(Aslandra) She's drinking every drop of the moon.

C’était encore l’une de ces soirées où il y avait du monde. Et un enterrement de vie de garçon. Sur la musique, je me déhanchais de manière assez osée mais c’est ce qui plaisait. Plus c’était chaud, plus les clients étaient contents. Contre la barre, je continuais de danser lorsque parmi les garçons, je vis Aslan. Un pote de mon frère. Ou du moins quelqu’un avec qui il bossait. Ou avec qui il avait bosser. Je ne suivais pas vraiment les relations de mon frère. Si lui le faisait, moi j’étais différente. Je continuais néanmoins de danser. Ca me faisait bizarre de le voir là. Pas forcément étonnant mais juste bizarre. Je ne voulais pas qu’il aille me balancer à mon frère. Je ne voulais pas me prendre une rouste par mon frère. Parce qu’en réalité, il fallait bien l’avouer j’avais peur des réactions de mon frère. Je l’avais déjà vu se battre pour trois fois rien. Il était parfois excessif dans ses réactions et je savais que le jour où il saurait que je gagnais ma vie en tant que Strip-teaseuse, a ne passerait pas. A la fin de la chanson, je descendis du podium. Tandis que ses potes m’appelaient, je me faufilais jusqu’à Aslan et l’attrapa par la main pour l’emmener dans un coin un peu plus tranquille. Dans le creux de l’oreille, je lui demandais :

« Ecoute, j’pense que toi comme moi, on n’a pas envie d’avoir d’embrouille avec mon frangin. Si tu lui dis rien, je ferais ce que tu voudras ce soir, sans que tu paies rien, t’en dis quoi ? »

Et pour cause, il ne pouvait pas refuser une telle proposition. N’importe quel homme normalement constitué ne pourra pas refuser. Et n’importe quel homme présent dans le club de strip-tease ce soir-là rêverait d’être à la place d’Aslan. Mais d’un côté, je ne le connaissais pas plus que ça. Est-ce qu’il prendrait le risque d’accepter ma proposition en espérant que mon frère ne l’apprendrait pas ? Ou est-ce qu’il jouerait plutôt les bons samaritains ? J’espérais qu’il n’opte pas pour la deuxième solution qui serait clairement soûlante. Surtout que je n’avais pas besoin d’une leçon de morale. Je n’avais pas besoin d’être sauvée, ni rien. J’aimais ce que je faisais, que les gens le comprennent ou non. Je n’avais pas honte. J’attendis donc sa réponse, tout en jouant avec une mèche de cheveu.

Je ne savais pas ce qu’il foutait là. Je ne pensais qu’un ancien collègue de mon frangin ait pu venir ici un jour. Mais encore moins, lui. C’était peut-être le moins terrible de la bande. Celui qui avait le plus de principe. Ou du moins, celui qui semblait en avoir le plus. Je l’avais entrainé dans une salle privée. Pour qu’on discute mais aussi pour qu’il oublie malencontreusement le fait qu’il m’ait croisé ici. Je lui promis de faire absolument tout ce qu’il voulait. Ey quand je disais « tout », s’était vraiment « tout ». Il commençait une phrase mais se ressaisit rapidement. Je ne savais pas si je devais trouver ça mignon ou nul. J’eus un sourire en coin quand il essayait de s’expliquer. Aucun garçon ne me résistait et ce, depuis toujours. J’arrivais toujours à obtenir ce que je voulais. Surtout lorsqu’on savait qu’un homme pouvait faible. Très faible. Surtout quand une femme était à moitié devant lui. Il voulait que je sache qu’il ait des principes, j’eus un sourire à démonter chacun de ses arguments, les uns après les autres :

« Qui te dit que je n’ai pas envie de coucher avec toi ? Qui dit que tu ne me fais pas fantasmer depuis des années ? » Et il fallait bien l’avouer Aslan était plutôt beau gosse dans son genre. Mais il bossait avec mon frère alors je n’avais rien tenté. Lui non plus d’ailleurs. J’eus un autre sourire encore lorsque j’entendis son deuxième argument : « Estime-toi heureux de bien t’entendre avec lui. Si jamais il apprend que t’as couché avec moi, il serait indulgent. Ou du moins plus indulgent qu’un parfait inconnu. »

J’avais remarqué son regard. Il n’allait pas mettre longtemps à résister. Et ça me faisait doucement rire dans le fond. Je continuais de le regarder, dans les yeux. Il était coincé. Plus qu’il ne l’imaginait. Je le poussais alors sur le canapé et me mit sur lui. Je lui fis un bisou dans le cou avant de commencer à déboutonner sa chemise. Je le regardais dans les yeux et répondis d’une voix plus que sensuelle :

« Tu te laisses faire facilement pour selon que ce n’est pas ce que je crois… »(/b] Je continuais de déboutonner sa chemise : [b]« Tu sais que ma proposition est toujours valable. Toujours pas intéressé ? »

Je fis une moue boudeuse. Moue à laquelle, il pourrait difficilement résister. Je voulais le faire craquer. Pas uniquement parce que je voulais qu’il se taise mais aussi parce que le voir lutter pour ne pas toucher était assez drôle. Je voulais jusqu’où il pouvait tenir ses principes.