#Sujet: Acte 1 : Mon chien, ma bataille Ven 9 Nov - 14:59
Acte 1
Mon chien, ma bataille !
Acte 1 : Mon chien, ma bataille.
J'étais là, assis sur ce siège inconfortable, dans l'attente de nouvelles… Mon cœur se faisait douloureux et je me demandais à présent ce qui allait se passer et comment j'allais gérer ça… Mais avant d'aller plus loin, revenons en arrière si vous le voulez bien, de toute façon, je ne vous laisse pas le choix.
Depuis la soirée organisée pour récolter des dons, je vivais sur des montagnes russes. Autant vous dire qu'il fallait avoir le cœur bien serré pour garder la tête hors de l'eau. Bien sûr, il subsistait des accalmies en la personne de Sally et de ce « nous » que nous formions à nouveau. Une délivrance, que dis-je une libération qui avait éclipsé les années de rancœur et de colère. La vérité, à laquelle je ne croyais plus, avait remis les compteurs à zéro. Mon innocence avait triomphé de la culpabilité dont Sally m'avait si longtemps affublé. La fameuse vidéo qui avait eu raison de notre mariage et de tout l'amour que nous nous portions était un faux, un montage orchestré à la perfection par une meute de fans enragés qui n'avaient que pour seule activité de balancer quelques rumeurs sur les réseaux. Surement abreuvés par des fanfictions de leur cru, ils n'étaient plus capables de discerner la réalité de la fiction et semblaient bien décidés à donner vie leur fantasme en poussant leur idole dans les bras d'un autre, pas les miens en l'occurrence. « Qu'avez-vous ressentit lorsqu'enfin la vérité a été rétablie ? » Cette question me revenait souvent aux oreilles. Pour l'instant, je fuyais encore les flashes des paparazzis pour mieux nous préserver. Cela appartenait à la sphère privée, je me sentais donc légitime dans mon ignorance à leur encontre.
Mais je vous l'ai dit, ma vie était et demeure une espèce de montagne russe constante. Le bonheur d'être à nouveau avec Sally, était parfois éclipsé par ce que je qualifiais de « petits pépins » C'était ma façon à moi de minimaliser les choses, mais au fond, même si je cachais bien mon jeu pour préserver ma famille, j'étais rongé par le stress, me demandant ce que la Bitch, ce que la True Society ou que sais-je encore, avait prévu pour moi. J'avais repris le travail depuis peu, notre effectif menacé, un court instant était à nouveau presque complet avec l'arrivée de Victoria qui officiait avec moi au bar. Il nous manquait toujours une serveuse et je ne désespérais pas d'en trouver une. D'ailleurs, j'avais une série d'entretien à mener aujourd'hui. J'étais loin de m'imaginer que ce qui me semblait être une journée « normale » allait prendre un tournant aussi dramatique et accentuer ce qui ne me semblait être qu'un trouble intestinal pour dire les choses simplement. Je l'ignorais à ce moment-là, mais quelque chose avait déjà commencé à me ronger de l'intérieur…
« - Donc vous avez de l'expérience dans la restauration, c'est ça ? Qu'en est-il du service en bar ? » Je venais d'observer le CV tendu par un jeune garçon qui m'avait au préalable solliciter pour un entretien. De l'expérience il semblait en avoir, puisqu'il me fit savoir aussitôt qu'il avait aussi été barman une année. J'avais d'autres candidatures à examiner, je ne pouvais donc certifier au jeune homme qu'il serait pris, cependant au vu de son attitude, de son sourire et de sa gentillesse, je m'étais décidé à mettre son cv de côté pour, si je trouvais quelqu'un, le rappeler malgré tout pour un mi-temps. Je le savais passer cette entrevue, la journée allait être longue. Riley aussi l'avait compris et préférait aller se balader dehors plutôt que de rester faire le chien de garde. Les minutes passèrent aussi lentement que la première heure. Cependant, la petite pile de CV, elle se réduisait à vue d'œil. J'étais content, bien que cet exercice ne soit pas celui que je préfère. Malgré le récent incident qui nous avait ébranlé, les gens ne rechignaient pas à postuler au Big Apple. En un sens, c'était une petite victoire. Preuve que tout n'était pas parti en fumée, encore moins notre réputation.
