[Riley ft Rose] "Do you have a lighter please?"

Rose faisait parti de ses gens qui avait un style unique. Elle avait ce petit côté androgyne avec sa coupe courte. Elle pouvait se permettre les tenues chics et féminines, mais elle pouvait aussi se permettre le côté classe des tenues masculines. Ce soir là elle avait opté pour une robe et une paire d'escarpin. Sa tenue était bien différente de celle qu'elle avait pour habitude de porter.

Aujourd'hui était un jour spécial, c'était l'anniversaire de son père et elle avait pour habitude de se mettre sur son 31, d'aller manger dans un restaurant huppé de la ville autour d'une bonne bouteille de vin et elle imaginait du mieux qu'elle pouvait son père et sa mère à ses côtés en train de manger et de rire.

C'était un rituel inhabituel, mais elle n'était pas à Londres et ne pouvait donc pas aller sur la tombe de ses parents pour honoré leur mémoire.

Elle se souvenait du dernier cadeau qu'elle avait offert à son père. Un très beau carnet de note avec une couverture en cuire sculpté. Son père était le genre d'homme qui appréciait écrire avec un stylo sur du papier. Il avait une sainte horreur des ordinateurs, il disait que cela dénaturait la qualité du papier et donc d'un bon livre. Elle souriait à cette pensée.

Le serveur prit sa commande. Elle mangea seule, sans personne pour l'accompagné si ce n'est son imagination. Oui Rose était une femme solitaire. Ces dernières années elle avait cherché cette solitude, elle ne voulait se mêler à personne, mais cette envie de fuir la société devenait quelque chose de pesant. Mais elle ne savait pas comment faire ni pour rencontrer du monde, ni même pour s'insérer de nouveau dans la vie "réelle".

Elle prit le temps de finir son repas, puis se dirigeait vers les quais, elle sortit une cigarette de son ridicule sac à main et cherchait désespérément un briquet qu'elle ne trouvait pas. Elle cracha un juron et puis demanda à la première personne qu'elle rencontra le long des quais.

- Excusez-moi auriez vous du feu s'il vous plaît?

Cela faisait sept mois que la jeune irlandaise était arrivée aux Etats-Unis. Après tout ce temps, elle ne savait toujours pas si cela s’avérait être une bonne idée  Elle avait fui sa famille et son mari dont elle était toujours folle amoureuse. Elle avait eu de rapides nouvelles par le biais du meilleur ami du jeune homme, et il s’était envoyé quelques mails pour les fêtes de fin d’années et ainsi que l’anniversaire de la jeune femme. A aucun moment, le sujet d’un possible divorce n’avait été évoqué. Riley se doutait donc que cela devait être dû au fait que les époux s’aimaient encore… Ce malgré tout ce qui s’était passé et tout ce qui allait se passer à l’avenir.

La rousse ne voulait plus penser à de telles pensées mais William était constamment présent dans son esprit. Il représentait trois ans de sa vie et il était toujours aussi dur d’en être séparé. Enfermée dans son appartement, la jeune femme se cessait d’y pense alors elle se décida à sortir se promener afin de s’aérer la tête.

Sa veste sur le dos, son sac à dos en place, la jeune femme remonta les quais, pensive, imaginant une vie imaginaire qui ne serait jamais la sienne. Elle n’était jamais allé à l’université de Galway, ayant dû à commencer à travailler dans un pub un peu trop jeune. Elle s’était mariée à 19 ans, était tombé enceinte deux fois sans pouvoir atteindre une fin de grossesse comme une femme normale. Tout s’était trop jeune pour elle. Riley avait 22 ans désormais et avait déjà vécu des choses que d’autres jeunes femmes n’expérimenteraient pas avant leurs 25 ans. Beaucoup d’erreurs avaient été faites en chemin et elles ne pouvaient être rattrapées. Ses parents lui manquaient. Elle ne comprenait toujours pas comment elle avait pu laisser son père seul à l’autre bout du monde dans son petit village irlandais.

Elle s’arrêta un instant. Au loin, un juron vibra dans le silence. Ce silence qui animait désormais le cœur de Riley. Quelqu’un s’arrêta auprès d’elle et demanda un briquet. La jeune femme se mit à chercher dans son sac à dos. Riley avait toujours un briquet dans son sac. Il lui arrivait de fumer depuis son arrivée à Los Angeles.

« Oui bien sûr. Tenez. Vous pouvez le garder si vous voulez. Je ne devrais pas fumer de toute manière. » Répondit-elle en tendant l'objet tant demandé.

