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 (louis) acte III, scène 2

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#MessageSujet: (louis) acte III, scène 2   (louis) acte III, scène 2 EmptyDim 20 Jan - 11:15

J'attendais. Encore, toujours un peu plus impatiemment au fil des secondes, des jours. On dit souvent que le temps résout tous les problèmes, que c'est la seule solution pour effacer les maux, les douleurs passagères ou plus profondes, même les peines de cœur. Pourtant à cette période, je ne voyais aucun bienfait, aucun changement, chaque fois que je restais sur le lit le temps qu'il revienne. Sûrement parce que l'espoir demeurait intact. L'espoir de le voir apparaître à la porte de ma chambre, le voir se glisser dans mon lit pour que les draps ne soient plus seulement les miens, mais les nôtres. Sa tête ne dépassait jamais derrière la porte, sa main ne frappait pas dessus non plus. C'était ce qui me terrassait autant, puisque j'épuisais alors toute mon énergie à attendre que mes illusions se concrétisent. Ce n'était que silence et distance qu'il m'accordait, chaque fois, sans ne plus se soucier alors de s'attaquer aux conventions ou d'alarmer mes parents de son absence à table tous les soirs. Louis n'était plus qu'une ombre de la demeure, presque semblable à un fantôme déjà disparu. Il n'était plus là, quand je me baladais dans les couloirs ou que je cherchais sa proximité dans la bibliothèque. J'allais là où il se rendait normalement, seulement il avait fui chaque pièce. C'était vide partout. Et surtout dans mon cœur.

Je m'étais finalement fait à l'idée que je devais le confronter pour attirer son attention. C'était le seul moyen pour communiquer avec lui, pour atteindre son cœur autant qu'il atteignait le mien. Je lus sans aucune implication ou engouement, c'était seulement pour que l'heure défile promptement sur ma montre. Je repris même certains passages parce que ma concentration me faisait défaut. Ma mémoire prenait toute la place, restait active, laissant mes pensées glisser vers nos souvenirs délicieux. Rien ne semblait pouvoir réussir à m'en détacher. Même quand je profitai d'un moment avec Tess, un élément, un mot, un objet me renvoyait à lui. Elle essayait tant bien que mal de divertir mon cerveau dissipé, de jouer à la blondie pleine d'humour et de provocation pour me réveiller, me bousculer autrement que par cette détresse infinie.

Je restai allongé jusqu'à ce qu'il rentre vers quatre heures du matin. J'entendis les graviers s'entrechoquer à l'entrée de la maison, puis la porte claquer ; cela ne pouvait qu'être lui. D'un bond, je sautai du lit et me dirigeai directement dans la salle à manger pour me planter devant lui. Je ne cherchai pas d'excuses, de manière de faire diversion. Pas de verre d'eau à boire, pas de chauffage à augmenter. J'étais juste là pour lui. Je l'observai sans détourner le regard. Je n'avais pas honte. « Tu rentres tard. » C'était un constat pitoyable, une phrase d'accroche peu satisfaisante. Cela voulait pourtant tout dire.
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#MessageSujet: Re: (louis) acte III, scène 2   (louis) acte III, scène 2 EmptyDim 20 Jan - 11:16

