| | "one look at you, my whole life falls in line." silian | |
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| #Sujet: "one look at you, my whole life falls in line." silian Ven 25 Jan - 15:23 | |
| La situation n’était pas la meilleure à la maison, mais à force de discussion et d’échange, Elise avait fini par comprendre. Elle m’en voulait encore, mais elle comprenait ce n’était pas aussi simple que ce que l’on pouvait croire. On avait fini par remanger ensemble le soir, elle avait fini par me re-prévenir quand elle sortait et peu-à-peu l’on avait retrouvé nos habitude jusqu’à Noël. La période n’avait pas été facile, Henry était reparti en Afrique et ses affaires avaient disparu de la maison, mais on s’en était sortie. On avait été faire le tour des parcs Disney et Universal pendant les vacances, on avait dormi dans un hôtel et regardé des films terriblement nul de noël. Mais on s’était retrouvé, quoi que cela ait pu me couter, j’avais retrouvé ma fille. Et je n’avais pas revu Julian. Il avait demandé du temps et de ce que j’avais pu lire sur cette application des enfers, ce temps ne devait pas être de trop. Ne préférant pas interférer, j’étais resté loin de tout ça, même si ça m’avait réellement couté. Mon histoire avec l’homme n’avait pas encore démarré, elle ne pouvait pas prendre fin comme ça.
Fort heureusement, entre Elise, Noël, la rentrée, je n’avais pas vu le temps filé et le mois de janvier avait déjà bien démarré lorsque je repris cette habitude d’aller jouer quelques soirs par mois dans un bar. Ce n’était jamais rien de prétentieux, mais le gérant était un amis du lycée et il me payait en bière. C’était un arrangement sans grande prétention qui me permettait de toujours pouvoir pratiquer cette passion qui m’était si importante. Embrassant Elise sur les coups de vingt heures, je lui avais commandé une pizza pour une soirée télé qu’elle avait prévu avec sa meilleure amie. Je lui faisais confiance pour ne pas retourner la maison et elle ne m’avait jamais trahis. Rejoignant le bars à pieds, je mis un peu moins d’une heure à arriver et déjà on m’attendait un grand sourire aux lèvres. Je commençais toujours à vingt et une heure, question d’habitude encore une fois et c’est sans aucun retard que je pris place sur le petit banc devant le piano, bière posé sur ce dernier avant de commencer à jouer. J’avais pas une aussi belle voix que la mère d’Elise, mais je m’en sortais assez facilement pour pouvoir accompagner de ma voix les notes que je jouais. Du moins sans tout massacrer.
J’étais dans mon monde quand je jouais, même si je regardais parfois la foule - qui n’en était jamais vraiment une au passage - je replongeais assez facilement dans la musique et c’est ainsi que plus qu’une heure réussit à filer avant que je ne réclame une pause aux rares spectateurs que j’avais. Reprenant ma bière, j’en bus une gorgée avant de descendre de la petite estrade dans le seul but de supplier pour un peu de nourriture. Je n’atteins toutefois jamais mon objectif, mon regard et mon attention se faisant capter par la silhouette si familière de Julian. Restant là à le regarder comme un idiot pendant ce qui me sembla être une éternité, je finis par faire un pas vers lui, un sourire très clairement gêné sur le visage. « Hé. », fis-je lorsque je fus à porter. Comment avais-je pu ne pas le voir, il n’y avait qu’une dizaine de personne dans la salle et Julian était du genre qu’on remarque au premier coup d’oeil, à moins que ce soit juste moi qui le voit ainsi. « T’es là depuis longtemps ? », demandais-je un peu nerveux alors que je n’avais au final aucune idée de ce qui me tomberait dessus. Il était là pour moi ? Par hasard ? Ou il y avait Drew dans les parages ? C’était ridicule au possible, mais j’angoissais à l’idée qu’il y ait quelque chose de mal à sa présence ici alors que peut-être il sortait juste prendre l’air.
Toute cette histoire, Drew, Henry, c’était chaotique et le pire étant que quoi qu’on fasse la maintenant, il y aurait forcement un moyen pour que cette connasse l’apprenne et je n’avais aucune idée de à quel point les répercutions seraient terrible. Je l’aimais, c’était genre l’évidence et Elise savait que je l’aimais, elle avait du mal avec le fait qu’un amour inavoué de jeunesse puisse perdurer autant avec les année, mais elle comprenait qu’il puisse exister. Elle n’acceptait juste pas encore que cela ait pu briser sa famille, mais comme je lui avais dit, la seule chose que je voulais pour elle était son bonheur et c’était la même chose qu’elle devait me souhaiter. Julian me rendait heureux dans un sens, nerveux, euphorique et bien d’autres choses moins cool, mais il me rendait heureux.
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| #Sujet: Re: "one look at you, my whole life falls in line." silian Sam 26 Jan - 0:57 | |
| Il avait vu l’affiche pour la première fois complètement par hasard, en entrant dans ce bar un soir où il ne rêvait que d’échapper au silence oppressant de la maison. Ça n’était pas l’un des endroits les plus fréquentés de la ville, mais il accueillait juste assez de monde pour remplir le vide et se trouvait juste assez loin de chez lui pour qu’il puisse penser à autre chose. Vivre avec Drew en attendant que le divorce soit prononcé, la maison vendue et qu’ils trouvent tous deux un autre endroit où s’installer était une épreuve que l’homme n’avait pas su prévoir. Les premiers jours, Julian avait pourtant tout essayé pour que la séparation ne soit pas trop difficile. Il faisait de son mieux pour être présent sans être envahissant, essayait de soutenir Drew sans le blesser davantage. Mais il avait vite compris que ça n’était pas la bonne solution. Agir au mieux, être même meilleur et plus impliqué auprès de son mari après lui avoir demandé le divorce représentait un poids pour tous les deux. Alors, il s’était mis à explorer la ville, redécouvrir peu à peu l’endroit où il avait grandi et les souvenirs qui y étaient rattachés, retrouver ses habitudes et en créer de nouvelles. Ce bar, il ne se souvenait même pas y avoir mis les pieds avant. Toutes les semaines, on y organisait des soirées un peu différentes, avec de vrais artistes sur scène, pas très connus mais suffisamment talentueux pour faire illusion. Il ne s’attendait certainement pas à ce que Simon soit l’un d’entre eux.
