Elena | All be alright, I'll be there... Breath.

Onze ans plus tôt

Une ruelle sombre, délabrée, isolée. Une jeune fille hurlait à s'en casser la voix. Hurlait à ne plus en avoir de voix. Elle pleurait. Pleurait pendant que les garçons la violentaient, volait le reste innocence qui lui restait. Elle ne savait pas depuis combien de temps elle était là. Elle n'avait plus aucune notion du temps. Elle voulait que ça s'arrête. Ne plus sentir leur mains sur elle. Ne plus les sentir tout court. Leur rire, leur voix.
- T'aime ça hein ? souffla l'haleine charger d'alcool de celui qui s'activait sur elle avant de lever le regard vers la caméra tirant la tête brune d'Astrid pour qu'elle regarde. Les larmes coulaient sur les joues de l'adolescente de 17 ans.
- Arrêtez... supplia-t-elle en pleurant, d'une voix faible, cassée d'avoir crier. Mais le calvaire continuait. Elle ne savait pas combien de temps cela dura. Elle avait l'impression d'être hors de son corps. Et soudain c'était fini. Plus de garçons, plus d'invasion. Juste une sensation de froid, et de douleur. Elle avait mal partout.Tellement mal. Elle réussit à se relever elle ne savait comment. Sa voiture. Il fallait qu'elle aille à sa voiture. Mais elle fut soudain prise de nausées et vomit le peu qu'elle avait pu manger. Les larmes roulaient sur ses joues. Non. Non. Son esprit refusant ce que son corps venait de subir. Le viol. Cette chose hideuse et monstrueuse. Elle fit à nouveaux quelques pas avant s'effondrer à nouveau, s’empêtrant dans ses vêtements déchirés fondant à nouveau en larmes. Elle resta elle ne savait combien de temps ainsi avant de sentir qu'on la couvrait et une voix lui dire que ça allait aller et puis rien. Elle sentit l'angoisse l'envahir ? Où est-il ? Elle l'entendit passé un coup de fils, elle devina que c'était l'hôpital, elle fut incapable de protester. Ou même de se lever pour l'empêcher d'utiliser la cabine téléphonique au coin de la rue. Elle avait trop mal. Trop peur. Et puis la voix revint, plus près, lui parlant doucement. Elle était à la fois effrayé et rassurer par cette voix. Elle sonnait masculine mais... Il l'avait couverte. Il ne l'avait pas toucher. Il l'avait couverte. C'était la seule chose que son esprit acceptait. Il avait rendu un peu de dignité à la jeune femme. Il lui demanda comment elle s'appelait. La phrase raisonna dans l'esprit de la brunette. Son prénom. Qu'allait-il faire avec ?
- Astrid... murmura-t-elle après un temps. Et si finalement il changeait d'avis et qu'il l'agressait aussi ? Mais il n'en fit rien se contentant de bien la couvrir avec ce qui devait être son manteau en lui disant qu'il s’appelait Ace et allait attendre les secours avec elle, que tout allait bien se passer.

Après un temps qui lui parut immensément long, elle entendit les sirènes. Elle était prostrée dans un état de semi-léthargie. Elle avait envie de vomir et de dormir à la fois. Elle entendit plus de voix et se recroquevilla sous le manteau, elle restait par terre sans bouger. Peut-être ne la verrait-ils pas ? Qu'elle pourrait rester là et dormir ? Mourir peut-être aussi ? Mais les voix se rapprochaient et lui parlait.
- Non... Non... ! dit-elle alors qu'un médecin posait les mains sur elle. Elle se débattit un regain d'énergie l'envahissant, elle se débattit ne laissant personne l'approcher. Ils finirent par réussir à la calmer à l'aide d'un sédatif qui la fit s'endormir, avant de l'emmener à l'hôpital.

Astrid se réveilla dans une chambre d'examen et se figea en voyant un médecin près d'elle.
- Non...! dit-elle se recroquevillant instinctivement dans le lit, se faisant la plus petite possible. Lorsque le médecin fit un mouvement pour l'examiner et qu'elle se recroquevilla encore plus, il changea de tactite et alla chercher une femme qui était de garde.
- Elena ? Tu peux venir ? J'ai un cas difficile, elle ne me laisse pas l'examiner... Tu pourrais t'en occuper ? Une gamine de 17 ans, agression sexuelle confirmée mais elle est rouée de coups.

