Aslan | Moving on. Hard step to do.

❝ Déménagement, quand les plans ne passent pas toujours comme prévus... ❞

Moving on. Hard step to do.Jeudi 24 Juin.
Yuina avait terminé de préparer ses derniers cartons. Ustensiles de cuisine, affaire de cours, vêtements, affaires photos, sa valise. Il y avait plusieurs petits cartons, elle n'avait pas pu en récupérer de gros, mais au final elle préférait, cela serait plus facile à transporter. Elle refit le tour de l'appartement, le coeur serré. Voilà. Une page se tournait. Sa famille lui avait laissé un peu plus de temps pour lui permettre de ranger ses affaires, se rendant compte que le mois était un peu compliqué au vue de ses études et ses stages. Il lui avait laisser jusque fin juin, mais elle ne voulait pas abuser de leur gentillesse. D'autant plus qu'elle ne leur payait pas de loyer. Elle avait donc contacter Aslan pour savoir s'il voulait bien l'aider. Elle voulait se débrouiller seule comme toujours mais manque de bol, sa voiture était au garage pour une durée indéterminée. Et la date butoir approchait ce qui gênait la jeune femme.
Elle avait donc demandé à Aslan et ils avaient convenu qu'ils se retrouvaient en début d'après-midi pour aider la jeune femme. Elle l'attendait maintenant en bas de l'immeuble, dans le hall. Même si Joachim ne s'était pas manifester... Elle restait sur ses gardes. Elle n'avait plus la sensations d'être aussi épiée qu'il y a quelques mois... Mais c'était peut-être juste parce qu'elle avait fini par s'habituer à la sensation. Elle regarda la voiture qui se garait et sorti en reconnaissant celle d'Aslan.
- Bonjour ! dit-elle, comment allez-vous ? Encore merci de venir m'aider... Je suis vraiment désolée de vous déranger pendant vos repos, dit-elle. Elle savait qu'il n'avait que peu de repos, le métier obligeait elle espérait juste qu'il avait quand même pu se reposer. Ce qui était sûr, c'est que dans tout les cas la jeune femme le remercierait en lui offrant le repas. Elle sourit doucement avant de monter jusque l'appartement qu'elle avait partagé avec Thomas, son regard se teintant de tristesse lorsqu'elle entra dans l'appartement. Six petits cartons étaient entassé dans l'entrer en plus de sa valise, un sac à dos et son sac à main habituel.
- Est-ce que vous voulez boire quelques choses avant de commencer ? demanda-t-elle.

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@Aslan Caldeira

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Moving on. Hard step to do.Aslan ne connaissait que trop bien l’épreuve que Yuina était en train de traverser, et cela lui fendait le cœur de savoir qu’elle y était confrontée à son tour. Vingt ans, c'était trop jeune pour pleurer la perte d'un ami. A cet âge, elle aurait dû pouvoir s’intéresser uniquement à ses études, ses histoires de cœur et ses projets d’avenir ; pas vider l’appartement d'un proche soudainement arraché à la vie et déménager entre deux partiels pour ne pas finir à la rue.
La vie pouvait être belle mais elle savait surtout être cruelle - et le fait d'en avoir de nouveaux exemples au travail chaque jour ne rendait pas cette réalité plus simple à accepter quand elle le touchait d'un peu plus près... loin de là.
Se garant au plus proche de l'immeuble, il regarda autour de lui avant de sortir de la voiture. C'était étrange, de voir cette ruelle en pleine journée - habituellement, c'était de nuit qu'il la traversait, quand leurs horaires à l'hôpital coïncidaient assez pour qu'il puisse la déposer chez elle. Il se dirigea vers la porte de l’immeuble, et Yuina était sortie aussitôt, comme si elle l’y avait attendu.
- Bonjour, répondit-il, un sourire furtif naissant le long de ses lèvres. Ça va, merci… Ne t’en fais pas, je n’avais rien de prévu.
Ce n’était pas tout à fait vrai - il avait initialement pensé faire ce qu’il ne pouvait faire que pendant ses jours de repos : les courses, le ménage, son cours de boxe. Il s’était débrouillé pour en faire le plus possible ce matin, et renonçait sans regret au reste. La jeune femme aurait probablement pu s’arranger pour emprunter une voiture, mais il ne tenait pas à ce qu’elle soit seule. Le poids des cartons n’était probablement rien face au poids des souvenirs qu'elle aurait à porter aujourd'hui.
- Ça va, toi ?
Ses yeux sondèrent ceux de la jeune femme, trahissant l’inquiétude qu’il avait pour elle. La mort d’Harmonie l’avait littéralement dévasté ; il se doutait que Yuina n’en sortait pas indemne non plus, peu importait combien sa culture lui avait appris à dissimuler sa peine.

