Time to speak, time to love [Charlie]

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Charlie et Scott ❧ On a des choses à se dire

Etre plongé dans son travail avait été quelque peu bénéfique pour Scott. Il avait ainsi pu focaliser son esprit dessus et ne pas penser à tout ce qui avait pu se passer le jour du tremblement de terre. Il n’avait pas donné de nouvelles mais il fallait dire qu’il n’y pensait même pas. Son travail lui prenait tout son temps et sa propre blessure l’empêchait parfois de se concentrer correctement. Néanmoins, il avait enfin pu prendre un congé pour souffler un peu.

Récupérant ses affaires dans son casier après avoir passé une visite de routine pour voir si sa tête avait cicatrisé correctement, il prit le chemin du parking du personnel. C’est alors qu’il sentit son portable vibrer. Un message de Charlie. Il réalisa qu’il aurait peut-être dû donner des nouvelles ou en demander. Mais il avait eu tellement de choses à penser qu’il avait oublié. La jeune femme ne semblait pas lui en tenir rigueur néanmoins. Il l’invita donc à venir le voir chez lui afin de se voir. Et de parler. Car ils avaient des choses à se dire. Etre les gestes de Charlie, les sms reçus et la catastrophe, il s’était passé beaucoup de choses dont ils n’avaient pas eu le temps de parler. Rendez-vous donné, il entra dans sa voiture rentrer chez lui.

Arrivé chez lui, il prit une douche rapide après avoir téléphoné à un restaurant mexicain pour commander un repas. Oui, la cuisine et lui faisaient toujours deux et il n’avait clairement pas envie de se lancer là-dedans maintenant. Charlie ne devrait pas tarder. Il alluma la musique pour avoir un fond musical et rangea un peu l’appartement déjà bien ordonné en temps normal. Il fallait dire qu’il y passait peu de temps. Il n’était pas rare qu’il dorme directement à l’hôpital.

Prêt, il jeta un œil à la fenêtre avant de déverrouiller la porte afin que Charlie puisse entrer sans avoir à frapper comme il le lui avait indiqué. Il était à la fois content et un peu nerveux de la revoir. Mais pour le coup, il ne savait pas comment il devait se comporter avec elle. Il n’avait plus qu’à attendre son arrivée pour le savoir.

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Charlie avait longuement hésité à envoyer un message à Scott. Elle avait la sensation qu'il l'avait complètement délaissée. S'embarquant dans des spéculations plus stupides les unes que les autres, Charlie avait passé certaines nuits à pleurer Scott plutôt que de lui envoyer un message pour avoir des ses nouvelles. Et chaque fois qu'elle souhaitait le faire, elle finissait par repousser l'échéance. Si bien qu'au final, il s'écoula de longues semaines sans qu'elle ne puisse ni lui parler ni le voir. Ce fut dans un élan de courage qu'elle finit par lui envoyer un message qui reçu une réponse assez rapide. Charlie ressenti un grand soulagement et manqua de se mettre à pleurer. Scott lui proposait de venir chez lui et Charlie n'hésita pas avant d'accepter.

La jeune femme se leva de son lit pour aller prendre sa douche et se changer. Une fois prête, elle attrapa son sac à main et quitta l'appartement. Sauf que, Peanuts l'avait suivi sans qu'elle s'en rende compte. Arrivée en bas des escaliers, Charlie haussa les sourcils et fixa son chien qui la fixait en retour, l'air de se demander pourquoi elle le regardait avec étonnement. Faisant une moue hésitante, Charlie se demandait si Scott accepterait que Peanuts soit là. Elle haussa les épaules, s'il n'en voulait pas, elle le ramènerait. Enfin, Peanuts ne prenait pas beaucoup de place. Une fois dans le combi, la jeune femme s'alluma une cigarette et démarra, direction chez Scott.

Scott habitait un très beau quartier et dans une belle maison. La jeune femme sentait qu'elle faisait tâche. Elle gara son combi dans l'allée, derrière la voiture de Scott puis en sorti, suivit de son chien. Elle ne se demandait même pas comment elle allait devoir se comporter avec Scott, elle était bien trop heureuse de le voir. Sans frapper -comme Scott le lui avait dit-, Charlie entra dans la belle maison, posant son sac dans l'entrée.

