Adelina | A last chance.

A last chance.

Adelina & Trystan

Eh bien voilà. J'étais de retour à Los Angeles depuis quelques jours, pas plus d'une semaine environ et j'appréhendais légèrement ce retour. Même si voir ma mère avait pu me faire le plus grand bien et qu'elle m'avait donné de très bons conseils, je devais avouer que j'étais un peu perdu ici, je n'avais pas de repère et je priais chaque matin, en me levant, pour que "mes démons" ne prennent pas le dessus. J'avais trouvé un psy, à quelques pas de chez moi mais j'avais peur que ça ne soit pas suffisant de le voir une fois par semaine car à tout moment, mon mauvais côté pouvait ressortir et je devais apprendre à savoir me contenir. Alors depuis mon retour, je restais à distance de ce qui pouvait me faire craquer. Quand je parle de ce qui peut me faire craquer, je pense évidemment à Adelina. Les dernière fois que j'ai pu la voir, c'est parti trop loin et c'est avec tout ce qui s'est passé que j'ai perdu les pédales mais ça va aller, ça doit aller maintenant. Depuis ma voiture j'observais la sortie de l'hôpital, je connaissais ses horaires parce que je connaissais évidemment beaucoup de monde à l'intérieur et je m'étais renseigné pour avoir son planning. Ce que je faisais ressemblait comme deux gouttes d'eau à ce que je faisais auparavant mais pourtant c'était différent. Je devais l'approcher, lui parler, il le fallait. Elle devait comprendre. Cette jolie brune pouvait comprendre d'ailleurs, elle était loin d'être bête et son intelligence m'avait charmé quand on a eut ce moment ensemble. J'étais prêt à tout pour voir mon fils. Je m'étais d'ailleurs renseigné sur celui-ci mais mes collègues n'avaient rien voulu dire, la seule chose que j'entendais à longueur de journée c'est "ne refait pas de conneries Trystan". Mais de quoi se mêlaient-ils ?! Je faisais encore ce que je voulais et quel genre de père serais-je si je ne demandais pas au moins comment il se portait ? Je ne voulais pas reproduire le même schéma que mon père, ce lâche. J'étais totalement absorbé dans mes pensées et je mangeais ma pomme en attendant qu'elle sorte, elle ne devrait pas tarder d'après ce que j'avais pu récolter comme information. Et c'est lorsque j'ai décollé mon regard de sur la porte un bref instant qu'elle est sortie mais avec de la chance, je l'ai vu. Je me suis soudainement dépêché, je ne devais pas la rater, j'avais préparé ce moment depuis mon retour, j'avais tant de fois repensé à ce que je lui dirais lorsque je l'aurais en face de moi et voilà que ça arrivait. Mes pas me guidèrent jusqu'à elle et j'arrivais en face d'elle, un air sérieux mais pas froid pour autant. Je devais être le plus souriant possible, il fallait que je la rassure et même si j'avais l'habitude de faire ça, lorsque je devais rassurer des victimes qui venaient au poste, pour le coup je n'étais pas bien sûr de moi. Mon stress se ressentait, je jouais avec mes clés de voiture que j'avais enfoui dans ma poche et je ressentais des douleurs dans le ventre. Voilà j'y étais. C'était maintenant ou jamais. J'inspirais profondément avant de prendre la parole pour m'adresser à cette jolie brune qui me haïssait tant. « Adelina ?... »

Il était midi et c’était enfin la fin de la journée pour le docteur Adelina. La jeune femme était arrivée la veille vers environ minuit pour sa garde de nuit. Elle était épuisée et n’avait pas eu le temps de reposer ne serait-ce qu’une minute. A plusieurs reprises, elle avait envoyé ses internes dormir dans les chambres prévues à cette effet mais pas un seul moment, elle ne s’était autorisée à faire de même. Un énorme accident avait eu lieu durant la nuit et elle avait été obligée d’être sur le pont absolument toute la nuit. Il lui avait manqué la présence de Scott, médecin urgentiste, pour la soutenir et surtout pour lui remonter le moral après cette horrible nuit d’urgences. Elle s’était notamment retrouvée face à une jeune femme enceinte avec un énorme problème cardiaque et avait passé deux heures à tout faire pour sauver la mère et l’enfant. Eprouvant. Elle avait  cependant croisé Rita ce matin, peu après avoir stabilisée la mère et l’enfant, qui lui avait offert un sourire calme mais aussi rassurant.  C’était fort appréciable. Au moins, l’hôpital n’était pas qu’un simple lieu hostile ou les ennemis se trouvaient n’être que le temps et soi-même. On y trouvait aussi des amis, des connaissances, des gens qui comprenaient ce que vous enduriez et qui se battaient pour la même chose que vous malgré vos possibles discordes. Ici, tout le monde voulait sauver des vies. Tout le monde.

