The guy next door || Orion

La matinée avait été longue et pas vraiment agréable pour l’ancien soldat. Il l’avait passé à l’hôpital à enchaîner les exercices dans l’espoir de récupérer rapidement la pleine capacité de sa jambe et malgré la désapprobation de son médecin, il était possible qu’il ait un peu trop forcé. Pouvait-on réellement le lui reprocher ? Il n’y avait réellement rien de plus frustrant au monde que de ne pas pouvoir contrôler pleinement son propre corps. Il ne se considérait pas encore assez âgé et mal en point pour se balader partout avec une canne et ne plus pouvoir courir, tout juste marcher… Alors oui, il forçait, avec l’espoir idiot que plus il s’exercerait, plus vite il se rétablirait pleinement. Cette logique lui semblait pourtant davantage stupide une fois la matinée passée et l’homme de retour dans son petit appartement. Il n’avait même pas eu le courage de se faire à manger et s’était seulement écroulé dans son canapé dans l’espoir que du repos ferait passer la douleur rapidement. Ça aurait pu être le cas, si seulement il avait eu droit à ce repos bien mérité. Mais cela aurait évidemment exigé qu’il ait un peu de chance et c’était rarement le cas, ces temps-ci. Hayden n’était pourtant pas le genre à se plaindre. Après des années à servir au sein de l’armée et sur le front, il avait connu des situations délicates et appris à se satisfaire de peu. On dormait rarement bien sur un champ de bataille, sans arrêt entourés d’autres hommes pas toujours décidés à respecter le sommeil des autres. Il avait renoncé à son intimité depuis un moment et les murs beaucoup trop fins de son nouvel appartement n’avaient pas été un problème au moment de signer le bail. Mais la douleur et la frustration le rendaient quelque peu… susceptible, au mieux. Et le Destin avait choisi de le mettre à l’épreuve, visiblement, puisqu’il avait désormais pour voisin un… artiste ? Hayden l’aurait plutôt qualifié d’emmerdeur. Quoiqu’il soit, il passait un temps insoutenable à brailler et ce, à longueur de journée.

Peut-être qu’Hayden exagérait un tout petit peu, mais à ce moment en tout cas, c’était son impression. Habituellement, il prenait sur lui et allumait la télé ou mettait de la musique pour couvrir le bruit. Aujourd’hui, il ne rêvait que du silence, complet, et d’une petite sieste. Raison pour laquelle, après un long moment à tourner en rond en s’énervant tout seul, le soldat en eut assez et se décida à agir. Traverser le couloir en se traînant avec sa béquille fut une épreuve certaine, qui augmenta assez sa colère pour qu’il se retrouve finalement à tambouriner violemment contre la porte de son voisin dans l’intention d’attirer son attention. Il dut attendre quelques longues secondes avant que la porte ne s’ouvre enfin pour lui dévoiler le premier véritable aperçu qu’il eût jamais eu de ce fameux voisin. Il ne prit pas la peine de s’encombrer de la politesse de base. “Vous avez bientôt fini de hurler ?” s’enquit-il à la place, plutôt froidement, mais sans hurler lui-même. “C’est quoi, votre problème ? Vous êtes chanteur d’Opéra ?” En toute honnêteté, il ne savait même pas vraiment pourquoi il s’intéressait aux raisons de ce type pour l’empêcher de dormir. Il s’offrait seulement le luxe de poser toutes les questions qui le hantaient depuis la première petite séance de vocalise à laquelle il avait eu droit en emménageant ici. Du moment qu’il empêchait ce type de chanter, il aurait même accepté de lui parler encore une heure.  

