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 (louis) acte I, scène 3

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#MessageSujet: (louis) acte I, scène 3   (louis) acte I, scène 3 EmptySam 19 Jan - 20:07

Mes parents m'avaient incité à quitter le domicile familial pour profiter d'un week-end énergisant dans la neige. Ils avaient proposé à Louis de m'accompagner, puisqu'ils ne semblaient pas avoir trouvé un meilleur compagnon que lui. Alors j'avais accepté poliment, même si cela faisait seulement deux semaines qu'il traînait dans les parages. J'avais eu l'occasion de dialoguer avec lui, notamment sur les possibilités dont débordaient cette ville ou de nos passions communes. La littérature et les grands auteurs avaient été étudiés avec fascination, et j'avais même aperçu, à ma plus grande satisfaction, une pointe d'admiration au fond de ses prunelles. Je n'avais donc pas de véritables raisons de refuser ce voyage, surtout que mon paternel s'était accordé avec ma mère pour me l'offrir. Quant à Louis, il avait l'air enchanté de découvrir un autre lieu, dans lequel la nature enneigée prenait place. Nous étions donc montés dans le bus pour deux heures de route. J'étais assis près de la vitre, mais mes yeux s'étaient souvent attardés sur le visage de Louis. Ils en imprimaient et savouraient chaque contour, délaissant totalement le paysage splendide dessiné derrière la fenêtre. J'avais pu constater durant ces plusieurs jours en sa compagnie qu'il était très charmant – mais c'était la première fois que j'avais la chance de le regarder dormir. Il était emmitouflé sous sa couverture, puis avait la tête penchée de mon côté et les paupières closes. Je pouvais le détailler en toute impunité, sans qu'il ne puisse remarquer mes regards prolongés. S'il savait comme je le trouvais désirable ! Finalement nous avions découvert notre chambre, l'intérieur du chalet et les alentours. Nous avions eu aussi la surprise de n'avoir qu'un lit double auquel il fallait nous accommoder – était-il nécessaire de préciser que pour ma part, il n'a pas fallu entreprendre beaucoup d'efforts ? Je pourrais ainsi parcourir ce visage des yeux encore une fois, pendant que Louis serait plongé dans son sommeil. C'est ce que je fis dès la première nuit, en silence. Et même si j'avais gémi légèrement à la simple pensée de maintenir cette bouche sèche contre la mienne, mes bruits avaient été couverts par ses ronflements rythmés.

Le lendemain, j'ouvris les yeux et remarquais très vite la disparition de Louis. Je tournais alors la tête pour observer à travers la baie vitrée. Le soleil s'était déjà levé, me donnant la certitude qu'il était plus de 9 heures. J'apercevais toutefois Louis de là où j'étais. Il était assis sagement sur le balcon, à contempler la vue, à manger et à grelotter dans le froid. Je me plaisais à l'observer sans qu'il ne puisse être alerté par l'insistance de mon regard. Je me décidais à me lever quand le désir d'être auprès de lui, d'échanger avec cet esprit vif et cultivé se fit plus puissant que l'envie de le regarder. Je m'habillais d'un pull au-dessus de mon pyjama polaire, ainsi que de chaussettes et chaussons. Je posais une couverture en laine sur moi, avant d'en attraper une autre entre mes mains et d'ouvrir alors la porte coulissante pour rejoindre Louis sur le balcon. « C'est dans ces moments-là que le plaid est utile tu sais. » Je le déposais sur ses épaules, en laissant mes mains se frayer un chemin entre son dos et le dossier de son siège pour le recouvrir totalement. Je m'enroulais moi aussi du tissu et m'assis en tailleur, en recourbant une jambe sous mes fesses. « Tu vas skier aujourd'hui ou profiter du chalet ? » Je le suivrais au gré de ses envies. Je détaillais ensuite tout ce qui était posé sur la table, et fis rapidement la constatation que Louis avait déjà fait un tour en ville. Il avait acheté deux cafés, des crêpes et autres viennoiseries. « Merci pour le petit-déjeuner. » J'ignorais si c'était seulement pour satisfaire sa gourmandise ou si la mienne était aussi en jeu, mais je savais par contre qu'il ne tarderait pas à me remettre à ma place si je faisais fausse route. Je lui accordais un sourire enjoué, puis attrapais une crêpe sans obtenir la permission.
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#MessageSujet: Re: (louis) acte I, scène 3   (louis) acte I, scène 3 EmptySam 19 Jan - 20:08

