : l'occasion parfaite pour se reprendre enfin en mains. Il avait s'était terré trop longtemps dans sa déprime, il était temps que la vie reprenne enfin son cours.
Regardant les vagues lécher le sable, il ralenti peu à peu, avant de cesser totalement de courir. D'un geste, il détacha le mousqueton qui retenait la laisse de Loki. C'était le chien d'un ami : il l'emmenait courir, parfois. Puisqu'ils avaient tous les deux besoin de se dépenser et que son maître n'avait pas le temps de le sortir beaucoup en semaine, autant l'emmener avec lui quand il le pouvait.
Le berger allemand sauta joyeusement dans l'eau, et l'infirmier se perdit dans la contemplation de l'horizon. Peu importait combien de fois on pouvait le regarder dans sa vie : l'océan était toujours aussi fascinant. Et dire que des gens vivaient toute leur existence sans jamais pouvoir l'admirer. Lui avait vécu près d'une mer toute sa vie, et aussi stupide que cela puisse paraître, il avait du mal à imaginer faire sans un jour.
C'est un bruit derrière lui qui le fit décrocher : Loki était sorti de l'eau et s'était mis à fouiller sans gêne des affaires qui étaient posées un peu plus loin. « Loki, non ! » Aslan l'attrapa, le repoussant doucement. « On fouille pas dans les affaires des autres, Loki... » Il se pencha, regardant de plus près si le chien n'avait rien dérangé. Et puis, il fronça les sourcils. Les chaussures, le sac... Toutes les affaires lui disaient quelque chose.
Il haussa les épaules, se détournant. Ça n'avait pas vraiment d'importance, Loki ne semblait pas avoir dérangé ou mangé quoi que ce soit, de toute façon...
Mais alors qu'il allait repartir, ça lui revint. Ulysse ; c'étaient les affaires d'Ulysse. Aslan recula nerveusement d'un pas, regardant autour de lui. Heureusement que le blond n'avait pas surpris le chien renifler ses affaires, vu leurs relations actuelles, l'infirmier aurait été drôlement reçu... Où était-il, d'ailleurs ?
Aslan cru apercevoir une tête blonde au loin, dans les vagues, et en conclut que c'était probablement lui.
Hésitant, il baissa à nouveau les yeux vers les affaires posées dans le sable. Il n'y avait personne autour, alors, même si ce n'était pas son genre, ça devenait étrangement tentant... Et si la bitch avait dit vrai ? Et si, en plus de boire, Ulysse avait aussi commencé à se droguer ?
Ulysse avait besoin d'aide ; peut-être même plus qu'il le pensait. Et s'il jetait un rapide coup d’œil ? Au mieux, il ne trouverait rien, et au pire, il en aurait le cœur net et pourrait réfléchir à la meilleure façon de l'aider.
Aslan leva à nouveau les yeux vers la tête blonde qui nageait au loin, puis s'agenouilla. Allez, il jetait juste un œil, Cooper ne le saurait même pas.

Nager... Depuis combien de temps Ulysse ne l'avait-il pas fait ? Beaucoup trop à son goût. Il faut dire qu'il n'en avait pas prit le temps non plus. Entre les répét du groupe, les soirées, les grasses matinées, les soirées, le démarchage dans des salles de concerts, encore les soirées... Il est vrai qu'il n'avait pas un rythme de vie des plus sains, mais il se plaisait dedans, il ne voulait pas en changer quoi qu'en dise les gens. Et ça... Il en entendait beaucoup parler... Allongé sur le dos, flottant, il poussa un soupir. Les gens étaient chiants en ce moment. Tout le monde lui prenait la tête, lui disant comment agir, que c'était pour son bien ! Mais lui... Il s'en foutait de ce que les gens disaient. Certes ce n'était pas sain, certes il se faisait du mal (et encore à ses yeux, il n'y avait aucun problème), mais bon sang, au moins il était heureux, ce n'était pas le plus important ? Mais était-il vraiment heureux ? Bien sur que oui... Pourquoi il se posait la question. Il était point barre. Même s'il s'était violemment engueulé avec Astrid et qu'ils ne se parlaient plus depuis, il continuait d'avancer. Pourquoi il se mettait à penser à Astrid maintenant ? Il n'avait aucune raison de penser à elle, il ne s'en voulait pas, il n'avait rien fait, il n'était pas fautif... C'est marrant, il avait de plus en plus de mal à se mentir à soi-même... Il soupira à nouveau et ferma les yeux, se concentrant sur le cri des mouettes qui passait au dessus de sa tête, du clapot de l'eau, de cette sensation de flotter qui était tellement apaisante et qui l'aidait à se vider l'esprit. Ça lui manquait un peu. Il devait prendre plus de temps pour se reposer. Aller ! A partir d'aujourd'hui, il se réservait deux heures de relaxation auprès de la mer par jour ! Encore fallait-il qu'il s'en souvienne...