Après avoir passé presque toute sa vie dans l’armée, Hayden avait quelques attentes de base concernant ses interactions avec les autres. Il ne délirait pas au point de croire que n’importe quel être humain sur Terre reconnaissait immédiatement le Major en lui et s’empresserait de se mettre au garde à vous en hurlant des oui, chef ! dès qu’il ouvrait la bouche, mais… Il n’était pas préparé non plus à rencontrer l’indifférence la plus totale quand il commençait à perdre patience. Aussi, quand son charmant voisin ouvrit la porte et que l’ancien soldat eut fini de lui passer son petit savon, il eut un petit moment de flottement au cours duquel Hayden resta muet, la bouche entrouverte et les yeux ronds. De son attitude jusqu’à sa tenue, en passant par la façon dont il lui répondit, cet homme n’avait rien qu’Hayden s’attendait à trouver derrière cette porte. Si bien qu’il resta plusieurs secondes complètement figé, à se demander vaguement s’il venait de mettre le pied dans la quatrième dimension. À l’issue de ce petit moment de surprise, Hayden eut au moins le réflexe de fermer la bouche. Il secoua légèrement la tête avant de revenir à la réalité pour de bon. “Vous croyez ?” s’enquit-il, un peu méchamment, quand l’homme fit remarquer qu’il semblait énervé. Bien sûr qu’il l’était. Et plus il passait de temps sur ce pallier, moins ça allait en s’arrangeant. “Au cas où vous n’auriez pas remarqué, il y a d’autres gens qui vivent dans cet immeuble, vous n’êtes pas tout seul.” Il remua un peu pour s’appuyer sur sa béquille plutôt que de laisser le poids de son corps reposer sur ses jambes. À en croire leurs interactions au cours des dernières secondes, Hayden n’espérait pas rentrer chez lui en ayant obtenu satisfaction avant un petit moment encore. Son instinct lui soufflait même qu’il perdait son temps à essayer de discuter avec cet homme - quoique discuter n’était peut-être pas le terme approprié - mais son orgueil refusait de le faire lâcher prise. Sa mauvaise humeur aussi, sans doute. Ça n’était plus seulement une question d’être tranquille pour se reposer et faire passer la douleur, mais bel et bien le besoin d’avoir le dernier mot. Il hésita même à jouer la carte du vétéran blessé au combat - ce qu’il était, après tout - pour faire culpabiliser ce type et l’obliger à céder. Aucun bon citoyen américain ne résistait à un fier serviteur du pays. “Vous êtes anglais, non ? Vous avez un accent.” demanda-t-il brusquement en plissant les yeux comme pour mieux détailler son interlocuteur. Ça ne l’avait pas spécialement choqué jusque là, mais forcément, dès qu’il trouvait la parfaite petite technique de lâche pour s’en sortir la tête haute, il fallait qu’il ne tombe pas sur un bon citoyen américain. “Écoutez, j’ai vraiment besoin de me reposer. Ma jambe me fait un mal de chien et vos vocalises sont incroyablement agaçantes, aujourd’hui.”

Pour une brève seconde de répit, Hayden se demanda s’il n’avait pas tout simplement atterri en Enfer après avoir passé le pas de sa porte. Car s’il devait subir un châtiment éternel, ça ressemblerait certainement à cela : être confronté à un autre être humain, à son insolence et son sarcasme, sans parvenir à lui clouer le bec. Et son adorable voisin en tenait une sacrée couche, visiblement incapable de faire preuve d’un minimum de respect, au point que le Major commençait à se demander s’il était réellement caustique par choix ou s’il vivait tout simplement dans un autre monde. Car passé un certain degré d’indifférence, ça ne pouvait qu’être naturel, n’est-ce pas ? Quoiqu’il en soit, l’antipathie d’Hayden à l’égard de ce type augmenta encore d’un cran quand il se présenta sans abandonner ses singeries, confirmant au passage qu’il était bel et bien anglais et que la carte du patriotisme ne fonctionnerait donc jamais sur lui. Hayden ne pouvait donc compter que sur sa répartie pour sortir vainqueur de cet affrontement et il n’en avait franchement aucune. Pas sa faute s’il était plus habitué à ce qu’on baisse les yeux et qu’on lui sorte des “oui, monsieur” à toutes les sauces, ça n’encourageait pas à apprendre à se débrouiller autrement pour avoir le dernier mot. Il ne retourna pas la