« - Riley ! » lançais-je. À ma montre, il était 16 h 00. Nous étions ici depuis presque cinq heures. Une petite pause était salutaire et quoi de mieux que d'aller se prendre une petite pâtisserie au coin de la rue. « - Riley ? » réitérais-je surpris de ne pas voir mon berger australien apparaître suite au second appel. Et c'est à ce moment précis, que quelque chose en moi sonna faux encore plus que le troisième appel toujours délesté de la présence de mon fidèle compagnon. Là, j'en étais sûr, il y avait un problème. Je ne pris même pas le temps de prendre ma veste et c'est d'un pas précipité que je regagnais l'extérieur où je vis devant le bar tout un attroupement. Un homme venait être chassé du groupe et se mit à courir lorsqu'il me vit m'approcher. « - Hey ! Qu'est-ce qui se passe ? » Tous les regards se braquèrent sur moi et je compris alors qu'il y avait un vrai problème. Une femme c'est alors approché l'air désolée en me laissant entendre que le fuyard avait frappé un chien à plusieurs reprises en prétextant que son propriétaire couvrait la Bitch et qu'il balançait lui aussi de sales rumeurs. « - Riley ! » laissais-je entendre d'une petite voix en poussant les personnes qui refusaient de me faire de la place. Mon chien était à terre, gémissant. Mon cœur en fut brisé sur l'instant avant que la colère ne m'affecte un peu plus et me torde les entrailles.
Nous revoilà au point de départ. Je suis là, assis sur ce siège inconfortable. J'avais confié Riley à une jeune femme. J'étais ici dans la meilleure clinique vétérinaire de tout Los Angeles, je n'en demeurais pas moins mort d'inquiétude. La situation n'était plus sous contrôle, l'avait-elle était un jour ? Pourquoi Riley ? Ce n'était qu'un chien, il n'avait rien demandé à personne. Pourquoi s'en prendre à lui ? À mesure que je prolongeais ma réflexion, mon cœur se serrait. Mes douleurs à l'estomac redoublaient en intensité, me faisant regretter de ne pas avoir embarqué mon tube de Doliprane. D'ailleurs, hormis mon portable, je n'avais rien sur moi, ni papiers d'identité, ni portefeuille, l'urgence ayant eu raison de mon sens pratique. J'étais à présent enclin à faire les cent pas à défaut de trop réfléchir. Je devais prévenir mes employés que le bar était ouvert, que je ne pourrais assurer l'ouverture. Je devais aussi prévenir Sunny qui tenait autant à Riley que moi. Puis Sally pour lui dire où j'étais et ne pas l'inquiéter. J'avais tant de choses en tête, que la présence du vétérinaire pourtant tant attendu, en fut éclipsée.
Andrew T. ConnorL'Admin de feu J'ai actuellement : 21 points et j'ai balancé : 313
#Sujet: Re: Acte 1 : Mon chien, ma bataille Dim 2 Déc - 4:59
Acte 1 : Mon chien, ma batailleNolan & Andrew« Merci beaucoup pour les nouvelles Madame Fowler. Je suis heureux de savoir que votre chaton se porte mieux. Voulez-vous prendre un rendez-vous pour un suivi ? » Andy était dans son bureau et il effectuait quelques appels de routine. Souvent, c’était ses assistantes qui le faisaient, mais lorsqu’il avait le temps, il appréciait prendre lui-même des nouvelles de ses patients. Comme de ce petit chaton qui avait presque perdu la vie deux semaines plus tôt. Alors que la femme à l’autre bout du fil affirma vouloir un suivi, la porte de son bureau s’ouvrit brusquement sur la seconde vétérinaire en charge aujourd’hui. Elle lui murmura qu’ils avaient un code 1. Andrew hocha la tête. « Très bien, je vous transfère à la réception. » Sans en dire plus, le brun transféra l’appel et se leva de sa chaise en attrapant son stéthoscope. Dans la première salle se trouvait un chien allongé et ce dernier semblait réellement mal en point. Sans perdre une seconde de plus, Andrew se mit au travail en demandant à sa collègue ce qui s’était passé. Agression sur le chien. Le vétérinaire poussa un grognement. Mais quel humain pouvait volontairement faire du mal à un animal ? Heureusement que depuis le temps, il avait appris à avoir un très bon contrôle de ses émotions et de conserver son sang-froid dans toutes les situations.
