Accueil  Rechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrer  Connexion  
Fermeture du forum

Le staff a décidé de fermer le forum ;-; Pour plus d'informations c'est ici.
Le Deal du moment :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur ...
Voir le deal
600 €

Partagez
 

 (louis) acte I, scène 1

Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2
AuteurMessage
InvitéInvité
Anonymous

(louis) acte I, scène 1 - Page 2 Empty
#MessageSujet: Re: (louis) acte I, scène 1   (louis) acte I, scène 1 - Page 2 EmptySam 19 Jan - 19:58

Oh Louis, si tu savais comme il était bon de t'entendre rire. J'aurais pu imaginer longuement ses intentions en venant ici, et formuler des idées grotesques, juste pour le provoquer encore. C'était un son agréable qui résonnait délicieusement jusqu'à mes oreilles. Alors j'ai mêlé mon rire au sien, sans m'en sentir vexé. « Tu es quel genre d'écrivain alors ? » J'employais un ton identique au sien – léger et amusé – pour répondre positivement à sa taquinerie. Oui, j'avais certainement lu trop de romans, écrits par ces âmes déchirées, en peine, esseulées ou solitaire. Si Louis n'en faisait pas partie, je me demandais bien de quelle catégorie il provenait. Etait-il un de ces auteurs qui décrivent le bonheur rayonnant qui les consume ? J'avais beaucoup d'estime pour ces gens-là qui estimaient cela judicieux, d'évoquer combien la vie est belle, mais je les trouvais bien ennuyeux. J'avais envie de ressentir des sentiments que je n'avais encore jamais éprouvés, lorsque je découvrais des romans, et le bonheur me consumait déjà trop tous les jours. Un lecteur cherche à ce qu'on lui brise le cœur, à ce qu'on l'étouffe de mélancolie, de chagrin. Il veut sentir le désarroi, l'étonnement, ou encore, la morosité. Tous des états d'âme pour qu'un véritable chaos s'installe dans son cœur. C'était ce que j'attendais d'un livre à l'époque. Rien qu'une émotion palpable qui me trancherait cet organe vital. « J'aurais au moins essayé. » Je ne lui fis pas part de mes pensées, me contentais de lui sourire. Je voulais bien le croire que c'était la curiosité qui l'avait amené dans ce lieu splendide, mais je peinais à croire que ce soit la seule raison valable. Il y en avait certainement d'autres, et un jour, je viserai juste sur ce qui l'a poussé ici. Je ne répondis pas à cet ajout, me permettais plutôt de décrire les profils de nos anciens hôtes. Je pourrais bientôt ajouter ce romancier mystérieux et arrogant à la liste des plus notables. Il y en avait eu du passage dans cette chambre. Il y en a eu des prénoms à retenir, des passifs à découvrir... j'ai dû en oublier certains. Mais lui, Louis, j'étais sûr qu'il réussirait à graver mon esprit d'une manière ou d'une autre. Il la trouverait. Rien que son visage suffisait à devenir ineffaçable. J'en croisais bien trop rarement, des hommes à la beauté aussi délicate. « Tu les achèterais ? Ah, moi qui pensais que tu allais nous faire des crises parce que tu es atteint de la page blanche... ! » J'adoptais le même comportement que lui : je m'armais alors d'humour et d'un sourire éclatant, pour répondre à ses commentaires. Il m'amusait déjà. Cet air jovial se confronta bien vite à son côté ferme et autoritaire que j'avais déjà découvert la veille. Il imposa notre départ et me demanda de manière impolie de me montrer le reste de la ville. Heureusement qu'il avait souri, sinon j'aurais eu la profonde certitude que nos discussions ne lui procuraient aucun plaisir. Je restais interloqué deux secondes, mais loin de moi l'idée d'oser répondre. Je respectais sa demande et marchais jusqu'à mon vélo. On continuait notre bout de chemin ensemble, traversait de nouveau la forêt pour atteindre le centre-ville. Je m'arrêtais un instant, posais mes pieds sur le sol en gardant mon vélo entre mes jambes. Je pointais les endroits d'un doigt en parlant. « La banque, la librairie-tabac, le bar du coin, la supérette. Plus loin, il y a une bibliothèque, un médecin. C'est l'essentiel pour survivre je crois. » J'avais l'intention de lui présenter le reste plus tard, il commençait à faire vraiment froid et il avait six mois pour tout découvrir. Il fallait bien que la ville lui réserve quelques surprises, au-delà de sa place centrale. Pourtant, je n'arrivais pas à me résoudre à le quitter. « Tu veux qu'on boive un café avant de repartir ? » Je lui proposais naturellement, pour que le moment dure encore.
Revenir en haut Aller en bas
InvitéInvité
Anonymous

(louis) acte I, scène 1 - Page 2 Empty
#MessageSujet: Re: (louis) acte I, scène 1   (louis) acte I, scène 1 - Page 2 EmptySam 19 Jan - 19:59