Je m’étais laissé tenté par une nouvelle expérience, vivement poussé par mes hôtes. Il faut dire qu’il aurait été idiot de refuser une telle opportunité de rencontrer de nouvelles personnes et de nouveaux paysages et endroits. Autant dire que l’idée de dire non à cela ne m’était absolument pas venu en esprit, pas même la présence du fils de mon hôte à ce voyage. Julio était un garçon curieux et assez intriguant. J’avais passé quelques moments en sa compagnie au cours de ces deux semaines passées dans leur demeure. Il me ressemblait à certains égards. Un homme cultivé bloqué dans un corps d’adolescent, subissant cette condescendance naturelle des adultes envers son jeune âge. Cultivé, mais inexpérimenté vis-à-vis de certaines choses de la vie, j’en étais certains. Mon avis sur mon jeune hôte était plutôt positif. Il dégageait résolument quelque chose auquel je n’étais pas insensible et je dois avouer qu’il éveillé ma curiosité bien plus que je ne le voulais l’afficher. Il en aurait été trop satisfait et cette pensée me faisait souvent sourire. Je sentais que j’intriguais ce jeune homme. Je pouvais sentir son regard sur moi, sans réellement qu’il en est conscience. Je me sentais observé parfois et il ne m’était pas bien difficile d’identifier la personne qui avait le regard posé sur moi. Je me demandais ce qu’il pouvait bien penser de moi, pour agir de cette manière, mais sans doute que j’avais déjà conscience à ce moment là que l’aborder de vive-voix de façon franche, n’aurait pas été une bonne idée. Alors, son comportement me poussait à agir de la même sorte, à lui lancer des coups d’œil lorsque je savais son regard posé sur moi ou ailleurs. Je l’observais sans réellement en prendre conscience. Ce que j’avais fais le matin même dans cette chambre au chalet qu’on avait passé dans le même lit. L’idée ne me dérangeait point. Pourquoi l’aurais-je été ? Il n’y avait aucune raison. Pourtant, ce matin à mon réveil, lorsque mon regard s’était posé sur ses traits profondément endormis, je l’ai observé avec attention. Mes yeux ont suivi ses traits avec attention, détaillant chaque parcelle de ce visage que je semblais découvrir réellement pour la première fois. Le côté juvénile de ces traits, en pleine transformation, mêlant virilité et innocence ne me laissa pas totalement indifférent. L’envie de glisser la pulpe de mes doigts sur les traits de son nez, des courbes de sa bouche jusqu’à son menton vient frapper mon esprit. Cette idée me fit frémir tandis que je venais couper court à cette observation pour me lever et prendre une douche bien chaude. Cette envie me travaillait et me rendait perplexe, perdu. Je ne savais pas quoi en penser, alors j’ai préféré l’effacer de ma mémoire en allant nous acheter un bon petit déjeuner. Le soleil était de sortie et je comptais bien profiter du balcon pour savourer ce repas matinal.

Ce que je fais en revenant dans la chambre, laissant toujours Julio dormir. J’attrape mon paquet de cigarette et en enflamme une dès que je me retrouve sur le balcon. J’installe mes achats sur la table, sort un café pour savourer son arome subtil tout en savourant le paysage qui se perd sous mes yeux. Cet endroit est vraiment magnifique et je me perds dans cette contemplation, bien moins troublante que celle qui m’a possédé en ce début de journée. Ma cigarette se consume avant que je n’entende le son de la porte coulissante s’ouvrir. « Salut. Bien dormi ? » Je l’accueille simplement en lui lançant un coup d’œil furtif en usant de cette nonchalance coutumière. Je le sens déposer un plaid sur mes épaules, sent légèrement ses doigts glisser dans mon dos pour faire glisser la couverture sur moi. Un contact légèrement troublant, pour la première fois, comme si je ne pouvais pas m’empêcher de laisser ce souvenir récent envahir mon esprit. « Merci. » Je me contente juste de répondre sans y mettre la moindre émotion en venant écraser ma cigarette. J’en profite pour manger un morceau de mon croissant tandis qu’il prend place sur une chaise non loin de moi. Julio semble vouloir faire la conversation. « Je vais sans doute profiter du Spa/Jaccuzzi et aller me balader dans le coin, mais fais ce qui te tente. » C’est une manière de lui préciser que sa présence n’est pas forcément nécessaire, mais que je ne lui ferme pas la porte non plus. Aujourd’hui, j’aurai voulu être plus franc, lui dire que je voulais être seul, mais cela attirerait trop son attention et il se montrerait trop curieux. Ce qui n’est pas une bonne idée, alors j’use de mon indifférence palpable, feintée tout en venant boire une gorgée de mon côté. Il me remercie pour le petit déjeuner et je n’ai aucune intention de le pousser dans une autre voie. Je le laisse attraper une crêpe, me contente juste de continuer à savourer mon petit déjeuner en reposant mon regard clair sur le paysage. Je profite de la vue, en silence, ne sachant pas trop quoi dire, encore un peu troublé par ce qu’il s’est passé à mon réveil.
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#MessageSujet: Re: (louis) acte I, scène 3   (louis) acte I, scène 3 EmptySam 19 Jan - 20:08