Il la suivit jusqu’à l’appartement de Thomas, entrant avec une légère appréhension. Son regard se posa d’abord sur les cartons de la jeune femme, avant de glisser autour de lui. C’était donc là, que ce fameux Thomas avait vécu. Il ne l’avait pas connu, mais il savait combien il avait été important - pour Lucy, pour Yuina, et probablement pour tous ceux qui l’avaient connu. C’était étrange, d’entrer chez un inconnu en sachant qu’il n’était plus de ce monde ; c’était comme feuilleter le journal intime de quelqu’un qui n’était plus là pour en dissimuler le secret.

La voix de Yuina le sortit de ses pensées et son regard se posa à nouveau sur la jeune femme enveloppée de tristesse.
- Seulement s’il y a des bouteilles à finir avant de partir, répondit-il, souriant doucement.
Les déménagements demandaient une telle organisation, il était soulagé de n’avoir qu’à porter des cartons pour celui-ci.
- C’est tout ce que tu as à emmener ?
Il avait reporté son attention sur les cartons. Pour être honnête, il s’était attendu à ce qu’elle aie pris plus d’affaires avec elle ; ils n’en auraient que pour quelques allers-retours, cela irait probablement assez vite.
- N’hésite pas, si tu as besoin de refaire le tour de l’appartement. Que ce soit pour vérifier qu’elle n’avait rien oublié, ou tout simplement pour faire un dernier adieu aux souvenirs qui avaient habités cet appartement. Je ne suis pas pressé.

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En voyant la voiture d'Aslan Yuina était sortie pour l'accueillir. Elle le salua lui demandant comment il allait, le remerciant et s'excusant à la fois.
- Vous mentez mal vous savez ? dit-elle gentiment avec un sourire timide mais très doux, j'espère que ce que vous aviez prévu n'était pas trop important...
Elle avala sa salive à sa question
- Je fais aller... J'essaie de rester occupée... souffle-t-elle, C'est jamais évidant le deuil..., dit-elle en détournant le regard incapable de le regarder dans les yeux trop longtemps. Ce qui n'était pas évidant c'était d'être confronter à ses souvenirs, ceux avec Thomas, de revoir tout les bons moments qu'ils avaient passé ensemble, que se soient lorsqu'ils étaient "ensemble" ou simplement avant et après... Mais aussi la nuit, les cauchemars. La mort de Thomas et celle de sa mère se superposait à quelques mois près. Elle revivait la journée où elle voyait sa mère mourir, elle revoyait les coups, elle revoyait les cachets avalés le différents, les spasmes de sa mère. Son écume aux lèvres. Et bien souvent elle fuyait le sommeil... Partant en sortie urbaine de photos nocturnes se changer les idées, incapable de rester enfermée dans l'appartement qu'elle avait partagé avec Thomas.