Mon cœur battait à tout rompre. Je me sentais tellement mal, submergé de colère, alourdis par la culpabilité et incapable de comprendre pourquoi certaines personnes en étaient arrivées à de telles extrémités pour faire entendre leur mécontentement. Un chien, Riley n'était qu'un chien, il n'avait rien demandé à personne. Jamais il n'avait grogné, ni fait montre de la moindre agressivité à l'égard de quiconque, sauf bien sûr s'il me sentait en danger. Ce chien était la douceur incarnée, je l'avais élevé ainsi, toujours dans la bienveillance d'autrui, il était d'ailleurs tellement sociable qu'il pouvait sans mal venir trainer dans le bar l'après-midi et ce même s'il y avait du monde. Riley ne méritait pas ça, j'aurais amplement préféré que l'on choisisse de se défouler sur moi, plutôt que de s'en prendre à lui. Mon cœur battait un peu moins promptement à présent, mais ma colère ne s'était pas appesantie, bien au contraire. Je serrais tellement fort le poing que mes phalanges avaient perdu de leur couleur au profit d'une inquiétante blancheur. J'avais besoin de quelque chose pour calmer cette fureur en moi, sauf que le quelque chose, en l'occurrence mon paquet de cigarettes, je ne l'avais pas sur moi. Je n'avais pour ainsi dire rien, hormis le téléphone portable à moitié chargé en plus. Je devais de ce fait profiter qu'il fonctionne encore pour envoyer les messages d'usages. Je devais bien choisir mes mots pour ne pas affoler Sunny et Sally. Une entreprise bien difficile au vu de mon état d'esprit. « - Calme toi ! » n'avais-je de cesse de murmurer en faisant les cent pas. La technique ne faisant pas ses preuves, je préférais dès lors reprendre ma place sur l'inconfortable siège à me ronger les sangs. Que pouvais-je faire de plus ?
Les minutes commencèrent difficilement à s'écouler, mon regard ne quittait pas la pendule. Ayant réduit les capacités de mon portable pour économiser la batterie, je m'autorisais, de temps à autre, un rapide coup d'œil histoire de voir si oui ou non, l'une des deux femmes de ma vie, avait répondu à mon précédent envoi. Peut-être étaient-elles occupées, loin de tout ça. Une hypothétique chance que je jalousais présentement, mais faute de mieux, je rapportais toute mon attention sur la pendule alors que la première heure menaçait de s'écouler. Mes maux d'estomac redoublaient sans que je ne puisse rien faire pour les amoindrir. Il me fallait un peu d'air et sous le regard d'autres personnes accompagnées de leurs fidèles compagnons, je pris la décision, malgré le temps pourri, de sortir dehors pour prendre une grande inspiration et tentais de me remettre les idées en place. La pluie vile emmerdeuse, m'obligea cependant à vite rentrer pour retrouver mon inconfortable siège. Une fois encore, les minutes passèrent à vitesse « petit v » Je n'en pouvais plus t'attendre, non pas que je sois impatient, j'étais juste mort d'inquiétude et alourdi par un sentiment de culpabilité de plus en plus grand à mesure que le temps s'écoulait.
Nous en étions à deux heures, mon regard fixait sur le cadran de l'horloge, ne pouvait me tromper. Je désespérais tellement que mon regard se posa sur ma vieille pair d'Adidas. Un premier « monsieur » résonna sans que je n'y prête la moindre attention. Un nouvel acteur venait d'enter dans cette sordide pièce dramatique et moi, je continuais à me morfondre, jusqu'à ce qu'une main vienne de poser sur mon épaule. Je sursautais sous la surprise. « - Oui ? » tentais-je incertain alors qu'il se présentait à moi et qu'il me proposait de le suivre. Le cœur serrait et sans rien ajouter, j'acceptais. « -Je…il… » Étreins par l'émotion, j'étais incapable de plus. Le toubib m'entraîna dans la salle d'opération où je pus enfin faire face à mon compagnon qui dans le coaltar, put cependant me reconnaître « - Hey mon grand ! Tu sais que tu m'as causé une sacré frayeur ! » Dr Connor consentit ensuite à me faire part de la situation dans le détail. « - Putain… Pardon pour la vulgarité. J'ai vraiment flippé, j'ai cru qu'il n'allait pas s'en sortir. Merci, merci beaucoup Doc. » J'en profitais pour me rapprocher et caresser avec douceur mon animal de compagnie. « - Est-ce qu'il doit rester ici ? Qu'est-ce que je dois faire ? Je n'ai pas pris mes papiers, je n'ai rien avec moi pour ne rien vous cacher. Je peux toujours appeler quelqu'un pour qu'on m'amène de quoi payer. Désolé, je suis speed, sûrement parce que je suis encore très stressé. Vous venez de sauver mon petit pote et je vous en suis très reconnaissant. »
Andrew T. ConnorL'Admin de feu J'ai actuellement : 21 points et j'ai balancé : 313
#Sujet: Re: Acte 1 : Mon chien, ma bataille Sam 8 Déc - 6:13
Acte 1 : Mon chien, ma batailleNolan & AndrewAndrew n’avait pas un métier facile et il en était amplement conscient. Émotionnellement, il avait connu des débuts difficiles et il avait rapidement dû se forger une carapace sinon il n’aurait jamais pu tenir. C’est ce qui était arrivé avec le dernier stagiaire qu’il avait engagé. Le jeune homme avait complètement craqué lors de sa première euthanasie et il n’était jamais revenu. Une perte était toujours difficile et malheureusement, on ne pouvait pas sauver tout le monde. Mais s’il y avait une chose que le brun détestait par-dessus tout, c’était la maltraitance faite aux animaux. Ses pauvres bêtes ne demandaient rien d’autre que de l’amour comment pouvait-on leur faire du mal volontairement ? C’était inconcevable pour lui. S’il n’avait pas pu sauver Riley, Andrew l’aurait eu mauvaise. Il refusait de donner victoire aux assaillants de cette bête. Andy allait sortir cet animal de ce mauvais pas et il allait se remettre rapidement sur pied afin de continuer sa vie. C’était l’objectif qu’il s’était fixé en entrant dans cette salle d’opération, même avant d’avoir évalué l’état de l’animal. Le vétérinaire allait se battre. Du moins, c’est ce qu’il aurait fait, mais l’état de Riley n’était pas aussi pire que ça en avait l’air. Certes, il était blessé et il allait avoir besoin de beaucoup de repos et d’une convalescence, mais l’important serait le résultat final. Dans quelques mois, ça serait histoire du passé.
