Unordinary work day II Soan x Maya

Depuis maintenant 8 mois que Soan bossait comme cadreur à la Paramount Pictures, il avait eu la chance de participer à plusieurs projets. Dernièrement, on l’avait mis sur un film d’action avec un budget inférieur à la moyenne et dont le scénario n’assurait pas un carton planétaire. L’avantage, c’était que les acteurs ne pétaient pas plus haut que leur cul. L’inconvénient, c’est qu’il devait bosser tous les jours avec un assistant réalisateur odieux, pistonné et plein d’arrogance.

Heureusement que son boulot lui plaisait et que la Paramount Pictures lui assurait de voir s’ouvrir à lui de belles opportunités vu la réputation de la boite de production. Car bosser avec un tel connard, il ne l’aurait jamais supporté auparavant. Soan savait qu’il devait faire des concessions et il espérait d’ailleurs que son assiduité et son sérieux allait lui permettre de décrocher une promotion d’ici quelques mois. D’ailleurs, il allait devoir se pencher plus sérieusement sur la recherche d’une colocataire car son salaire ne lui permettait pas de vivre un train de vie décent dans la ville excessivement chère de Los Angeles.

«  PANEB ! Tu me refais ton travelling là, c’était quoi cette merde ?! L’assistant réalisateur tira le jeune homme de ses pensées avec une telle violence qu’il en sursauta presque.

- C’est toi qui m’a demandé de le faire à l’épaule. Si tu veux moins de mouvements parasites, achète moi une steadicam. » répondit Soan en soulevant son appareil avec exaspération. Son supérieur leva les yeux au ciel et annonça une pause pour tout le monde, pour son plus grand soulagement.

Se dirigeant tranquillement vers la zone réservée au break pendant les tournages, Soan entreprit de se faire un café. Il sortit son paquet de cigarette de la poche intérieure de sa veste et pris une clope avant d’avancer vers une des nombreuses portes menant vers l’extérieur du studio. Le soleil lui piquait les yeux mais la douceur du printemps lui faisait du bien.

Alors qu’il entamait sa deuxième cigarette, un espèce de brouhaha de piaillements se fit entendre sur sa droite. Un groupe d’adolescents arrivait dans sa direction avec, en tête, ce qui ressemblait à un guide. *Roh non putain, pas encore une visite…* se dit le jeune homme en soupirant. Si il y a bien un truc que le jeune égyptien détestait, c’était être dérangé par des gamins prépubères complètement excités par l’idée que peut-être ils vont voir un super star de cinéma ou se faire repérer par un chef de casting.

Alors que sa pause touchait à sa fin, Soan écrasa sa cigarette et retourna à l'intérieur du studio. Il pria pour que le groupe de jeunes passent son chemin sans venir le déranger dans son travail puis il reprit place sur le plateau et récupéra sa caméra.

Son boulot était plaisant, il adorait passer du temps à capturer les plus beaux moments d'un film ou juste d'une scène. C'était mieux quand les acteurs étaient bons et le scénario un peu plus poussés que de simples échanges de coups, de cascades et d'explosions post-production. Soan adorait les vieux film SF où les costumes et le maquillage étaient encore de rigueur et que les 80% du film n'étaient pas réalisé sur fond vert mais dans de véritables décors. Encore heureux, certains films aujourd'hui conservait encore cette part de magie et il avait hâte de pouvoir bosser avec ces réalisateurs qui accordaient de l'importance à l'authenticité.

Une bonne heure et demi s'était écoulée depuis la reprise du tournage et l'assistant réalisateur soupirait déjà d'exaspération pour une raison que Soan ignorait et dont il se foutait éperdument. Alors qu'un énième "COUPÉ" retentissait et que le jeune Paneb avait terminé sa prise, il s'octroya une micro-pause-clope et un tour aux toilettes.

Arrivé quasiment au niveau d'une porte de sortie, légèrement éloignée du plateau, Soan entendit un énorme fracas métallique qui annonçait la chute d'un ou plusieurs projecteurs. S'arrêteant net et se dirigeant d'un pas rapide vers le bruit en question, le jeune égyptien vit une petite demoiselle affalé sur un tas de ferrailles et quelques bouts de verre.

« Tu t'es pas fait mal ? s'inquiéta dans un premier temps le jeune homme en se penchant pour relever la jeune fille. Il s'agissait effectivement de projecteur et l'ampoule de deux d'entre eux s'était fracassée au sol. Je sais pas si tu réalises que tu viens de foutre en l'air 3500 dollars de mattos là... soupira le jeune homme en ramassant quelques bouts de verre et en relevant les cadavres de projecteurs. Tu sors d'où là, pourquoi t'es pas accompagnée ? » finit-il par demander, légèrement exaspéré.

La jeune fille devait être à peine majeure et il était peu probable qu'elle soit venue dans les studios toute seule. Et elle avait plutôt intérêt à retrouver l'adulte responsable qui était en charge de sa personne parce que Soan devait retourner sur son tournage dans moins de 10 minutes.