« Je suis là !! »

Sans attendre, elle chercha Scott qu'elle ne tarda pas à trouver. Souriant en le voyant, elle s'arrêta cependant en face de lui, triturant nerveusement la manche de son pull sans savoir trop quoi faire avec lui. Maintenant qu'elle l'avait en face d'elle, elle avait envie de l'embrasser mais elle ne savait pas s'il allait être réceptif ou non. Souriant doucement à Scott, elle finit par s'approcher de lui, se collant contre lui. Elle l'entoura de ses bras pour le câliner, posant sa tête contre son torse.

« Tu m'as manqué Scott... »

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Charlie et Scott ❧ On a des choses à se dire

Enfin, elle était là. Et pas seule, Peanuts était aussi de la partie. Mais ça, Scott s’y était habitué. Ils étaient indissociables. Et puis, ce n’était pas comme si le chien prenait une place énorme. Au moins si elle l’avait emmené, c’était qu’elle se sentait à l’aise avec le docteur. Elle ne se serait sans doute pas permis de le faire si ce n’était pas le cas. Mais cela importait peu à Scott. Tout ce qu’il voulait c’était passer un moment avec elle. Et elle ne s’était pas fait prier pour venir. Comme toujours. Il aimait retrouver petit à petit cette complicité qu’ils avaient eu à l’époque, bien qu’il sentait que les choses étaient quelque peu différentes à présent.

Lorsqu’elle vint vers lui, il ne sut pas trop ce qu’il devait faire ou non. Le baiser de l’autre jour était-il simplement donné dans le feu de l’action ? Ou était-ce plus ? Ne sachant pas trop à quoi s’attendre, il la laissa agir à sa guise, agissant en fonction. Et comme elle l’enlaça, il fit de même, souriant tandis qu’il refermait ses bras autour d’elle. C’était toujours bon de la sentir contre lui, là, en sécurité. Il préférait largement ça que de la revoir en panique comme le jour du tremblement de terre.

« Content de te voir… Tu m’as manqué aussi. »

Il lui embrassa le crâne dans un geste tendre et la regarda avant de pincer les lèvres. Elle ne semblait pas lui en vouloir pour son comportement et cela le soulageait un peu. Mais cela ne l’empêchait pas de se sentir coupable malgré tout. Il aurait pu et il aurait dû la tenir au courant. Mais, enseveli sous le boulot, il n’avait pas vu le temps passer. C’était l’un de ses défauts : il se laissait trop souvent dévorer par son travail, mettant sa vie entre parenthèses.

« Excuse-moi de ne pas avoir donné de nouvelles plus tôt… Avec le tremblement de terre, ça a été très compliqué au travail… Je ne rentrais pas ou peu et j’étais épuisé. Je n’aurais pas été de très bonne compagnie… »

Il la serra légèrement contre lui puis s’écarta d’elle avant de baisser les yeux vers Peanuts, souriant.

« Salut toi ! Tu ne quittes jamais ta maitresse bien longtemps hein ? Tu as bien raison ! »

Il se dirigea vers la cuisine et remplit un bol d’eau avant de le poser au sol pour que le chien puisse boire quand il en aurait besoin. Une fois fait, il sortit deux verres et reposa le regard sur Charlie.

« Tu as apporté de quoi boire ? La nourriture devrait arriver d’un moment à l’autre… Installe toi ! »

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Si longtemps que Charlie n'avait pas pu voir Scott. La jeune femme était contente, si contente que son cœur battait fort dans sa poitrine. Le sentir contre elle la soulageait et la détendait, elle qui avait pensé qu'après le baiser, Scott ne voudrait plus lui parler. Elle avait mis trop de temps à le contacter. Charlie resserra un peu ses bras autour de Scott et soupira de soulagement, manquant même de pleurer de joie. Elle redressa la tête et l'observa avec une certaine tendresse qui n'avait rien d'amicale ou fraternelle. Ça avait toujours été de l'amour qui brûlait dans ses prunelles noisette. La jeune femme finit par lui sourire tendrement. Le voilà qu'il s'excusait. Charlie rit légèrement et secoua son visage.