La perspicacité de ce garçon est conséquente et intrigante. Il semble posséder une réflexion et une maturité qu’on ne réserverait pas à un jeune homme de son âge. Il expose ses pensées avec une telle confiance et fermeté qu’il doit en surprendre plus d’un. Ce qui est mon cas, quand bien même je n’en laisse rien paraitre. Je préfère user de malice, tourner en ridicule ses propos pour le désavouer et lui faire perdre ses moyens, mais son rire se mêle naturellement au mien. A-t-il assez confiance en lui pour ne pas se laisser duper par une technique de diversion et de mesquinerie de ma part ? A moins qu’il préfère prendre cette conversation avec détachement pour ne pas se sentir désavouer et frustré ? Je ne saurais pas le dire. Alors, je souris à sa remarque, me contente juste d’exprimer. « Je te laisserai te faire ta propre opinion, tu as six mois devant toi. » Ma voix est désinvolte, mon regard clair plonge dans ses iris sombres. Est-ce que je le mets au défi d’apprendre à me connaitre en formulant ses propos ? Je ne saurais pas le dire moi-même. Je ne m’exprime jamais sur moi, use de subterfuge pour détourner l’attention et qu’on fini par oublier ses idées premières. Au fond, peu de monde me connaissent réellement. Je ne suis pas un de ces hommes qui se dévoilent facilement, qui laissent éclater la sincérité de leurs âmes. Je me protège en usant de ces subterfuges tels que le mystère ou l’humour ; Cela me permet d’être apprécié sans avoir forcément à me dévoiler. C’est beaucoup mieux comme cela et je compte faire la même chose avec ce jeune homme et sa famille. « Qui ne tente rien n’a rien. » Je lâche par bienveillance tout en adoptant ce petit air espiègle. Je ne cherche pas à le pousser à se montrer plus curieux, juste de lui faire part qu’il n’y a aucun mal à oser. C’est que comme ça qu’on avance et accède à certaines choses. On aborde alors les anciens résidents de ma chambre. Julio semble se souvenir de certains d’entre eux puisqu’il divulgue des anecdotes à leur sujet. Je l’invite à les noter à les vendre à des auteurs en panne d’inspiration. « Non, je ne suis pas en panne d’inspiration. » Je déclare dans un sourire fin, sans doute peu convaincant. Je n’ai pas encore d’idées précises, mais je compte noter chaque élément important pour éventuellement trouver quelque chose d’intéressant. Je me fais confiance et espère que le calme de ce coin perdu des Etats-Unis me permettra de me remettre dans le bain. « Si ce n’est que cela, je peux éventuellement jouer la comédie pour satisfaire tes espérances. » Mon sourire est espiègle alors que je lui lance un regard en coin. Une certaine complicité pourrait presque se lire entre nous, mais je ne la laisse pas réellement s’installer. Je coupe court à notre conversation et l’invite à poursuivre notre balade. Cette brusquerie semble le perturber et c’est l’effet que je recherchais. C’est dans ma nature d’agir de cette manière, mais il ne s’en formalise pas trop puisqu’il se dirige vers son vélo et me fait découvrir de nouveaux lieux. Il me montre les lieux indispensables du centre-ville. Je l’écoute sagement. « D’accord, merci. » Je commente simplement dans un ton absent. Il me propose de boire un café avec lui avant de repartir. « Non, c’est bon merci. Tu dois avoir des trucs à faire. Tu peux y aller, si tu veux. Je dois faire quelques trucs. Je retrouverai mon chemin, ne t’inquiète pas. A plus. » Je lui offre un simple sourire avant de m’élancer en direction de la librairie-tabac sans lui laisser le temps de répondre. Un peu de solitude ne me fera pas de mal et il a assez donné de son temps pour aujourd’hui.
Revenir en haut Aller en bas
InvitéInvité
Anonymous

(louis) acte I, scène 1 - Page 2 Empty
#MessageSujet: Re: (louis) acte I, scène 1   (louis) acte I, scène 1 - Page 2 EmptySam 19 Jan - 19:59

Au début, Louis s'obstinait à rester évasif pour répondre aux questions que je formulais constamment, et prenait un malin plaisir à me laisser un goût de frustration en bouche. Il voulait garder intact le mystère qui planait déjà autour de lui et ne s'attardait pas sur des réponses longues. Je m'abreuvais de chaque information que je pouvais obtenir de lui, les conservais dans mon esprit sans en négliger aucune. Alors quand il m'avait proposé de faire ma propre opinion, j'acceptais le défi. J'allais prendre chaque minute de mon temps avec lui pour m'intéresser à sa nature, à ses passions. Dans quelque temps, je saurais de quoi il est fait, ce qui l'inspire, ce qui le terrorise aussi. Je m'appliquerais pour découvrir les méandres de sa pensée et la profondeur de son âme. Il ignorait encore à quel point je pouvais être déterminé, et en quelques minutes, il était devenu mon ambition. « OK, je te ferai un compte-rendu dans six mois alors. » Je lui souriais avec engouement, comme si je ne m'inquiétais absolument pas pour la réussite de ce projet. Je le décrirais avec le plus de précision possible. « Ça ira, contente-toi d'être le beau français bien charmant et jovial comme tu l'as fait avec mes parents, et tu amuseras la galerie. » Je répondis ensuite avec un rire et un clin d’œil dans sa direction. Il n'avait pas besoin de plus que son arme de séduction naturelle - cette aura qui l'entoure et qui rend les gens curieux. On continuait ensuite la visite pour parvenir au centre de la ville. Je lui présentais les coins essentiels à connaître, avant de lui proposer de boire un café pour se réchauffer. Il m'abandonna platement, prétendant devoir accomplir quelques tâches avant. Il me redonna ma liberté, dont je ne désirais plus. J'aurais voulu quelques minutes de plus en sa compagnie. Je n'eus pas le temps de réagir, de le suivre ou de le forcer à ma présence, car il disparut bien vite de l'espace autour de moi. « A plus... ! » Je murmurais alors, en écho à ses paroles, dans un soupir de déplaisir. Je n'avais alors pas d'autres choix que de rentrer chez moi... sans lui.

(terminé)
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

(louis) acte I, scène 1 - Page 2 Empty
#MessageSujet: Re: (louis) acte I, scène 1   (louis) acte I, scène 1 - Page 2 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
(louis) acte I, scène 1
Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Los Angeles Times :: RP-
Sauter vers: