Aslan |Oh no not you |

La vie c'est des hauts, des bas et beaucoup de surprises. Ouais beaucoup trop de putain de surprise, par exemple, en me levant ce matin devant ma grande tasse de thé et mon muffin qui aurait pensé que durant l'après-midi de ce même jour si ordinaire il se passe un truc aussi extraordinaire que frôler le terminus ? Bah ouais le terminus, la fin, la mort quoi, bah personne, c'est ça la magie de la vie !

J'avais quelques rendez-vous pour la création de mon deuxième album dans la quartier est de Los Angeles, rien de bien extraordinaire du travail quoi et comme à mon habitude je prendrais ma petite cox. C'est Spencer qui me l'a trouvée dans une casse, il l'a retapée et me l'a offerte un peu après ma rupture, mon ancienne voiture avait tendance a trop me rappeler ma rencontre particulièrement étrange avec Aslan. J'adorais ma petite coccinelle en plus d'être mignonne elle était pratique si bien que je me déplaçais rarement autrement qu'avec elle. Et puis rien n'indiquait que ce n'était pas mon jour. Et pourtant... Il y avait de l'huile sur la route ce jour-là, une petite trainée qui a suffit pour que je sente ma voiture patiner et partir en sucette sur l'autre voie, en face un 4x4 ou un dodge, je ne sais plus vraiment, un gros machin en tout cas. J'ai pas pensé à grand chose en voyant ma sombre destinée m'arriver dessus je répétais simplement "putain" et puis y a eut l'impact, j'ai eu le reflex de remonter les jambes et de me cacher la tête, mon pare-brise explosa et ma portière s'enfonça mais j'étais vivante et mieux encore consciente. Putain de journée ! Sortir s'avéra compliqué mais je réussis m'extirper, dieu seul sait comment, lorsque l'ambulance arriva, j'avais la tête qui tournait un peu et surtout j'avais froid, le choc. Je me rappelle pas exactement de tout, je sais que j'ai parlé avec la personne qui conduisait l'autre voiture et que les ambulanciers m'ont examinés. Je me souviens avoir dit que j'avais un rendez-vous et que j'avais pas de temps à perdre à l'hôpital. Mais lorsque je me retrouvai aux urgences j'ai compris qu'ils n'avaient pas du tout pris en compte mon avis.

- Non mais c'est bon hein c'est des coupures !

Essayais-je d'insister alors qu'on m'emmenais dans une salle de consultation. Putain j'allais être en retard ! Non mais sérieux j'ai juste quelques coupures et un gros mal de tête on va pas en fait toute une histoire !

Le gamin avait planté ses grands yeux dans ceux de l'infirmier depuis déjà quinze minutes, refusant de le lâcher du regard, sans que celui-ci ne réussisse à deviner s'il était plus terrifié ou impressionné. « On a bientôt fini », s'efforça de sourire Aslan. Concentré, il planta une nouvelle fois l'aiguille, faisant glisser le fil dans la peau pâle du garçonnet. Habituellement, il déployait tant d'efforts à changer les idées des enfants dont il s'occupait qu'il était incapable de se taire. Cette fois, c'était différent. Déjà parce que le regard du gamin qu'il suturait le faisait flipper, mais surtout parce qu'il n'avait pas le temps. Les patients avaient tellement défilés depuis le début de la matinée que ni lui, ni un seul de ses collègues n'avait eu le temps de prendre une pause déjeuner. Aslan adorait son boulot ; mais il détestait ces coupes budgétaires qui empêchaient l'hôpital d'embaucher, mettant en péril aussi bien la santé des patients que le mental des employés.
« Tiens Ace, puisque t'en es aux sutures, la prochaine patiente en aura sûrement besoin aussi » Dan avait passé sa tête par la porte, son mono-sourcil se fronçant alors qu'il essayait de voir où il en était. « Dépêche, y a du monde ». Aslan ne répondit pas ; il ne prit pas la peine de tourner la tête non plus. Ce connard lui donnait l'impression de travailler dans un putain de fast-food et ça avait la nette tendance à le foutre en rogne.
Il termina son nœud, coupa le fil, et sourit à nouveau au gamin. « C'est bon ! Tu me promets de ne plus jamais donner un coup de pied dans une vitre, même pour faire comme dans les films ? » Il échangea un sourire avec la maman, avant de lui expliquer rapidement les soins qu'il fallait apporter à la plaie. Et puis, elle et le petit blessé repartirent, le laissant seul dans la pièce. Préparant son matériel pour la consultation suivante, il rangea celui qui était usagé, jeta ses gants à la poubelle. Et puis, il entendit la porte derrière lui s'ouvrir à nouveau, et une voix protester. Il se figea, son cœur s'emballa. Il aurait reconnu cette voix parmi des milliards.  
Sans se retourner, il commença à se laver frénétiquement les mains, puis à enfiler une nouvelle paire de gants stériles.
Il en était sûr, c'était elle.
Les années sans la voir s'étaient écoulée, mais il n'avait pas oublié son timbre de voix. Comment aurait-il pu ? Celle-ci résonnait maintenant dès qu'il allumait la radio. Il avait compris depuis longtemps que le passé ne le lâcherait jamais ; mais il n'avait jamais pensé qu'il aurait à nouveau à l'affronter. Pas ici. Pas comme ça.
Le cœur battant, Aslan organisa le matériel stérile, réfléchissant à toute vitesse. Il ne voyait que deux solutions : soit il sortait de la pièce sans rien dire et suppliait un collègue de le remplacer sur ce coup-là, soit il ravalait ses angoisses et faisait son job normalement.
Mais l'hôpital était plein à craquer de patients attendant d'être pris en charge ; les chances de trouver un collègue prêt à échanger de patient étaient infimes. Pas question de risquer de revenir bredouille après avoir fui délibérément ; il n'avait donc pas vraiment le choix.

Rassemblant son courage, il se tourna enfin vers la jeune femme, attrapant le dossier médical posé à côté d'elle tout en évitant soigneusement de croiser son regard.
L'angoisse lui tordait le ventre, tandis qu'il cherchait à lire la cause de sa venue ici. Il priait silencieusement pour que ce ne soit pas les mêmes raisons qui l'avaient emmené là, huit ans plus tôt. Il était parti pour la protéger de lui-même ; il n'aurait jamais supporté de découvrir qu'elle était tombée sur un autre connard. Ça l'aurait étonné, connaissant son caractère de feu ; mais il y en avait tant, qui tombaient encore et encore dans les mêmes schémas destructeurs...
Les mots accident de voiture glissèrent enfin sous ses yeux, et c'était la première fois qu'il était soulagé de les lire. Attrapant la lampe de poche avec laquelle il s'apprêtait à l'ausculter, il posa enfin son regard sur elle : « Mauvaise journée... ? » Ce n'était pas vraiment une question - il y avait probablement pas mal de trucs plus sympas que de finir nez à nez avec son ex suite à un accident de voiture -, mais il n'avait pas trouvé mieux.

La journée avait pourtant si bien commencé ! Je ne m'étais cognée nulle part en me réveillant, j'ai trouvé une vraie paire de chaussette, j'entends par là que, pour la première fois depuis un sacré moment mon pied gauche a la même chaussette que mon pied droit. Mes cheveux se laissaient coiffer... Ouais en y repensant c'était un début de journée trop parfait, j'aurait dû être attentive. Il y avait anguille sous roche et quelle putain d'anguille ! Ma voiture est démolie maintenant et je doute que quiconque puisse faire quoi que ce soit pour elle et puis au lieu de discuter d'un nouvel album, je me retrouvais assise sur une table d'osculation avec un type dans le coin qui m'a même pas dit merde quand je suis entrée, en même temps moi non plus je le reconnais. Je croise alors les jambes, les balançant dans le vide, bah ouais j'suis un mini format, bref de ma main presque valide, je pris mon téléphone, afin d'envoyer un message à mon producteur, afin de le prévenir qu'il valait mieux annuler notre meeting que je pensais en avoir encore pour un moment.  

Je soupirais en levant la tête, j'étais tellement blasée, enfin mince c'était que des coupures c'est rien. En plus je sais pas je suis sûre qu'il y a des gens qui ont plus besoin de soin que moi. Enfin je sais pas, un coup de désinfectant pis on en parle plus. Bon c'est vrai que ça saignait mais crotte c'est que des coupure !