Tiraillé, Louis lutte sans cesse contre ces pensées et désirs divergents qui lui font perdre la tête. L’ivresse de la passion qui se heurte à la froideur de la raison. Les souvenirs de ces formes juvéniles et masculines au contact de ses doigts, de ses lèvres, qui hantent ses nuits sans lui laisser le moindre répit. Cette inclinaison inexplicable, qui va en inéquation avec les valeurs qu’on lui a inculqué. Ces images délicieuses le tourmentent sans cesse. Elles remettent inévitablement en question sa conduite, même s’il ne peut aller contre l’affection qu’il porte au jeune homme qui a su s’immiscer une place au sein de sa poitrine, de son cœur. Un cœur entouré d’une muraille, qu’il supposait imperméable, mais qui a flanché face à la fraîcheur du jeune homme, à ce détail particulier qui dégage et qui l’a mis immédiatement sur la défensive, au point qu’il se sente complètement démuni par les émotions qu’il lui fait endurer. C’est trop intense pour le français et contrairement au jeune homme, Louis n’est pas quelqu’un qui embrase si facilement ses sentiments. Ce n’est pas dans ses habitudes, dans l’éducation qu’il a eue et surtout il n’a jamais ressenti d’émotions similaires à celles-ci. Il s’est toujours caché sous le masque du parfait gendre, aux qualités multiples, toujours propre sur lui, qu’on apprécie sans se rendre compte qu’on ignore totalement tout de sa vie, de ce qui fait qu’il est un individu à part entière. Peu de personnes peuvent se vanter de le connaitre intimement. Pas même son meilleur ami connait ses plus intimes émotions ou pensées. Pourtant, Julio lui donne des envies jusqu’alors jamais ressenties avec autant d’intensité, d’embraser pleinement toutes ses sensations sans se poser de questions. Il aimerait, mais en est incapable, car ça lui prend les tripes et brouille ses pensées au point qu’il se sent complètement démuni. La fuite est la seule possibilité. Il évite le jeune homme. Lui, qui avait assuré qu’il ne le ferait plus, il adopte de nouveau ce comportement sans en prendre conscience. Chaque jour, il se coupe de la vie familiale des Zimmermann pour des coins reculés, parfois loin de la ville, juste pour coucher sur des papiers le souvenir de ces moments volés, mais surtout pour tenter d’en cerner le mystère, comprendre ce qu’il se joue en lui. Des heures passées, des centaines de pages griffonnées au point qu’il en ait mal aux jointures de ses phalanges. Des sentiments qu’il pose, qu’il accepte dignement dans la lecture de ses propres mots, dans l’expression détaillée de ce qu’il lui fait ressentir. Chaque nuit, il fume ses cigarettes, assis contre un arbre. Jamais le même, trouvé aux aléas de ses expéditions, juste pour savourer sa solitude, qui est devenue sa confidente au fil des années. Il a beau avoir accepté ses sentiments, identifié que c’est la flamme de l’amour qui dévore sa poitrine et le rend si vulnérable face au regard perçant de Julio, sa raison a du mal à le laisser vivre pleinement cet embrasement. Il sait ce qu’en penseront ses parents, les amis qu’il côtoie et qui sont de cet univers plus fermé qu’on ne l’imagine. Il se sent incapable de se dévoiler aux yeux des gens, de montrer une part de sa véritable identité et il a conscience qu’il n’a rien à offrir à Julio, à ce sujet. C’est le cœur lourd, qu’une fois de plus, ses pas le conduisent de nouveau à la demeure de ses hôtes, sagement endormis. Chaque soir, il rentre d’un pas de velours pour retrouver sa chambre, après un moment d’hésitation, ballotté entre une envie de se brûler les ailes et la raison. Sauf que ce soir, lorsque ses pas le mène dans la salle à manger, il y retrouve l’être qui erre dans ses pensées.  Son regard émeraude s’ancre au sien et fait accélérer les battements de son cœur. Il déglutit face à son constat, se questionne sur l’issue de cette conversation, mais surtout sur les pensées qui agitent l’intensité de ses prunelles plongées sur lui. « Oui, j’avais besoin de me changer les idées. » Il admet dans une voix perturbée alors qu’il se dirige vers la cuisine pour se servir un verre d’eau, masquer son trouble, cette culpabilité qui l’agite de plus en plus à chaque fois qu’il se retrouve face à lui. De ne jamais pouvoir lui offrir quelque chose qui ait du sens, sans parvenir à s’en délier de son côté. « Tu ne dors pas ? » Est-ce qu’il perturbe ses nuits autant que les siennes ? L’attendait-il ? Va-t-il tenté de lui faire du rentre dedans pour en extirper toute la vérité qui entoure ce silence ?
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#MessageSujet: Re: (louis) acte III, scène 2   (louis) acte III, scène 2 EmptyDim 20 Jan - 11:16

J'avais assez de courage et d'audace pour deux. Alors je me rendis dans la salle à manger, en me fichant pas mal cette fois de ses volontés. Ses désirs cruels d'être raisonnable et conventionnel, j'avais franchement envie de les piétiner, de les jeter dans la cheminée pour que le feu encore allumé les embrase. Je voulais qu'il les oublie. Ce n'était pas en fuyant la demeure qu'il pouvait s'en défaire, alors j'avais la résolution ferme de lui faire entendre raison. Je m'approchai lentement de lui, le scrutai sans ne plus dissimuler les sentiments contradictoires dans mon regard. Il était étincelant d'affection, de souffrance. Tout ne pouvait que lui éclater à la figure, tant je peinais désormais à cacher l'amour sincère qui me consumait, me brûlait parfois l'estomac, le cœur. L'amour, c'est les picotements dans le ventre, les crampes qui s'installent, les frissons qui s’éprennent de chaque recoin de la chair ; mais aussi la déchirure quand l'être aimé ne daigne même pas nous regarder dans les yeux. J'eus à peine le temps de répondre que Louis s'envolait déjà dans la cuisine : « Non, je n'y arrive pas, moi aussi j'ai besoin de me changer les idées. J'ai essayé de lire mais je ne parviens pas à me concentrer. Et ce n'est pas parce que le livre est mauvais. » Le message que je passais était clair. Mais Louis, lui, se permettait de trouver des excuses pour se défiler et se sauver d'une conversation sûrement gênante. Lui, il s'autorisait de prendre pour motif d'abandon un verre à boire. Il était démesurément lâche, peureux, tourmenté. J'étais quant à moi mitigé devant ce comportement : autant attendri qu'agacé.

