Here i go again feat Emmy

J’étais sortie tard la veille et j’avais bu, sans doute plus que de raison. Je n’étais rentrée chez moi qu’aux alentours de quatre heure du matin, pour me lever seulement trois heure plus tard et enchaîner une longue journée de boulot au bar et de répétitions. La fatigue, ce n’était pas mon plus gros problème, j’avais l’habitude de ne dormir que trop peu et j’arrivais à tenir le cap malgré tout. Non, j’avais de l’énergie à revendre, c’était indéniable. Mon plus gros souci c’était sans aucun doute la migraine et la gueule de bois qui ne me quittaient pas malgré la quantité astronomique de médicaments que j’avais avalé dans la journée. Cela, mêlé au fait que je n’avais presque pas mangé vu mon état, j’étais bien forcée e prendre conscience que je n’étais pas aussi résistante que je l’aurais cru et que sortir picoler avec des amis au beau milieu de la semaine était loin d’être l’idée du siècle.

«  Oui oui, c’est bon j’ai compris. »

Bien sûr, je m’étais doutée qu’Abby ne me ferait pas de cadeau et je m’étais d’ailleurs abstenue de lui expliquer mon état qui ne changerait strictement rien à la situation –ou alors j’aurais droit à une bonne leçon de morale – en tâchant de faire bonne figure tout le long du cours. J’avais particulièrement galéré à donner le meilleur de moi-même et j’avais serré les dents un bon nombre de fois pour supporter la situation sans broncher. J’avais donc accueillis la fin du cours avec soulagement mais c’était sans compter l’entêtement d’Abby qui, forcément, n’avait pu que remarquer mon état inhabituel et qui donc, avait décidé de me torturer encore un peu plus longtemps. J’avais tant bien que mal reprit la chorégraphie à zéro puis avais enchaîné les quelques pas qu’elle m’avait demandé de reproduire, un peu moins souple qu’habituellement. Je sentais tout cela bien évidemment mais les paroles d’Abby n’eurent pour effet que de me braquer d’avantage alors que je me dirigeais vers la bouteille d’eau sans même lui lancer un regard, clairement agacée.

« Je ne suis pas raide non, tout va bien. »

Je n’aimais absolument pas que l’on remette en toute mes capacités et je détestais plus que tout devoir reconnaître mes erreurs, le fait d’être sortie bien trop tard la veille au soir, dans ce cas précis. J’attrapais ma bouteille d’eau et en buvais une grande partie, cul sec, avant de m’éponger rapidement le visage avec une serviette. La réplique suivant d’Abby m’acheva totalement. Raide ? Non, absolument pas… En tout cas, impossible pour moi de le reconnaître. Je posais ma bouteille d’eau et me tournais vers elle cette fois-ci, en croisant les bras, m’efforçant de répondre d’une voix plutôt calme, qui ne collait pas réellement avec l’expression de mon visage à cet instant.

« Je suis crevée, j’en ai marre. Je peux rentrer chez moi ou tu comptes avoir ma peau en me faisant répéter jusqu’à demain matin ? »