Arrivée dans l'appartement qu'elle avait longtemps considérer comme étant chez elle, elle demanda à Aslan s'il voulait boire quelque chose.
- J'ai deux petites bouteilles de jus de fruit... Elles ne sont pas ouvertes, je les avait acheter pour fêter l'obtention de mon stage rémunéré cet été... dit-elle, on a jamais pu les boire... On peut les boire après si vous voulez, sinon je les ouvre, dit-elle. Elle hocha la tête lorsqu'Aslan lui demanda si c'était tout ce qu'elle avait à emmener.
- Oui, cela devait être provisoire le temps que les choses se tassent avec Joachim... J'ai gardé mon duplex à Los Feliz, on y allait pour réviser entre deux cours, cela faisait acte de présence et me permettait de récupérer mon courrier. Je n'avais pas amené grand chose du coup... dit-elle Tout est resté chez moi dans ce qui n'était pas essentiel... Elle avala sa salive. Les choses importantes à ses yeux tenait dans 6 cartons de 20x30cm, une valise, un sac à dos photo et son sac à main qu'elle portait toujours en bandoulière. Elle ne savait pas trop comment voir cela. Elle avait toujours vécu avec l'essentiel, sa culture lui avait appris à ne pas attacher trop d'importance à ce qui n'était pas essentiel justement entre autre chose bien évidement, et elle essayait de ne pas donner trop de valeurs aux matériels même si parfois c'était difficile. Mais là, Aslan avait devant lui tout ce qui comptait à ses yeux. Elle se sentait étrangement mise à nue.
- D'accord... Je vais faire ça... Si vous voulez descendre commencer à charger je vous rejoins après pour vous aider... Elle décrocha le badge de l'immeuble de son trousseau avant de le lui donner, pour pouvoir sortir et re-rentrer si cela me prends plus de temps que prévu... Le code est 89-75-36 si le badge ne fonctionne pas, il a tendance à faire des siennes parfois.
Elle eut un léger sourire qui laissa apparaître de manière plus marqué les cernes sous ses yeux avant d'aller faire le tour de l'appartement. A la fois pour vérifier qu'elle n'oubliait rien mais aussi et surtout pour essayer de se ressaisir et dire une dernière fois adieu. Elle avait les larmes aux yeux en laissant Aslan dans l'entrée. Elle s'en voulu un peu de le laisser ainsi mais elle s'en serait encore plus voulu d'avoir fondu en larmes devant lui.

En bas de l'immeuble, une silhouette bien trop familière guettait l'arrivée de Yuina, ou même de son "mec". C'était bien lui sinon elle ne l'aurait pas appeler et invité à monter ! Cette fille était vraiment une garce ! Non seulement elle couchait avec son tuteur, mais en plus elle se tapait à nouveau son premier petit ami. La salope. Dire qu'elle ne lui avait jamais ouvert ses cuisses... ni même laisser l'approcher de quelque manière que ce soit. "Ce donner la main c'est déjà beaucoup qu'elle disait", tu parles, ouais. Il bougea en voyant une silhouette se dessiner dans le hall vitré, mais resta dans son coin en voyant que ce n'était l'une des personnes qu'il guettait. Elle allait payer, en personne ou par dommage collatérale, il s'en foutait. Elle était à lui. Sa chose.

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@Aslan Caldeira

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Moving on. Hard step to do.Aslan sourit, sentant ses joues mal rasées se réchauffer légèrement, percé à jour. Il était un menteur déplorable, il le savait depuis longtemps - mais c’était rare qu’on le lui fasse remarquer, le laissant souvent espérer que son mensonge était passé inaperçu.
- Non promis, rien d’important, répondit-il, avec honnêteté cette fois.
Mais son sourire s’évanouit rapidement alors qu’il retournait la question à Yuina. Se mordant la lèvre, il se contenta d’acquiescer en silence. Il ne trouvait rien à dire ; il n’y avait jamais vraiment rien de suffisant à dire, dans ces moments-là. Il ne pouvait pas faire grand chose, à part essayer de montrer qu’il était là pour elle - et il espérait que sa présence pour l’aider à déménager était plus éloquente que n’importe quelle phrase bien trouvée. Ses actes parleraient pour lui, il l'espérait.

Après être arrivés dans l’appartement, la jeune femme lui avait aussitôt proposé de boire quelque chose. S'il y avait une qualité qu'elle ne perdait en aucune circonstance, c'était bien son sens de l'hospitalité.
- Si tu n’as pas soif il vaut mieux les garder fermées pour les transporter, alors, répondit-il en haussant les épaules. On aura tout le temps dans ton nouvel ancien appart !
Leurs regards s’étaient posés sur les cartons. Elle avait emmené peu de choses, mais c’était sûrement suffisant, puisqu’à l’époque, Thomas était là pour lui prêter ses affaires. Et puis, Aslan était bien placé pour savoir qu’il fallait en fait assez peu de choses pour vivre ; la plupart des objets dont les gens embarrassaient leurs logements n’étaient que pour un confort dont on pouvait se passer… mais qui manquait vite malgré tout, il fallait l’admettre.