Cela faisait depuis un moment qu'il barbotait dans l'eau et son corps commençait à se refroidir, la température de l'eau n'étant pas forcément des plus chaudes. De plus quand il regardait ses mains, il voyait que ses doigts étaient tout fripés. Cela lui rappelait son enfance,  quand il passait des heures dans l'eau avec Cassandre, qu'ils en finissaient fripés comme des vieux pruneaux et imitaient les petits vieux. C'était la belle époque, quand ils étaient encore en Ecosse. Son pays natal lui manquait... Peut-être qu'il irait y faire un séjour, il était sur que ça lui ferait un bien fou. Il finit par se décider à sortir de l'eau, regagnant la rive, mais plus il se rapprochait du bord, et plus il voyait une personne fouiner autour de ses affaires. En avançait, cette silhouette devient familière puis les traits du visage se précisèrent. Aslan... Ils ne s'étaient pas parler depuis... Depuis que la bitch avait fait son show en lâchant une pluie de révélation. Depuis qu'il avait apprit que c'était un connard qui avait frappé sa cousine. Autrement dit, une personne qu'il n'avait pas envie de revoir... Toutefois, il s'approcha, ne disant rien. Aslan ne semblait pas l'avoir remarqué. Une fois à sa hauteur, il s'éclaircit la gorge avant de dire d'une voix se voulant neutre, mais plutôt froide «Je peux t'aider peut-être ?» Pourquoi Diantre Aslan fouillait-il dans ses affaires ?

Aslan fit un bond, frôlant la crise cardiaque. Sa main se posa instinctivement sur la poitrine, comme si cela pouvait l’aider à reprendre une pulsation normale, puis il se tourna lentement vers la voix derrière lui. Priant pour que ce ne soit pas le musicien. Malheureusement pour lui, c'est bien face à une tête blonde qu'il se retrouvait. Damn it ; raté. « Ulysse! Qu’est-ce que tu fais là ? » Tout sonnait faux, de son sourire bien trop grand à sa voix bien trop chaleureuse ; mais la surprise lui avait fait perdre tous ses moyens, il était incapable de faire mieux. Et puis, malgré leur récente dispute… le visage de ce crétin lui inspirait encore quelque chose d’agréable, vieux réflexe pavlovien de son stupide cerveau, rapidement effacé par les mauvais souvenirs qui le faisaient revenir sur terre.
Il baissa les yeux sur le sac, la question rhétorique d’Ulysse lui revenant en tête. Alors, il paniqua une deuxième fois. « Oh, je veux bien… » Il s’entendit prononcer ces mots et s’insulta mentalement. Est-ce qu’il venait vraiment de dire ça alors qu’il était pris la main dans le sac ? Qu’est-ce qui clochait chez lui ? Il n’était pas censé avoir un instinct de survie, quelque chose qui l’empêcherait de dire trop de conneries en situation de crise ? « Enfin… C’est ton sac ? Parce qu’en fait… Loki a fait tomber sa balle dedans. » Il montra le berger allemand, occupé à jouer avec l’écume, d’un signe de la main.
Bon. Ulysse allait bien voir que l’excuse était bidon en constatant qu’aucune balle ne se trouvait dans le sac, ni même sur toute la plage à l’horizon… mais jusque-là, c’était tout de même la chose la plus intelligente qu’Aslan avait trouvé à dire.
Ce qu’il gâcha donc soigneusement en continuant à essayer de noyer le poisson : « C’est le chien d’un ami, je le balade des fois quand il bosse, Jason, tu connais Jason ? Je crois qu’il connait ton groupe, on en avait déjà parlé une fois. Ça va le groupe ? Quand est-ce que vous reprenez les tournées ? » Le coeur battant, il réussit enfin à faire cesser sa diarrhée verbale, attendant la réaction du jeune homme avec appréhension. Putain, qu'est-ce qu'il lui avait pris aussi, de fouiller ce stupide sac...