Le monde dans lequel Rose avait grandit quand elle était petite n'avait à l'heure actuelle plus aucune couleur, il était terne et charme. La mort de ses parents l'avait juste poussé davantage au fond du trou et elle s'enlisait malheureusement dans son malheur sans reprendre du poils de la bête... Cela faisait maintenant onze ans que son père était mort et deux ans qu'elle avait prit la décision de débrancher sa mère. Mais au fond d'elle, elle n'avait pas réglé certaines choses avec elle même. Elle se noyait dans ses addictions, sans pour autant faire face à la situation dans laquelle elle se trouvait. Elle ne s'apitoyait pas sur son sort, non elle dépérissait juste. Elle n'avait aucun soutien psychologique ou affectif pour passer outre cette mauvaise passe. Elle se cachait souvent derrière ses ordinateurs, elle trouvait un côté extrêmement libérateur de craqué des codes et d'aider certaines agences gouvernementales ou alors pour dénoncé ce que le gouvernement prévoyait de faire.

Mais à part la technologie qui prenait évidemment une grande place dans sa vie, elle n'avait pas vraiment d'amis, si ce n'est de connaissances dont elle ne connaissait bien sûr pas le visage. D'ailleurs eux non plus ne connaissait pas le moins du monde le sien. Elle pouvait très bien passer à côté de ses pairs informaticiens avec lesquels elle entretenait des dialogues écris sans vraiment savoir qui ils étaient. Alors qu'elle venait tout juste de sortir du restaurant, elle se rendit malheureusement compte qu'elle n'avait pas de briquet pour allumer la clope qu'elle désirait tellement fumer.

Elle demanda à une jeune femme si elle avait du feu et ses yeux captèrent les siens. Une certaine tristesse transparaissait dans les yeux de la jeune femme blonde. Bizarrement Rose se sentit attiré physiquement et sexuellement vers cette jeune femme. Cela faisait bien longtemps que cela ne lui était pas arrivé. Rose était bisexuelle et elle avait eu des expériences sexuelles avec la gente masculine et la gente féminine. Elle appréciait la douceur que les femmes pouvaient avoir pendant l'acte, mais elle réclamait parfois la sauvagerie dont l'homme faisait preuve. Son cœur ratait un battement quand le jeune femme lui tendit le briquet et que leur peau se touchèrent. Rose fut troublé quelques instants.

- Parfois c'est une contenance de fumé, un manière de se donner quelques choses à faire et ça à aussi des vertus apaisantes...

Pas autant que la beuh pensa alors notre jeune Anglaise, mais elle se retint de le dire à la jeune femme au risque de la faire fuir. Rose étant troublé par cette fragilité que cette jeune femme dégageait elle lui proposa une cigarette et prit l'initiative de se présenter.

- Je m'appelle Rose! Si je peux me permettre qu'est ce qu'il y a?

Bizarrement Rose ressentait assez facilement la détresse des gens, peut être avait elle développer son empathie à force de trainer dans les couloirs de l'hôpital. De voir différents sentiments peints sur les visages de ses congénères. La joie, la tristesse, le chagrin, la culpabilité et tout un tas de sentiments que l'on pouvait rencontrer dans un hôpital.

De nombreuses pensées sombres activaient le cerveau de la rousse. Il était bien trop actif et c’était un énorme problème que la jeune femme n’arrivait pas le moindre du monde à régler. Depuis des mois, elle se disait qu’il lui faudrait peut-être consulter un professionnel pour l’aider à régler ses soucis et à canaliser son esprit farceur et vagabond qui la torturait. La jeune femme préférait ne pas se prendre la tête à devoir chercher quelqu’un qui la comprendrait et qui prendrait le temps de la rassurer et de lui expliquer pourquoi elle se prenait autant la tête pour de si petites choses. Enfin petites, elles étaient toutes sauf petites mais Riley tentait de minimiser ce qui la tracassait afin de le ranger dans un petit coin de son esprit. Malheureusement, cette technique marchait très mal pour elle et la poussait à se poser encore plus de questions sur sa propre vie. Voilà, ce qui se passait dans un tête, un amas de pensées se bousculant et s’entrechoquant jusqu’à fusionner ou se diviser. Souvent, elle ne s’entendait plus penser et se mettait souvent à paniquer. Les crises de paniques étaient arrivés peu après la première fausse couche et, à la suite de la seconde, s’étaient décuplés. Parfois, au milieu de la rue, la jeune femme manquait d’air car son passé la submergeait.

