"we are, friends for life" charlie

La journée n'avait pas été des plus agréable, mais la fin de soirée m'avait permit de souffler. Je n'assumais pas toujours ce que je faisais, je n'avais pas le métier le plus agréable du monde, mais il me permettait de me défouler pas mal. Ce qui n'était pas de trop. J'avais fini dans un salon privé avec un jeune et sa copine, visiblement les deux étaient aussi intéressé par moi. La fille, sa copine n'avait d'ailleurs par remarqué ce fait, ce qui m'avait fait sourire. Le fameux cadeau d'anniversaire qui l'était un peu pour soit aussi. Bien vu. Quant à elle, elle semblait apprécier les efforts de son mec. Le fait rassurant, c'est que vu l'heure, je n'allais pas devoir raccompagner une vieille à l'hôtel ni même faire semblant de l'apprécier, j'allais pouvoir rentrer seul. Ou du moins pas avec un client. C'était sans doute les risques du métier, devoir faire des petits bonus. Ce n'était pas écrit dans le contrat, mais l'on savait bien comment cela se passait. Sortant donc du salon, je rejoignais l'arrière du club pour me changer et mettre l'argent que je venais de me faire dans mon sac. Sortant du bâtiment, je m'assis sur une rambarde en face de la porte, m'allumant une clope en attendant Charlie. C'était prévu qu'on s'attende et qu'on rentre ensemble ce soir, ce qui ne serait pas de trop. J'avais besoin de ma meilleure amie, de pouvoir souffler réellement sans avoir l'impression de devoir contrôler la moindre de mes paroles. J'avais besoin de passer un peu de temps avec elle. Cela faisait longtemps qu'on avait pas pu le faire, son emploi du temps n'avait pas beaucoup collé au mien dernièrement. Et au vu de ce qui était sortie sur son dos, je préférais prendre sur mon sommeil pour elle. Charlie passait avant moi, c'était un fait.

Charlie était assise dans sa loge, fixant son reflet dans le miroir face à elle. Elle en avait marre de se travail. Elle le faisait depuis trop longtemps maintenant. Le reflet que lui renvoyait le miroir l’écœurait tellement qu'elle en aurait vomi. Son visage était creusé et fatigué. Elle aurait volontiers dormi. S'étirant, la jeune femme finit par se démaquiller puis elle se leva pour se changer. Elle se coiffa rapidement, se disant que de toute manière, elle n'allait pas beaucoup dormir en rentrant. Elle ne gagnait presque rien au final puisqu'elle donnait une bonne partie à ses parents pour les aider. Finalement, Charlie ne se sortirait jamais de sa situation. Son rêve de venir un peintre célèbre foutait le camp chaque fois qu'elle mettait les pieds dans ce club. Attrapant son sac, elle salua ses collègues puis se dirigea vers la sortie du personnel. Ce soir, elle rentrait en compagnie d'Alek. Elle était contente de l'avoir près d'elle celui là. Ils avaient tout de suite bien accroché. Charlie s'était rapidement attachée à Alek et elle n'en n'expliquait pas la raison. Elle l'adorait, c'était tout. Elle pouvait se confier, elle savait qu'il avait toujours un mot réconfortant pour elle. Poussant la porte, elle tomba sur le dos de son meilleur ami. Il était assis sur les marches. Un léger sourire naquit sur les lèvres de Charlie alors qu'elle vint près de lui, se penchant pour lui voler sa clope. « T'as faim ? Moi oui... On va manger un truc ? » Sans attendre de réponse, la jeune femme s'éloigna, gardant la clope d'Alek avec elle. Elle se dirigea vers son combi et grimpa derrière le volant, attendant qu'Alek monte dans le véhicule. La clope coincée entre les lèvres, elle démarra puis se dirigea vers un diner, non loin du club.