Ulysse ne pu s'empêcher de glousser en voyant le bond fait par Aslan. Bim, bien fait ! Mais il reprit tout de suite son sérieux. S'il voulait jouer le mec énervé, ce n'était pas en ayant un grand sourire que ça allait marcher. Il fronça donc les sourcils avant de prendre un air renforgné. De toute façon il était vraiment énervé. Aslan fouillait dans ses affaires sans raisons apparentes, surtout se rappelant leur dernière conversation, il se trouvait déjà fort urbain de lui adresser la parole et non pas de l'avoir envoyé chier à coup de pieds au cul. "Sérieux ?" demanda-t-il, un peu abasourdi quand Aslan répondit par la positive à sa question. Il était con ou il était con ? N'avait-il pas compris que c'était une question rhétorique. Il secoua la tête avec désapprobation. "Aslan, pour-" Il allait lui demander pourquoi il fouillait dans ses affaires, mais l'infirmier le devançait et donna un semblant d'explication. Il fronça les sourcils, sceptique. C'était lui ou c'était une excuse de merde ? Non parce qu'à ce stade, il aurait pu dire "non c'est pas moi, j'ai un alibi, j'étais au cinéma", l'effet aurait été le même. Et voilà qu'il se mettait à déblatérer un flot de questions. En tant normal, il y aurait répondu au taquet, mais les choses étaient différentes aujourd'hui. Là, il trouvait juste cela insupportable et avait l'impression qu'il essayait de noyer le poisson. "Je ne connais pas de Jason et oui le groupe ça va. Et pour les tournées..." Il se contenta de hausser négligemment les épaules. Il ne savait pas quand les tournées reprenaient. On le lui avait surement dit, il avait surement oublié.

Ulysse se baissa enfin de fouiller dans son sac. "Il n'y a aucune traces de ta balle..." Il soupira avant de se relever et planter son regard dans celui d'Aslan. Il avait envie d'en finir au plus vite avec cette histoire. Il aurait pu lui dire au revoir, laisser couler, mais il y avait toujours cette question qui lui trottait dans la tête "Sois honnête pour une fois, pourquoi tu fouillais dans mon sac ?" Car, même si par moment il semblait être con, il ne l'était pas tant que ça, et avait totalement compris que cette histoire de balle, c'était un bon gros fake. "Et pitié, ne me dis pas que c'est un Prank."

Spoiler:

Les sourcils d'Ulysse se froncèrent, et Aslan comprit qu'il était foutu. Cooper ne le croyait pas le moins du monde. Et comment aurait-il pu le faire ? Il était probablement le pire menteur de Los Angeles ; peut être même de tous les Etats-Unis.
Sa diarrhée verbale ne sembla pas suffire à faire diversion, et après une réponse laconique, le musicien se pencha enfin pour vérifier son sac. Sans surprise, il ne trouva rien qui ressemblait de près ou de loin à une balle. Leurs regards se croisèrent, Aslan inspira doucement, tâchant de reprendre contenance. Si un petit miracle pouvait arriver, c'était le moment, là. Il voulait bien devenir croyant si une quelconque entité divine lui filait un coup de main rapidement. Même Loki pouvait l'aider, d'ailleurs. Il pouvait bien pisser sur la jambe d'Ulysse pour faire diversion, non ? C'était pas trop demander, après toutes les balles qu'il lui avait lancé !