« Ne t'excuse pas de travailler Scott... Vraiment. Je ne t'en veux pas et je comprends. Tant qu'on ne se perd plus de vue, ce n'est pas grave. Et puis, j'ai tardé à te contacter aussi. C'est tout autant ma faute. »

Un peu à regret, Charlie le laissa s'écarter d'elle. Peanuts lâcha un petit jappement aigüe en fixant Scott. Charlie rit légèrement en entendant le médecin et soupira.

« Bah, tu penses bien que cette patate m'a suivi sans que je m'en rende compte ! Et quand je m'en suis rendue compte, il me regardait comme s'il voulait me faire comprendre qu'il ne me laisserait pas partir toute seule. J'espère qu'il ne te dérange pas hein. Sinon, tu me dis, je le ramène ! »

Scott s'éloigna vers la cuisine. Charlie en profita pour aller chercher le sac plastique avec les bouteilles d'alcool et les jus de fruits. Elle le ramena vers Scott et lui donna.

« Tiens, vodka et rhum. J'ai pris du jus de kiwi, de papaye et je me suis pris du lait d'amande parce que je doute que tu en aies ici... »

C'était bien un des rares trucs sur lequel elle se faisait plaisir. Elle n'était pas végétarienne mais elle adorait le lait d'amande. La jeune femme s'installa alors dans le canapé et observa la maison, pinçant les lèvres. C'était la seconde fois qu'elle venait ici. C'était vrai ça. C'était la seconde fois qu'elle voyait où Scott vivait et elle n'en revenait toujours pas. La jeune femme se leva pour ouvrir à Peanuts qui voulait aller dehors.

« T'as vraiment une belle maison... J'aimerais tellement gagner au loto un jour et offrir ça à mes parents... C'est juste plus possible de vivre dans notre petit appartement à cinq. Je supporte mal de voir mon grand-père dormir dans le canapé chaque soir même s'il semble s'en accommoder... C'est toujours mieux que de le foutre à l'hospice... »

Enfin, Charlie ne se plaignait pas. Juste qu'elle aurait aimé que ses parents aient une meilleure vie. Du moins, un meilleur endroit pour vivre. C'était malheureux de savoir qu'ils vivaient à Los Angeles et que dans certains quartiers, des gens avaient des maisons immenses où ils vivaient à deux ou trois, avec 150 pièces qui servaient à rien et possédaient des terrains où on pouvait entasser des milliers de personnes. Charlie fit la moue et se tourna vers Scott en souriant avant de retourner s'asseoir.

« Des nouvelles de Joa ? »

Alors là, on ne pouvait pas dire que la relation entre Charlie et son frère était au beau fixe. La jeune femme ne lui donnait presque jamais de nouvelles à cause de sa copine qu'elle détestait. Alors, elle en prenait via sa mère. Et via Scott.

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Charlie et Scott ❧ On a des choses à se dire

Au moins Charlie ne lui en voulait pas. Cela soulageait Scott et il se sentait moins oppressé de la présence de Charlie. Pas qu’elle le stressait mais il s’en voulait un peu de ne pas l’avoir autant vue qu’il le souhaitait. Elle semblait même vouloir partager les torts. Il fallait dire que le tremblement de terre avait été une épreuve pour tout le monde. Scott se mit à sourire et lui tapota le nez.

« Impossible de se perdre de vue. Pas maintenant que tu es là. De toute façon je t’ai mis une puce GPS sans que tu saches où donc je saurai toujours où tu es. »

Bien entendu ce n’était pas vrai mais un peu d’humour allégeait la situation non ? Son geste pouvait paraitre fraternel plus qu’autre chose mais le regard qu’il lui lançait n’avait rien de fraternel lui. Il ne voulait clairement pas la perdre et il ferait tout pour ça. Même si elle était encore là et qu’elle ne lui en voulait pas, il ne voulait pas se reposer sur ses lauriers. Peanuts attira son attention et le médecin ne voyait pas pourquoi il le repousserait. Il vivait en maison alors autant que quelqu’un en profite.

