This Is A Jumbo Coffee Morning ➸ Emiliana

Café, café, café. Le mot se répétait en boucle dans son esprit. Elle en avait absolument besoin, elle bouillonnait. Elle qui buvait habituellement au minimum trois café dans sa matinée, elle n'avait pu en prendre qu'un seul au levé et elle se sentait mal. En effet, avec les vacances, l’afflux de personnes allant au cinéma était de plus en plus important et son boss avait décidé de couper sa pause du matin. Bien sûr, elle serait payer en conséquence, mais malheureusement, elle n'avait pas pu faire un détour par le starbucks pour prendre sa dose de caféine de l'heure. Elle n'avait même pas eu dix minutes pour en prendre un à l'infame machine qui distribuait des boissons au goût infect. Mais elle avait tellement besoin de sa dose de caféine qu'elle se serait rabattu dessus sans problème.

Et puis, enfin l'heure de la libération était venue. Sa pause du midi. Rosa ne se fit pas prier et filer de son boulot en vitesse avant de se rendre au Starbucks, son lieu de prédilection. Elle commanda son café du moment et prit un petit sandwich pour aussi se nourrir. Une fois sa boisson servie, elle prit une grande gorgée et se sentit tout de suite mieux. Elle était franchement accro, une vraie drogue. Maintenant qu'elle était plus détendue, elle chercha du regard une place. Seulement, elle ne regarda pas devant elle et avec sa maladresse légendaire, elle rentra dans quelqu'un, déversa tout son café sur cette dernière. "Oh merde oh merde, je suis vraiment désolée !" dit-elle avec un regard coupable. "Vous n'avez pas mal ? Vous n'êtes pas brûlée ? Vous voulez que j'aille demander des glaçons au serveur ?" Certes, elle était très triste d'avoir renversé son breuvage préféré, mais là, elle s'inquiétait vraiment pour l'état de la personne en face d'elle.

Emiliana laissait un bâillement sortir de sa bouche alors qu’elle poussait la porte pour sortir de son immeuble. Il était encore tôt quand elle avait eu envie d’un café, pas un café fait de ses propres mains qui seraient moins bon que si elle allait en prendre un au Starbucks. Elle avait pris son temps avant de sortir de chez elle, la jeune Jones avait comme d’habitude trainée sur son ordinateur avant de se bouger réellement. Elle était comme ça, elle repoussait sans cesse ses envies jusqu’à temps qu’elle perde elle-même patience, c’était d’un comique dans le fond. Bref, elle s’habilla rapidement avant de sortir, toujours un peu fatiguée. Elle avait très peu dormi, elle avait pensée à Eden et son retour, à ce que cela voulait dire et toutes ses nouvelles choses qu’elle avait pu apprendre de sa bouche. Eden était encore amoureux de lui, il était parti pour la protéger de son agresseur qui l’avait menacé une nouvelle fois. C’était juste fou, elle ne pouvait pas être toujours en colère contre lui, elle ne pouvait pas rester insensible face à ce qu’elle avait pu apprendre. Rentrant sans plus attendre dans le café, elle laissait les odeurs imprégner ses sens. C’était sûrement un de ses endroits préférés, elle pourrait passer toute une après-midi dans cet endroit pour profiter de ses odeurs et juste pour regarder le flot des personnes qui pouvaient rentrer et sortir. Elle continua d’avancer sans faire attention autour d’elle avant qu’elle ne sente un liquide chaud sur son haut. « Oh punaise… » Emiliana grogna doucement avant de tirer son haut éloignant immédiatement le liquide chaud de sa peau, elle ne voulait pas non plus se brûler et elle espérait déjà que ce ne soit pas le cas malgré le peu de contact que son corps avait pu avoir avec ce liquide bien trop chaud. La jeune étudiante tirait sur son haut comme pour le sécher tout en levant le regard pour voir la personne qui avait fait cette bourde, elle ne lui en voulait pas, ça pouvait arriver à tout le monde. « T’en fais pas, je pense que ça aurait pu très bien m’arriver. Je suis assez maladroite quand je veux. » Surtout quand elle était dans ses pensées, elle continuait de sourire comme pour lui montrer qu’elle n’était pas en colère et qu’elle n’avait aucunement besoin de se sentir coupable de la petite boulette qu’elle venait de faire. « Je vais bien. Je ne sais pas encore si je suis brûlée ou non… Du moins, je l’espère pas sinon ça risque d’être horrible. Merci pour l’aide que tu veux apporter, mais je pense pas que des glaçons changeraient quoi que ce soit. » Elle rit doucement avant de se reprendre pour parler plus sérieusement. « Je… » Elle aurait dû s’éloigner, non ? Elle était timide de base, mais elle avait envie de se rattraper, ce n’était pas que de la faute de la brune. « Je ne faisais pas attention à ce qu’il se passait donc.. c’est un peu de ma faute si tu as perdu ton café. Je t’en paye un autre ? »

Ma pauvre Rosa, tu es totalement une empôtée ! Voilà la réflexion qui passait dans son esprit en ce moment. S'il y avait une maladresse à faire, vous pouviez être sûrs qu'elle aurait été faite par Rosamund. Parfois, elle se demandait si elle n'était pas née avec deux mains gauches. Elle regarda la jeune femme, se mordant les lèvres, avant de prendre des serviettes en papier et essayer d'éponger le mieux qu'elle puisse le liquide marron. "Je suis tellement désolée." dit-elle pour la énième fois. "Si votre haut est pourri, je pourrais vous en racheter un autre !" Elle espérait juste que ce ne soit pas un top Channel ou Louis Vuitton, les revenus de la jeune femme était plutôt modérés et ce n'était pas avec son salaire de projectionniste qu'elle pouvait se payer ce genre de marque.

Fort heureusement pour elle, la jeune femme ne sembla pas se mettre en colère. Tant mieux, Rosa n'était pas d'humeur pour une prise de tête. Elle en avait déjà suffisamment dans sa vie de tout les jours, le café était son havre de paix ! Voyant que la jeune femme était passé au tutoiement, elle décida d'en faire de même "Tu veux que j'aille demander au serveur s'il a des glaçons ? Je pense que ça fera du bien..." Elle n'était pas médecin, mais dans son esprit ça semblait logique. Mettre des glaçons pourrait refroidir le tout. Elle savait même qu'il fallait les mettre dans un linge pour éviter que la peau soit en contact et que ça empire la brulure. Avec sa maladresse, elle avait apprit à se soigner. La jeune brune secoua vivement la tête quand son interlocutrice lui proposa de racheter un café. "Bon sang, c'est moi qui te brule et tu veux me racheter un café ? Tu es bien trop sympa. Mais ne t'en fais pas, je vais me le racheter moi-même. Merci quand même !"