Mais ni le berger allemand ni tous les dieux du monde ne vinrent lui sauver la peau, et Ulysse répéta la question. Aslan avait ouvert la bouche dans l'intention de lui servir un nouveau mensonge, mais Ulysse lui coupa l'herbe sous le pied. Non, l'excuse du prank ne tiendrait pas. Merde- oui, il était tombé bas au point d'envisager sérieusement cette carte. L'abus de Youtube est mauvais pour la santé, les enfants, pensez-y avant de vous abonner à Squeezie.
Ses doigts se tordant nerveusement, Aslan planta à son tour son regard dans celui du jeune homme. En toute honnêteté, il ne voyait plus que deux solutions : raconter à Ulysse qu'il était à sec et avait voulu voler un sac au pif, ou lui dire la vérité. La première lui donnait peut-être une chance de s'attirer la pitié de l'Ecossais ; ça pouvait peut-être même arranger deux trois trucs entre eux Mais s'il ne le croyait pas, ça ne ferait qu'empirer les choses. Alors l'infirmier se décida pour la deuxième solution : au moins, il saurait à quoi s'en tenir.
Il se racla la gorge, détourna le regard. « Ok, tu vas encore dire que je suis un abruti et t'auras raison... Ça m'a pas mal travaillé que la Bitch dise que tu te drogues. Je me suis dit que... Tomber sur tes affaires était peut-être un signe du destin, et que c'était le moment d'en avoir le cœur net. » Il baissa les yeux vers le sable, le remuant doucement du pied. Maintenant qu'il le disait à haute-voix, ça lui semblait ridicule ; mais cela ne changeait rien au fait qu'il s'inquiétait réellement pour le jeune homme. Brouillés ou pas, ils avaient été amis ; c'était plus qu'assez pour s'en préoccuper. « Je suis désolé, j'aurais pas dû faire ça, mais... J'insiste, l'addiction c'est une maladie, et si tu en as une, il n'y a pas de honte à chercher de l'aide. »

Ulysse attendait une réponse d'Aslan, les bras croisés, se demandant quelle excuse il allait bien pouvoir sortir. Connaissant son interlocuteur, il s'attendait encore à une connerie, du style "Je fais une collection" de sacs, mais quand il commença à mentionner la bitch, Ulysse sut qu'Aslan allait être sérieux. Plus son ancien ami essayait de s'expliquer, plus Ulysse était dépité. Il soupira avant de dire "Tu es un abruti Aslan" dit le batteur, espérant un peu au fond de lui que ça énerverait son interlocuteur. Ouais, il se sentait d'humeur à jouer au plus con tout d'un coup. "La bitch raconte des conneries je ne me drogue pas... Sauf cette fois au chalet..." Bon, comme d'habitude, il ne pouvait pas s'empêcher de raconter de la merde. Mais non, ce n'était pas le moment de faire de l'humour. Il fallait être sérieux. Poker Face. Il réfléchit un petit moment, se disant que quoiqu'il puisse dire, de toute manière Aslan ne le lâcherait pas, alors... Autant dire la vérité ? Il ne savait pas, c'était assez risqué, car il avait le sentiment que quoiqu'il dise, Aslan lui ferait encore des reproches et il n'en avait pas envie, pas en ce moment, et surtout pas avec lui. Mais d'un autre côté, s'il mettait les cartes sur table, il y avait peut-être un infime espoir qu'Aslan le lâche ? Ouais, il était utopiste. "J'en ai juste pris une fois. Une. Et ça été affreux, jamais je ne le referais." Rien que d'y penser, il se sentait mal. "Ce n'est pas moi le camé ici, Aslan." Bam, une petite pique gratuite bien placée, mais ça le titillait.

Le batteur soupira à nouveau quand Aslan parla d'addiction. Il ne savait pas pourquoi, mais il avait le sentiment de n'entendre que ça depuis quelques temps, s'en était lassant. "Je n'ai aucunes addictions, je vais très bien, merci Aslan." dit-on d'un ton sec.