Les deux hommes ne s’étaient pas revus ni même vaguement parlés depuis des semaines. Depuis que Julian avait exigé un peu de temps tout seul pour régler ses problèmes et prendre du recul. La conversation avait été douloureuse, ce soir-là, mais il ne regrettait pas qu’elle ait eu lieu. Ce temps, ils en avaient besoin tous les deux et même après plus de deux mois, Julian n’était pas plus fixé sur ce qu’il attendait de son ami et de leur relation. Il n’avait même pas eu le temps d’y penser vraiment, bien trop occupé à faire le deuil d’un mariage qui avait été toute sa vie pendant si longtemps. Et puis, le nom de Simon lui était tombé sous les yeux et de nouveau, ses pensées s’étaient laissées envahir par l’homme sans arrêt.
Il avait lutté un moment, mais ce soir-là en rentrant chez lui, impossible de penser à autre chose que Simon, l’endroit où il passerait la soirée, ce bref baiser alcoolisé des mois plus tôt… C’était presque comme si son corps s’activait sans lui demander son avis quand il se surprit à sortir en milieu de soirée. Il se dirigea vers le lieu du concert en ayant parfaitement conscience de ce qu’il faisait et parvint quand même à être surpris quand il posa les yeux sur la devanture. Il y avait un peu de monde, mais rien de fou et depuis le trottoir, il entendait déjà les chansons jouées par son ami à l’intérieur. Il était entré après une bonne dizaine de minutes à hésiter, s’était glissé dans la foule en s’efforçant de ne pas regarder vers la scène, jusqu’à pouvoir s’appuyer contre un mur près du bar. Il n’avait pas entendu Simon jouer depuis le lycée et pourtant, même après toute ces années, un sourire gagna rapidement ses traits en le voyant faire. Et l’espace de quelques morceaux, tout le reste s’effaça dans un brouillard d’indifférence apaisant. Et puis, la musique s’était arrêtée, tirant brusquement Julian de sa rêverie tranquille. Il se décolla du mur aussi vite que possible, alors que la panique l’envahissait inexplicablement. Mais bien avant qu’il n’atteigne la sortie, avant même qu’il puisse réellement s’éloigner de l’endroit il se trouvait, son coeur s’arrêta de battre.
Simon était là, juste devant lui. Différent et parfaitement semblable à la fois. Ils restèrent à s’observer un moment, jusqu’à ce que le musicien ne se décide enfin à lui parler. “Hey…” souffla Julian avant de pouvoir s’en empêcher, imitant simplement son ami. Il n’arrivait plus à bouger et il ne le pouvait plus désormais. Il savait qu’il fallait qu’il parle, qu’il s’explique d’une façon ou d’une autre, mais il n’y arrivait pas plus. Heureusement, Simon lui semblait un peu moins coincé, ce soir. Il posa une autre question, donnant enfin une occasion à Julian de détourner les yeux, mal à l’aise. “Seulement une demi-heure, je pense.” avoua-t-il après qu’il se soit assuré une fois de plus que la sortie restait inatteignable. Il se sentait plus nerveux qu’il ne l’avait été depuis longtemps. Ils auraient dû parler, avoir enfin cette conversation repoussée depuis deux mois, mais quelque chose retenait Julian. Cette tension, entre eux, loin d’être grisante. Il détestait ça, qu’ils n’arrivent plus à se parler, à se regarder sans que ce ne soit tellement gênant. Plus que de savoir enfin où ils en étaient, il désirait surtout que ce sentiment s’envole, alors… “J’ai vu ton nom au programme de ce soir, alors… Je me suis dit que j’allais passer. Qu’on puisse… Tu sais.” Parler ? Bien sûr que Simon savait, alors pourquoi n’arrivait-il pas à le dire ? Pourtant, ça ne l’engageait à rien, pas vrai ? Une simple conversation ne les condamnerait pas à une décision définitive. Et puis ils étaient là, maintenant, face à face pour la première fois depuis des semaines. Alors il mentait, mais l'occasion semblait idéale d'en finir avec cette tension. Ça l’angoissait quand même, au point de devenir un peu trop. “Une bière ?” proposa-t-il en désignant le bar d’un signe de la tête.
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| #Sujet: Re: "one look at you, my whole life falls in line." silian Lun 28 Jan - 11:20 | |
| Il y eut comme un écho lorsqu’il imita mes mots, une gêne grandissante envahissant peu-à-peu mon corps alors que l’on continuait à se regarder. M’interrogeant rapidement sur le temps qu’il avait passé ici, il m’assura n’être là que depuis une demi-heure. Je me sentais un peu moins stupide de ne pas l’avoir vu de suite. De toute façon je n’avais pas à m’en vouloir en soit, nous étions des adultes responsables non ? Chacun faisait ce qu’il désirait, du moins quand c’était possible. Et là, ce qu’on désirait semblait se limiter à être gêné de l’autre et de ne pas oser en faire plus que ce que la bienséance nous invitait à faire. J’étais dans le flou, je n’avais que cette connasse sur cette application pour savoir où il en était et c’était tellement loin de ce que j’aurais voulu pouvoir partager. Je devais attendre, accepter et comprendre que je n’aurais pas tout ce que je désire de suite. Voir peut-être même jamais. Il finit par me tirer de mes réflexions, expliquant m’avoir vu sur le programme et s’être dit qu’il allait venir pour parler si je comprenais bien. C’était à la voir angoissant et tellement désiré que je ne dis rien, me contentant d’hocher la tête et d’accepter cette bière qui ne serait sans doute pas une très bonne idée. J’étais un adulte, je tenais l’alcool, mais la dernière fois que j’avais bu avec lui non loin… On savait très bien ce qu’il en était et ou ça nous avait mené entre nous.