Je ne lui laissai pas facilement sa liberté. Je n'allais pas le lâcher avant d'avoir eu une explication, un refus franc pour que mes espoirs soient tous mis à terre. Je le laissai se cacher derrière son verre d'eau, sans m'empêcher de commenter. « Tu ne veux pas plutôt un whisky ? » Le connaissant, ce serait plus efficace comme remontant. Je m'attelai à lui préparer, sans attendre de réponse, parce que je savais qu'elle serait positive. Au fond de moi, je me demandai toutefois si je n'étais pas en train de l'alcooliser pour lui soutirer des choses uniques... et d'autres moments inoubliables. « Tu n'es quand même pas resté dehors avec ce temps ? » Je cherchai à savoir à quelle activité il avait vaqué, loin de la maison, en solitaire. Je craignais qu'il me réponde qu'il s'était réfugié dans un bar avec de l'alcool et des belles gonzesses à grosses boules. Je comprenais alors bien mieux les inquiétudes que Tess m'avait partagées, concernant les bombasses qui savaient y faire. Elles avaient probablement du succès auprès de lui. J'en ressentis un picotement supplémentaire, douloureux, pénible à canaliser. C'était une entaille plus profonde encore que la douleur qu'il me faisait vivre. Je ne supporterais pas de savoir qu'il draguait ailleurs, quelqu'un d'autre, qui ne lui donnerait qu'un moment agréable éphémère. Je lui tendis le verre, comme pour détruire des barrières et sceller un moment d'intimité. Je le fixai bien dans les yeux sans ne plus avoir peur. « Je sais que tu me fuis Louis. » Je n'étais pas assez idiot à ce point pour ne pas comprendre. Il avait sûrement besoin de réfléchir, de comprendre ; était probablement effrayé par ce qu'on venait de vivre. C'était trop intense, sensuel, passionné. Trop tout. C'était autant une bouffée d'oxygène qu'un torrent explosif de sensations. J'étais ressorti totalement épuisé de cette expérience accentuée par l'amour trop grand lui aussi. « Mais je n'arrive pas à comprendre pourquoi. » Je lui confiai dans la seule intention qu'il m'éclaire. Je ne voulais pas le mettre mal à l'aise, le pousser à entreprendre des confidences qu'il ne voulait pas faire, mais je souhaitais comprendre. C'était évident que la situation le déboussolait, il était fatigué et perdu. Je résistais même à l'envie de glisser ma main dans sa nuque, de poser mes lèvres sur les siennes, par nécessité et pour le détendre. Je me retins, mais pour combien de minutes - secondes ? « Dis-moi franchement les choses, parce que ton silence est encore plus douloureux maintenant que je me suis donné à toi aussi intimement. Ça représentait vraiment beaucoup pour moi. » J'avais déjà fait l'amour plusieurs fois, sans que l'amour n'ait eu un lien dans l'acte charnel. Cette fois, ça prenait des proportions qui me dépassaient moi-même. Peut-être que ça avait trop d'importance dans mon cœur. Peut-être que j'en faisais trop. Ce n'était pas une mince affaire de se confronter à ce sentiment presque prestigieux ; et c'était aussi certain qu'il rendrait mes réactions trop fougueuses et excessives. Plus le temps s'écoulait, plus j'avais envie de crier et de vivre cet amour sans penser aux avis de chacun, encore moins au présent ou au futur. Le temps n'était définitivement pas un moyen pour faire disparaître cette émotion particulière, il était seulement une manière d'en noyer un peu plus ma poitrine, de succomber totalement.
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#MessageSujet: Re: (louis) acte III, scène 2   (louis) acte III, scène 2 EmptyDim 20 Jan - 11:16