Et puis ma journée merdique, bah elle se transforma en super merdique en entendant cette voix qui resurgissait du passé comme l'homme qui avait surgit sur ma banquette arrière il y a si longtemps. Honnêtement, je sais pas comment réagir je crois que je devais ressembler à un poisson qu'on venait de pêcher. Merde mais pourquoi ? Comment ! Enfin je savais qu'on vivait au même endroit mais j'avais pris tellement de soin à l'éviter et maintenant BAM, on se retrouve ici l'un en face de l'autre et en plus j'étais en position de faiblesse, comme à chaque fois que j'étais avec lui.

« Jusqu'à maintenant ma journée était pas trop mal en fait, là elle est bien merdique ! »

Je sentais toute la rancoeur remonter, il m'avait tapé oui, ok mais c'est pas pour ça au final que je lui en voulait le plus, après les années je me suis rendue compte que c'était sa disparition qui m'avait le plus blessée même si je ne l'ai jamais dit. J'ai jamais assumé ça, mais oui, il m'avait blessée physiquement mais la blessure de mon coeur qu'il a faite en partant sans rien dire a été la plus violante.

« Ils engagent des junkies maintenant dans les hôpitaux ? »

Peau de vache ? Non du tout j'ai juste sorti les griffes la première, pour une fois ce d'autant que son regard était différent, il était claire, propre, frais, il était clean. Une part de moi était contante, une autre encore plus en colère, car j'ai tout donné pour l'aider et j'ai jamais réussi. C'était frustrant en réalité. J'aurais rêvé de pouvoir le sortir de cette merde, je l'aimais assez pour ça, mais ça n'a pas suffi, mon amour ne lui à pas suffi.

« Bon bah fait ce que t'as a faire alors, j'ai des trucs à faire »

Dis-je finalement en rangeant mon portable pour lui tendre mes deux bras l'un plus blessé que l'autre. J'ai jamais vraiment aimé l'idée qu'on me recouse, ça devait faire mal, je suis sûr et je suis douillette. Le pire c'est qu'il le savait, il savait tout de moi.

@Aslan Caldeira

Le cœur au bord des lèvres, Aslan fit jouer nerveusement ses doigts sur la fine lampe torche qu’il tenait. La réaction de la jeune femme en entendant le son de sa voix en disait long sur toute la rancœur qu’elle avait encore à son égard, tordant douloureusement quelque chose au fond de sa poitrine.
Il s’y était pourtant attendu, bien sûr. Au cours des années, il avait passé un nombre incalculable de nuits d’insomnies à imaginer ce qui pouvait se passer si un jour leurs chemins se recroisaient ; et aucun de ses scénarios ne s’achevait jamais bien. Il était certain qu’elle ne pourrait jamais le pardonner, pas plus qu’il ne l’avait fait lui-même. Les mensonges étaient une chose - avoir levé la main sur elle, en revanche, resterait à tout jamais ce dont il avait le plus honte au monde.
Il réussit à passer au-dessus de sa première pique, mais la deuxième le blessa plus qu’il ne voulait se l’admettre. Il lui fallu une seconde pour l’encaisser, serrant les dents, avant de rétorquer d’un sarcastique : « Oh, non, j’ai juste piqué la blouse et les scalpels à quelqu’un qui roupillait, je bosse pas ici. » L’humour était probablement une mauvaise idée, dans la mesure où ils n’étaient plus assez proches pour ça ; mais la jeune femme lui faisait perdre tous ses moyens. Il y avait pourtant tant de choses qu’il aurait aimé lui dire à la place ; mais les mots ne sortaient pas. Pas ici. Pas comme ça. Et puis, surtout, pas dans l’état où elle était.