Quand il lui proposa de prendre le temps de faire un dernier tour, Yuina acquiesça, un sourire glissant sur ses traits fatigués. Il pouvait voir qu’elle retenait ses larmes mais ne releva pas. Elle se serait certainement sentie mieux si elle s’était laissée pleurer un bon coup, mais il n’était personne pour lui donner de conseils. On ne pouvait pas dire qu’il était bon pour gérer ses propres deuils - et pas franchement meilleur pour consoler les gens. Il serait là si elle montrait l’envie de parler, mais en attendant, il valait probablement mieux lui laisser l’intimité dont elle avait besoin.
Il attrapa trois cartons qu’il empila et les souleva, bloquant celui du haut avec le menton. Il descendit alors les étages, prudemment. Un homme le dépassa dans les escaliers - sans lui dire bonjour, ni même lui proposer de l’aide. Il ne lui retint pas non plus la porte, arrivé en bas, alors que quelques mètres à peine les séparaient. Sympa.
Il s’évertua un instant à essayer d’ouvrir la porte sans poser ses cartons avant de finalement se résigner à le faire pour se libérer les mains. Il fut alors obligé de recommencer de même à sa voiture, trop gêné par ses cartons pour remarquer l’homme qui l’observait à quelques mètres de là. Il aurait peut-être dû voir moins grand et se limiter à deux cartons d’un coup, s’il avait voulu éviter quelques... problèmes.

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- On les ouvrira plus tard alors, dit-elle en hochant la tête. Confirmant qu'elle n'avait pas soif mais aussi qu'ils auraient le temps dans son duplex. Ils avaient ensuite parlé cartons et la jeune femme avait expliqué la raison pour laquelle elle n'avait pas énormément d'affaires. Lorsqu'il lui proposa de faire un dernier tour, elle accepta. Elle avait bien du mal à contenir ses larmes et lorsqu'elle entendit la porte de l'appartement se refermer, elle sentit les larmes coulés sur ses joues sans pouvoir les retenir. Elle s'en voulu elle avait l'impression de passer sa vie à pleurer ! Elle fit le tour de l'appartement, prenant son temps. Repassant dans chaque pièces, sa chambre, la salle de bain, les toilettes, la cuisine-salon-salle à manger, avant de finir par la chambre de Thomas. Elle n'avait aucune affaire à l'intérieur, mais... Elle lui disait adieu, elle avait récupéré son kawai qu'elle avait oublier dans l'armoire de sa chambre. Elle poussa la porte de Thomas et sentit à nouveau les larmes envahir ses yeux. Dieu, que cela faisait mal ! Pourquoi ? Pourquoi avait-il eu ce stupide accident ? Elle savait très bien qu'elle n'avait rien avoir là-dedans, mais les derniers posts, sms de la bitch ne l'empêchait pas de se remettre en questions! Qu'aurait-elle du faire ? Qu'aurait-elle pu faire ? L'empêcher de prendre sa voiture ? Lui rappeler de faire son contrôle technique ? Elle ne savait pas... Elle savait qu'il n'aurait pas mis fin à ses jours mais... Elle ne pouvait s'empêcher de se le demander suite à ces fameux sms...

Joachim était resté à son poste et en voyant le métisse de la dernière fois sortir de l'appartement un mauvais sourire lui envahit les lèvres et il sortit de sa cachette pour lui emboîter le pas. Une fois près de sa voiture, derrière lui il lui donna un fort coup de pied dans les genoux.
- Salut toccard ! Dit-il méchamment, alors comme ça on joue les bons samaritains ? Ca te suffit pas de te la taper? Tu l'embarques aussi ? dit-il froidement, serrant les poings se préparant à le frapper au moment où il se retournerait.

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@Aslan Caldeira

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Moving on. Hard step to do.Aslan n’avait rien vu venir. Il avait juste senti la douleur soudaine à l’arrière de sa jambe, son genou pliant et cognant contre la carrosserie de sa voiture sous le choc. Les cartons qu’il essayait de poser la seconde d’avant tombèrent au sol dans un bruit de vaisselle cassée.
Contemplant le désastre en silence, le souffle court, il n’avait pas besoin de se retourner pour reconnaître la voix de l’homme - ou plutôt du sous homme - qui venait de l’attaquer par derrière. Joachim. Leur dernière rencontre lui avait laissé un souvenir impérissable et il aurait été capable de reconnaître sa voix n’importe où.
- Eh bien, on dirait que quelqu’un a du mal à se remettre d’une rupture... , grogna-t-il, moqueur.
Il ne chercha pas à relever ses accusations sur le fait qu’il se “la tape” ou pas. Même si ça avait été vrai, cela ne regardait pas ce crétin, Yuina ne lui appartenait pas. Et puis, par habitude, il le savait ; aucune explications au monde ne pouvaient raisonner ce genre d’abrutis. De toute façon, vu les problèmes psychologiques évidents du type, il valait mieux éviter de lui faire savoir qu’elle était célibataire et retournait vivre seule - il verrait certainement ça comme une invitation.
- Tu as déjà pensé à en parler à un ps… entama-t-il en se retournant ; mais il fut interrompu par le poing qui vint s’écraser sur sa lèvre inférieure.
Le choc le surprit, la douleur vive aussi. Il le dévisagea avec incompréhension, portant ses doigts là à ses lèvres.