Avançant vers le bar, je demandais deux bières au barman avant de l’asseoir sur le tabouret. C’était con, mais je ne voulais pas nous pousser dans un coin ou la tentation serait trop forte sans savoir ou nous en étions. Je n’avais pas envie de le perdre davantage, j’avais envie de partager toujours plus de chose avec lui, alors ça impliquait un minimum d’effort à commencer par ne pas s’imposer et lui donner de l’espace. Les verres ne tardèrent pas à arriver et avec eux peut-être le courage de parler, de briser ce silence oppressant. « On a passé Noël à Disney avec Elise. On… On a prit le temps d’en parler et ça commence à passer je crois. », j’en étais même sûr, ça allait mieux, on avançait et même si Julian risquait d’être encore difficile à appréhender pour elle pendant quelques temps, au moins n’était-il plus un problème comme j’avais pu le craindre. Il était juste une personne qui était encore inconnu et pour qui son père avait toujours eut des sentiments. Il n’était plus l’homme ayant brisé sa famille.
Quittant la contemplation de mon verre, je relevais les yeux vers lui, hésitant mais n’ayant plus vraiment le choix. Avant d’être l’homme que j’avais toujours aimé, il était mon ami, le meilleur que je n’ai jamais eu et je me doutais que cette discussion finirait par aborder des sujets difficiles alors autant rompre la glace en premier. « Comment tu vas ? », soufflais-je la gorge un peu plus noué. Je n’avais pas à me plaindre dans l’histoire, j’avais perdu un homme avec lequel je n’étais plus vraiment un couple depuis longtemps et ma fille était suffisamment grande pour commencer à comprendre. Non, je n’avais clairement pas autant à perdre que lui et de ce que j’avais lu, il y avait vraiment laissé des plumes. « J’ai lu ce qu’elle écrivait sur vous… Elle a eut l’air de s’amuser en s’acharnant comme ça… », je savais que beaucoup était faux, je doutais sincèrement de la véracité de tout ses dires, mais elle avait beaucoup, vraiment beaucoup écrit sur eux et ça n’avait pu faire que des dégâts. « De toute façon cette connasse est immature et complètement folle. », repris-je pour lui faire comprendre que quelque soit le degrés de vérité, je ne la croyais pas vraiment. Que ce soit ce qu’elle avait pu dire sur eux, ou sur Drew et ses potentiels occupations. Je marchais sur des oeufs et ça se sentait. Il m’avait demandé du temps, il m’avait demandé de comprendre et j’avais respecté tout ça, simplement… Maintenant l’avoir ici ne me faisait me sentir encore moins sûr de moi. Parce que je n’avais pas la putain de moindre idée de où il en était vraiment.
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| #Sujet: Re: "one look at you, my whole life falls in line." silian Mer 30 Jan - 22:41 | |
| Sans un mot, Simon s’approcha du bar. Julian resta quelques secondes en arrière, à le regarder faire, avant de prendre une grande inspiration et de le suivre. Il ne ressentait toujours aucun désir de parler de tout ça, mais quel choix avait-il ? Et puis, ce serait fait, au moins. Ce serait derrière eux. Peut-être. Il s’installa sur le tabouret à côté de Simon et se tourna vers lui, son poing se fermant sur son verre aussitôt qu’il en eut l’occasion, dans le seul but de trouver quelque chose à faire avec sa main. L’autre se posa sur son genou, la nervosité bien visible dans la façon dont il triturait ce dernier. Encore une fois, Simon fut le premier à oser prendre la parole. Il était plus détendu que Julian, sans doute, ou plus apte à faire semblant en tout cas. L’avocat l’observait d’une façon assez inconfortable, son visage légèrement baissé, ses yeux levés vers l’homme. Il lui fallut un petit moment pour réaliser que son ami ne se contentait pas de sortir des mots et des informations au hasard pour engager une conversation vouée à être tranquille, mais qu’il cherchait à prouver quelque chose. Qu’ils avançaient ? Julian lui avait demandé de prendre ce temps pour s’occuper de sa fille, pour réparer ce qui pouvait l’être de leur relation abîmée pour un seul baiser. Et il l’avait fait, donc. Il avait rempli sa part du marché et en informait Julian avec une innocence que l’homme ne croyait même pas feinte, pas totalement. “Je suis heureux pour vous deux.” souffla-t-il. Il était sincère, vraiment, seulement il n’était pas sûr d’avoir d’aussi bonnes nouvelles. Pas sûr de quoi que ce soit dans toute cette histoire.
C’était étrange, comme si le temps avait ralenti sa course pour lui laisser l’occasion de respirer un peu. Simon parlait encore et chaque nouvelle déclaration lui demandait toujours quelques secondes difficiles pour atteindre son esprit et trouver du sens. Il baissa les yeux pour de bon quand le silence retomba et qu’il n’avait toujours rien dit. Il ne savait plus trop parler ces temps-ci, mais il le fallait, là. “C’est compliqué.” souffla-t-il après quelques secondes, se forçant à relever les yeux. “Toutes les semaines ou presque, il y a une nouvelle rumeur stupide sur Drew ou sur moi. L’association que je devais représenter a demandé à ce qu’un autre avocat reprenne l’affaire. Ils ne voulaient pas que ma vie privée influe sur leur recours…” Il lâcha un soupir et en resta là sur cette histoire. Ça n’était rien qu’il ne pourrait gérer, croyait-il. Une application aussi ridicule que celle-là, quel impact pouvait-elle réellement avoir dans sa vie ? Et puis, elle finirait bien par se lasser, pas vrai ? Il ne menait pas une existence assez sulfureuse pour qu’on y accorde trop d’importance. Et puis, sans doute Simon voulait surtout savoir où il en était vis-à-vis de son mariage et d’eux plutôt que de l’entendre parler de son travail pendant des heures.