Je tardais à rejoindre Louis sur le balcon, trop occupé à détailler ses traits du fond de mon lit. Je me décidais quand même à me lever et à m'asseoir face à lui, après avoir frôlé son dos et ses épaules pour l'enrouler d'un plaid et lui tenir chaud. « Très bien, le lit est plutôt confortable. Et toi ? » Il fumait sa cigarette, sans vraiment poser un regard sur moi. Il s'intéressait plutôt à la nature sauvage et enneigée qui se dessinait sous ses yeux. Le brouillard nocif se diffusait jusqu'à mon nez, et je sentais cette odeur qui s'était déjà faufilée sous nos draps. Elle se mélangeait à l'odeur particulière de Louis, au café et aux crêpes qui régnaient sur la table. Je ne tardais pas à en manger une. « Cela ne me fera pas de mal, un bon bain chaud. » Je commentais pour me donner une bonne excuse de le suivre partout. Je ne voulais pas lui donner cette impression, alors je lui précisais que mes intentions n'étaient pas telles - de manière implicite. « Ce soir je mangerai avec un ami, tu pourras venir si tu veux. » Louis m'avait dit de faire ce que je désirais. Mais ce qui me tentait, c'était d'être avec lui - et je me fichais bien de savoir que mes mots étaient pourvus d'une naïveté affligeante et révélaient clairement mon côté fleur bleue.

(...)

Après le petit-déjeuner, j'avais enfilé un boxer de bain et m'étais entouré d'une serviette, pour filer au plus vite dans le jacuzzi. On avait rapidement traversé les couloirs du chalet pour atteindre la salle dédiée aux machines de relaxation. Je ne tardais pas à m'immiscer dans l'eau brûlante et m'asseoir sur le rebord immergé. Mon corps était dissimulé sous cet élément liquide, seul le haut de mon torse pouvait être visible. Je glissais légèrement sur le siège pour le cacher complètement de la vue de Louis. Je ne voulais pas l'effrayer de ma maigreur, de mon manque de muscle, j'étais certain que ça ne l'intéresserait jamais. M'être installé le premier me donnait l'avantage de voir Louis y pénétrer à son tour. Je faisais mine de regarder l'eau bouillir, mais mes yeux s'intéressaient à ce que mon champ vision percevait autour de moi. Je découvrais alors le corps finement musclé de Louis et étais fasciné par la splendeur qui le qualifiait. Il était terriblement sexy avec son caleçon assez court. Son corps était comme je l'avais imaginé : charmant sans trop en faire, il était façonné avec perfection et simplicité à la fois. Il me plaisait indéniablement. Pour ne pas qu'il en soit alerté, même si je faisais tout pour que mon regard ne reste pas appuyé sur lui, je plongeais sous l'eau chaude, les yeux fermés, pour mouiller mes cheveux bouclés. Je revins à la surface quelques secondes plus tard, quand je me remis de mes émotions et que le corps de Louis était enfin camouflé lui aussi. Je ne pouvais plus l'admirer, bien que ses yeux d'un bleu clair n'en ressortaient que plus puissamment avec les reflets de l'eau. Seul son visage suffisait à provoquer en moi ce courant électrique. Je remis mes cheveux en place, tout en me concentrant sur les poils de son torse qui étaient en contact avec l'eau. Pourquoi devait-il être aussi séduisant ? Je décidais de prendre la parole pour tenter de réduire la tension qui s'installait au sein de mon corps. « Tu as repéré une randonnée dans le coin ? » Je m'informais sur son activité future, concernant la balade qu'il avait prévue au sein de la ville. Peu importait l'effort que demandait cette promenade, je l'accompagnerai avec plaisir.
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#MessageSujet: Re: (louis) acte I, scène 3   (louis) acte I, scène 3 EmptySam 19 Jan - 20:09