Chaque fuite aboutie à une fin. Il arrive toujours dans cette lutte face à autrui, une issue où la confrontation est inévitable. Sa solitude prend fin ce soir, car Julio en a décidé et qu’il lui semble bien incapable de l’ignorer. La lueur de son regard l’en empêche, transperce son âme avec une force conséquente, qui renforcent sa confusion. Il sait qu’il ne va pas s’en tirer aussi aisément, mais il a conscience qu’il faut qu’il puisse en lui le courage de le faire. Il ne peut pas rester silencieuse, ni taire ce qu’il ressent à son égard. Leur relation est singulière pour lui, pour eux et il se sent complètement désemparé par la force de ces sentiments. Il a besoin de prendre des forces, de boire quelque chose qui lui permettra de déloger cette boule de stress qu’il sent dans son œsophage. Il a la voix rauque, dues aux effets néfastes de la nicotine et des substances toxiques. Il n’est pas insensible à l’aveu de Julio, à sa manière discrète de lui faire comprendre que ce silence le pèse et qu’il n’arrive pas à se changer les idées. Il ne dit mot, se réfugie dans la consommation de son verre d’eau alors qu’il tente de trouver ses mots. Julio lui propose un whisky et il faut bien admettre que la proposition n’est pas déplaisante. Cela pourrait lui permettre de se détendre et de lâcher certaines vérités que sa pudeur l’empêche d’avouer. Julio n’attend même pas sa réponse et s’exécute alors qu’il ose porter son regard sur lui. Julio adopte une posture neutre, mais ferme, qui lui fait comprendre qu’il s’attend à une conversation sincère. Peut-il décemment lui refuser ? Non, ce serait cruel et injuste de sa part. Pas après ce qu’il s’est passé. « J’avais besoin de solitude. » Il annonce simplement en venant reposer son verre dans l’évier de la cuisine. Son cœur bat promptement dans sa poitrine, à la fois envoûté par les gestes de l’étudiant, mais également l’angoisse que lui procure cet exercice. Il n’est jamais doué dans l’art d’exprimer ses pensées, ses sentiments. Cette pudeur est si intimement ancrée en lui lorsqu’il s’agit de choses intimes. Pourtant, c’est ce que Julio désire plus que tout. Il veut qu’ils deviennent intimes, qu’ils se donnent à cette passion, attraction, affection et au fond de lui, il le désire tout autant, mais il sait que cette fougue a un autre versant, qui pourrait arriver à tout instant. Il lui tend son verre de Whisky, annonce clairement qu’il sait qu’il le fuit. Il ne nie pas, se contente juste de prendre le verre alors que leurs phalanges se frôlent. « Merci. » Il déclare en levant doucement le verre sans détourner son regard du sien. Julio ne peut que voir son trouble. Il ne comprend pas pourquoi, désire qu’il lui dise franchement les choses. « Julio… » Il souffle dans un murmure. Il ne lui rend pas les choses faciles, mais peut-il lui en vouloir d’être blessé par la distance qu’il instaure de nouveau entre eux. « Cela représentait beaucoup pour moi aussi… » Il murmure en déposant son verre sur le plan de travail sans en goûter le liquide. Il a l’estomac noué, se sent bien incapable de lui faire subir l’attaque de l’alcool fort. « Et je ne regrette pas ce qu’il s’est passé. » Il ajoute après un petit silence tout en venant ancré son regard du sien. « Comment pourrait-il en être autrement ? » Il soupire dans un rire sans joie, de manière à peine audible. « C’était si… intense. Je… » Il n’avait jamais ressenti quelque chose d’aussi fort. Il aurait voulu pouvoir le dire à haute voix, mais n’y parvient pas. Les mots sont là, mais ne s’extirpent pas de ses lèvres. Il se pince la lèvre, le regard brillant du trouble qui le domine. « Je devais réfléchir… essayer de comprendre ce que je ressens vraiment, car ça me fout la trouille. » Il lui fout la trouille en le faisant ressentir des choses aussi fortes, si aisément, alors qu’il pense qu’il y a peu de chances que leur relation ait un avenir. Il a déjà un pouvoir assez conséquent sur lui, qu’est-ce qu’il deviendrait s’il le laissait entrer encore plus intimement dans sa vie ? Pourtant, il en meurt d’envie. Étancher ce désir, n’a en aucun cas amoindrit le brasier qui brûle en lui. Il le torture sans cesse.  
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#MessageSujet: Re: (louis) acte III, scène 2   (louis) acte III, scène 2 EmptyVen 25 Jan - 11:01