« Non ne t’en fais pas ! Ce n’est pas comme si tu m’avais ramené 4 saint-bernards. Et puis il pourra sortir dans le jardin s’il veut ! Au moins ça remplit un peu cette maison. »

Il récupéra les bouteilles que Charlie lui donna, les posant sur le comptoir de la cuisine. Il y avait de quoi faire et il doutait qu’ils consomment tout. Le but n’était pas non plus de se prendre la cuite du siècle. Même s’il était en congé, il aimait garder l’esprit un minimum clair.

« Effectivement, je n’en avais pas, tu as bien fait. Tu veux préparer les boissons où je le fais ? »

Charlie expliqua un peu la situation de sa famille alors qu’elle parlait de la maison. Scott se sentait un peu mal de lui jeter involontairement sa fortune au visage alors que sa famille avait du mal à joindre les deux bouts. Mais qu’y pouvait-il ? Il avait toujours voulu offrir plein de choses aux Westwood mais il savait qu’ils étaient fiers et qu’ils n’accepteraient pas facilement. Même Charlie était difficile à convaincre dans ce domaine. Et même s’il le comprenait il trouvait cela fort dommage de ne pouvoir utiliser sa richesse pour aider ceux qu’il aimait. Foutue fierté.

« Merci. C’est un peu dommage que je manque de temps pour en profiter. Et puis elle me parait parfois bien grande vu que j’y vis seul. » Il l’observa un instant, hésitant avant de se lancer. « S’il y a besoin de place, tu pourrais venir vivre ici. Ca ferait toujours une place de plus pour ta famille. Enfin je ne veux pas t’éloigner d’eux… mais ça peut être une solution. »

Il espérait ne pas avoir jeté un pavé dans la mare. Alors que Charlie lui demandait des nouvelles de son frère, on sonna à la porte. Il lui fit signe d’attendre un instant et alla ouvrir. Il salua le livreur, le paya puis referma la porte et revint vers elle.

« Mexicain. Ca te plait toujours ? »

Il vint déposer les sachets sur la table basse du salon et partit en cuisine chercher quelques accessoires comme des serviettes au besoin. Il s’installa ensuite à côté d’elle et fit une moue songeuse. Même s’il parlait souvent à Joaquin, ils se voyaient moins qu’avant.

« Quelques-unes oui. Enfin tout comme pour toi, dernièrement je n’en ai pas eu des masses. Il savait que j’étais occupé donc il n’a pas non plus cherché à trop s’imposer. Je dois le voir cette semaine. Vous êtes toujours en froid ? »

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Charlie hoqueta faussement de stupeur quand Scott lui avoua lui avouer mis une puce GPS. Elle l'observa avec des yeux, comme si elle était choquée puis se mit à rire en secouant doucement son visage, amusée par le médecin. Ça la rassurait vraiment qu'il le prenne à la rigolade tout ça. Et surtout de voir qu'il agissait normalement après ce qu'il s'était passé durant la course. Peanuts rappela à tout le monde que, lui aussi était présent dans la maison, réclamant de l'attention. Scott s'occupa de lui dire bonjour alors que Charlie lui expliquait pourquoi elle avait amené son chien. Charlie se mit à rire doucement.

« Ah, j'y penserais la prochaine fois que je me ferais suivre par des saint-bernards ! Peanuts n'est pas si embêtant que ça quand il le veut ! C'est à dire, rarement ! »

La demoiselle confia à Scott son sac de boisson et alla dans le salon. La maison du médecin était agréable et Charlie se voyait bien vivre ici. Encore fallait il qu'il veuille d'elle et ça, c'était pas encore gagné. La jeune femme se posa dans le canapé avant de se relever pour ouvrir la baie vitrée au chien qui réclamait à sortir. Il faisait encore bon à cette période de l'année et Charlie laissa ouvert. Alors, elle se confia sur le fait qu'elle aurait aimé offrir une telle maison à ses parents. Mais bon, même avec deux salaires, elle ne pourrait même pas payer ne serait ce qu'un mur de cette maison. Ça devait être vraiment super de vivre dans endroit aussi sécurisé. Au moins, Scott ne craignait pas pour sa voiture ou sa maison. Quoi qu'il avait plus de chance de se faire cambrioler que Charlie.

Il était vrai que de vivre seul ici devait parfois donner cette sensation de vide. C'était aussi une des raisons qui avait poussé Charlie à emmener Scott au refuge. Enfin, elle n'allait pas lui parler de ça de toute manière. Elle n'était pas là pour ça. La jeune femme retourna s'installer sur le canapé et observa Scott, sentant son cœur faire des montagnes russes à la proposition. Il lui proposait réellement de venir vivre avec lui ? C'était une proposition simplement amicale, surement même. Charlie ouvrit la bouche mais Scott se releva pour aller ouvrir la porte. Il ne répondit même pas à la question qu'elle avait posé concernant Joaquin. Se mordant la lèvre en essayant de calmer les battements frénétiques de son cœur, Charlie manqua de se fondre de bonheur dans le canapé. Vivre avec Scott, l'avoir à porté de main chaque jour, ça tentait bien Charlie oui. La jeune femme reposa son regard sur le médecin et sourit.

« Oui, toujours ! Toujours aussi nul en cuisine ? »

La demoiselle lâcha un rire amusé. Elle le taquinait. Elle se fichait pas mal qu'il soit nul en cuisine, il était doué pour d'autres choses. Comme de la faire se sentir bien. Le jeune homme vaquait à son occupation puis s'assit enfin. Charlie déballa leur repas puis ouvrit la bouche pour répondre à sa proposition mais Scott la devança en répondant à sa question. La jeune femme sourit légèrement et haussa les épaules.

« Je n'aime toujours pas sa copine et on se dispute toujours à cause de ça. Mais bon, il reste mon frère... »

Parle de ça ne lui plaisait pas forcément et c'était elle qui avait mis le sujet sur le tapis. Mais bon, Joaquin arrivait déjà à la faire se sentir mal à cause de sa fugue, ce n'était pas nécessaire que ça continue comme ça. La jeune femme se mordit pensivement la lèvre avant de regarder Scott.

« Elle est sérieuse ta proposition... ? Tu ne risques pas de regretter de m'avoir constamment dans les pattes ? Enfin, je doute qu'on va se voir beaucoup mais quand même... Avec mes deux emplois et Peanuts, ça ne risque pas de te gêner à force ? »

Charlie aurait aimé ajouter qu'elle acceptait mais elle craignait que Scott ne fasse ça que par pitié. Enfin, quoi qu'il en soit, il fallait qu'ils en parlent avant de se lancer dans quoi que ce soit. Charlie voulait être sûre que Scott ne regrette pas sa proposition. Elle le laissa distribuer les plats et sourit.

« Bon appétit ! »

La jeune femme se mit à manger et soupira doucement d'aise. Ça ne valait clairement pas la cuisine de son père mais c'était bon quand même. La jeune femme se mit en tailleur sur le canapé et mangea tranquillement.

« C'est très bon ! Au fait, tu as besoin de mon van quand ? Que je m'organise ! »

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Charlie et Scott ❧ On a des choses à se dire

Il était rare que Scott propose des choses sans y avoir déjà bien réfléchi auparavant. Même s’il avait l’habitude d’agir dans l’urgence, il savait prendre son temps et faire la part des choses. En ce qui concernait Charlie c’était un peu spécial. A la fois précipité et réfléchi. Il la connaissait depuis longtemps et il doutait que cela se passe mal entre eux. Et puis, il souhaitait vraiment l’aider. Pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable ? Mais la jeune femme n’eut pas tellement le loisir de répondre à sa question.

Une fois la livraison récupérée, il s’amusa de la remarque de Charlie. Oui il n’avait jamais été doué en cuisine et elle le savait bien. Du coup il ne s’était jamais vraiment entrainé et il passait son temps à manger dans les restaurants, à se faire livrer ou à acheter du tout fait. Pourquoi se casser la tête ? Au moins c’était mangeable en procédant ainsi.

« Toujours… Je n’ai aucun talent pour la cuisine. Alors je préfère commander ! Je laisse faire ceux qui savent… C’est mieux ! »

Il ne s’en cachait pas. De toute façon Charlie le savait bien même si elle avait été absente ces dernières années. En tous les cas, elle n’appréciait franchement pas la copine que s’était trouvé son frère. Scott la connaissait peu mais il ne l’aimait pas non plus. Il n’avait jamais compris ce qu’il faisait avec elle mais après tout, ce n’était pas lui qui vivait avec. Donc bon. Il trouvait juste ça dommage que lui et Charlie se disputent pour ça.