“On va mettre la maison en vente et on a déjà lancé la procédure de divorce, mais ça prend un peu plus de temps qu’on ne le voudrait. Et c’est pas facile tous les jours, la cohabitation et tout le reste.” résuma-t-il alors. Il ne voyait pas l’intérêt d’entrer dans les détails, de parler de tout ce qui berçait sa vie désormais et qu’il ne savait pas comment gérer. Simon s’en sortait bien mieux que lui si sa fille acceptait de lui parler, en tout cas. “Je crois que je m’en sors pas très bien pour régler tous mes problèmes.” conclut-il finalement, comme s’il fallait le souligner encore davantage. Et il ne savait pas comment parler d’eux, s’il y avait même quelque chose à dire. Il n’envisageait pas une seule seconde de voir Simon tant qu’il vivrait toujours sous le même toit que son mari, la tension était déjà bien assez pesante comme ça. Comment justifierait-il cela sans blesser Drew encore davantage. Il croyait avoir pris les bonnes décisions, fait au mieux pour tout le monde, mais au final… Il avait surtout l’impression d’être égoïste et injuste avec deux personnes qui comptaient pourtant tellement pour lui.
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| #Sujet: Re: "one look at you, my whole life falls in line." silian Ven 1 Fév - 11:23 | |
| Je me sentais un peu stupide d’avoir dit ça après ça réponse, mais il devait savoir et maintenant que c’était fait, il était tant de savoir comment il gérait ça, ou il en était. Et c’était compliqué. Il y avait eut beaucoup trop de rumeur sur lui et sur Drew et il avait fini par perdre une affaire. Je n’irais pas jusqu’à dire que c’était injuste car les clients devaient avoir peur de perdre, surtout dans on milieu, mais c’était injuste qu’il soit victime de cette folle. Et étant donné qu’il était facile de frapper dans le privé d’un avocat, être représenté par quelqu’un ayant autant de faille visible et exposé serait sans doute le meilleur moyen de perdre. Mais ça restait injuste pour lui qui aimait son travail, qui faisait quelque chose de bien et qui n’était pas du tout le genre de mec à qui l’on pourrait reprocher quoi que ce soit. Sa seule erreur c’était moi et le fait qu’on parle ici n’était de toute façon pas une bonne manière d’arranger les choses à son travail. J’avouais que là, j’avais besoin de trouver un truc plus acceptable que d’insulter cette nana en manque d’amour, mais rien ne me venait et face à mon silence, il reprit, expliquant qu’ils allaient mettre la maison en vente, que le divorce était lancé et qu’il prenait plus de temps que désiré. Le pire étant de devoir vivre avec l’autre et au final, il était persuadé de ne pas très bien s’en sortir. Qui le pourrait ? On effaçait pas dix ans d’une vie comme ça.
« C’est normal, tout ne pouvait pas s’arranger d’un claquement de doigt, sinon ça serait trop facile. », soufflais-je dans un premier temps avant de relever les yeux vers lui. « Faut pas vouloir tout régler d’un coup, tu ne pourras pas. », repris-je ayant conscience qu’il lui fallait un ami en priorité et que je ne devais pas l’abandonner maintenant. Même si d’autre pourrait lui dire ça, le fait que je sois au coeur de l’ouragan, sans doute, rendrait les choses différentes pour moi. « Essaie de faire ce qui est déjà à ta porté, essaye pas de faire le plus gros tout de suite. Avance par étape et dégages toi de toute les petites choses annexes qui peuvent te parasiter. », faire le ménage pour ne pas s’écrouler en quelque sorte. « Et concernant ton travail, vois peut-être avec le cabinet pour ne plus représenter pour le moment, mais je ne sais pas, tu peux toujours constituer les dossiers, monter des défenses. Elle ne peut pas t’empêcher de faire ton travail, elle peut juste t’empêcher de t’exposer, mais tu restes un bon avocat et si ton dossier est en béton, un collègue saura sans doute le défendre. Il suffit juste de prouver que tu es toujours utile et que tu ne te démontes pas, même si ça t’affecte pour de vrai. », le travail me semblait-être une chose déjà importante à régler et se faire bouffer par des angoisses d’autres financières ne serait jamais utile.
Pour ce qu’il se passait chez lui en revanche… J’étais bien trop mal placé pour l’aider. Je n’avais aucune légitimité, même si ma séparation avec Henry avait causé un merdier pas possible, je n’avais pas besoin de déménager, la maison me revenait car dans le fond Henry ne voulait pas mettre Elise à la rue. Il avait juste prit ses affaires et il était parti. Je n’avais vraiment aucune idée du merdier dans lequel Julian était et la seule chose à faire était d’être là, sans aggraver la situation. « Mais tu t’en sortira, c’est une question de temps et de recul. » et je savais combien il était difficile d’en prendre en cet instant, j’en étais la preuve même. Je l’avais vu, j’étais venu le retrouver alors que peut-être j’aurais du lui donner de l’espace. Je connaissais à présent les réelles répercutions sur lui, je ne pouvais pas faire semblant. Mais c’était lui et j’étais incapable d’aller à l’encontre. Je l’aimais, il était mon meilleur ami et il ne fallait pas être un devin pour savoir qu’il n’allait pas bien. Je devais être là.