Et puis, sans réfléchir, il lui bondit dessus, le frappant à son tour d’un violent coup de poing dans la mâchoire.
C’était une mauvaise idée, il le savait. La violence en général n’apportait rien de bon, et il lui avait fallu beaucoup de temps et d’efforts pour apprendre à se canaliser. Trop pour tout ruiner sur une impulsion. Riposter comme il le faisait pouvait lui coûter cher. Joachim, son teint de doliprane et son air de fils à papa avaient à l’évidence plus de chances de se mettre la police dans la poche que le surinamais tatoué de la tête aux pieds et possédant une licence de boxe. La justice n’était pas si aveugle que ça, quand il s’agissait de se fier à la couleur de peau et aux apparences.
Aslan sentait son sang bouillir le long de ses veines, la colère l’aveuglant totalement. Le bruit de son poing sur ses os eut un effet étrangement satisfaisant, et il n’avait plus qu’une envie : recommencer encore et encore. Lui faire fermer sa sale gueule. Lui retirer à tout jamais cet air hautain. Lui faire assez peur et mal pour qu’il ne puisse plus jamais approcher Yuina de sa vie. L’infirmier l'attrapa par la gorge, serrant son emprise en contractant son poing, prêt à frapper à nouveau.

Jusqu’à ce qu’il aie l’impression de la sentir, la présence. Harmonie.

C’était dans sa tête, bien sûr. Ça avait toujours été dans sa tête. Il lui semblait déjà la sentir quand elle était encore en vie, à chaque fois que ses démons étaient revenus le hanter. Ses mots et son aide avaient eu plus d’impact qu’elle n’aurait jamais pu l’imaginer. Harmonie. Qu’est-ce qu’elle penserait en le voyant comme ça ?
Hésitant, il desserra l’emprise qu’il avait sur la gorge du type, relâchant doucement son autre poing.

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Moving on. Hard step to do. Joachim sentit son poing le démanger encore et encore d'autant plus en l'entendant le provoquer. Il serra les dents attendant gentiment que l'homme se retourne avant de lui coller son poing dans la figure. Grand mal lui en prit. Avant même qu'il n'est le temps de réagir plus et il sentit sa mâchoire lui faire mal.
- Ça petite merde... tu vas le payé... mais il n'eut pas le temps de dire quelque chose de plus qu'il se mit à suffoquer en sentant la main d'Aslan serrer son cou. Il sentit l'air quitté ses poings sans pouvoir en reprendre et se mit à suffoquer. Puis il senti l'air s'engouffrer à nouveau dans ceux-ci et le jeune homme repoussa Aslan de toute ses forces en se mettant à tousser.
- T'es un malade ! hurla-t-il, espèce d'enfoiré ! cracha-t-il entre deux quintes de toux. Tu vas entendre parler de moi !
Il jeta un regard noir à Ace avant de regarder derrière lui. Il marmonna dans sa barbe avant de lui faire un doigt d'honneur et de s'éloigner tout en ajoutant.
- Tu peux être sûr que je vais revenir... Tu vas morfler. Et elle aussi.