#Sujet: Re: Acte 1 : Mon chien, ma bataille Sam 8 Déc - 17:23
Acte 1
Mon chien, ma bataille !
Riley était bien plus que mon chien, je le considérais comme un pote, le meilleur de tous. J'avais beau faire preuve de sociabilité, des potes, je n'en avais que trop peu, voire pas du tout ici. J'avais tout laissé à New-York en acceptant de suivre Sally ici, sept ans plus tôt. Bien sûr, il m'arrivait d'avoir quelques contacts avec de vieux potes du lycée, mais c'était épisodique et pas assez pour continuer à leur laisser une place dans ma vie. La séparation avec Sally fut rude, le divorce le fut tout autant. Sale période, que j'aimerais oublier à présent. J'étais seul, je n'avais plus rien et le désespoir m'avait poussé aux confins du raisonnable. Je ne saurais dire pourquoi, sept ans plutôt, je me suis traîné dans ce refuge animalier. Je crois qu'il y avait une journée porte-ouverte. Peut-être avais-je vu quelques affiches et qu'attirais par le design et les jolies illustrations, je m'étais laissé séduire. Peut-être aussi qu'inconsciemment, j'avais besoin de me trouver un camarade pour rompre ma mortifère solitude. Sans conviction, j'avançais de box en box, le cœur lourd malgré tout de voir tous ces chiens enfermés, tous ces chiens réclamant de l'attention pour que l'on consente à les sortir de là. Puis l'on m'a présenté les chiots. Parmi ces petits trésors, il y avait une petite boule de poil à l'écart. Ils étaient trois bergers australiens issus d'une même portée, les propriétaires les avaient déposés deux mois plutôt. Riley m'a vu s'approcher, il en a fait de même, lui qui d'après les dires des bénévoles, restait à l'égard et semblait être le moins sociable des trois chiots. Le coup de cœur fut immédiat et réciproque. J'étais arrivé seul et je suis reparti avec cette petite boule de poils que j'ai baptisée Riley sans raison apparente, juste parce que je trouvais que ce prénom lui allait comme un gant. Riley m'a donc accompagné, rendant mon quotidien plus facile à supporter. Le sortir chaque jour, me permettait de prendre l'air, de me défaire de mes sombres pensées. Il a toujours bien malgré lui, su me faire rire et est très vite devenu la mascotte du Big Apple. Donc oui, Riley était bien plus que mon chien, il était mon petit poto et le voir dans cet état me brisait le cœur, attisait ma colère et ma culpabilité m'amenant à me demander si je n'étais pas un mauvais maître.
Par chance l'arrivée du véto, mit un terme à ma séance d'auto-flagellation interne. J'étais inquiet, tellement que j'en oubliais les formalités et les diverses politesses dont l'on use en société pour paraître sous notre meilleur jour. L'homme eut la gentillesse de me conduire jusqu'à Riley. Il était à présent hors de danger, mais le voir dans cet état continuait à alourdir mon pauvre cœur déjà bien atteint. « - Oui, en tant cas merci à vos oreilles d'être aussi tolérantes à mon égard. Et effectivement, mon petit pote est un dur à cuir. Hein bonhomme ! » Mes épaules se déchargeaient peu à peu de tout un poids qui aurait eu raison de moi s'il m'avait fallu encore attendre plus longtemps. « - Je vais respirer, vous avez raison. Il va bien, je vais bien, nous allons bien » lançais-je avant de souffler longuement. La main chaleureuse de véto sur mon épaule, ma rassura bien plus que je ne l'aurais cru et je l'en remercie pour ça d'autant plus qu'il ne semblait pas s'offusquer que je n'ai pas de quoi régler l'opération et tout ce qui allait avec. « - Je me sens bien con ! J'aurais quand même dû y penser. En tout cas, c'est vraiment très aimable de votre part. Ce n'est pas tous les jours qu'on tombe sur quelqu'un prêt à vous faire confiance, alors qu'on ne se connaît pas. » Il m'expliqua ensuite la suite en me faisant savoir qu'il préférait par précaution, garder Riley pour la nuit. « - Oui je comprends. » lançais-je en acquiesçant à chacune de ses paroles sans me défaire de temps à autre d'un regard sur mon chien. « - Je ferais tout ce qu'il faut pour qu'il se repose et pour soigner sa patte. De vous à moi, j'aimerais lui éviter l'intervention chirurgicale, n'étant pas un grand fan de tout ce qui attrait à l'univers hospitalier » Et alors que j'achevais ma réplique, l'homme à qui je devais certainement la survie de mon chien, fit montre d'une curiosité qui me surpris et me prit de cours. « - Euh… oui je suis bien Nolan Hamilton. Vous vous êtes déjà produit au Big Apple, c'est ça ? Ou alors je suis affublé d'une célébrité dont j'ignorais l'existence. »
Acte 1 : Mon chien, ma batailleNolan & AndrewParfois, le fait qu’une intervention soit longue n’était pas bon signe, mais pas dans le cas de Riley. L’animal avait seulement eu besoin de soins à plusieurs endroits afin de mettre toutes les chances de son côté pour la guérison, mais Andrew était confiant. Cet animal semblait plus coriace qu’il le laissait croire. Après avoir demandé au propriétaire de l’animal de le suivre, Andy le rassura directement au le conduisant auprès de son animal. Ce dernier était faible, mais c’était surtout à cause la médication. Et Andy avait senti que l’homme n’aurait pas supporté de ne pas voir son animal. Il valait mieux procéder de cette manière. Le brun rit légèrement lorsque l’autre homme le remercia pour la tolérance de ses oreilles. Andrew en avait entendu beaucoup dans sa vie, il en avait dit également. Il en faudrait énormément pour le choquer. « Un vrai dur à cuir. Il s’est accroché très fort. » rétorqua-t-il en posant son regard sur l’animal qui ne pouvait détacher le sien de son maître probablement à la recherche de réconfort. « Exactement. Si tout le monde va bien, moi, j’ai réussi mon travail. » C’est tout ce qu’il recherchait. Sa priorité était le bien-être de l’animal, pas la somme qu’il pourrait retirer au propriétaire. Les cliniques vétérinaires qui pensaient comme ça ne faisaient pas long feu. Andrew avait déjà renvoyé un excellent vétérinaire qui travaillait pour lui, car il était dans cette mentalité. Andy ne supportait pas ça. Lorsqu’il avait ouvert sa clinique au début, il avait accepté de connaître des fins de mois plus difficiles afin de se bâtir la réputation qu’il voulait. Aujourd’hui, il avait plusieurs cliniques à travers Los Angeles et il avait même eu l’opportunité de se développer dans les autres états. Il ne l’avait pas encore fait, car il ne pouvait pas se permettre de s’éloigner de sa femme malade, même l’histoire de quelques jours. « Je crois que vous avez d’autres priorités sur le moment et c’est tout à fait compréhensible. Et entre vous et moi, les clients satisfaits sont ceux qui reviennent. » Il lui sourit. L’animal était tiré d’affaire, Andrew avait confiance que l’homme allait revenir régler sa note. Andy lui faisait confiance. Peut-être aveuglement, il le savait, mais Andrew avait toujours eu un grand cœur. De plus, le fait que le maître du chien lui parle directement de ses cartes et papiers prouvaient à Andrew qu’il était honnête. Une personne malhonnête en aurait parlé uniquement au moment de passer à l’accueil en mode « oups, je viens d’y penser » ou elle aurait essayé de se faire oublier. Ça lui était arrivé une fois ou deux.
Mon estomac était noué au sens propre comme au figuré. Jamais encore, je n'avais ressenti pareille douleur et à mon sens jamais encore, je n'avais été confronté à pareille situation de crise. Et voilà que le mal de ventre se joignit aux invectives de ce putain d'estomac. Étaient-ils en train de me punir en s'acharnant de la sorte ? Si oui qu'avais-je mérité pour subir ça ? Mais voilà que mes questions existentielles cessèrent d'alourdir mon esprit. En voyant le véto, l'espace d'un instant, aussi furtif soit-il, j'ai imaginé le pire avant d'être confronté à une réalité plus douce. Riley était en vie et sauvé de cette funeste destinée à laquelle je n'adhérais pas. Le voir réagir à mon arrivée me coupa presque le souffle avant de faire taire progressivement chacun de mes maux. Et une fois encore, je prenais conscience de l'importance de cette boule de poil dans ma vie. Plus qu'une épine dans le pied, le véto avait exorcisé mes douleurs d'inquiétude en sauvant mon chien et m'avait sûrement de ce fait, empêché de partir en quête contre les agresseurs pour à mon tour régler le compte de chacun. « - J'aime à me dire que ce chien est comme son maître, une véritable tête de mule. » La pression retombée peu à peu et malgré l'univers hospitalier, je me surprenais à me sentir rassuré en conversant avec le vétérinaire qui en plus d'être compétent, faisait montre de beaucoup de sympathie et de patience à mon égard. Il voyait bien à quel point, j'eus été stressé avant de passer le seuil de la porte. Le regard rivé sur mon chien, je laissais mes dernières appréhensions fuirent pour ne pas l'accaparer de ce surplus inutile d'émotion. Il devait se reposer pour reprendre des forces et ne pas être contaminé par le stress de son maître. « - Tout le monde va bien. Mission accomplie » finis-je par lancer à mon interlocuteur en gardant une main bienveillante près de mon chien.
Nous en vîmes à la question du règlement et le fait que je n'ai rien pour payer ne semblât ébranler le doc qui de toute évidence me faisait entièrement confiance. « - Étant plus que satisfait, je reviendrais à coups sûrs. J'espère juste que Riley ne retombera pas sur des enfoirés avides de violence et lâches de surcroît. Par chance, je crois que j'ai une caméra de surveillance planquée dans le bon angle. En théorie, je vais pouvoir porter plainte. » Ayant repris mes esprits, je redevais pragmatique, une chance. Il est vrai que depuis les heurts survenus lors de la soirée de levée de fonds, j'avais pris quelques précautions supplémentaires en plus des nouveaux videurs. J'avais effectivement ajouté quelques caméras liées à un poste de sécurité de fortune. Avec un peu de chance, d'ici peu, j'aurais un visuel sur les visages des enfoirés qui ont tabassés mon chien. Pourvu que les flics soient aussi compréhensifs que le véto et considère cette attaque avec autant de considération que s'il eut s'agis d'une agression perpétrée contre un type lambda. J'étais prêt à me faire entendre s'il le fallait. Mais pour l'heure, c'est le toubib qu'il fallait que j'écoute. « - Je ferais tout ce qu'il faut pour qu'il se repose, même si je doute que monsieur ne sera pas de cet avis. » lançais-je à Riley qui comprit de ce fait que l'on parlait encore de lui. « - Je vais lui prendre un panier plus confortable, bien qu'il passe le plus clair de son temps sur le canapé. Il adore regarder la télé » Parler aussi légèrement me permettait d'oublier le pire, voir même de faire le vide. Si la douleur à l'estomac persistait, elle était suffisamment moins intense pour ne presque plus y penser.