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| #Sujet: Re: "one look at you, my whole life falls in line." silian Mar 5 Fév - 13:20 | |
| Positiver. Simon semblait doué pour ça, ce soir et c’était presque une surprise après la façon dont s’était passée leur dernière conversation. Il voulait croire que tout ne pouvait pas se régler juste comme ça et Julian aurait voulu être de son avis, voir les choses avec autant de clarté, mais il peinait à se projeter au-delà de quelques jours ces temps-ci et c’était profondément agaçant quand il avait seulement hâte de tourner la page. C’était plus simple d’avancer comme ça, un pas après l’autre sans s’inquiéter trop de ce qui résulterait de l’ensemble. Ça ne l’aidait pas vraiment, il n’arrivait pas totalement à oublier toutes les difficultés, les frustrations, mais c’était mieux que rien si ça l’aidait à garder la tête hors de l’eau. Et il en avait vraiment besoin, ces temps-ci. Il força un sourire en écoutant Simon essayer de l’aider, de trouver des solutions pas totalement mauvaises, mais simplement… ça n’était rien que Julian ne sache pas déjà. Entre la théorie et la pratique, cependant, il y avait un pas immense, presque un gouffre et il ignorait comment le franchir pour le moment. “Je sais que ça se voit pas forcément, mais je fais déjà tout ça… Essayer de régler un problème après l’autre, je veux dire.” plaida-t-il dès qu’il en eut l’occasion. Il n’y avait rien de plus dans sa voix qu’un genre de tristesse pourtant vaguement amusée. Il comprenait, dans la douleur, qu’il ne pouvait pas toujours tout contrôler. Que, comme le soulignait Simon, c’était aussi une question de temps. Mais il était bien là, le problème. “C’est juste que le temps ne passe pas assez vite à mon goût.” Un autre sourire étira ses lèvres, qu’il noya rapidement dans une gorgée d’alcool. Boire n’était peut-être pas une très bonne idée, compte tenu de ce qu’ils avaient fait la dernière fois. Ni lui ni Simon ne tenait très bien l’alcool et ils étaient dans un lieu public, cette fois. Quand ils s’étaient embrassés, tout le monde l’avait su malgré l’intimité d’une maison autour d’eux alors s’il arrivait quoi que ce soit ce soir… Un malaise assez désagréable s’installait lentement dans le ventre de l’avocat à cette pensée et avant qu’il ne puisse l’empêcher, son regard fila balayer la pièce autour d’eux, tous ces visages inconnus, de gens qui ne regardaient même pas vers eux, ne leur prêtait aucune attention. Mais comment être sûr ? Et si une autre rumeur sortait à leur sujet… Même si Julian essayait de se convaincre que cette stupide application lui passait totalement au-dessus, qu’il ne s’en faisait pas à ce sujet, il ne pouvait s’empêcher d’avoir un peu peur et de blesser encore Drew par accident. Ça, surtout.
Mais ils ne faisaient que parler pour l’instant, pas vrai ? Il fit donc un effort presque surhumain pour reporter son attention sur Simon et lui adresser un nouveau sourire, aussi détendu que possible. Il ne perdura pas bien longtemps, mais qu’importe. “Il faut qu’on ait résidé au moins six mois en Californie avant de pouvoir entamer une procédure de divorce et attendre encore six mois de séparation officielle pour qu’il soit officiellement prononcé.” lâcha-t-il de but en blanc. “Ça ne sera pas officiel avant Juin.” Ça sonnait presque comme des excuses et c’en était, en quelques sortes. Il faudrait patienter encore un peu. Peut-être pas six mois, mais au moins jusqu’à ce qu’ils ne vivent plus sous le même toit et Julian ne se sentait plus vraiment le courage de demander à Simon de l’attendre encore et encore. C’était tellement injuste, d’après lui du moins. Dans tous les cas, il n’arrivait pas encore à supporter cette conversation, trop incertain de ce qui existait réellement entre eux. Et s’ils faisaient erreur sur leurs sentiments l’un pour l’autre ? Tout cela n’aurait été qu’une affreuse perte de temps pour tout le monde. Il n’avait pas la force de l’envisager pour l’instant, d’imaginer une seule seconde qu’il se soit trompé à ce point et fait souffrir tellement de monde pour rien.
“Tu chantes toujours, alors ?” demanda-t-il avec le même empressement, comme s’il fallait chasser le sujet du divorce au plus vite. Le malaise surtout. “Ça faisait tellement longtemps que je t’avais pas entendu.” ajouta-t-il, un peu ailleurs. Plus de seize ans. Une éternité était passée entre eux et même s’il ne voulait rien d’autre que revenir en arrière, retrouver ce qu’ils avaient à l’époque, il ne savait pas comment s’y prendre. C’était ça le plus frustrant au final. Ce lien autrefois tellement naturel qui lui échappait complètement. Il avait appris à vivre sans, à ne plus y penser et même à l’oublier pour avancer dans sa vie et maintenant… Il avala encore un peu de sa bière, plusieurs longues gorgées qui lui donnèrent l’air un peu désespéré. Il l’était, dans le fond. Désespéré de chasser la gêne, de retrouver son ami et une façon de découvrir s’il y avait vraiment plus que ça entre eux ou si c’était fini pour de bon. Quand il reposa le verre sur la table, son geste fut assez brusque pour qu’on l’entende claquer doucement au-dessus du bruit ambiant. Il lâcha un soupir en relevant les yeux vers Simon. “C’est vraiment insupportable, cette tension, tu trouves pas ?” demanda-t-il, dans une tentative tout aussi désespérée de s’en débarrasser en utilisant les grands moyens. Il y avait un éléphant au milieu de la pièce et ils évitaient d’en parler coûte que coûte, mais ça n’aidait pas. Alors autant se concentrer dessus un moment dans l’espoir que sa présence n’ait plus rien de désagréable. “Tu me manques, Simon. Vraiment. Je suis complètement à l’ouest en ce moment et j’ai aucune idée de comment m’y prendre, mais j’aimerais retrouver mon ami.” Il ne proposait pas de solution pour ça, cela dit, tout simplement parce qu’il n’en avait pas.