Après avoir salué ses collègues, Adelina –et non plus le docteur Adelina, s’assit sur les bancs installés entre les casiers et soupira. C’était la première fois qu’elle s’asseyait depuis douze heures.  Elle laissa tous les problèmes de l’hôpital à ses collègues désormais. Elle allait rentrer, ne plus se soucier de ses patients et espérait pouvoir profiter de son fils avec de devoir retourner à l’hôpital.  Elle commença à se changer et marqua une pause. La jeune femme était épuisée. Plus mentalement que physiquement, enfin c’est ce qu’elle avait cru au départ, puis elle s’était relevé et avait la tête qui tournait. Elle attrapa la barre aux céréales qui se cachait au fond de son sac avant de l’engloutir comme si la fin du monde s’était abattue sur elle.

Quelques minutes plus tard, la jeune femme franchit enfin la porte. Elle inspira un grand coup histoire de vider des poumons de l’air stérilisée et prenant de l’hôpital. Elle adorait son métier, mais vraiment les journées étaient compliquées. La pseudo-mexicaine revivait tant qu’elle ne se rendit pas compte que ce qui arrivait droit vers elle. Un retour vers le passé. Un affrontement qu’elle aurait préféré fuir. Elle reprit sa marche avant d’entendre son prénom. Tournant la tête et remarquant qui était son possible interlocuteur, elle eu un mouvement de recul et failli brièvement tomber. Les yeux écarquillés, elle lui lança :

« Trystan ?! Mais qu’est-ce que tu fais ici ? Tu… tu… avais disparu… Laisse-moi tranquille ! Si jamais tu t’approches encore, j’appelle la police. »

Sentant la panique la gagner, elle chercha son téléphone avant de se rendre compte qu’il était bien enfoui au fond de son sac. C’était Trystan. Celui qui lui avait fait tant de mal. Celui qui l’avait harcelé et l’avait rendue paranoïaque et hyper protectrice. Celui qui lui avait aussi permit d’avoir Rafael.

« Je te le jure Trystan. Je vais les appeler ! »


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A last chance.