J’essaye tant bien que mal de chasser ce trouble qui m’envahit sans crier garde et que je ne m’explique pas. Je ne devrai pas accorder tant d’importance à ce désir saugrenue qui m’a pris de court en ce début de matinée. J’essaye de lui donner une raison cohérente, qui a du sens, alors je garde le silence, tout en savourant la beauté du paysage qui se perd sous mon regard. J’imagine que c’est mon attrait naturel pour les belles choses qui m’a fait contempler les traits de ce garçon, qui vient me rejoindre. Le contact de ses doigts sur mon dos ne fait que réveiller ce trouble que je découvre pour la première fois. « Très bien également. J’ai dormi d’une traite. » Toujours peu bavard, je réponds simplement à sa question avant de lui exposer mon programme de la journée. Mon regard se pose furtivement sur lui. Julio est un beau jeune homme. Il a des traits charismatiques, une beauté à la fois candide et mature, qui doit faire tourner la tête de bien des jeunes filles de son âge. Je ne doute pas de la popularité du jeune homme, sans doute similaire à celle que j’avais à son âge. Il aurait tort de profiter du cadeau que lui a offert la nature avec ces traits charmants. Sans m’en rendre compte, je l’observe avec intensité, comme si j’avais besoin de justifier ce qu’il s’est passé. Pourquoi je me prends la tête avec ça ? Cela n’a aucun sens. Pourtant, aujourd’hui, j’aimerai être seul pour pouvoir me retrouver un peu et réellement chasser tout cela de mon esprit, mais ce garçon semble disposé à être mon compagnon. Il m’est impossible de refuser sa présence désormais, alors je me contente juste de boire une gorgée de mon café en silence. Il m’invite à manger avec lui et son ami, mais je décline sa proposition, comme si je cherchais d’un seul coup à passer moins de temps avec lui. « Non, c’est gentil, mais profite de ton ami. Tu n’as pas besoin de rester avec moi, tu sais. Je suis un grand garçon et puis tu pourrais te trouver une jolie demoiselle pour profiter pleinement de ce voyage. » Je lui fais un clin d’œil pour tenter de le pousser dans cette voie, de prendre de la distance au lieu de passer tant de temps avec moi. J’ai conscience que je l’intrigue, de son regard perpétuel sur moi et c’est très déroutant, car je ne connais pas la cause d’un tel intérêt à mon égard. Au fond, je ne suis pas certain d’avoir envie de le savoir réellement. Je constatais juste une réelle volonté de sa part de m’intégrer à sa vie, à ses souvenirs, mais le faisait-il avec les autres ? Quoi qu’il en soit aucune de mes questions vient s’exprimer à travers mes mots. Je me contente de boire mon café et savourer mon croissant tout en profitant de la vue, sans faire la conversation avec Julio. J’ai trop besoin de me plonger dans mes pensées, ce qu’il me laisse faire en déjeunant en silence à son tour.

(…)