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| #Sujet: Re: "one look at you, my whole life falls in line." silian Jeu 7 Fév - 10:47 | |
| Si vous cherchez des conseils inutile, surtout n’hésitez pas à m’appeler, je suis là pour ça. Bien sûr qu’il avait déjà essayé comme un grand de régler ses problèmes les uns après les autres, il n’était pas dénué de logique. Et le seul autre moyen de régler tout ça était le temps et le temps n’était pas son meilleur allié visiblement. J’aurais sincèrement préféré qu’on ne perde pas toutes ces années, qu’on ait le droit à notre histoire depuis le début, mais j’avais été lâche à bien des égards et aujourd’hui il en payait le prix. Me perdant à nouveau dans ma bière, j’avais du mal, très sincèrement à continuer ce petit manège, non pas que je ne sois pas mieux depuis quelques temps, mais le simple fait que tout soit si tendu entre lui et moi… J’avais l’impression de revivre les derniers instants que nous avions partagé au lycée, quand lui et moi avions commencé à nous éloigner pour des raison stupide. Relevant les yeux lorsqu’il reprit la parole, il m’indiqua qu’il fallait vivre ici depuis au moins six mois pour commencer un divorce et qu’il fallait encore attendre six mois de séparation pour que le divorce soit prononcé. Ça faisait déjà plus de six mois qu’ils étaient ici non ? Nous n’aurions pas un an à attendre ? Six mois c’était… Rien finalement ? J’essayais sincèrement de m’en convaincre, mais c’était un nouveau coup de massue, une nouvelle réalité qui s’imposait à moi pour me dire que peut-être Julian et moi n’étions en rien légitime. Non, c’était pas ça, on s’en fichait… Et puis il y eut une date, juin. Juin c’était pas si loin non ? Ça faisait toujours que cinq mois, juste cinq mois… « Ça me rappel pourquoi j’ai pas continué en droit… », soufflais-je entre deux gorgées et avec autant d’humour que je pouvais, à savoir pas grand chose. Ces lois étaient stupide et elle l’était tellement que si je n’avais pas vraiment été le père d’Elise par exemple, je n’aurais pas eu le moindre droit, tout comme si sa mère avait décidé de m’exclure de sa vie.
Mon sourire se fit un peu plus franc lorsqu’il souligna les quelques paroles que j’avais chanté pour accompagné mes notes au piano. Un sourire qui se figea légèrement lorsqu’il souligna depuis combien de temps il ne m’avait pas entendu. Le lycée, je préférais ce sujet à son divorce, mais ce n’était pas sans risque non plus… « Je chante parfois et c’est toujours pas glorieux. », répondis-je dans un sourire qui se fana lorsque le silence étouffant retrouva sa place. Depuis quand les choses étaient ainsi ? Depuis quand il y avait autant de douleur dans nos échanges ? On avait jamais été à ce point là, même lorsque l’on s’était perdu, on avait jamais été aussi loin dans l’incapacité de communiquer avec l’autre et ça risquait de vite devenir problématique. Fort heureusement Julian mit le doigt dessus, soufflant ce que nous devions tout les deux penser avant d’avouer que je lui manquais, mais pas en tant qu’amant, mais bien en tant qu’amis. Il avait besoin de moi et de la relation que nous avions eu avant ce baiser. Souriant timidement, mais sans me forcer, je pris enfin une grande inspiration et mon courage à deux mains pour y mettre un peu du mien. « C’est insupportable en effet. », soufflais-je avant de regarder autour de moi. Avoir dit les choses m’avait légèrement soulagé, mais c’était loin d’être assez, très clairement. Il fallait que j’y mette du mien.
« Allez viens. », déclarais-je simplement avant de prendre nos verres et de retourner derrière le piano. Faisant une place à Julian pour qu’il s’assoit, je débranchais le micro pour plus d’intimité, ce qui était relatif quand on savait qu’on était sur une scène, avant de commencer à jouer distraitement. Je n’avais aucune idée de comment retrouver cette amitié en cet instant, je savais que je devais être là, je savais aussi que je devais repousser au loin mes sentiments pour être sûr que seul l’amitié demeure. On aurait tout le temps du monde pour se retrouver lorsqu’il irait mieux non ? Glissant une main vers lui sans pour autant le toucher, je posais mes doigts sur quelques notes, juste pour qu’il comprenne ce que je voulais, « Tu peux jouer ça pour moi ? », demandais-je avant de reprendre ma position initiale. « J’ai aucune idée de comment nous retrouver sans que mes sentiments n’interfère. », avouais-je en jouant calmement. « Je sais simplement que t’es encore mon meilleur ami et que j’ai envie de faire ce qu’il faut pour t’aider et pour être là, même si ça implique de devoir être juste ton ami pour l’instant. », je ne savais pas, mais je devais le faire pour lui, car il était bien plus important que toutes les relations que j’avais eu jusqu’à présent. « Si on commençait par parler d’à quel point tes clients et tes collègues sont des cons ? Un peu de drama au travail n’a jamais tué personne et je suis sûr qu’à ton taff, on retrouve les même archétype qu’au lycée… », soufflais-je dans un sourire.
Je continuais à regarder mes mains pour le moment, juste pour me calmer et me retrouver, « Y’a pas le premier de la classe qui a sauté sur l’occasion quand t’as été jeté d’une affaire ? Tu sais ce mec qu’on déteste par principe parce qu’il nous balancera toujours et qu’au final c’est vraiment un pauvre type qui vit avec un chat et sa mère ? », bon c’était un peu bas et beaucoup trop semblable à cette salope, mais il fallait trouver ou attaquer, quoi dire et si l’une des premières choses qu’il m’avait dit concerné son travail c’était bien qu’il était préoccupé par ce dernier et je préférais commencer par ça parce que c’était quelque chose que j’avais l’habitude de faire avec mes élèves. Parler de l’avenir, des relations professionnelle. Si on commençait comme ça je pourrais y arriver et je pourrais être la pour lui.
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| #Sujet: Re: "one look at you, my whole life falls in line." silian Mer 13 Fév - 16:04 | |
| Les mots prononcés ne soulagèrent pas tellement la tension. Rien de très surprenant, à vrai dire, mais Julian commençait à comprendre peu à peu que statuer sur les évidences ne suffisait pas à régler les problèmes. Il s’y prenait sans doute mal, en grande partie parce qu’il n’était pas sûr de ce qu’il voulait obtenir à la fin. Heureusement que Simon semblait un peu plus sûr de lui. Un peu perplexe, Julian se leva pour suivre l’homme qui ne lui en donnait pas vraiment le choix et s’asseya à côté de lui face au piano, alors que l’angoisse remontait doucement dans son ventre. Il se sentait tout à coup terriblement exposé et terrifié à l’idée que quelqu’un les voit, ce qui arriverait forcément. Ils étaient littéralement à l’endroit le plus exposé de tout le bar et trop vite, l’homme commença à pianoter sur le clavier devant eux, faisant s’élever des notes de musique par dessus celles crachées par les enceintes. Julian essaya tant bien que mal de se concentrer sur les gestes de son ami plutôt que sur les centaines de regard qu’il sentait - ou imaginait - peser sur eux maintenant. Il hocha la tête distraitement pour faire savoir à l’homme qu’il avait compris quel était son rôle et tendit une main devant lui pour se mettre à jouer, sans réelle assurance. Il n’était pas un musicien, loin de là et beaucoup trop stressé pour réussir à se concentrer vraiment sur ce qu’il faisait. Il leva les yeux vers Simon presque contre son gré lorsque ce dernier admit qu’il voulait faire au mieux pour être son ami, se mordant les lèvres pour s’empêcher d’avouer qu’il n’avait plus vraiment envie qu’ils soient amis. Il n’en avait aucune envie à cet instant, en tout cas, mais c’était le mieux à faire, n’est-ce pas ? C’était familier et rassurant et un bon point de départ avant d’aller plus loin et de potentiellement tout gâcher.