« Je ne sais pas si vous trouverez un terrain d’entente sur le sujet un jour… »

Charlie revint sur la proposition qu’il lui avait fait. Elle semblait croire qu’il avait dit ça comme ça, sur un coup de tête, comme s’il n’était pas vraiment sérieux. Et elle semblait se voir comme une gêne. Elle n’acceptait clairement pas en sautant de joie mais elle agissait comme si elle craignait vraiment qu’il regrette son geste.

« Si je te propose, Charlie… Je ne regretterai rien. Je le sais. Et ça me donnera l’occasion de te voir davantage. Alors si tu le souhaites, tu n’as qu’un mot à dire. »

Il attrapa sa barquette et se mit à manger avec appétit. Même s’il adorait aller au restaurant, manger tranquillement à la maison avait son charme. Mais c’était parce qu’il était uniquement en bonne compagnie. Charlie évoqua son van. Scott leva les yeux au ciel dans une moue songeuse, réfléchissant.

« Si tu peux me le laisser dès demain. Comme ça je le commence au plus vite et tu l’auras d’ici quelques jours. Je te tiens au courant ! Ca te convient ? Je te prête ma voiture en attenant. Je n’en aurais pas besoin. »

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Scott avait toujours été nu en cuisine mais Charlie aimait quand même quand il prenait la peine de le faire. Bon, ce n'était pas le cas aujourd'hui. Mexicain. C'était presque un appel aux origines de la jeune femme. Un magnifique mélange du Mexique et de l'Angleterre coulait dans ses veines et elle en était très fière. Au moins, elle était déjà bilingue. Charlie se mit à rire doucement, amusée par Scott. Le jeune homme ne se compliquait pas la tête, c'était clair. Et ce n'était pas Charlie qui allait s'en plaindre. Ça lui faisait plaisir de voir qu'il n'avait pas oublier ce qu'était son plat préféré ou son endroit préféré. La jeune femme s'en sentait totalement touchée.

« Je sais que je ne l'accepterais jamais dans la vie Joa, mais il finira par le découvrir de lui même... »

C'était tout de même malheureux de se dire qu'un frère et une sœur, qui avaient été extrêmement proches par le passé, n'arrivaient plus à communiquer. Enfin, ce n'était pas nécessaire de se relancer sur ce débat éternel. Charlie connaissait bien son frère et ils étaient aussi têtu l'un que l'autre. Charlie en revint au sujet qui l'intéressait le plus. Scott lui avait proposé de vivre chez lui. Charlie ne se voyait pas trop quitter le domicile familial, surtout parce qu'elle craignait une réaction excessive de sa mère. Et une panique générale. Elle les entendait déjà lui demander si elle comptait revenir cette fois. Charlie pinça les lèvres, songeuse.

« Hum... J'accepte mais je dois d'abord en parler à mes parents. Enfin, les préparer... Parce qu'après ma fugue, ils risquent de s'angoisser... Mais j'accepte la proposition !! »

Charlie se mit à sourire avant d'attraper son repas pour manger un peu. Ça lui faisait du bien. Peanuts s'empressa de venir mettre son nez sur la table basse avant de venir renifler les barquettes dans les mains de Scott et Charlie. Pour finir, il posa ses fesses entre les deux humains et les regardait l'un après l'autre, espérant récupérer quelque chose de comestible selon lui. Charlie posa son regard sur Scott, croisant les jambes en tailleur sur le canapé.

« D'accord... Mais je suis pas trop chaude pour laisser ta voiture là bas... Enfin, je veux dire que si elle doit être volée, je voudrais que ce soit sous ta responsabilité ! »

Pas besoin qu'il lui en veuille pour ça. Charlie n'avait pas envie qu'il se mette en colère. Elle prendrait le bus. Charlie termina de manger et se massa doucement le ventre.