Je confrontai le français sans lui donner le choix cette fois. J'avais accouru jusqu'à lui pour être dans la même pièce que lui et que l'on puisse enfin s'exprimer sur nos doutes et envies. Cela faisait quelques jours qu'il évitait la maison familiale, les repas, ma personne. Je réalisais que son trouble s'était formé après notre nuit ensemble. L'étreinte passionnée qui avait assemblé nos corps avait été si éprouvante en sensations que j'en avais été lessivé le lendemain. Je compris que c'était sûrement trop intense pour Louis, qui n'aurait osé croire que le plaisir pouvait être aussi fort. Il avait certainement paniqué devant ces émotions trop puissantes, mais si moi j'avais besoin d'en parler, lui préférait se tenir éloigné de tout ce qui lui rappelait ce souvenir. Je sentais encore le désir me brûler le bas-ventre chaque fois que j'y repensais au fond de mon lit. Mes reins s'enflammaient, réclamaient de le recevoir encore. Il avait marqué mon corps du sien ; une fois avait suffit pour qu'une dépendance s'installe. C'était pour cette raison que je me canalisais tant bien que mal pour ne pas lui sauter dessus. Mes hormones étaient en ébullition, même mes angoisses ne les freinaient pas devant lui. Je sentais que Louis était perdu, tendu, et ça ne me donnait que cette envie de le détendre à ma manière...

Je l'écoutai quand même attentivement me contredire sur l'idée que faire l'amour n'avait peut-être pas eu d'impact pour lui. J'aimais l'entendre m'affirmer que l'acte charnel partagé avait de l'importance pour lui et qu'il ne le regrettait pas. Cela me rassurait au fond de moi, même si je tentais de ne pas trop le laisser paraître sur mon visage. Je me délectai aussi du léger sourire qui se formait sur sa bouche en songeant à cette nuit. C'était celui que j'exerçais sans le vouloir, chaque fois que je me remémorais les gestes qui nous avaient conduits à l'orgasme le plus puissant jamais connu. Autant pour moi que pour lui j'eus l'impression. « Oui, vraiment intense. » Je confirmai simplement sans trop m'étaler, seulement pour préciser que j'avais ressenti des émotions trop puissantes moi aussi. Mais il le savait déjà. Comment aurait-il pu l'ignorer, alors que je n'avais pas pu m'arrêter de gémir de plaisir contre cette bouche qui tentait vainement de me faire taire ? Mes soupirs de plaisir avaient été si sincères, que je me fichais bien de savoir si mes parents nous avaient entendu.

Ils n'étaient pas censés savoir que c'était Louis dans mon lit, qui était en train de faire chavirer leur fils. Quand bien même ils étaient au courant, je ne pouvais que sentir cette fierté m'envahir à l'idée d'avoir mis feu à l'homme le plus sexy de Los Angeles... ou de Paris, ou du monde entier. J'essayai de me ressaisir quand Louis demeura très sérieux et intime dans ses paroles. C'était difficile quand on aimait si profondément, de ne pas pouvoir déclarer sa flamme par un baiser. J'avais envie de sa bouche, de lui, mais je restai à une distance suffisante de lui pour ne pas céder à la tentation. Même si mon corps me réclamait sans cesse d'y succomber. « Est-ce que tu y vois plus clair maintenant ? » Il avait l'air bousculé par tout ce qu'il ressentait. Je ne voulais pas lui mettre de pression, juste comprendre tout ce qui se passait en lui ou dans sa tête. J'estimais que j'avais le droit d'avoir un aperçu des raisons qui le poussaient à la fuite chaque jour. Je ne pouvais pas freiner mes élans romantiques non plus, surtout quand je ne pouvais pas avoir autant envie qu'à cet instant, qu'il soit mien, que je sois sien. J'avais besoin de lui rappeler que tout ce que je voulais lui offrir, ça n'avait rien de flippant, de trop grand. C'était juste un peu trop passionné et intense, parce que mes sentiments grandissaient de manière excessive. Je voulais lui montrer que sa trouille, il pouvait l'effacer, l'oublier, parce que c'était si simple ce que je lui demandais. Je voulais vivre l'Amour, sans penser à l'avenir, sans s'intéresser au nombre de jours qu'il nous restait ou à la douleur vive que cet amour vécu nous causerait à son départ. « Je ne te demande pas de me promettre la lune Louis, encore moins d'accepter une forme d'engagement. Laisse-moi juste t'aimer un peu. » Cela me paraissait si simple de l'aimer que c'était sûrement pour cette raison que cela ne me faisait pas peur, et que j'avais seulement envie d'y plonger avec la conviction aveugle que le lien tissé ne se briserait jamais.  
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