Il n’eut pas besoin de se forcer pour sourire quand Simon proposa un sujet de conversation incroyablement spécifique et perdit un peu plus le rythme de sa musique - si l’on pouvait appeler ça comme ça, du moins. “Y a quelques collègues avec qui je m’entends pas trop.” admit-il, en essayant de mettre un peu plus de bonne humeur dans sa voix. “On a un mec que je soupçonne d’être un peu raciste ou peut-être homophobe, je sais pas... Sûrement les deux. C’est à peine s’il ose toucher la poignée de porte derrière moi. Mais j’ai pas vraiment eu le temps de m’amuser à l’emmerder, jusque là.” Le problème, quand sa vie tombait en ruines : difficile de se préoccuper d’autre chose que du drame quotidien. Il haussa les épaules et retourna se concentrer un instant sur les touches du piano. Il sentait toujours la présence oppressante de la foule réunie dans le bar, mais s’évertuait tant bien que mal à ne pas regarder dans leur direction. Ce qui ne lui laissait, hélas, pas grand chose d’autre à regarder que Simon et malheureusement, ça ne l’aidait pas tellement. En grande partie parce qu’il sentait qu’il pouvait rapidement se prendre au jeu d’oublier le reste du monde et il doutait que le résultat soit en leur faveur. “Et toi, comment ça se passe avec tous les gosses perdus que tu dois guider sur la bonne voie ?” demanda-t-il tout aussi distraitement.
Non pas que la réponse ne l’intéressait pas, mais encore aurait-il fallu qu’il puisse se concentrer réellement. C’était trop et il n’était pas assez ivre pour se détendre réellement. Pas assez non plus pour justifier ce à quoi il pensait de plus en plus. “Tu dois encore jouer ici ce soir ?” demanda-t-il sans prêter attention à si oui ou non Simon comptait lui parler de son travail. “On pourrait sortir d’ici, si t’as quartier libre ? Aller faire un tour à la plage ou… Je sais pas, où tu veux, j’ai juste besoin de prendre l’air. Y a beaucoup trop de monde dans ce bar, on s’entend plus penser.” balança-t-il presque d’une seule traite. Il souriait toujours, presque un miracle. Il n’y avait même pas tant de monde que ça dans ce bar, s’il était objectif ne serait-ce qu’une seconde, mais il manquait d’air quand même. Peut-être que ça ne venait pas tellement des gens et juste de Simon. Il n’y avait qu’une seule façon de le savoir. Il devinait d’avance qu’il regretterait fort cette décision, ça n’était pas la bonne chose à faire. Qu’ils se retrouvent seuls. Mais il n’arrivait pas à penser à autre chose. Courir droit dans la gueule du loup, c’était une façon comme une autre de conserver un minimum de contrôle sur ce qui arriverait, pas vrai ? Et puis loin sur une plage en pleine nuit, aucune chance que la Bitch puisse les suivre…
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| #Sujet: Re: "one look at you, my whole life falls in line." silian Jeu 14 Fév - 11:06 | |
| La conversation peiné à se relancer, comme il semblait avoir du mal à suivre le rythme et donc à arrêter de penser. Il fut tous juste capable de me dire qu’un mec à son travail semblait avoir quelques difficultés avec ce qu’il aurait défini comme étant des minorités sans doute. Un mec qui ne devait pas vraiment être heureux dans sa vie et qui méritait sans doute une remise en place. « J’aurais fait le gamin à lui toucher souris et clavier personnellement. », déclarais-je dans un sourire un peu con avant qu’il ne me retourne la question. Les enfants et leurs problèmes, quel vaste sujet, mais il ne voulait pas vraiment entendre la réponse, je connaissais suffisamment Julian pour l’avoir compris. Quelque chose clochait et ma tentative n’avait servis à rien. Il voulait partir d’ici et aller faire un tour à la plage ou où je voulais, mais il voulait sortir, prendre l’air et s’isoler. Hochant tout simplement la tête, j’essayais d’ignorer cette boule qui venait de se former dans mon ventre à l’idée de me retrouver de nouveau seul avec lui. J’étais un adulte, je savais me contenir et en plus la situation ne le permettait pas, mais il y avait cette part de moi qui ne voulait rien entendre et qui espérait très sincèrement le retrouver autrement. Mais je devais rester à ma place et ne pas empirer les choses.
Me levant donc, je retournais voir le patron pour lui expliquer et lui promettre d’autres soirées. J’avais une deuxième partie à faire normalement, mais je préférais réellement ne pas rester ici, je préférais sortir et crever un peu plus l’abcès. Revenant vers Julian, je lui souris avec le plus de douceur possible avant de lui faire signe de me suivre. « Je suis libre. » ajoutais-je avant que l’on ne quitte le bars. L’air frais faisait un peu de bien, il m’aidait surtout à garder les pieds sur terre et après quelques mètres à marcher, je brisais le silence, « On va devoir y aller à pied, j’ai oublié ma voiture à la maison. », il ne pourrait pas me reprocher d’être un pollueur inconscient au moins ! Bon, il était vrai que je cherchais à combler le silence, à ne plus être étouffé par ce dernier et fort heureusement, El Matador State Beach n’était pas très loin et vu le terrain, il n’y aurait clairement pas grand monde. Au moins on serait tranquille, aucun public pour nous déranger et l’immensité du monde pour nous laisser réfléchir.