politesse à son interlocuteur et se contenta de lui jeter un regard mauvais, refusant de se présenter en retour pour essayer à la place de faire jouer la pitié. Un autre échec qui termina d’attaquer le peu de patience qu’il possédait. “Juste pour aujourd’hui, vous pouvez pas remettre ça à plus tard ?” grogna-t-il quand monsieur lui expliqua qu’il n’allait pas sauter l'entraînement pour la première fois en vingt ans. “Franchement, quel intérêt d'entraîner sa voix, de toute façon ?” Et quoique la question soit posée avec une certaine méchanceté, il était presque sincèrement curieux, incapable de comprendre ce que cherchait cet homme. Il voyait mal en quoi être chanteur nécessitait une quelconque routine d’exercices, surtout si ces derniers venaient lui gâcher la vie. “Ça fait des semaines que j’habite à côté et que je vous fous la paix, vous pouvez bien me rendre la politesse une seule fois, non ?” Mais visiblement, non, le fameux Orion préférait se concentrer sur de nouvelles manières inventives de lui prendre la tête, à en croire l’invitation à entrer prendre le thé. Un soupir las échappa à Hayden tandis qu’il observait son voisin, quelque peu incrédule. Il savait, hélas, que même si l’homme cessait ses vocalises maintenant, il n’arriverait plus à se rendormir et après quelques secondes à peser le pour et le contre, se décida finalement à accepter l’invitation et entra dans l’appartement. Après tout, peut-être que faire un léger effort l’aiderait à convaincre son voisin d’arrêter et au moins, aussi longtemps qu’il profiterait de son hospitalité, Orion ne chanterait pas… Il perdit quelques instants à observer les lieux, agacé de voir que cet endroit ne ressemblait en rien à l’appartement pour le moins miteux que lui louait à la porte d’à côté. “Vous êtes quel genre de chanteur, alors ?” demanda-t-il sans cesser son observation minutieuse des lieux. Le visage de ce type ne lui disait rien, son nom non plus quoiqu’il soit vaguement familier. Mais pour vivre dans ce quartier et avoir besoin de s’entraîner sans arrêt, il ne pouvait pas être si célèbre que ça, pas vrai ? Sans attendre d’y être invité, Hayden prit place sur la chaise la plus proche, heureux de pouvoir enfin reposer son genou qui continuait de lui faire un mal de chien. “Vous pourriez peut-être vous trouver un studio pour répéter ou faire insonoriser l’appartement. Les autres voisins n’ont jamais essayé de vous faire taire ?” Il agissait un peu comme un rustre, mais franchement, ça lui était bien égal.

Le vrai challenge fut de prétendre que le fauteuil n’avait rien de confortable et donc de conserver son air frustré quand bien même Hayden était soulagé de pouvoir enfin se poser. Hors de question qu’il donne l’impression à son charmant voisin de se détendre ne serait-ce qu’un tout petit peu. Il appuya sa béquille contre le fauteuil près de lui et fronça volontairement les sourcils pour s’assurer que la grimace n’abandonnerait pas ses traits. Il voyait cette conversation comme une guerre psychologique et il comptait bien la gagner. Il le prouva d’ailleurs en posant quelques questions à son hôte, sans rien cacher du dédain qu’il ressentait pour les artistes de manière générale.Comme tout le monde, Hayden appréciait d’écouter de la bonne musique ou de se détendre devant un bon film, mais ayant servi son pays presque toute sa vie, il conservait quelques difficultés à voir l’art comme une véritable carrière. Surtout dans une ville comme Los Angeles. Malheureusement, au jeu des questions désagréables, le Major n’avait pas forcément l’avantage. Quand son voisin se décida à rendre coup pour coup en posant la question la plus détestable qu’il put trouver, Hayden eut un petit moment d’incertitude. Son regard glacial se posa sur le visage de l’artiste et s’il avait pu tuer, le pauvre homme ne serait plus qu’un tas de guenilles à ses pieds. Il prit la tasse tendue vers lui sans dire le moindre mot, tant pis s’il donnait l’impression au passage d’être laissé sans voix. C’était un peu le cas, en fait. Mais Orion, finalement pas si mauvais voisin que ça, lui redonna vite un peu de confiance en lui en s’expliquant sur sa propre carrière. Chanteur, acteur et même