Comment savoir lorsque ma meilleure amie était arrivée ? Lorsque ma cigarette disparaissait de mes doigts. Sa question ne se fit pas attendre. Si j'avais faim ? Je venais d'allumer je ne sais pas combien de personne dans une ambiance pesante et lourde, et j'avais plus bougeait mon corps qu'il ne l'aurait lui-même voulu. J'avais faim, réellement faim, comme toujours en fait. Parfois la drogue savait simuler un effet de satiété, mais ce n'était jamais pendant très longtemps. Je ne maitrisais pas grand chose, il fallait le reconnaitre. « Je me roulerais dans de la nourriture si j'en avais l'occasion, mais ça tu le sais déjà. », bon en restant dans une alimentation végétarienne, car dans tout ce bazar j'avais des principes, comme celui de ne pas manger d'animal. La suivant donc vers sa machine de guerre, je montais à l'arrière alors qu'elle démarrait déjà. Rarement du temps à perdre avec la jeune femme et ça m'allait parfaitement. Nous n'allions pas très loin et à peine quelques minutes après notre arrivée, nous étions déjà garé et en route vers le diner. Rallumant une clope sur le chemin, j'allais finir de la griller entièrement avant de rentrer. Une façon de regarder une énième fois ce menu même si la serveuse m'avait déjà salué derrière la vitre et avait déjà lancé ma commande. J'étais le seul relou à demander des trucs improbable. Genre un cheese, sans viande. Oui c'est du pain au fromage avec de la sauce et des oignons. Mais c'est du pain gras et ça, c'est la vie. « Je pense qu'il va falloir que je me diversifie un peu. », soufflais-je en me retournant vers Charlie. Après, je n'allais pas m'en plaindre, la serveuse était gentille, mignonne et assez souple. Pour le dernier point je vous laisse deviner comment je le sais, mais ça implique une voiture à l'arrière du Diner. « J'ai la dalle c'est ouf. », continuais-je en ayant déjà fumé à moitié de la cigarette. Ça faisait du bien, réellement et j'étais sur que ce qui allait glisser dans mon estomac d'ici peu sera tout aussi bon et jouissif.

Charlie agita la main pour saluer la serveuse. Elle, elle ne prenait pas constamment la même chose. Elle savait bien qu'elle ne devait pas venir manger ici, n'ayant clairement pas les moyens. Mais qu'importe, elle avait envie de passer un peu de temps avec Alek. La jeune femme soupira légèrement, se souvenant de la fois où elle a trainé Scott ici. Ce n'était pas le même homme qui l'accompagnait mais c'était tout aussi agréable. Elle tourna son regard vers son meilleur ami et sourit légèrement en secouant son visage. Il laissait vraiment son pénis trainer n'importe où. Lui volant sa clope, Charlie la cala entre ses lèvres et laissa son sac tomber sur le sol. « Oui, j'ai faim aussi... On a bien bossé ce soir d'ailleurs. » La demoiselle se mit à remuer comme si elle était sur scène, venant se frotter contre Alek avant de lui confier à nouveau sa clope entre les lèvres. Elle attrapa le bras d'Alek pour le glisser sur son propre ventre alors qu'elle posait sa tête contre son épaule, dos contre lui. « Tu crois qu'un jour on sortira de la ? Je voudrais gagner plus d'argent, me tirer de cette boite... de ce trou... » Elle leva les yeux vers lui après avoir tourné son visage. « Je t'ai déjà parlé de Scott ? » Elle ne savait plus de quoi elle lui avait parlé. Avant d'avoir une réponse, Charlie lui prit ce qui restait de la clope et la termina avant de l'écraser sur le sol et d'aller s'asseoir à une table. Elle sortit tout son matériel et fit sa piqûre pour son diabète avant de parcourir le menu. Un léger sourire amusé se dessina sur son visage alors qu'elle repensait à son idiotie avec le pain perdu et le sucre. Pauvre Scott. Elle referma le menu et soupira doucement, pinçant les lèvres. « Voilà, je sais ce que je veux ! »

Le jeu allait être éternel nous connaissant, mais il ne nous dérangeait en aucun cas. Ni elle, ni moi n’allions nous offusquer de tout ça. La laissant donc me voler à nouveau ma cigarette, je la regardais exposer le fait que nous avions bien travailler. J’avoue que je ne ressentais plus la même fatigue après de telle journée, j’étais certes fatigué, mais la drogue m’évité d’être épuisé et je n’étais plus aussi souvent frappé par des courbatures. Sauf lorsqu’il était question de porter une femme généreuse, vraiment généreuse, ou un homme d’une corpulence importante, ce qui provoquait de toute façon quelques soucis de dos. « Comme tous les soirs j’ai l’impression. », soufflais-je dans ses cheveux alors que je la laissais se lover contre moi. Nous n’étions pas le reflet de l’autre dans le miroir pour rien. Elle me demanda alors si je pensais qu’un jour, on sortirait de là, elle voulait se tirer d’ici, tout comme moi, mais les frais médicaux de ma mère me coutait définitivement trop cher pour faire le moindre mouvement. « Je ne suis plus sur de rien. » Elle me demanda alors si elle m’avait parlé de Scott, fronçant légèrement les sourcils à l’évocation d’un nom inconnu, elle reprit la clope, la finissant et mettant fin à son existence avant de rentrer sans que j’eusse pu formuler une réponse. Ce ne fut que lorsque je fus installer que j’eus cette opportunité. « Et du coup non, à moins que tu veuilles me parler de Scott McCall, et là oui, mais je pensais qu’il était trop jeune à tes yeux ? » répondis-je avec humour, doutant qu’il s’agisse d’une série quelconque. Elle sortit la tête de son menu, déclarant qu’elle avait choisi, levant la main pour faire venir la serveuse, je repris,  « Une feuille de salade ? », reculant légèrement pour éviter tout les coups, je savais qu’elle ne pouvait pas manger exactement ce qu’elle voulait et j’en profitais bien.