Astrid était prostrée sur son lit. Elle avait peur. Le médecin lui faisait peur. Elle sentit le soulagement l'envahir lorsqu'il s'en alla mais ce fut de bien courte durée. Où était-il parti ? Elle respira, le souffle un peu tremblant essayant de se calmer. Elle resta un moment qui lui parut très long toute seule, observant la pièce quasiment vide. Elle vit le rideau bouger et regarder la femme entrer. Elle se fit toute petite mais se détendit un peu en voyant qu'elle ne cherchait pas à la toucher pour le moment et se contenait de lui parler. Elle hocha doucement la tête lorsqu'elle lui demanda si cela lui allait que ce soit elle et uniquement elle qui s'occupe d'Astrid. Elle appréciait l'aura rassurante qui se dégageait d'Elena malgré qu'elle restait professionnelle. Astrid écouta la médecin avant de réfléchir. Où avait-elle le plus mal ?
- La tête et le ventre... dit-elle en regardant la femme avant de dire, il est quelle heure... ? Je dois aller au lycée... ajouta Astrid. Elle était comme étourdie, sa voix éraillée et faible couvrant à peine le bruit des urgences autour. Elle essaya de se lever comme pour partir avant de gémir. Portant les mains à son bas-ventre, les larmes montant à ses yeux. Ça la brûlait, elle se recroquevilla encore plus, comme pour essayer de calmer la douleur.

L'adolescente avait mal, peur mais surtout elle s'inquiétait. Elle ne pouvait pas se permettre de louper des cours ! Il fallait qu'elle y aille. La médecin la rassurant, lui disant qu'elle pourrait retourner en cours.
- Il est quelle heure, je ne peux pas être en retard... Ni en louper... dit-elle, j'ai un contrôle bientôt... murmure-t-elle sa voix diminuant alors que la douleur augmentait. Elle avala sa salive lorsque la femme lui demanda pour prévenir ses parents.
- Je suis émancipée, mes parents sont morts lorsque j'étais petite et je n'ai pas d'autres proche. Si... vous avez récupéré ce qui était dans ma voiture tout mes papiers sont à l'intérieur... dit-elle. Elle lui demanda ensuite si elle pouvait examiner sa tête. Astrid acquiesça avant de demander
- Quels genres de prélèvement...? elle sentait l'angoisse l'envahir. Elle ne regardait pas de film vivant dans la rue, elle n'avait pas accès à la télé, mais les livres elle en avait lu et en tout genre. Elle ne laisserait personne s'approcher de son intimité aujourd'hui. Hors de questions. Elle avait beaucoup trop mal ! Elle essaya de se détendre en voyant la femme approcher, elle se sentait moins menacer, mais elle avait tout de même peur et cela se voyait. Est-ce qu'elle allait lui faire du mal elle aussi ? Elle avait envie de lui faire confiance mais le pouvait-elle ? Elle était seule depuis tellement longtemps ! Tout ce qu'elle possédait était dans la voiture qu'elle avait laisser dans la ruelle... Elle se redressa soudain.
- Ma voiture ! Vous savez où elle est ? demanda-t-elle l'inquiétude l'envahissant. Tout ce qu'elle possédait se trouvait à l'intérieur ! Pourvu que quelqu'un l'ait ramenée ! Sa tête lui tournait, elle avait bouger beaucoup trop vite, et une plaie à son arcade se remit à saigner, mais l'inquiétude la tenait elle regardait la médecin, s'accrochant à ses paroles comme à une bouée de sauvetage.