danseur… Il ne manquait plus qu’il se lance dans la peinture. Hayden leva les yeux au ciel sans se cacher. “Comme tout le monde à Los Angeles, quoi…” souffla-t-il en portant la tasse à ses lèvres, avalant distraitement une gorgée de thé principalement dans le but de se donner un air. “Je suis soldat.” lâcha-t-il finalement, lorsque la tasse retrouva une place confortable sur son genou. “Major Hayden Jacobs.” se présenta-t-il dans un hochement de tête plutôt sec comme s’il était réellement en train de décliner son rang à un supérieur. Une petite pointe de satisfaction monta dans sa poitrine, réchauffant son coeur comme une flamme encore un peu faible. Son métier avait été un rêve devenu réalité, parfois difficile, parfois un choix regrettable, mais il continuait d’en être fier et ne voyait toujours rien qui soit plus important au monde que d’affirmer sa loyauté à son peuple en offrant sa propre vie pour le protéger. Et puis, Major… ça n’était pas un grade quelconque, loin de là. Bien sûr, tout cela était encore le cas jusqu’à un an auparavant, quand une stupide blessure l’avait éloigné de l’uniforme assez subitement. Le douloureux rappel de la réalité lui fit cligner des yeux et souffla sur la flamme dans son coeur pour l’éteindre immédiatement. Il serra la mâchoire et les poings. “Je viens d’être réformé, blessure au cours de l’exercice de mes fonctions sur le front Afghan.” admit-il sans oser lever les yeux vers son interlocuteur. Il était habitué au respect automatique de ses concitoyens, mais quelque chose lui disait que celui-ci n’entrerait pas dans le rang. Il consentit tout de même à se renseigner sur l’insonorisation et cela surprit Hayden plus que tout le reste. Il leva un regard suspicieux sur l’homme. “Vraiment ?” s’enquit-il, sans cacher ses doutes. “Je vous trouve… étrangement simple à convaincre.” Il fronça les sourcils, mais décida de rester sur cette petite victoire. Si monsieur ne tenait jamais parole, Hayden comptait bien le faire pour lui de toute façon. “Pourquoi vous êtes venu vivre ici ?” demanda-t-il, à la place, toujours un peu sec voire même presque moqueur cette fois. “Tout le monde est acteur ou chanteur à Los Angeles… La compétition doit être rude.”

Par principe, par esprit de contradiction, par fierté ? Difficile d’expliquer pourquoi Aiden tenait tant à conserver son air impassible, voire plutôt boudeur, et ne laisser aucune chance à son voisin de lui attirer une quelconque sympathie. Il voulait seulement avoir le dernier mot, remporter la victoire pour la première fois depuis trop longtemps à son goût. Il voulait qu’enfin, une source de frustration dans son quotidien se transforme en quelque chose de positif. Et pendant un moment, il n’eut aucun mal à jouer le jeu, à se montrer un peu trop dur, à faire la tête et user de son air bougon. Jusqu’au drame, terrible. Un petit rire, qui dura une seconde tout au plus, secoua ses épaules doucement et brisa le silence. Un petit rire, comme arraché dans sa poitrine contre son gré, alors que l’homme rétorquait qu’Aiden ne valait pas mieux niveau cliché. Il secoua la tête, forçant l’exaspération qu’il ne ressentait pas vraiment. “Touché.” accorda-t-il, parlant avec légèreté pour la première fois depuis qu’il se tenait devant cet homme. Il fut au moins satisfait de ne pas perdre complètement la face et qu’après une seconde de plus à se concentrer sérieusement, il parvienne même à retrouver son air neutre. Il s’expliqua sur sa blessure, une certaine aigreur dans la voix, son poing serré sur sa tasse dans une autre tentative de contenir une émotion sincère. Tout ça n’avait plus la moindre importance, de toute façon. Après un an, il était largement temps qu’il fasse le deuil de son passé. Il était venu ici dans ce but après tout, même si ça se révélait finalement plus facile à dire qu’à faire. Il releva les yeux vers son voisin lorsque ce dernier s’excusa, le jaugeant avec attention sans rien répondre ni bouger. Il y avait une drôle de grimace sur le visage de l’artiste, juste de quoi rendre la situation désagréable sans avoir de bonne raison pour l’expliquer. Pouvoir changer de sujet fut une opportunité en or qu’Aiden ne laissa pas filer.