Son cœur s’emballa à l’idée qu’elle puisse exiger d’être soignée par quelqu’un d’autre. Cela aurait été compréhensible, et même probablement plus confortable pour tous les deux. Pourtant, quelque chose au fond de lui la suppliait de ne pas le faire, comme s’il avait peur de la perdre une deuxième fois.
Par chance, Evane n’en fit rien, lui présentant ses bras blessés. Aslan y jeta un rapide coup d’œil, avant de lui faire relever doucement la tête, posant délicatement un doigt sous son menton. Il y avait effectivement des sutures à faire sur ses plaies, mais puisque le saignement s’était calmé, le plus urgent était d’écarter l’éventualité d’une commotion cérébrale. « Tu sais, mon collègue va probablement te prescrire quelques jours d’ITT, ne t’attends pas à reprendre le travail aujourd’hui… » Connaissant sa passion pour la musique, il avait conscience d’annoncer une mauvaise nouvelle ; mais il tenait à être parfaitement clair sur le fait que le repos ne serait pas optionnel.

Allumant la lampe de poche, il entreprit de vérifier ses réactions oculaires. « Tu sais quel jour on est ? » Les pupilles se rétractèrent normalement. Il reposa la lampe à sa place, écoutant attentivement la réponse de la jeune femme. Cela pouvait paraître idiot, mais ce genre de questions étaient importantes pour s’assurer que rien ne clochait. « Pas de maux de tête, de nausées ? De fatigue ou de changements émotionnels importants ? » Il marqua une pause pour griffonner quelques mots sur le dossier, avant d’ajouter : « Je veux dire, à part l’immense joie d’avoir un accident de voiture et un tête-à-tête avec son ex dans la même journée, évidemment. » Un léger sourire glissa sur ses lèvres, tandis qu’il observait de micro-plaies qui s’étaient aussi formées sur le visage de la jeune femme. Cela lui faisait bizarre, de se retrouver aussi proche d’elle après tant d’années à essayer de se la sortir de l’esprit. Bizarre également de constater qu’elle n’avait pas vraiment changé. Même blessée, elle dégageait toujours cette aura à couper le souffle... malheureusement pour lui.

J'étais partie pour l'insulter, l'énerver, lui mettre la honte et au final sa répartie réussit à faire apparaitre un léger sourire sur mon visage. Fait chier, il était doué. Je l'avait clairement insulté et de façon totalement gratuite quand on y pense, cela se voyais que Aslan ne touchait plus à rien, mais je sais pas la rancoeur, ou la peur qu'il me fasse mal en premier, j'avais préféré dégainer de suite pour éviter d'être touchée. je m'attendais à ce qu'il parte, qu'il s'énerve qu'il se sente mal mais au lieu de ça il m'a fait, rire serait un grand mot, sourire est plus exacte. C'était absurde et il me renvoyais ma propre réplique en pleine gueule et moi comme une conne je souriais parce que ça me rappelait nos échange, avant. Putain comme je pouvais être bon public parfois. Non mais c'est vrai quand Evan fait une blague nulle, donc tout le temps, je suis toujours la seule à rire, c'est un peu pareil là, moi qui pensait avoir évolué. C'est désespérant. Avec moi l'humour ça marchera toujours...

Mais les choses sérieuses reprirent et me firent perdre mon sourire. Sérieux un congé ? ça va c'est que des égratignures, je sais même pas pourquoi je suis là dans l'absolu.

« Faut pas abusé j'ai rien je voulais même pas venir et puis de toute façon il est hors de question que je reste à rien glander chez moi je m'emmerde quand j'ai rien à faire »

Et j'ai personne pour partager cette triste solitude. Quand j'ai rien à faire je pense à ma situation et cela à tendance à bien me déprimer. Je préférais donc me noyer dans le travail. On pouvait donc me mettre en congé cela ne m'empêchera pas d'aller travailler, il faudrait m'enfermer pour ne pas que j'y aille.

Je regardais en l'air lorsqu'il m'alluma sa torche dans la gueule en bougeant un peu les yeux c'était foutrement désagréable. Mais sa question me demanda une petite réflexion que je ne mettait pas sur la cause de l'accident mais plus sur le fait que je suis stressée et que je ne sais jamais quel jour on est. En plus il le sait ça quand on était ensemble j'avais toujours besoin d'un temps pour me rappeler du jour. Je me souvenais des dates mais jamais des jours.

« T'es sérieux ? Toi tu me poses cette question ? » Après un léger temps d'attente je répondis « Mercredi non ? »

Contante qu'il éteigne enfin son objet de malheur je soupirais en me décontractant un peu, balançant les jambes dans le vide en attendant la suite et sa question suivie de sa remarque me fit lever les yeux aux ciel.

« Euh ouais à part ça c'est une bonne journée mais au delà de ça non pas de nausée et ma tête va encore bien quoique si tu compte me poser encore milles questions sur mon état émotionnelle elle risque d'exploser. Je vais bien ! »


@Aslan Caldeira

Quand il lui annonça qu'elle serait probablement mise en repos forcé, la jeune femme protesta. Aslan ne pouvait pas prétendre que c'était une surprise pour lui. Il la connaissait par cœur – ou du moins, il l'avait connue par cœur. Elle avait probablement changé sur de nombreux aspects... Mais à l'évidence, pas sur son incapacité totale à ne pas toucher à sa passion une journée entière. Il fronça les sourcils, agacé. Cette facette d'elle était l'une de celles qu'il avait toujours préféré ; mais cette fois, sa santé était en jeu, et il n'y voyait plus rien d'amusant. « Je suis sérieux, Eevee... » Merde, les habitudes avaient la peau dure. « … Evane. », reprit-il. « Un accident de voiture, c'est pas rien. Ça aurait pu être bien plus grave, mais ton corps a quand même vécu eu un sacré choc. Il a besoin de repos et c'est pas une option. » Il lui fallu un instant pour réaliser le ton autoritaire qu'il venait d'utiliser. Ce n'était pas voulu. Il aurait été inquiet pour n'importe quel patient, mais Evane... La simple idée de ce qui aurait pu lui arriver lui déchiquetait les entrailles. « Tu te feras un marathon Buffy, je sais pas... » Il l'avait marmonné dans sa barbe, pas vraiment sûr que ce soit quelque chose qu'elle doive entendre. Il était déchiré entre le cœur et la raison, le besoin de lui parler comme il l'avait toujours fait, ou mettre une distance strictement professionnelle entre eux. La deuxième option était probablement la meilleure, mais Aslan n'était pas d'humeur à jouer la comédie. Elle aurait pu y passer. Elle aurait pu y passer et il l'aurait appris dans les journaux, comme n'importe quel abruti, sans jamais avoir eu la chance de la revoir. Non, vraiment ; il faisait de son mieux, mais il était incapable de jouer les inconnus maintenant.

Et il lui sembla qu'Evane était dans cet état d'esprit aussi, puisqu'elle s'étonna qu'il ose lui poser la question du jour de la semaine. Il la dévisagea une seconde, laissant le suspense planer, avant d'acquiescer avec un sourire. Elle n'avait vraiment pas changé ; et ce constat lui laissait un goût doux-amer sur les lèvres. Il aurait aimé pouvoir sortir de cette consultation avec la confirmation qu'au bout de toutes ces années, il était bien passé à autre chose. Malheureusement, jusque-là, chaque mot qu'elle prononçait ne faisait que lui rappeler un peu plus pourquoi il en était tombé amoureux.
A sa dernière réponse, il acquiesça à nouveau, soulagé. Il avait encore quelques questions pour écarter définitivement les soupçons de commotion cérébrale, mais jusque-là, elle s'en sortait bien. « Tu te rappelles avoir perdu connaissance, avant, pendant ou après l'accident ? Qu'est-ce qu'il s'est passé, exactement ? Tu étais seule ? » Il se doutait que sa dernière question était un peu risquée ; il ne savait pas vraiment s'il arriverait à continuer aussi bien, si elle lui faisait découvrir qu'Evan était son prochain patient, ou si elle lui parlait d'un petit copain qui l'accompagnait au moment de l'accident. Elle avait parfaitement le droit de refaire sa vie - mais il préférait ne pas le savoir avant de devoir se concentrer sur des sutures.

Après avoir écouté attentivement les réponses de la jeune femme, il se concentra à nouveau sur les plaies, qu'il inspecta minutieusement, retirant parfois de petits éclats de verre. Il les désinfecta ensuite, avant de changer ses gants pour une nouvelle paire stérile. « Tu as besoin de quelques points... Tu es prête ? »