"can I have everyone's attention please?" damian

J'avais une porte de sortie, même infime, mais j'en avais trouvé une. Il y a quelques temps, j'avais rencontré un gars motivé, voulant faire des jeux, mais ayant besoin de quelqu'un pour les splash art et le design de ses personnages et de ses mondes. Je l'avoue, j'avais proposé mes services sans grand espoir, d'autant que je ne lui avais présenté que des dessin comics pour commencer et que c'était le contenue de ma planche à dessin et du fond de cette dernière qui avait fait mouche. Depuis, je lui envoyais mes travaux, y passant beaucoup de temps durant mes nuits d'ailleurs. Finalement, il m'avait demandé de venir pour voir ou il en était. J'avais été impatient toute la journée, si bien que dès qu'il fut l'heure, je filais hors du cabinet pour partir chez Damian. Je n'avais de toute évidence pas l'être parfaitement net, j'avais quelques résidu d'encre sur le poignée, la barbe un peu longue et pas très soigné, un jean troué et taché. Il n'y avait que mon t-shirt qui était propre, il faut dire que je l'avais changé lui. Je m'étais baladé toute la journée avec les nouveaux dessin qu'il m'avait demandé, et quelques uns que j'avais fait seul, continuant à développé l'univers qu'il avait voulu. J'étais clairement investie dans tout ça. Même si je n'en voyais pas forcement le bout, j'avais clairement prit ce travail à coeur. Ce n'était pas mon univers, mais j'aidais à le crée, et il n'était pas rare que je me réveille en pleine nuit pour ajouter un détail. Ca pouvait me sortir d'une situation que je n'aimais pas, qui me poussait à devenir un autre, je ne pouvais pas cracher dessus. Arrivant donc devant chez lui, sonnant au numéro 13, j'attendais que quelqu'un me réponde. En réalité, nous n'habitions pas si loin l'un de l'autre. J'étais dans le même quartier, un peu plus loin. Mais il était vrai que nos emploie du temps ne permettaient pas d'en profiter comme il fallait. Quoi qu'il en soit une voix se fit entendre de l'autre coté de l'interphone. « C'est Aleks. », répondis-je simplement avant que la porte ne s'ouvre et que je m'engouffre dans l'immeuble pour rejoindre sa porte. « J'ai ramené deux trois trucs en plus. », ajoutais-je alors que la porte s'ouvrait et que je regardais mon carton pour chercher les fameuses choses.

Il y avait des trucs évident. Comme le fait que je n'allais pas venir les mains vide aujourd'hui. Son projet était tellement bien que je n'avais pas su me contenir. Il me demandait des choses de base, mais continuer à développer l'univers graphique n'était pas pour me déplaire. Bien que j'avais du m'y reprendre à plusieurs fois j'avais eu quelques dessins convaincant qui n'était pas sans intérêt à mon sens. Et puis ça me sortait la tête de l'eau, me changeait les idées. Je ne pouvais pas ignorer ce fait. « Ouais, je suis pas mal inspiré. », répondis-je en rentrant dans l'appartement. Il était speed, très speed, même, il s'en excusa d'ailleurs très rapidement en m'expliquant qu'il avait un peu forcé sur le café, ce qui expliquait sans doute son état presque second. Le suivant jusqu'à sa chambre, je le laissais mettre un peu d'ordre avant de m'asseoir sur le pouf pour fixer son écran. Il y avait beaucoup de chose sur son bureau, beaucoup de trace de ce qu'il avait fait cette nuit, à savoir boire énormément de café, vraiment beaucoup de café. Il s'excusa à nouveau, il avait fait nuit blanche. Souriant alors j'haussais les sourcils avant de reprendre, « Je fais nuit blanche presque tout les soirs, je connais. », et j'étais un grand bordélique. Du coup, ça n'aidait jamais. C'était toujours un peu le bordel de toute façon, trop de chose à faire, pas assez de temps. Je ne pouvais pas dormir si je voulais continuer à accumuler de l'argent.

« Montres moi d'abords, sinon on va tout mélanger. ». Et je voulais déjà voir ce qu'il avait fait. Je n'aimais pas attendre. Je n'aimais pas non plus ne pas savoir, surtout concernant ce projet. Il faisait des choses de fou, je ne pouvais pas le nier et attendre plus longtemps était compliqué. Ce projet était le sien. Il était viable, j'en étais certain, surtout qu'il y dépensait tellement d'énergie qu'il ne pouvait qu'être récompensé.