Yuina avait finalement finit par se calmer et retourna dans l'entrée après avoir fait ses derniers adieux. Elle avait récupéré son kawai qu'elle avait oublié dans l'armoire qui avait été sa chambre. Elle attrapa un carton en plus de sa valise avant de descendre après avoir bien fermé l'appartement. Pour une fois elle utilisa l'ascenseur. Elle sortit ensuite et rejoignit Aslan. Elle avait les yeux rougit d'avoir pleuré mais lorsqu'elle vit le visage d'Aslan elle s’inquiéta pour lui et non plus qu'il lui fasse une remarque sur le fait qu'elle ait pu pleurer. Bien que dans un état normal elle savait très bien qu'il n'aurait rien dit.
- Mon dieu ! Que s'est-il passé ? Vous allez bien ? demanda-t-elle en posant ses affaires en vitesse avant de s'approcher d'Aslan, laissez moi regarder... dit-elle, l'inquiétude déformant ses traits en voyant l'état d'Aslan. Il était tombé ? Que lui était-il arrivé ?

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@Aslan Caldeira

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Moving on. Hard step to do.Sentir les pulsations de son coeur se débattre sous ses doigts, le voir rougir en commençant à suffoquer. Aslan avait oublié combien ça pouvait être étrangement satisfaisant, d’avoir le dessus. D’avoir le contrôle. De choisir de lui faire payer, et jusqu'à quel point.
Il avait soif de vengeance. Pas seulement pour ce que ce connard avait fait, à lui et à Yuina. Mais aussi pour tout le reste. Toutes les galères, les frustrations, les chagrins qu’il avait eu ces huit dernières années sans jamais plus laisser ses démons les évacuer. Ni dans la drogue, ni dans la violence. Il avait pensé que la boxe, le jogging, toutes ces habitudes de blanc qu'il s'était obligé à prendre avaient suffit à enterrer ses démons, mais ça n'avait fait que l'aider à les contrôler provisoirement.

Et puis, il était venu le hanter, le souvenir d’Harmonie. Il était venu et l’avait forcé à réaliser la portée de ses actes et, à contre-cœur, à relâcher la gorge du jeune homme.
Celui se dégagea alors, la terreur teintant son regard et ses insultes. La mâchoire de l’infirmier se crispa aux mots de Joachim. Un malade. S’il savait qu’il s’en prenait à un ancien camé, un ancien dealer, un ancien chien des rues, est-ce qu’il aurait osé s’en prendre à lui en premier lieu ? Il en doutait. Ce débile pouvait s’estimer heureux qu’il ait appris à se contrôler. Plus ou moins.
Peut-être qu’ils pouvaient s’en estimer heureux tous les deux.

Aslan le regarda s’éloigner et une voix familière résonna à ses côtés. Yuina. Sans lâcher du regard le coin de rue où Joachim avait disparu, comme s’il voulait s’assurer qu’il ne revienne pas, il passa le revers de sa main sur ses lèvres. Elles laissèrent derrière elles une traînée de sang. Lèvre éclatée. Ça allait certainement gonfler. Super. Parfait. Aller au boulot le visage amoché, voilà qui allait encore rassurer les patients.

- Ça va, il… Putain, la prochaine fois je le massacre.

Il baissa les yeux vers la jeune femme, tremblant encore de rage.

- Tu peux venir chez moi si t’as pas d’autre endroit, mais il est hors de question que tu retournes vivre seule, Yuina. Ce connard te suit encore. Joachim.

Il l’avait dit sèchement ; trop, peut-être. La rancoeur lui brûlait les entrailles, le consumant entièrement. Il savait qu’il n’avait pas d’ordre à donner à la jeune Hartwell, dans le fond, mais la peur l’empêchait de prendre des pincettes. Qu’est-ce que Joachim aurait fait, si c’était Yuina qu’il avait trouvé seule sur le parking ?
Il se prit la tête entre les mains, regardant les affaires piteusement éparpillées au sol, et acheva dans un murmure :

- J’ai cru que j’allais le tuer...