A Los Angeles, Riley n’avait pas grand monde qui pouvait ressembler de près ou de loin à un ami. Elle connaissait sa voisine Mabel, certes mais en dehors d’elle il n’y avait pas grand monde qui remplissait sa vie. Après tout, en laissant derrière elle son mari, son père et son passé, elle avait aussi laissé ses amis et sa capacité à se faire des amis. Depuis la séparation, la jeune femme s’était renfermé sur elle-même et ne cherchait pas vraiment les contacts humains. Elle préférait de loin passer ses journées de libre en ligne à jouer aux jeu vidéos. Lorsqu’elle se sentait d’humeur sociale, elle passait quelques heures au Pixel & Bitmap.

Lorsque Riley tendit son briquet à cette brune qui en avait besoin, elle put constater qu’elle n’était pas la seule âme perdue qui se baladaient en cette journée si fraîche. Apparemment, la jeune femme semblait tout aussi fatiguée par la vie que l’était Riley. La rousse trouva étrangement rassurant d’avoir rencontré une personne qui souffrait tout comme elle. C’était moche de penser à cela mais pourtant cela lui passa par l’esprit.

« Ma contenance, je l’ai perdue il y a quelque mois. Pas sûr que je la récupère en fumant. »

L’idée de s’en fumer une la prit. Elle attrapa un chewing-gum dans sa poche et se mit à le mâcher frénétiquement. Pour s’occuper les doigts, elle fit rouler son téléphone dans sa poche.

« Je suis Riley. Ce qu’il y a, c’est que je suis une âme perdue. Mais je crois visiblement ne pas être la seule. Je me trompe ?

Psst :

L'espoir était une mot que Rose avait du mal à croire, d'ailleurs le seul espoir qu'elle gardait au fond d'elle c'était l'espoir de garder à vis sa meilleure amie Astrid. Elle l'aimait tellement, d'ailleurs c'était sans doute un peu trop, mais en même temps elles avaient toutes les deux à peu de choses prêt le même vécus... C'était son amie et sa soeur de coeur, sa vie... La seule personne qui avait de la place dans son coeur.

Aujourd'hui Rose n'était pas d'humeur, mais l'était elle de temps en temps? Non pas vraiment. Elle regardait le ciel étoilé, des sombres pensées, des envies de meurtres et même de scarifications. Bon elle avait arrêté de se mutiler depuis quelques années déjà, mais elle en avait envie par moment, juste là au dessus de la cuisse avec une lame de rasoir... Pour se sentir vivante finalement, pour savoir qu'elle ressentait encore la douleur et que cela pouvait l'atteindre à minima. Elle sortait à peine du restaurant et elle avait envie de fumer, pas une cigarette à vrai dire, mais elle n'avait pas prévu le coup avant.

Elle inspirait profondément et se rendit compte qu'elle n'avait plus de briquet, l'avait elle sans doute oublié sur la table qui se trouvait en terrasse du restaurant. C'est pas grave elle en acheterait un autre, seulement il lui en fallait un là toute suite maintenant, pour au moins apaisé ce manque qui l'envahissait. Elle rencontra une jeune femme qui avait sans doute l'air tout aussi perdue qu'elle, elle n'aimait pas trop faire la conversation, d'ailleurs elle n'aimait pas rencontrer des gens, pourtant les gens se sentait à l'aise et en confiance avec elle. Sans vraiment savoir pourquoi finalement, c'était comme ça et ça l'avait toujours été...

Le jeune femme lui dit qu'elle avait arrêté de fumer... Rose se dit alors qu'elle était bien courageuse d'arrêter de fumer et elle se dit aussi que ce serait bien qu'elle arrête au moins autant la cigarette, que la beuh ou que l'alcool... En fait toutes les addictions qui faisait d'elle une femme accro à des substances pas forcément bonnes pour elle. Elle était sûre d"une chose Rose, elle ne vieillirait sans doute pas, elle serait morte bien avant, d'une sirose ou d'un cancer quelconque mais surement un lié à ses addictions, le foi ou les poumons, ou la gorge.

- Vous êtes bien courageuse, perdue au sens propre non au sens figuré sans doute oui. Rose, je m'appelle Rose... Un prénom bien loin de la réalité... Quoique... Peut être que je suis plus proche de la Rose que du coqueliquot ou de la marguerite. Merci pour le briquet. Puis-je être l'oreille passagère mais attentive pour vous?