Adelina & Trystan

J'aurai peut-être dû attendre encore quelques temps ou bien même abandonner cette idée mais je n'aurai pas pu, ça n'aurait pas été moi. Alors j'ai sauté dans la gueule du loup, à pieds joints même. Et alors que je venais à peine de prononcer son prénom, j'observais sa réaction. Elle avait clairement peur de moi et je la comprenais. J'avais été trop loin avec elle, avec eux. Sans même m'en rendre compte j'aurai pu mettre mon fils en danger mais j'étais trop obsédé pour m'en rendre compte. Ce temps là était heureusement un temps révolu pour moi mais pour Adelina, ça ne semblait pas être le cas. Cette façon qu'elle avait de me regarder, cet air qu'elle avait sur le visage, je comprenais alors que je ne lui avais pas juste fait peur, j'avais dû lui faire du mal, lui rendre la vie dur comme cette fille que j'avais rencontré avait pu le faire avec moi. Mon but n'a jamais été d'être un type comme ça. La vie, les expériences, les événements étaient les responsables et j'avais été prit au piège sans pouvoir faire quoi que ce soit pour m'en sortir. Ce qui m'a mit une claque, c'est lorsque j'ai faillit perdre ce qui représentait une grande partie de ma vie : mon travail. J'ai ouvert les yeux, j'ai prit la fuite comme elle le disait si bien, j'avais disparu mais j'étais de nouveau là et je comptais faire les choses différemment. D'ailleurs, ce n'était pas pour rien que j'avais choisi ce moment là pour aller la voir. S'il y avait eut mon enfant, notre enfant, elle aurait pu agir différemment mais je voulais d'abord lui parler à elle avant de voir ce petit bout, je n'aurai pas prit le risque de l'apeurer ce gamin qui n'avait rien demandé. « Non s'il te plaît, n'appelles pas la police je ne suis pas là pour te faire du mal.. » C'était assez ironique quand même, un policier qui demandait à ne pas appeler la police. Pour la rassurer, pour lui montrer que je disais vrai, je reculais d'un pas ou deux, juste assez pour pouvoir être assez proche afin de lui parler et assez loin pour qu'elle puisse s'enfuir si elle le souhaitait. « Je veux juste parler.» Je priais intérieurement pour qu'elle cesse de fouiller dans son sac, qu'elle arrête de vouloir prendre son téléphone. Je n'avais clairement plus le droit à l'erreur, je ne pouvais pas me permettre d'avoir de nouveau une procédure d'éloignement sur le dos car cette fois-ci, je n'aurai pas de seconde chance, c'était la seule qu'il me restait et c'était déjà compliqué. Au boulot, on me traitait différemment à présent, les regards des collègues étaient durs à avaler, les commentaires parfois et puis mon supérieur qui était toujours derrière moi, à surveiller ce que je faisais. Je méritais tout ça mais j'aurai aimé que ce soit comme avant. Mais plus rien ne serait jamais comme avant, dans certaines conditions c'était une bonne chose mais dans d'autres...« Je reste à distance, regardes, je restes là. » J'exécutais mes propres paroles, je ne bougeais plus, je tentais de la rassurer, la mettre en confiance mais ce n'était pas gagné. A cet instant je me demandais pourquoi j'avais fait ça, pourquoi il avait fallu que je foute tout en l'air alors qu'à cet instant on aurait juste pu avoir une bonne relation, sans prise de tête, sans problèmes, ou même avoir sympathisé. Mais au lieu de ça, elle me voyait comme un ennemi.

Elle le fixait avec des grands yeux pleins de peur. Il n’avait rien à faire près d’elle et encore moins à l’hôpital. Certes son métier de policier pouvait l’amener à devoir aller à l’hôpital mais c’était sensé être son territoire à elle, son environnement. D’ailleurs, elle se demandait s’il était toujours policier. Adelina savait qu’après une énième visite au commissariat, elle avait appris qu’il était parti et elle en avait été fortement réjouie et avait même espéré qu’il était définitivement sortit de sa vie. Or, elle avait eu tort. Il se tenait debout face à elle, bien présent et bien trop près surtout. Elle avait envie de fuir, de hurler, ou qu’un collègue prenne conscience de la situation et vienne la sauver mais personne n’était là et les gens qui passaient ne faisaient guère attention à ce couple un peu étrange. Il n’y avait pas grand monde non plus à vrai dire. Ce n’était pas l’heure de pointe.

Trystan n’avait aucun geste brusque enfin Adelina pour le moment qui, malgré le fait qu’elle n’était pas à l’aise, elle comprenait qu’il ne voulait pas lui faire de mal. Enfin, elle l’espérait du plus profond d’elle –même. Parce qu’il lui avait fait du mal. Parce qu’elle n’avait pas toujours eu la vie facile. Parce qu’elle avait eu peur pour sa vie mais surtout pour celle de son fils. Parce que dans d’autres circonstances, elle aurait pu tomber amoureuse de lui. Mais aussi parce que malgré tout, elle aurait pu finir par le laisser rentrer dans la vie de leur fils et le laisser être le père qu’il voulait être. Après tout, elle savait que son père aurait fini par la convaincre de l’importance d’avoir un père. Ainsi, elle aurait cédé... Mais tout cela, il n’avait pu le droit de le savoir. Plus après tout ce qu’il avait fait.

Il fit quelques pas en arrière ce qui aurait pu rassurer la jeune femme si elle ne le haïssait pas tant. Elle était outrée de vois qu’il osait venir la voir à la sortie du travail et de savoir à quelle heure elle sortait. Il recommençait visiblement à la harceler. Les mauvaises habitudes reprenaient le pas et cela inquiétait la brune. Pour Rafael bien sûr.

« Tu veux me parler ? Vraiment ? Tu penses que j’en ai envie ? » cracha t-elle désormais plus agressive.