« Alors, c'est quoi le programme de ce soir ? »

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Charlie et Scott ❧ On a des choses à se dire

Charlie semblait catégorique en ce qui concernait la copine de son frère. Elle ne voulait même pas essayer de la connaitre un peu mieux. Peut-être parce qu’elle avait cerné facilement le genre de fille qu’elle était. Ou alors parce qu’elle avait trop peur de perdre son frère. Mais ne le perdait-elle pas un peu en agissant ainsi ? Scott les connaissait depuis longtemps et il ne les avait jamais vu autant en froid. Parfois ils se disputaient mais cela ne durait jamais longtemps. En tout cas pas comme à présent. Cela l’attristait de les voir ainsi mais il ne voyait pas trop quoi faire. Il comprenait et était d’accord avec Charlie mais il ne pouvait pas non plus imposer quoi que ce soit à Joaquin. C’était sa vie et c’était à lui de réaliser les choses. Il trouvait juste ça fort dommage de voir la relation Charlie/Joaquin tourner ainsi au vinaigre bêtement.

« Je pense qu’il le sait déjà et qu’il ne sait juste pas comment concilier les deux. L’amour rend con. Mais… certaines personnes valent clairement mieux que d’autres. »

Ce n’était pas pour rien qu’il proposait à Charlie de vivre avec lui. Il savait ce qu’elle valait, qui elle était. Et il tenait largement suffisamment à elle pour lui proposer une telle chose. A vrai dire, c’en était même naturel pour lui, même s’il avait toujours vécu seul jusqu’à présent. Il ne pensait même pas avoir de mal à s’y faire. D’une façon ou d’une autre, Charlie faisait partie de lui et il était content de pouvoir l’aider. Autant qu’il était content de l’avoir plus près de lui plus souvent.

La jeune femme accepta, pour son plus grand plaisir. Mais elle émit toutefois quelques réserves. Elle craignait que ses parents ne le vivent mal. Il fallait dire que sa fugue de plusieurs années n’aidait pas. Malgré ça, il pensait que cela ne poserait pas trop de problèmes. Il connaissait bien ses parents, ils avaient un peu remplacés les siens pendant une grande partie de son enfance.

« Je peux leur en parler si ça peut les rassurer et t’aider. Au moins ils savent où j’habite et ils sont les bienvenus s’ils veulent venir te voir. On peut faire une période d’essai pour voir comment ça se goupille si tu veux. Tu n’as aucune obligation, ma porte t’est ouverte. Mais tu es la bienvenue quand tu le souhaites. Même dès demain ! »

Il se mit à manger à son tour, amusé de voir Peanuts quémander du regard. Parfois il aurait aimé être un chien. La vie semblait bien plus facile. Il mangea tranquillement mais ne donna rien au chien pour le moment. Il ne voulait pas mal l’habituer si Charlie évitait ce genre de choses. Il tourna la tête vers Charlie qui ne semblait pas chaude pour prendre sa voiture. Il pouvait le comprendre mais il ne voulait pas la laisser sans rien pour autant.

« J’ai une meilleure idée. Je peux t’amener et revenir te chercher. Comme ça, j’en reste le chauffeur et tu n’auras pas la pression qu’il arrive quoique ce soit à mon véhicule. Ca te va ? Ou tu préfères te contenter du transport en commun ? »

Il termina de manger et donna le reste de son plat à Peanuts puis il attrapa la télécommande et l’agita gentiment sous le nez de Charlie.

« A vrai dire, je comptais profiter de la soirée tranquillement avec toi. Sans sortir, juste à rester là. On peut se trouver un bon film… Parler, passer le temps… Ca fait un moment qu’on n’a pas pris le temps. D’ailleurs, hmm… »

Il marqua une hésitation. Certaines questions lui brûlaient les lèvres mais il ne savait pas comment aborder le sujet sans braquer la jeune femme et il ne voulait pas pourrir la soirée. Il fit tourner la télécommande entre ses doigts, cherchant la meilleure façon de formuler sa phrase puis il soupira. Il ne savait pas quoi croire ou penser et Charlie était assez secrète sur sa fugue. Mais il voulait tout de même démêler la vérité du mensonge. Il finit par prendre son téléphone portable et lui montra le message que la Bitch lui avait envoyé, la laissant voir ce qu’il avait reçu. Tout ça était sans doute faux mais il préférait l’entendre de sa bouche à elle.