Peut-être cela tenait-il de la répartie inattendue de l’homme ou de cette horripilante passion que le soldat entretenait pour les têtes de mule depuis toujours ou presque. Peut-être qu’il commençait juste à s’ennuyer sérieusement dans cette nouvelle vie. Quoiqu’il en soit, l’artiste gagnait peu à peu quelques points. Ils ne deviendraient pas les meilleurs amis du monde avant qu’Aiden ne rentre chez lui, mais il avait déjà un peu plus d’estime pour l’homme que quand il avait posé les yeux sur lui pour la première fois. Il fallait se satisfaire des petites victoires, d’après ce qu’on lui balançait sans arrêt pour le convaincre d’aller de l’avant. Il essayait réellement, la preuve ! La vraie victoire, c’était surtout qu’Orion envisage de faire insonoriser son appartement. L’envisage, seulement, il tenait à ce que ce point-là soit très clair et brandissait cette vague possibilité comme une menace. “Je me ferais un plaisir de vous aider à trouver toutes les infos sur la meilleure façon de procéder.” lui renvoya Aiden dans un sourire, le premier qui apparaissait sur ses traits. Dommage qu’il ne soit pas totalement sincère. “Peut-être même que je vous aiderais à tout installer. Soyons fous !” Tout, vraiment, du moment qu’il voyait cette foutue insonorisation de ses propres yeux.

Une fois encore, la conversation dévia rapidement et une fois encore, ce fut à l’initiative du soldat. Il ne savait pas quelle mouche l’avait piquée pour qu’il se comporte comme ça. Pas mal de choses lui échappaient aujourd’hui, visiblement. Il arqua un sourcil quand l’homme lui expliqua qu’il avait quitté l’Angleterre pour échapper à un chagrin d’amour, pas vraiment intéressé par les détails, mais ça lui semblait une réaction légèrement dramatique, non ? De changer de pays à cause d’un coeur brisé. Enfin, il n’était pas un expert sur les questions de l’amour, après tout, alors qu’en savait-il ? “Rien à voir avec l’American Dream, alors…” souffla-t-il quand même, plus par principe qu’autre chose. “Je suis presque déçu.” Il sourit encore, discrètement, mais ça l’agaça assez pour qu’il s’empresse de le cacher derrière sa tasse de thé, qu’il n’éloigna de son visage que lorsqu’il fut certain que plus rien ne filtrait. “Je suis né à San Francisco.” répondit-il quand la question lui fut retournée. “Il y a plus de soleil ici et j’ai beau être à la retraite, je trouvais que c’était encore un peu tôt pour aller finir mes jours en Floride, alors…” Il haussa les épaules comme si ça suffisait à tout expliquer. Il n’avait pas de véritable bonne raison pour justifier ce choix de venir s’installer à Los Angeles, de toute façon et certainement aucune qu’il veuille partager avec un inconnu. “Vous avez joué dans un truc connu ?” demanda-t-il plutôt que de se donner une chance de penser davantage à sa propre petite vie sans intérêt et combien il commençait à regretter le déménagement. “Vous devez être sacrément bon pour qu’on vous donne un job à UCLA, non ? Et à part des vocalises, j’crois pas vous avoir déjà entendu chanter un jour…” fit-il remarquer, un peu suspicieux malgré lui, surtout pensif. L’appartement de l’homme était visiblement plus grand et plus sympa que le sien bien qu’ils soient côte à côte, mais ça n’était pas le genre d’endroit où on imaginait vivre une grande star mondialement connue.