« La vie ne devrait pas nous laisser faire ce genre de choses... » Charlie n'aimait pas son travail. Qui pouvait l'aimer après tout ? C'était triste de voir qu'elle avait rencontré Alek avec les seins à l'air. Elle aurait sûrement tout aussi bien accroché avec lui en portant des vêtements. Enfin, au moins, elle n'était pas dans le porno ou la prostitution. Si des mains en profitaient parfois pour parcourir son corps, rien n'y entrait. Et rien n'y entrera jamais dans le cadre de son travail. Ça, c'était réservé à Scott. D'ailleurs, en parlant de Scott, Charlie demanda à Alex si elle lui en avait déjà parlé. La jeune femme éclata de rire. « Non pas lui imbécile... » Posa son menton dans sa main, Charlie se fit rêveuse, un sourire béat sur le visage. Chaque fois qu'elle parlait de lui ou était près de lui, Charlie se sentait toute chose. « Non, il s'agit de Scott Holloway. C'est le meilleur ami de Joaquin, mon grand frère... Je le connais depuis que j'ai dix ans... » Soupirant doucement, Charlie sortit de sa rêverie alors que la serveuse s'approcha pour prendre la commande de Charlie, après que cette dernière ait tenté de frapper Alek pour sa stupide blague sur son régime alimentaire. La jeune femme donna sa commande en donnant ses instructions concernant son diabète, lui souriant avant qu'elle en reparte. Puis, elle reposa son regard sur Alek, croisant les bras sur la table. « Je suis amoureuse de lui... Depuis que j'ai dix ans... Et je ne sais pas comment lui dire. Je n'ai pas l'impression qu'il m'en veuille pour ma fugue mais... Je ne sais pas. Je suis partie huit ans et il est toujours célibataire. Aucune relation sérieuse. Tu crois que je devrais y voir un signe ? » Charlie ne savait pas. Ça lui brûlait les lèvres de le dire à Scott. Ça lui brûlait les lèvres de l'embrasser. Elle ne pouvait se contenter que de câlins amicaux et d'affections. Elle craignait aussi que Joaquin ne se mette entre eux.

« Sauf que la vie s’en tape pas mal de nous. » répondis-je presque aussitôt. Si l’on avait une chose à prouver, des vies à marquer, il fallait sortir de notre misère et ça, ce n’était pas évident, pas quand vous crouliez sous les dettes, que vous deviez travailler tellement que le seul moyen de tenir était la drogue, drogue qui vous amputé d’une partie de votre salaire. Nous n’avions aucun moyen de lutter. Aucune assurance de s’en sortir. Charlie avait le mérite de ne pas avoir du vendre littéralement son cul pour boucler les fins de mois. Elle avait plus de chance de s’en sortir que moi, et je l’aiderais à le faire, c’était une fille vraiment bien. Elle me parla alors d’un certain Scott, que je ne connaissais ni d’Eve, ni d’Adam. Lui sortant donc une connerie, elle me traita un instant avant de reprendre, l’air parfaitement béat. Il s’agissait en fait du meilleur ami de son frère, elle le connaissait depuis qu’elle avait dix ans, et à en croire son visage, elle n’était parfaitement pas insensible à lui. Elle m’expliqua donc qu’elle était amoureuse de lui, depuis aussi longtemps qu’elle le connaissait et elle ne savait pas comment lui dire, car elle était persuadé qu’il lui en voulait pour sa fugue. « Un signe peut-être pas, mais une possibilité oui. » répondis-je dans un premier temps avant de reprendre. « On est pas super doué avec nos sentiments, une fille nous plait, on va la regarder et continuer à la traiter comme notre meilleur pote. Sauf qu’on lui fera plus facilement la gueule, qu’on lui en voudra presque pour tout quand il est question d’un autre, d’un mauvais traitement qu’elle s’inflige, si elle part. ». La réponse était presque évidente du coup. « Sans vouloir te mousser, je fais parti des mec qui aurait fini à tes genoux si seulement j’avais pas autant besoin de toi comme amie. Alors lances toi, tu vaux le détour. »

« Je pense qu'il va falloir que je me diversifie un peu. », soufflais-je en me retournant vers Charlie. Après, je n'allais pas m'en plaindre, la serveuse était gentille, mignonne et assez souple. Pour le dernier point je vous laisse deviner comment je le sais, mais ça implique une voiture à l'arrière du Diner. « J'ai la dalle c'est ouf. », continuais-je en ayant déjà fumé à moitié de la cigarette. Ça faisait du bien, réellement et j'étais sur que ce qui allait glisser dans mon estomac d'ici peu sera tout aussi bon et jouissif.