Riley était d'une sale humeur ce jour-là. Elle ne savait que faire d'elle-même et avait l'impression de se sentir encore plus seule que d'habitude. Son envie de balade l'avait mené à se retrouver dans un lieu publique pour tenter d'apprécier la compagnie de ceux qui pouvaient bien l'entourait. Mais rien n'y faisait. Riley était toujours aussi seule et rien ne changerait réellement. Tout ce qu'elle voulait c'était de retrouver son salon de tatouage près de Galway ainsi que la maison de son père désormais presque vide. Elle ne se sentait plus de continuer à vivre ainsi.

Les amis, elle n'en avait pas ici à Los Angeles et ne pouvait pas s'en trouver selon ses critères. Elle ne cherchait pas réellement, elle avait bien ses collègues mais étant très jeune et très introvertie, elle ne cherchait pas plus de contact avec eux que celui qu'elle avait au travail. Sa solitude était autant choisie que subie. Elle s'y complaisait autant qu'elle la détestait.

Cette inconnue, Rose, comme elle venait de le lui décliner, semblait tout aussi seule et triste dans sa vie. Elle ne savait pas ce qui n'allait pas pour elle mais elle se doutait que l'inconnue était tout aussi perdue et songeuse. Elle semblait avoir besoin de cette fameuse cigarette. Riley en mourrait d'envie. Depuis son arrivée à Los Angeles, elle avait pris cette mauvaise habitude qui l'avait supprimé presque plus de six mois. Si son ex avait su cela, il lui aurait fait une remarque qui l'aurait poussé à arrêter de suite. C'était en pensant à ceci qu'elle avait décidé d'arrêter. Elle ne pouvait pas se laisser aller juste parce qu'ils étaient séparés. Au lieu de cela, elle se tordait les doigts et tournait ses bagues autour de ses doigts de manière frénétique.

"Je ne qualifierais pas cela de courage. J'en meurs d'envie à chaque minute de ma journée mais j'ai peur de ne plus pouvoir avoir de contrôle sur moi-même. Je n'en ai pas des masses."

Elle marqua une pause. Pendant longtemps, elle avait cru pouvoir contrôler sa vie en faisant tout un tas de choix qui en aurait halluciné beaucoup mais deux fausses couches plus tard et la vie lui échappait de nouveau.

"Enchanté Rose. C'est un joli prénom. Je suppose qu'on a dû vous faire la blague du Titanic des centaines de fois par contre. Je préférerais vous épargner le récit tragique de ma dernière annnée. Mais je peux l'être pour vous en revanche. On peut peut-être se tutoyer d'ailleurs ?"

C'était un jour difficile pour Rose, mais un jour symbolique tout de même. Il était triste, mais elle en avait besoin. Son deuil elle l'avait fait, enfin presque. Ses pensées noires faisaient d'elle une accro. Elle avait des addictions qu'elle ne pouvait malheureusement pas cessé. La drogue, l'alcool et par moment des moments qui tenait de la luxure, voir de la gourmandise. Son travail était un exutoire pour elle, cela lui permettait de ne pas penser aux choses qui la tourmentaient. Depuis plusieurs semaines, elle travaillait avec un ami et cela lui faisait du bien, même si elle ne l'avouerait jamais, elle avait bien trop de fierté pour ça. Elle inspirait profondément et répondit à la jeune femme.

- Ce n'est pas mon genre de m'apitoyer sur mon sort face à un inconnu. Cela dit si vous voulez je vous paye un verre. Pour te remercier. Si je peux me permettre puis-je te tutoyer?

A vrai dire Rose n'aimait pas vraiment le vouvoiement, cela faisait trop impersonnel à son goût. Rose avait besoin de s'amuser un peu. Enfin ne plus penser à ses parents et quoi de mieux qu'un verre.

- Et je te promets qu'on ne parlera pas de ce qui nous noircies les idées. Après nous sommes jeunes alors allons nous amuser.

Les tatouages de Rose était tous visible. Elle ne les cachait pour rien au monde. C'était une part de sa vie. Sa peau était marqué de différente manière. Certain de ses tatouages avaient été fait par des amis quand elle était à Londres. Quand elle trainait dans des lieux peu fréquentable. D'autres étaient fait par des professionnels.

- Si tu veux bien je t'emmène dans un bar sympa. T'inquiète je vais pas te violer ou te bourré jusqu'à que tu ne tiennes plus debout. Dit-elle dans un petit rire.