Il allait me montrer sur quoi il travaillait actuellement visiblement. Il ne semblait pas prêt à prendre de pause, c’était une bonne chose si il voulait que son univers avance et finisse par tirer son épingle du jeu justement. Se baser sur les zombies était un défis assez risqué en soit, mais je ne m’inquiétais pas. Il m’avait demandé des trucs tellement précis qu’il savait ou il allait et qu’il savait quoi faire aussi. Il avait une idée assez arrêté sur tout, et il était aussi multi tache, je n’étais qu’une aide supplémentaire en soit. Je devais alors reconnaitre que l’animation était extraordinaire. Je pensais sincèrement pas qu’avec un de mes dessins il allait finir par sortir ça. Pourtant c’était le cas, et je ne pouvais qu’être bluffé. Il me fit même écouter la voix d’un zombie. Il y avait une intonation étrange, comme si ça collait, enfin c’était dégueulasse, pile ce qu’il fallait pour un zombie. Il avait du y passer des heures, j’en étais presque sur. « C’est ouf ! », déclarais-je comme un gamin surexcité avant de construire un argumentaire plus détaillé. « Non mais franchement, c’est vraiment trop stylé ! Les bruits sont trop bien fait ! C’est pas constructif je sais, mais ça déchire ! ». Je ne pensais pas, en acceptant de faire ce genre dessin pour lui qu’un jour je verrais ça. Son projet prenait vie, littéralement, devant nous et j’avais l’impression que rien ne pouvait vraiment le ralentir. Pas avec ce genre de résultat en soit. Il me démontrait qu’il avait un réel talent, une réelle maitrise de son instrument.

« C’est impression mec ! », ajoutais-je à nouveau. Je n’avais pas à être constructif dans le fond, j’avais juste à être un gamin parmi tant d’autre qui découvrait la technologie. Là, je me sentais comme lorsque j’avais reçu mon premier comics. Comme un fou, incapable de retenir le sourire béat qui traversé mon visage. Non, j’étais totalement impressionné par son travail.

Il était aussi fier que je ne pouvais l’être et c’était cool. Il m’expliqua alors que les bruits venaient de sa voix, ce qui m’arracha déjà un haussement de sourcil significatif. « Sérieusement ?! », déclarais-je de suite. Ca me semblait improbable. Il reprit en disant qu’il avait fait le con devant un micro puis il l’avait mixé. Ce fut alors sa dernière proposition qui me fit perdre mon calme. Essayer ? faire le con pour faire une voix ? Sérieusement ?! Il ne fallait pas m’en dire plus entre nous, car j’étais déjà dressé sur moi-même lorsqu’il ouvrit tout ça sur son ordinateur. Ca avait l’aire vraiment complexe, il y avait des lignes partout, des choses que je ne comprenais pas vraiment en vérité. Il reprit en demandant si je voulais qu’il modifie ma voix, me disant même que je pouvais choisir en quoi. J’avais des grand yeux là, j’étais impressionné. « Dommage qu’on soit pas à Noël, sinon cela serait le plus beau jour de ma vie.  », tu me proposais de faire un truc que je ne voyais pas souvent, il était évident que j’allais sauter sur l’occasion ! « Je sais pas ! J’ai pas envie de te faire faire un truc galère, y’a quoi de simple ? », il travaillait déjà beaucoup, je n’allais pas lui demander quelque chose d’impossible juste pour l’amusement. Même si cela serait très drôle et très intéressant, il avait déjà beaucoup trop donné de sa personne pour aujourd’hui. Je n'avais pas envie de le perdre de fatigue, j'aurais l'air con à vouloir faire des trucs et à le voir mourir sur son clavier faute de repos, ou de vivre.

Je l’avoue jouer avec la technologie était la chose la plus jouissive que j’ai eu à faire dernièrement. J’avais l’impression d’être en roue libre. Que ce soit avec un écho un poil flippant ou bien une voix tellement accéléré que ca en devenait ridicule. On pouvait déjà faire de belle chose avec un appareil photo et un peu d’imagination, mais lorsque les lois de la physique s’effaçait pour laisser place à l’imaginaire pur et dur, il n’y avait rien à redire. Lorsqu’il me fit passer pour un chanteur sur scène, je me laissais aller à quelques phrase tellement bateau que cela en devenait presque crédible. Me vient alors une idée, le regard brillant, je lui demandais, « Tu penses que c’est possible d’avoir une voix de bombasse ? », non car là ça serait vraiment très drôle. « Genre téléphone rose. ». Ca allait sans doute en demander bien plus, et je n’allais pas insisté, j’avais un truc à lui montrer. Arrêtant de rire, je tirais sur ma planche à dessin pour la ramener à moi et en sortir un paysage un peu sombre et glauque. « C’est cadeau, j’ai fait une série de lieux glauque en regardant The Walking Dead, je sais pas si ça sera utile, mais voilà. », j’avais clairement mieux à montrer, mais je préservais mon effet de surprise. Je n’allais pas tout révéler d’un coup en même temps. Il fallait en garder un peu pour les autres. Du moins un peu pour après. J’étais trop fière pour niquer le suspense de suite.