Dans l’agitation qu’elle provoquait elle-même, la jeune médecin fit tomber son sac ainsi que son téléphone qui s’explosa contre le sol. Elle se baissa pour en ramasser les morceaux non endommagés qui s’étaient répandus sur le sol portant ainsi son regard sur le sol et non plus sur son ex harceleur. Paniquer à tort et à travers ne l’aiderait pas. Il fallait qu’elle se calme et qu’elle ait enfin une véritable conversation avec Trystan, une bonne fois pour toutes. Cela, elle ne le savait que trop bien. C’est alors d’une voix posée et le regard toujours vers le sol qu’elle lui dit :

« Tu ne te rends pas compte du mal que tu m’as fait. Que tu nous a fait. A cause de toute cette histoire, j’ai failli perdre mon fils. Je n’ai jamais eu aussi peur pour quelqu’un d’autre que durant cette période où tu me traquais sans relâche. Et aujourd’hui, tu te pointes devant moi en espérant me parler comme si rien de tout cela ne s’était passé ? »

Elle s’était relevé et le regardait désormais. Plus assurée qu’auparavant.

« Mes parents se savent pas ce qu’il s’est passé et mon père souhaite que tu fasses partir de la vie de Rafael mais jamais je ne pourrais complètement te faire confiance, Trystan. Et ce, surtout concernant mon fils. »  

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Adelina & Trystan

Mon regard ne quittait pas cette jolie brune qui, même énervée, était attirante. J'avais fait le con quand même, je devais l'avouer. Je la connaissais pourtant très peu, mais suffisamment pour savoir que c'était une bonne personne et je me doutais bien qu'en plus d'être une bonne personne, elle devait être une bonne mère. A cet instant je me maudissais presque d'avoir fait ça mais j'avais paniqué, je ne pourrais expliquer pourquoi j'avais agit ainsi, la seule chose que je savais, c'est que je voulais me faire pardonner, faire partit de la vie de mon fils. Mon comportement n'était pas parfait, encore aujourd'hui il m'arrivait de devenir impulsif, légèrement violent mais je faisais tout pour me contrôler, je voulais guérir, je voulais m'améliorer et tout ça je le faisais pour pouvoir être près de lui, son fils. Tout ça, Adelina l'ignorait, elle me voyait encore comme le même type, elle se méfiait, avait peur mais je la comprenais. Je ne pouvais lui reprocher cela, elle se défendait elle mais elle protégeait de cette façon le gamin que j'avais abandonné avant de me rendre compte de mes erreurs. Les choses en ayant entraîné d'autres, je me suis laissé prendre dans cette spirale sans fin jusqu'à ce que l'alarme sonne et que j'ouvre les yeux sur ce que je faisais. Quand la brunette me demandait sans réellement le demander si je pensais qu'elle avait envie de me parler, je secouais négativement la tête en guise de réponse. Son sac tomba au sol tellement elle ne tenait en place, elle était là, faisant des gestes qui montraient qu'elle n'était pas heureuse, c'était un accueil des moins chaleureux que je recevais là mais je ne m'étais pas attendu à quelque chose d'autre. J'aurai voulu m'abaisser, l'aider à ramasser ses affaires parce que dans le fond, c'est ce que j'étais, quelqu'un de serviable, quelqu'un qui aimait aider, j'avais choisi mon métier pour cela aussi mais je ne bougeais point par peur de l'effrayer encore plus et que ça ne dégénère. Si elle me voyait dans une position de force, en réalité c'était elle qui avait le pouvoir de tout faire.

« Laisses-moi me rattraper, je sais que j'ai été trop loin et je te demande pardon. Je veux juste que tu me laisses une chance, une chance d'être là pour notre fils, je veux juste le voir, passer du temps avec lui, même si pour ça tu dois être là et surveiller. »

Ma voix restait calme, mon regard légèrement suppliant, si elle acceptait elle pouvait poser toutes les conditions qu'elle souhaitait, j'étais prêt à tout pour pouvoir voir ce petit bout, pouvoir voir cet enfant qui devait être adorable. Le fait de ne pas le connaître, de ne pas avoir passé de temps avec lui me donnait l'envie de rattraper le temps perdu mais c'était elle qui décidait, elle et personne d'autre, j'accepterai ses choix.