Les tracasseries évacuées et les conseils prodigués, nous purent changer de sujet et à ma grande surprise, le doc Connor semblait me connaître, un fait malheureusement pas réciproque malgré mes efforts pour m'en souvenir. Peut-être était-il un client du bar, un de ce qui viennent de temps en temps, mais avec qui je n'ai malheureusement pas eu le privilège de parler. « - Et bien, je suis ravi d'avoir une notoriété dont j'ignorais jusqu'alors l'existence. » renchéris-je avant de comprendre pourquoi mon nom était familier à l'oreille de l'homme qui me faisait face. « - Ah, je vois ! Hamilton comme Sally Hamilton, c'est ça ? Serais-je tombé sur un fan ? Avec ce que vous venez de faire, je peux lui demander de vous signer une photo, un poster, voir même de vous offrir des places pour son prochain film pas encore tourné. Elle a eu le scénario d'un projet quand on était à Paris donc j'imagine que le tournage ne devrait pas tarder à débuter. » Il s'empressa toutefois de me faire savoir qu'il passerait au Big Apple un jour. « - Vous n'êtes pas obligé vous savez. Enfin peut-être que si vous voulez une bonne bière, un bon whisky voire un bon mojito, c'est une bonne alternative. En tout cas, je vous offre votre tournée. Après ce que vous venez de faire pour mon chien, c'est la moindre des choses. Et puis ce n'est pas tous les jours que j'ai l'occasion de discuter avec un fan respectueux de Sally. D'ailleurs ça vous dit un verre ? Il n'est pas trop tard en théorie ! »
Acte 1 : Mon chien, ma batailleNolan & Andrew« Bien. C’est une bonne nouvelle. Si vous avez besoin d’un avis médical pour donner du poids à votre plainte, n’hésitez surtout pas à me contacter. Je ne peux supporter la cruauté animale. » Ce n’était pas une surprise pour un vétérinaire et même s’il restait maitre de ses émotions et parfois très neutre, ça l’affectait énormément. Il avait été dans l’obligation de se forger une carapace avec les années afin de ne pas laisser son métier l’abattre. Andrew fit, par la suite, quelques recommandations à Nolan pour son chien dans les prochaines semaines. « S’il adore le canapé et la télévision, je crois qu’il vaudrait mieux pour lui de déroger aux règles et de regarder la télévision toute la journée !! Qu’est-ce que tu en penses Riley ??» demanda le docteur en tournant la tête vers l’animal qui avait les yeux à moitié ouverts. Il les referma complètement lorsque la main d’Andrew se posa derrière ses oreilles pour quelques gratouilles bien méritées. Andrew était vraiment rassuré que cette histoire se termine bien. Ses enfoirés n’étaient pas allés de mains mortes et ça aurait pu être pire. Une vraie bande de lâches de s’attaquer à l’animal pour atteindre le maître. Andy espérait vraiment que Nolan irait au bout de sa plainte et surtout qu’il serait entendu. La prison ne serait peut-être pas considérée, mais une bonne amende allait sûrement les calmer.
Tout avait si mal commencé, tellement que je me demandais si j'allais pouvoir souffler à un moment et me remettre de mes émotions qui poussaient à leur paroxysme me titillaient douloureusement l'estomac. Une douleur que je préférais ignorer pour mieux me focaliser sur le devenir de Riley, ma seule préoccupation pour l'heure. Et peut-être aussi les moyens à mobiliser pour arrêter les enfoirés responsables de l'état de mon chien. Qu'étais-je prêt à faire ? Beaucoup pour ce chien. Quitte à aller jusqu'au tréfonds de la ville et retrouver les personnes infréquentables qui des années plutôt avaient accepté de me financer pour que mon établissement ne sombre pas. Nono, ces gars ne sont pas des enfants de chœur, tu le sais ! Par chance la voix du véto me ramena à moi et mit un terme à ma réflexion et à mes potentielles envies de vengeances illicites. « - Si votre avis permet de coffrer cette bande de bâtards, je prends tout ce qu'il y a à prendre ! » Finalement peut-être que la voie juridique n'était pas une mauvaise option et m'éviterais quelques ennuis. Ce type avait l'air sincère et dans l'écoute et dans la proposition, alors je me voyais mal refusé. « - Il faudra juste que la police coopère elle aussi. » Avec les caméras et vidéos enregistraient par ces dernières, je me doutais bien qu'il faille toutefois convaincre les officiers de prendre en charge l'affaire, à moins bien sûr que je tombe sur des défenseurs de la cause animale.