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Moving on. Hard step to do.Yuina était très inquiète pour Aslan d'autant plus en le voyant la lèvre en sang. Elle transgressa ses propres règles en prenant le visage d'Aslan entre ses mains, très doucement et observa sa lèvre.
- Il faut soigner ça, dit-elle avant de se figer en écoutant ses explications. Joachim. Des mois qu'il ne se manifestait plus, qu'elle commençait seulement à se sentir en sécurité et voilà qu'il revenait ? La harcelant encore ? Elle avala sa salive, un éclair de panique traversant son regard. Elle tenta de se contrôler alors que la peur faisait doubler son rythme cardiaque.
- Je... Je ne veux pas m'imposer, je ne peux pas toujours compter sur les autres dit-elle avant de s'accroupir pour ouvrir sa valise et attraper la trousse de secours, elle referma cette dernière avant de faire signe à Aslan de s'asseoir et de commencer à désinfecter un peu la plaie. Elle n'avait certainement pas les compétences de l'infirmier en matière de soin mais elle pouvait au moins faire ça. Ignorant le ton qu'il avait pu employé, elle voyait la colère qu'il couvait et... S'inquiétait-il pour elle ? Non, elle n'était pas vraiment quelqu'un d'important dans la vie du beau métisse: stagiaire, collègue tout au plus, avec qui il s'entendait bien mais pas de raison pour laquelle on pourrait s'inquiéter pour elle.
- Je vous suis reconnaissante de ne pas l'avoir tuer... Je préfère vous voir partout ailleurs que dans un parloir parce que vous aurez été condamné pour homicide... souffle-t-elle évitant son regard alors qu'elle rougissait indéniablement. Elle se concentra sur ses soins, geste doux et délicat dans l'espoir de ne pas lui faire mal. Elle essuya le sang avant de regarder plus en détail. Elle n'avait pas l'impression qu'il y aurait besoin de faire des points de suture mais elle n'était pas experte.
- Je vous laisserais y regarder dans la salle de bain, mais je pense qu'il faudra surtout mettre rapidement du froid dessus... Elle rangea son matériel et jeta les compresses dans la poubelle non loin. Elle essaya de se concentrer sur tout sauf le fait qu'elle allait de nouveau vivre dans l'angoisse de se savoir suivit. Pourquoi recommençait-il avant alors qu'elle avait eu le sentiment d'être tranquille pendant des mois ? Elle inspira. Et regarda le carton de vaisselle, rien d'irremplaçable heureusement, elle espérait qu'il y aurait quelque chose à sauver, au moins les tasses... Elle n'était pas forcément attaché au matériel, mais elle voulait garder ces souvenirs matériels qu'elle avait partagé avec Thomas. Elle cligna des yeux, se rendant compte que les larmes les avaient à nouveau envahit.
- Désolée, murmure-t-elle, on... On peut continuer une fois que vous aurez regarder à votre lèvre s'il vous plait ? demande-t-elle d'une petite voix. Elle était stressée à présent, et elle avait un peu peur. Mais elle voulait resté occupé, elle réfléchirait à une solution une fois chez elle au calme. Pour l'instant il fallait : finir de soigner Aslan, puis finir de charger la voiture et enfin rentrer chez elle.
Elle aida Aslan à mettre sa voiture en break et installa sa voiture ainsi que les deux cartons descendues, elle ferait le tri de la casse une fois chez elle. Puis remonta avec lui, dans l'appartement. - La salle de bain et tout de suite à droite de la porte si vous voulez regarder à votre plaie... dit Yuina. Elle ne redescendrait pas seule et attendrait sagement qu'Aslan soit prêt à redescendre pour terminer de charger.

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@Aslan Caldeira

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Moving on. Hard step to do.Le contact des doigts de Yuina sur son visage avaient aussitôt apaisé les tremblements de rage d’Aslan, réchauffant sa peau de la colère sourde qui l’avait glacée. Il la laissa observer la blessure de sa lèvre avant d’expliquer comme il le pouvait la situation. Joachim. Joachim et ses problèmes psychiques de plus en plus manifestes et inquiétants.
Il vit la lueur d’angoisse glisser dans le regard de la jeune femme ; mais cette fois, il ne fit rien pour l’empêcher. Il n’avait pas l’intention de la rassurer. Il y avait de quoi avoir peur. Il fallait qu’elle ait peur, en fait, si c’était le seul moyen pour qu’elle accepte de se mettre à l’abri.

Il ne répondit pas quand elle assura ne pas vouloir s’imposer, la regardant fouiller à la recherche d’une trousse de secours. Il voulait trouver les mots pour la convaincre mais ils ne semblaient pas vouloir s’assembler dans son esprit. Il était encore trop secoué, peut-être. Et pourtant, il allait bien falloir qu’il trouve les mots. Il était inquiet pour elle - trop pour la laisser rester seule, proie facile pour son ex qui rôdait autour.

Elle était contente qu’il ne l’ait pas tué ; elle n’avait pas vraiment envie de le voir en prison. Un sourire glissant douloureusement sur ses lèvres fendues, l’infirmier haussa les épaules.