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Charlie n'avait pas forcément envie de parler de Joaquin et de sa copine mais bon, elle pouvait bien faire l'effort pour parler avec Scott. Enfin, ce n'était pas son sujet préféré quoi. La jeune femme soupira doucement, songeant alors à cette époque où elle était inséparable de son frère. Elle, si petite, qui le suivait partout en réclamant un peu d'attention. Leur cinq années de différence ne se voyait plus désormais mais quand elle était à peine entrée dans l'adolescence, Joaquin était prêt à en sortir. Alors, avoir sa petite sœur dans les jambes à longueur de journée aurait pu l'agacer mais Joaquin avait toujours fait preuve de patience avec sa sœur. Jusqu'à ce qu'elle foute le camp.

« Je suis une grande fille Scott... Je leur en parlerais moi même ne t'en fais pas. Tu es un argument très convaincant ! Et, des que j'ai la réponse, je te dis quand est ce que je viens ! »

Charlie lui lança un petit sourire attendri. Il était adorable à toujours vouloir l'aider. Charlie se rendait compte que ça lui avait beaucoup manquer de ne plus avoir Scott près d'elle. Elle se sentait moins seule, moins vulnérable. Il n'y avait pas le moindre jugement dans son regard -ou alors il le cachait merveilleusement bien. Vivre ici pourrait être bénéfique pour les deux jeunes gens. Charlie apprendrait à mieux connaître ce Scott qu'elle avait quitté durant des années et peut être qu'elle se rendrait compte que ses sentiments ne s'étaient jamais éteint. S'il y avait bien une personne qui était capable de parler du grand amour, le seul et l'unique, c'était bien Charlie. Depuis tout ce temps à avoir son petit cœur qui ne bat que pour ce beau gosse qui se trouve face à elle. Et même si elle avait fait l'erreur de suivre les belles paroles d'un connard parce que Scott ne l'avait jamais regardé autrement que comme la sœur de Joaquin, elle savait qu'elle n'avait jamais cessé de l'aimer. Alors vivre sous le même toit que lui était une chance inespérée. Elle ne devait pas passer pas à côté. Pas cette fois.

Scott trouvait toujours des solutions à tout. Ce garçon était d'une intelligence effrayante. Charlie se sentait vraiment stupide parfois. Souriant doucement, elle agita ses doigts devant le visage de Scott avant de lui tapoter le nez.

« Vous avez toujours une solution pour tout Docteur !! Si mes horaires correspondent aux tiennent, on fera comme ça. Sinon je prendrais le bus, d'accord ? Même si t'es pas d'accord, c'est d'accord ! »

La jeune femme lui appuya doucement sur la joue en riant avant que Scott ne lui agite la télécommande sous le nez. Parler et faire passer le temps. C'était un programme qui plaisait à Charlie. Mais visiblement, quelque chose d'autre s'ajouta à l'équation du bonheur. Scott semblait soudain hésitant avant de sortir son téléphone et lui présenter, lui montrant un sms de la Bitch. Charlie lu les quelques lignes, sentant une sueur froide descendre le long de son échine. Ainsi, le secret avait été lâché comme une bombe. Une boule se forma dans la gorge de Charlie alors qu'elle se mit à se tripoter l'annulaire gauche, comme pour être certaine que ce n'était qu'un mauvais souvenir. Les yeux brillants de larmes, Charlie posa son regard sur Scott, paniquée qu'il puisse la penser complice d'une meurtre.

« J... J'y suis pour rien ! Il me l'a dit que plus tard ! J'ai tué personne Scott, je te le jure. Je suis pas complice ! Il m'a menacé de me tuer si jamais j'allais voir la police pour le dénoncer mais je suis pas complice, j'ai tué personne !! »

Charlie paniquait. S'il y avait bien une personne qu'elle ne voulait pas perdre ou décevoir avec cette histoire, c'était Scott. Elle se mettrait à genoux en le suppliant de la croire s'il le fallait. De grosses larmes roulaient sur ses joues alors qu'elle s'agitait nerveusement, les mains tremblantes, observant le meilleur ami de son frère.