M’engageant sur le chemin déjà fort abimé de la plage, je finis par souffler, « On va pas y arriver je me trompe ? », demandais-je après quelques minutes quand j’étais sûr que plus personne ne pourrait nous entendre, « À ignorer ce qu’il s’est passé pour être simplement de bon amis l’un pour l’autre le temps que tout se calme ? ». Je voulais sincèrement l’aider, mais la tension venait de remonter d’elle même et ce n’était pas la vision d’une plage isolé qui changerait quoi que ce soit. Au contraire même. Ça renforçait le droit à l’interdit, le droit de se laisser aller, de vivre sa vie tranquillement. Ça changeait les choses à bien des égards et donnait presque l’autorisation de défaillir. Ici, personne ne nous verrait si je décidais que malgré tout j’avais envie de l’embrasser, de le retrouver. Mais je serais le pire ami au monde sans doute et j’étais même pas sur de savoir quoi lui dire pour qu’il aille mieux. C’était un échec cuisant. S’isoler était définitivement une connerie. « Je veux t'aider, crois pas le contraire, c'est juste que j'ai pas envie de faire pire que mieux là et te mettre sur une scène était déjà une idée assez pourri je crois. », déclarais-je avec un léger rire qui n'avait que pour espoir de faire repartir les choses et de ne pas faire plus mal.
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| #Sujet: Re: "one look at you, my whole life falls in line." silian Lun 18 Fév - 14:24 | |
| C’était une idée épouvantable et surtout dangereuse. Julian le savait bien avant de la proposer. Il le savait alors que les mots lui échappaient quand même et il le savait quand Simon accepta pourtant de le suivre. Il voyait le désastre se profiler à l’horizon, dans chaque regard qu’il échangeait avec son ami, dans chaque sourire qui s’imprimait doucement sur les lèvres de l’homme. Et malgré tout, il sentait une force insoutenable l’attirer dans cette direction, comme un crochet coincé en plein milieu de son coeur qui le tirait vers l’avant sans qu’il ne puisse rien y faire. Cette même force qui le mit sur ses pieds et le fit traverser le bar dans l’ombre de Simon, avec autant de conscience qu’un somnambule fonçant droit dans le vide. Contre toute attente, il se sentit quand même tout de suite mieux dès l’instant qu’ils furent sortis et qu’il ne fut plus obligé de sentir la pression de centaine de millier de regards posés sur sa nuque. Ses épaules se détendirent imperceptiblement et il suivit sagement Simon jusqu’à la plage, les deux hommes marchant côte à côte dans un silence terrifiant qui donnait à Julian l’impression de se diriger vers le billot où il serait exécuté.
Il sursauta, quand la voix de Simon résonna dans le vide, couvrant le bruit des vagues dans le seul but d’asséner d’autres évidences avec le même résultat. Ça ne changeait rien, mais c’était vrai. Ils n’arrivaient à rien. Ils n’arriveraient probablement jamais à retrouver ce qu’ils avaient autrefois, cette amitié confortable que Julian entretenait davantage comme un fantasme qu’une réalité. Ils n’étaient plus des enfants depuis longtemps et même avant qu’il ne tourne le dos à Simon pour de bon, les choses avaient changé entre eux depuis longtemps, les sentiments s’étaient mêlés à la danse et ce rêve idiot qu’il entretenait n’était rien de plus que ça : un rêve. “Je pense pas.” souffla-t-il avec un certain désespoir qui lui semblait encore plus idiot que tout le reste. Il poussa un soupir et s’arrêta brusquement, pour faire un tour sur lui-même, regarder autour d’eux. Ils étaient au milieu de la plage, les lumières de la ville encore visible un peu plus loin, mais d’ici on retenait surtout le bruit des vagues et l’odeur de la mer, tout le reste s’effaçait en dessous et semblait lointain, presque irréel. C’était un endroit aussi bien qu’un autre, aussi Julian se laissa-t-il tomber dans le sable, s’asseyant face aux vagues, ses genoux relevés pour soutenir ses poignets croisés entre eux.
Il avait donné trop d’importance à ce passé révolu, sans doute, car Simon continuait de s’y accrocher dans le seul but de l’aider et ça devenait doucement frustrant. “On est plus vraiment amis depuis longtemps.” dit-il, presque neutre, pas tout à fait. “On a arrêté de l’être bien avant que je quitte Los Angeles.” Il continuait de jouer à ce petit jeu horrible, à dire les vérités qu’on ne voulait pas entendre. Pour la première fois depuis qu’il avait touché le sol, il osa relever les yeux vers Simon et alors que la situation semblait tellement pesante et triste, un sourire se forma sur ses lèvres sans qu’il ne puisse rien y faire. “J’ai plus envie d’être ton ami depuis que j’ai seize ans.” lâcha-t-il, son sourire parvenant même à traverser la barrière de sa voix, qu’elle sonne plus légère et que tout semble moins dramatique, tout à coup. “Sans offense.” ajouta-t-il rapidement. Il lâcha un léger rire avant de détourner le regard et de s’allonger sur le sable, croisant les mains derrière sa tête dans l’espoir de ne pas mettre trop de sable dans ses cheveux. “On a pas de plages à New-York, fallait aller jusqu’à Long Island pour ça, ça m’a toujours manqué…” souffla-t-il presque aussitôt qu’il fut installé, comme s’il n’avait rien d’important jusque là. Et peut-être que c’était le cas, après tout. Ils faisaient toute une histoire de quelque chose qui ne changerait pas de si tôt. Ça ne s’arrangerait jamais s’ils passaient chaque moment ensemble à se frustrer de ne pas savoir quoi dire ou quoi faire. “Et l’océan Atlantique n’a rien à voir avec le Pacifique. Les gens de la côte Est ne comprennent rien à ce qu’est censé être une journée à la plage.” Repartir de zéro serait peut-être une meilleure idée, après tout.
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