- Ce serait pas si terrible en fait, je dois avoir un bon paquet d’anciens potes, là-bas.

Des anciens sdf, mais surtout, des anciens dealers avec qui il avait travaillé. Pas vraiment les anciennes fréquentations avec qui il tenait à renouer. Mais il ne mentait pas pour autant : il serait loin d’être dépaysé, en prison.

- Et puis, ça me permettrait de t’aider dans tes études de criminologie, non ?

Il plaisantait, bien entendu. Il n’avait pas échangé la thune facile du trafic de drogues contre le salaire minable d’infirmier tout ça pour finir sa vie au trou. Mais, honnêtement, s’il n’y avait que ça pour sauver la peau d’Yuina, il était presque prêt à considérer sérieusement l’option.
Il se laissa faire, alors qu’elle nettoyait doucement sa plaie, essayant de ne pas montrer sa gêne. C’était bizarre : pas seulement d’être le soigné au lieu d’être le soignant, mais aussi, cette proximité avec elle.
Bizarre, mais pas désagréable.
Il acquiesça ; mettre du froid dessus. Elle avait raison. Il y aurait pensé aussi, si l’état de ses lèvres n’avait pas été le dernier de ses soucis. Mais pour être honnête, il n’en avait pas grand chose à foutre. Tout ce qui l’inquiétait, en ce moment, c’était elle. Elle et le taré qui avait été incapable de supporter le rejet.
Elle regarda le carton de vaisselle, à terre, et il vit ses yeux se remplir de larmes. Il eut envie de la prendre dans ses bras, de la serrer contre lui comme pour absorber sa peine, mais il n’osa pas même faire un pas. Elle était toujours sa stagiaire, sur le papier. Le lien qui les unissait était déjà bien plus important que ça, il le savait - mais il ne s’y sentait pas autorisé. Tout comme, de son côté, elle semblait ne toujours pas se sentir autorisée à le tutoyer.
Alors, il se contenta d’acquiescer, encore une fois, avant de charger les trois cartons avec son aide.

Ils remontèrent ensuite dans l’appartement et Aslan se rendit dans la salle de bain en suivant les indications de la jeune femme. Il se fichait de sa lèvre, en réalité ; mais s’autoriser un instant seul pour se calmer ne pouvait pas lui faire du mal. Il était toujours choqué ; de la soudaineté de l’attaque, de sa propre réaction. Accoudé au lavabo, il se rinça le visage avant de croiser son propre regard dans le miroir. Il ne savait pas ce qu’il devait faire. Est-ce que ça leur attirerait des problèmes aux narcotiques anonymes, si elle s’installait chez lui ? Est-ce qu’il devait suivre son instinct et insister pour l’héberger, ou la laisser prendre ses propres décisions ?

Il finit par ressortir. Il porta les deux cartons les plus lourds. Yuina, un carton et sa valise. Ils descendirent alors, en silence, chargeant la voiture avant de monter dedans.
Aslan démarra le moteur, mais le laissa tourner sans faire avancer le véhicule. Finalement, il tourna la tête, accrochant son regard dans celui de la jeune femme.

- Ecoute, si tu n’es pas confortable à l’idée de venir chez moi, il n’y a pas de soucis, je comprends, et je te déposes chez qui tu veux. Mais sache juste que j’ai une chambre de libre et que je te proposerais pas si ça me gênais.

Il la dévisagea un instant, un air grave assombrissant ses traits, avant de reprendre :

- Mais il est hors de question que tu ailles vivre seule avec ce taré en liberté dans les rues. Cette fois c’est sérieux, il a définitivement un gros problème psy, il est dangereux. Il est pas question que tu finisses dans les faits divers parce que t’as pas osé t’imposer… Je veux dire, encore moins chez moi. Il eut un léger rire, amer. Je sais ce que ça fait d’avoir l’impression de s’incruster chez les gens, Yuina, j’ai vécu comme ça pendant des années, mais parfois c’est juste la seule alternative viable.

Les alternatives qu’il avait eu, lui, c’était la rue, pas un ex cinglé - et il était difficile de dire ce qui était le pire des deux. La rue était pleine de personnes mal intentionnées. Mais au moins, elles n’avaient pas été mal intentionnées spécialement envers lui.

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