« Je te demande pas de me faire confiance, je te demande juste une chance, juste ça. Jamais je ne lui ferai de mal si c'est ce qui t'inquiète, c'est mon fils quand même ! »

Mes sourcils se fronçaient. Comment pouvait-elle ne serait-ce qu'une seconde imaginer que je pourrais faire du mal à un enfant ? Elle devait vraiment me voir comme un monstre et ça me faisait mal au cœur.

Adelina se montrait dure et elle le savait. Elle s’en prenait à lui, non pas pour lui faire du mal mais plutôt pour que le jeune homme face à elle prenne conscience de ses actions passés. Il avait fuit après l’annonce de la grossesse puis était revenu bien trop insistant voire quelque peu dangereux. Si enfant il y avait maintenant, enfant il y a failli ne pas avoir. Tout ça pour des sottises. A vrai dire, la brune savait qu’elle n’avait pas toujours agi comme elle aurait dû le faire. Quand il était revenu, elle l’avait d’abord rejeté, bien trop fière en particulier après s’être fait rejeté. Elle aurait  peut-être aussi dû l’aider dans sa folie. Pour Rafael au moins. Cet enfant aussi adorable qu’il était méritait une famille aimante et bien qu’une maman, des grands-parents et une arrière grand-mère faisaient un bien belle famille déjà quelque peu remplie, il méritait aussi un papa aimant et prêt à tout pour lui. Comme l’avait fait Trystan d’une certaine manière. D’une manière terrifiante et stressante mais elle comprenait désormais que c’était parce qu’il voulait plus que tout faire partie de la vie de Rafael. Mais elle se méfiait, plus que tout. Elle ne l’avait connu que charmeur et harceleur. Pour elle, il était toujours le même homme et il lui en faudrait beaucoup pour lui prouver qu’il avait réellement changé et qu’il ne ferait plus jamais cela.  Protéger son fils était la plus grande priorité de la jeune femme.
Adelina fixait toujours celui qui avait été son amant le temps d’une nuit. Lorsqu’elle l’avait rencontré, elle avait cru voir en lui un homme perdu et blessé dans son passé mais qui faisait tout pour montrer qu’il avait confiance en lui. C’était ce qui l’avait séduit. Cela et le fait que le jeune homme en avait dans le crâne. Pendant des mois, elle avait cru qu’elle s’était trompé mais à ce moment précis, elle connaitrait qu’elle avait vu juste durant leur premier rencontre.

« Je ne sais pas si c’est une bonne idée Trystan. Comment être sur que tu ne recommenceras pas ? Comment puis-je m’assurer que tout se passera bien ? Que tu ne peteras pas les plombs ? Que… Que… »

La jeune femme flanchait. En face d’elle se trouvait une personne qui avait agi par amour pour son fils. Un amour maladroit certes mais bien présent. Peut-être ne s’était-il pas rendu compte du mal qu’il avait fait à cette époque là. Après tout, quelqu’un qui avait décidé d’être un policier ne pouvait pas être foncièrement méchant, du moins elle l’espérait. Mais elle aussi elle aimait son fils. Plus que tout au monde. Elle le devait à Trystan ce petit bout de chou. Elle avait peur. Peur de le perdre. En pensant à cela, la jeune femme sentait les larmes lui montaient aux yeux. Pourtant elle se calma et prononça d’une voix légèrement tremblante :

« Comment être sur que tu n’essayeras pas de me l’enlever et de t’enfuir avec lui ? »

Maintenant qu’elle était prête à céder, elle voulait qu’il lui promette qu’il ne ferait rien de tout cela. Trystan désirait rencontrer son fils et partager sa vie. A sa place, Adelina se serait battu contre vents et marées.

« Je l’aime Trystan. Bien plus que je n’ai jamais aimé. Et c’est pour cela que… que.. »
Ces mots étaient les plus durs à prononcer. Elle se rendait… Toujours la voix tremblante.

« Que j’accepte que tu le vois… Mais sache que tu devras gagner ma confiance et accepter mes conditions. Et surtout, promets moi de ne jamais me l’enlever. »

Cela sonnerait peut-être comme une promesse vaine mais elle en avait besoin.

« Sache aussi que je le fais pour lui. Il mérite de connaître son père. »

Et tu mérites de le connaitre malgré tout. C’est ton fils quoiqu’il en soit. Pensa t-elle.


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