Astrid avala sa salive. Elle hocha difficilement la tête lorsque la médecin lui expliqua qu'elle lui ferait un mot. En espérant que cela suffirait et qu'elle pourrait quand même passer son contrôle...
Astrid sentit le soulagement l'envahir lorsqu'Elena ne lui posa pas plus de questions sur son lieu d'habitation. Elle ne tenait pas à ce que les services sociaux se mêlent plus de son cas et la force à aller à nouveau dans une famille d'accueil qui n'en n'aura rien à faire d'elle. Elle avait ses petits habitudes même si tout était précaire, elle avait même réussi à décrocher un petit jobs étudiant lorsqu'elle était sorti du collège et donc mettre de l'argent de côté d'abord pour se payer le permis et s'acheter sa voiture et maintenant avec l'espoir de pouvoir trouver un petit appartement à louer. Espoir qui risquait de s'envoler si personne n'avait récupérer ses papiers dans sa voiture. Toutes sa vie étaient à l'intérieur, elle priait pour avoir une bonne étoile et que tout soit dedans si jamais.
Elle écouta la femme lui donner des explications sur ce qui allait se passer pour pouvoir examiner sa tête et elle donna son accord après avoir demandé
- Vous... serez avec moi dans la pièce mais pas l'autre ? demanda-t-elle une légère peur dans la voix. La panique se lut sur le visage de l'adolescente lorsqu'Elena parla de porter plainte. Elle ne voulait pas ! Ils allaient à nouveau s'en prendre à elle ! Elle voulait juste qu'on la laisse tranquille. Elle béguailla
- Je... je veux pas porter plainte... Non... Je  veux pas qu'ils recommencent... Ca fait mal... Ca brûle, dit-elle alors que les larmes recommençait à couler sur ses joues sans qu'elle ne puisse les retenir.  Ils se sont filmés... dit-elle, lâchant confusément des informations, chacun leur tour..., c'est... elle gémit de douleur, planquant ses mains sur son bras ventre, se recroquevillant dans son coin sur le lit, essayant de se faire la plus petite possible. Elle ferma les yeux, essayant de se calmer, secouer de sanglots.
Après un long moment, elle se redressa soudain. Sa voiture. Sa voiture ! Où était-elle ? Chose qu'elle demanda aussitôt à la médecin. Elle lui expliqua où elle était avant que les secours n'arrivent,du moins ce dont elle se souvenait.,
- Trois rues plus loin que le lycée, dans une rue à l'arrière du gymnase. Décrivant même sa voiture, une petite Toyota bleu nuit qui avait déjà une petite vingtaine d'année de vie mais qu'elle ne possédait que depuis environ un an. Elle ne se souvenait pas de comment elle était arrivée. Elle avait des souvenirs confus de quelqu'un qui la couvrait, et lui parlait, sa voix l'avait rassurer. C'est tout ce dont elle se souvenait de l'individu, sa voix puis le bruit des sirènes et le noir.
Elle sentit quelque chose de visqueux lui couler sur le visage, et quand Elena lui demanda l'autorisation de l'approcher pour la soigner elle donna son accord après un instant de silence. Elle avala sa salive, les larmes marquant encore ses joues, et ses yeux gonflés et rougit par ses pleurs. Elle était en piteuse état, avait peur mais... La présence de la médecin qui lui apparaissaient dans son esprit confus comme un ange, la calmait petit à petit, même si cela n'empêchait ni période d'angoisse, ni de panique.

Astrid se sentit rassurée de savoir que la médecin serait avec elle pour passer l'examen. Elle eut soudain une énorme panique en l'entendant dire qu'il fallait porter plainte, et la peur l'envahit complètement. Elle avala sa salive en l'entendant parler des policiers, qu'elle était en sécurité maintenant. Elle se calma petit à petit et la regarda pleine d'espoir lorsqu'elle dit qu'elle serait là.
- Vraiment... ? Vous seriez vraiment là...? dit-elle inquiète et en même temps espérant, mais... Est-ce... Est-ce qu'on va vraiment m'aider... Je... Je veux pas revivre ça... murmure-t-elle des larmes roulant toujours sur ses joues.
Elle donna ensuite des informations sur sa voiture et Elena dit qu'elle transmettrait
- Merci... Murmura la brunette en se tenant le ventre, le massant comme pour essayer de faire passer la douleur, comme si cela pourrait avoir un effet quelconque.
Elle la laissa ensuite soigner son arcade essayant de ne pas trop bouger pour faciliter le travail d'Elena. Elle la remercia avant qu'elle ne lui expliquer qu'elle allait aller se renseigner pour le scan.
- Vous... en avez pour longtemps ? Demanda-t-elle un peu inquiète, avant de dire qu'elle allait attendre ici. Elle attendit donc le retour d'Elena, recroquevillée dans son coin. Lorsque le rideau bougea et laissa apparaître la médecin et fut soulagée. Elle commençait à sentir l'angoisse la tenir à rester ainsi seule pendant ce qui lui avait parut des heures alors que cela n'avait durée que quelques minutes. Elle se détendit légèrement.
- Alors ? demanda-t-elle, On... peut aller pour le scan ? ajoute-t-elle d'une petite voix.