Spoiler:

Comme prévu, Ulysse le traita d'abruti, n'arrachant qu'un haussement d'épaule désabusé au principal intéressé. Il ne pouvait pas dire qu'il ne s'y était pas attendu. Ni qu'il ne l'avait pas mérité, en fait. En revanche, les phrases suivantes le firent un peu plus tiquer ; la blague, principalement. Aslan avait beaucoup d'humour – ou du moins, c'était ce qu'il se plaisait à croire – mais s'il y avait bien un sujet qui ne l'amusait pas, c'était celui-ci. Encore moins dans un tel contexte. Il aurait peut-être dû s'en réjouir, pourtant. Si Ulysse faisait une blague, c'était peut-être que tout n'était pas foutu entre eux. Ou, en tout cas, qu'il ne le détestait pas suffisamment pour n'entretenir avec lui des conversations constituées uniquement de crachats au visage. Oui, il pouvait peut-être se permettre de trouver ça encourageant.

Ulysse redevint sérieux, admettant même avoir essayé la drogue, une fois, mais avoir détesté l'expérience. Et Aslan senti le soulagement l'envahir instantanément. Le musicien disait la vérité, il en était persuadé.
Et puis, le blond enchaîna sur une pique. Ses mâchoires se contractèrent, son regard glissa vers le sol. Il aurait aimé pouvoir protester ; mais il ne savait que trop bien qu'un camé le restait toute sa vie. Rien ne disait qu'il ne replongerait pas un jour ; ce qu'il avait accompli jusqu'ici n'était malheureusement en rien une assurance pour l'avenir.

Aslan avait remis le sujet des addictions sur le tapis, sous-entendant que cela pouvait également concerner l'alcool. Ulysse nia à nouveau – mais sans convaincre l'infirmier, cette fois. Cependant, il ne contesta pas. Il ne pouvait rien pour quelqu'un qui ne voulait pas se soigner. Encore moins pour quelqu'un qui ne voulait pas reconnaître sa maladie. Il se contenta donc d'acquiescer gravement, citant un grand philosophe : « Tant mieux, parce que c'est terrible. Tu prends un gramme, deux grammes, et pic et pic et colégram... »
Il était peut-être temps de repartir, chacun de leur côté, et d'en rester là. Mais Aslan décida plutôt que c'était le moment de régler d'autres choses ; d'autres choses affreusement difficiles pour lui.
Il croisa les bras, terriblement mal à l'aise. « Ulysse, tu sais, je... » Il s'interrompit, incapable de trouver la bonne façon d'aborder la chose. « J'ai jamais voulu faire de mal à ta cousine. Et c'est précisément parce que j'ai compris que j'étais capable de lui en faire, que j'ai disparu de sa vie. » Il soutint le regard du jeune-homme, s'attendant plus ou moins à se prendre un pain dans la mâchoire en guise de réponse. Si c'était le cas, il laisserait faire. Juste retour des choses.  

Spoiler:

Ulysse regarda Aslan, complétement perdu, pic et pic et colegram ? Mais de quoi parlait-il ? Et après il disait que c'était lui qui avait des problèmes ? Il hésitait même à demander de lui prouver s'il n'avait pas à nouveau prit des substances illégales. Pourquoi pas après tout ? Un drogué restait toujours un drogué. Il secoua la tête en soupirant «Tu dis vraiment n'importe quoi...» Et venant d'Ulysse, on pouvait penser que c'était l’hôpital qui se foutait de la charité, mais là, il avait l'impression que son ancien ami était complétement délirant. Il ne savait pas quoi ajouter de plus, ayant le sentiment que, peu importe ce qu'Aslan lui dirait, il avait toujours cette envie de lui foutre son poing dans le visage le chatouillant. Ulysse n'était pas une personne rancunière, loin de là, mais en cet instant, il avait tellement de colère envers Aslan, qu'il se demandait même comment ils avaient pu être amis à une époque.

Il jeta un regard à Aslan quand celui-ci lui dit qu'il n'avait jamais voulu faire de mal à sa cousine. Une part de lui y croyait, se disant que depuis qu'il connaissait l'infirmier, il ne l'avait jamais vu violent, c'était même l'inverse, il avait toujours pris soin de lui. Mais sa rancune nouvelle et sa colère ne voulait pas y croire, il se sentait de mauvaise foi, il le savait, mais n'en avait même pas honte. «Alors continue à rester loin d'elle, c'est très bien comme ça...» Il lui soutint le regard également, Ulysse n'était pas le genre de personne à détourner des yeux. Il pouvait même plus compter le nombre de bataille de regard qu'il avait gagné contre sa soeur.