Une fois les conseils dispensés et mon écoute totalement remobilisée, nous nous engageâmes sur un sujet plus léger. J'avais donc affaire à ce que Sally appelait parfois « les fanboy » Ce n'était pas mon univers, mais je tenais un tant soit peu à me tenir au courant sans pour autant retomber dans mes vieux travers et consulter frénétiquement les réseaux sociaux. « - De toute façon ça n'est pas à moi qu'il faut demander un autographe. Je porte le nom de famille, mais pas le talent » tentais-je moi aussi avec légèreté avant qu'Andrew ne me fasse savoir qu'effectivement, il était un fan de Sally. « - Je m'en serais douté ! J'ai quelques talents, mais c'est ma femme qui attire la lueur des projecteurs. Toutefois, je constate que vous avez de bons goûts avec votre fille. » Car c'est vrai qu'à l'heure des acteurs beaux gosses sans une once d'intelligence et des jeunes actrices déjà siliconées, la tentation du médiocre était palpable. J'étais donc content pour Sally qu'elle parvienne à se faire une place sans abuser de tout ça et en restant elle-même. J'étais aussi content de tomber sur quelqu'un de mentalement stable avec qui je pouvais avoir une véritable conversation sans que cela soit ponctué par tout un flot de questions centrées sur Sally. J'étais tellement à l'aise que je me décidais dès lors à lui payer un verre, histoire de faire retomber toute la pression, mais aussi et surtout pour remercier le vétérinaire d'avoir pris soin de Riley au cours de ces dernières heures. « - Ah, je suis ravi que vous vous laissiez aller à une heure de pause. Ca m'aurait fait chier de repartir sans vous avoir récompensé. Sur ce, je vous laisse faire votre topo à votre collègue. Je vais en profiter pour faire la causette à Riley en attendant. » Et c'est ce que je fis. Je voulais encore profiter d'être avec mon chien pour le rassurer avant de m'éclipser pour cette nuit. Le Doc refit ensuite son apparition, un peu plus rassuré qu'il ne l'était avant de rejoindre sa collègue. « - Il faut que je passe par mon bar pour récupérer mon portable et de quoi régler les notes ! » laissais-je entendre. « - Il y a un pub pas loin du mien. Leur whisky n'est pas trop mauvais, pareil pour la bière. Et puis c'est calme, une bonne alternative. On se retrouve là-bas ok ? »
J'eus tout juste le temps de regagner mon établissement pour récupérer mes affaires et tout fermer à nouveau. Portable en main, je ne pus que remarquer l'inquiétude de mes proches ponctuée par la horde de messages écrits ou vocaux que j'écouterais plus tard. Pour l'heure, je me contentais d'un message groupé histoire de faire taire les inquiétudes, avant de rejoindre le Doc à l'extérieur pour que nous puissions regagner le pub dont je lui avais parlé. « - Nous y voilà » lançais-je gaiement en passant les néons rouges cerclant la porte d'entrée. Nous rejoignîmes ensuite l'imposant bar sur lequel trônait quelques tabourets libres. « - Salut Dan ! Mets-nous ton meilleur whisky s'il te plaît ! » En bon habitué des lieux, je pouvais aisément me permette de tutoyer le barman, qui me le rendait bien. Je n'étais pas du genre à titiller la concurrence, au contraire. « - Bon alors Doc, dites-moi tout ! Ca fait longtemps que vous êtes fan de Sally Hamilton ? » ne puis-je m'empêcher de demander alors que l'ami Dan préparait nos deux verres de Whisky. « - Me dites pas que vous la suivez depuis sa première série hein ? C'était un truc médical non ? »
Acte 1 : Mon chien, ma batailleNolan & AndrewSi Andrew n’avait pas été totalement certain que Riley était hors de danger, il ne se serait jamais éloigné de la clinique. Certes, il faisait totalement confiance aux autre vétérinaires qui travaillaient avec lui, mais lorsqu’Andy débutait un cas, il s’en occupait jusqu’au bout. Même après, il était la personne en charge des suivis. Il n’aimait pas les faire faire par quelqu’un d’autre. Parfois, il n’avait pas le choix. Le vétérinaire avait des cliniques réputées et elles étaient souvent achalées. Bien sûr, il faisait passer les cas urgents avant les suivis avec ses patients soignés. Finalement, Andy passa de longues minutes avec sa collègue afin de lui résumer l’intervention qu’il avait fait sur Riley. Cette dernière prit plusieurs notes et promit au vétérinaire de garder un œil sur l’animal jusqu’au retour de son patron. Elle ne posa pas davantage de questions même si Andrew pouvait voir à son regard qu’elle était curieuse de savoir où Andy pouvait bien se rendre. C’était plutôt rare qu’il quitte la clinique lorsqu’il était en service. Il sentait que les rumeurs allaient circuler à travers la clinique dans quelques jours, mais ce n’était pas grave. Andy aimait particulièrement son ambiance de travail et ses collègues. Ils se taquinaient régulièrement entre eux et c’était toujours bon enfant. « C’est noté ! Je vous y rejoins. » dit le vétérinaire en observant Nolan quitter l’établissement. Étrangement, Andrew ressentit une certaine nervosité. Était-ce à cause du fait de laisser sa clinique ? Ou plutôt car il allait prendre un verre avec le mari d’une de ses actrices favorites ? … Dire qu’il avait rencontré la jeune femme par hasard quelques semaines plutôt chez son amante. Il avait presque l’impression d’être dans un rêve. Heureusement pour tout le monde, Andrew n’était pas du genre à perdre le contrôle de ses émotions ou de « fangirler » sur les célébrités qu’il avait pu croiser à Hollywood. Certes, il n’avait jamais été intime avec elles. Souvent il se contentait de prendre soin de leurs animaux et elles devenaient leurs patients. La relation s’arrêtait là. C’était une première pour lui. Et comme à toute première, il était nerveux. Rendez-vous amical, amoureux, professionnel… Peu importe.