Le regard sombre d’Ulysse était rivé dans le sien alors que ses mots le transperçaient comme des lames froides. Aslan le soutint plusieurs secondes avant de baisser les yeux, croisant nerveusement les bras. C’était officiel : le blond ne lui ferait plus jamais confiance… probablement pour quoi que ce soit. « Ouais, bien sûr, je… » Il poussa un soupir, son regard semblant chercher du secours à l’horizon. En réalité, il était à deux doigts de fondre en larmes. Il avait gardé tous ces secrets tellement longtemps qu'ils l'avaient rongés de l'intérieur. Il s'en voulait toujours. Il s'en voulait d'avoir fait ça à celle qu'il considérait toujours comme la femme de sa vie. Il s'en voulait de savoir que la vérité était allée jusqu'à blesser ses propres amis. « C’est une fille super. T’as intérêt de prendre soin d’elle, et de... » Il s’interrompit, incapable de mettre des mots sur ce qu’il ressentait. Et puis, pour être honnête, la façon dont Ulysse le regardait le déstabilisait. Il n’y avait jamais lu tant de haine et de rancœur envers quiconque. Il ne pouvait pas supporter d’en deviner autant… envers lui. Alors, soudainement, son expression changea. Il se redressa, planta ses yeux dans les siens, un air de défi animant ses traits. « Cogne moi. » Il le dévisagea, parfaitement sérieux. « Je sens que t’en crèves d’envie et que tu pourras jamais passer au-dessus de toute la rancune que t’as envers moi, alors vas-y, cogne moi. Je riposterais pas. »

Spoiler:

Aslan semblait être totalement à court d'argument. Ulysse traduisit cela comme s'il avait raison. C'était bien connu, qui ne dit mots consent. Pas un seul instant il se disait que cela était dû à son comportement de mec ultra con. De toute façon, il était beaucoup trop en colère contre Aslan pour se remettre en question. Alors que l'infirmier lui dit du bien de sa cousine, cela eu le don de l'énerver, alors que c'était l'inverse qui était surement attendu. «Tu crois que je ne le sais pas ça ?» dit-il d'un ton agressif. Cela l'agaçait qu'Aslan lui dise de prendre soin d'elle. Bien sûr qu'il allait le faire, il le faisait déjà. C'était sa cousine voyons ! Et pour le blondinet, il n'y avait rien de plus important que la famille. Comme s'il n'était pas capable de prendre soin de quelqu'un.

Il allait s'apprêter à partir quand Aslan sortit une phrase qui l'étonna. «Quoi ?» demanda-t-il un peu perdu. Mais non, il avait bien entendu. Un léger sourire s'afficha sur ses lèvres et il reprit «Je ne savais pas que tu t'adonnais au sado-machosisme Aslan...» Non ! Ne pas rire, ne pas faire d'humour. La situation était grave. Il devait apprendre à rester sérieux plus de cinq minutes. Il pouvait le faire il en était sûr ! «Je ne te frapperais pas Aslan, ce n'est pas mon genre» Les fois où Ulysse en était venu aux mains avec quelqu'un étaient... Inexistantes. Le blondinet ne perdais jamais son sang froid. D'aussi loin qu'il s'en souvienne, les fois où c'était arrivé c'était quand il avait découvert la vérité sur Aslan ou quand il s'était prit la tête avec Astrid. Et encore, même là, il n'avait levé le poing, même si la table d'Astrid avait méchamment souffert. «Même si ce n'est pas l'envie qui me démange...» conclu-t-il. En effet, il sentait son poing le démangeant de plus en plus et l'invitation d'Aslan n'arrangeait pas les choses. Mais maintenant, plus il y réfléchissait, plus la proposition de l'infirmier était vraiment trop tentante. Il fit la moue avant de reprendre «Si je le fais, tu me jures que tu ne bougeras pas ?»