On retrouve le SPA après le petit déjeuner. Je me suis éclipsé du balcon pour rejoindre la salle de bain et enfiler mon short de bain. J’ai tronqué mes chaussures pour des claquettes avant d’enrouler mon corps d’un peignoir de bain. Pas besoin d’attraper froid en allant au SPA. Une pensée que ne semble pas avoir eu Julio puisqu’il expose son corps aux yeux de tous, simplement vêtu d’un boxer de bain et d’une serviette. Je ne dis mot, le laisse faire comme il le veut et le suit sagement en évitant de laisser mon regard se poser sur son dos frêle, mais fin, presque aussi fragile que celui d’une femme. Je sens le regard que pose certaines demoiselles sur Julio, cela ne fait que confirmer cette pensée que je désire suivre que je l’observe comme je contemplerai une belle rose ou un beau tableau. C’est juste pour la beauté qu’il dégage et rien de plus. Alors, je me concentre sur cette pensée, mettant de côté toute autre réaction cohérente ou irrationnelle. Je retire mon peignoir tandis qu’il rejoint l’eau. Je ne lui accorde aucune attention, alors que je semble avoir toute la sienne. Je le vois dans son comportement, dans sa manière d’observer l’eau à l’endroit où je vais sans doute la rejoindre. Il fait diversion, à moins que cela ne soit moi qui me fait des films. Je me sens légèrement perdu dans tout cela, finit simplement par rejoindre l’eau chaude pour me caler contre le rebord et profiter du calme que cela peut me procurer. J’oublie toutes ces pensées qui perturbent mon esprit depuis des heures, savoure juste le son de l’eau que nos corps font remuer. L’eau est calme, on peut l’actionner à tout instant si on le désire, mais juste la chaleur bienfaitrice me suffit pour le moment. Pourtant, une fois de plus, la voix de Julio se fait un chemin jusqu’à mon esprit, m’oblige à reposer mon regard sur lui, entièrement trempe, l’eau perlant de ses cheveux sur son visage, son nez, sa bouche et ce trouble presque oublié ressurgit brutalement. La chaleur de mon corps grimpe subitement tandis que cette envie de venir gouter à l’une de ces perles d’eau avec ma bouche envahit mes pensées. Je perds la notion du temps durant quelques secondes, peut être une minute. Mon expression est ferme, mon regard un peu trop pénétrant, mais je fini simplement par déclarer avec nonchalance. « Non pas encore. Je vais sans doute y aller au gré de mon instinct. » Je balaye sa tentative de conversation. « Et toi ? Tu comptes faire quoi après le SPA ? » Je l’exclus de manière détournée de ma future balade, comme toujours lorsque je me sens en insécurité. Il a un pouvoir que je n’identifie pas encore clairement, mais je le sens au fond de moi et je le repousse instinctivement, comme je l’ai toujours fait avec autrui.
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#MessageSujet: Re: (louis) acte I, scène 3   (louis) acte I, scène 3 EmptySam 19 Jan - 20:10

Louis semblait tout faire pour me laisser une impression mitigée sur ses intentions. Il était parfois d'une générosité manifeste, mais c'était chaque fois pour mieux se détourner de moi. Il m'accordait son attention la plus sincère, avant de la laisser s'éclipser aussi rapidement qu'elle l'avait transpercé. Ce matin-là, il m'avait offert un brin de causette et un petit-déjeuner consistant, comme si le petit être insignifiant que j'étais pouvait avoir de l'importance pour lui. Alors j'avais savouré cette sensation qu'il procurait en moi, et m'étais mis à penser que ce café, c'était celui qu'il m'avait refusé lors de son arrivée. Il avait préféré dire « à plus » de son air nonchalant et irritant, me délaissant encore une fois après m'avoir animé d'autant de frénésie. Louis alternait entre le chaud et le froid sans me laisser vraiment le temps de m'habituer à son bon caractère. Je préférais ces minutes où il se détendait, se laissait emporter par une conversation passionnée sur la littérature ou les divertissements qui nous étaient communs. Chaque fois qu'il s'ouvrait, il finissait toujours par témoigner son envie de couper court à nos échanges. Je me demandais parfois s'il se forçait, plus pour faire acte de présence que par véritable intérêt pour moi. « Je pourrais très certainement, mais ne sachant pas quand la chambre sera libre pour m'adonner à quelques ébats, je préfère ne pas m'y risquer. » Et c'est dans ces instants qu'il se refermait complètement, sans me donner l'opportunité de trouver une faille qui le rendrait de nouveau enjoué. Je n'avais pas d'autres choix que d'apercevoir sa coquille reprendre forme autour de lui. J'étais un spectateur impuissant. J'acceptais donc – avec regret – qu'il ne veuille pas me suivre au dîner, tout autant que son besoin de passer le reste du petit-déjeuner dans le silence.

(…)

Je ne pouvais m'empêcher de contempler la partie du corps de Louis qui restait hors de l'eau. Ses pectoraux légèrement musclés et les poils fins qui les recouvraient, suffisaient à me donner une vision alléchante. Je le regardais avec ce que j'espérais être de la discrétion, sans émettre de regards trop prolongés ou fascinés sur sa silhouette. Mes yeux les scrutaient seulement de temps à autre, et je faisais plutôt mine de les détourner des décors extérieurs pour entreprendre un passage sur sa peau. Louis était charmant, hypnotisant, j'aurais pu le regarder des minutes entières si je n'avais pas senti son propre regard se planter sur moi. J'étais intimidé d'être dans ce jacuzzi en face de lui, même si j'essayais de ne jamais le montrer. Je n'avais qu'une profonde envie qui me possédait à cet instant, et qui ne faisait qu'intensifier la chaleur qui régnait dans mon corps. Je voulais que ses doigts viennent s'aventurer contre ma chair enflammée, qu'ils la frôlent avec sensualité et avidité. Je voulais sentir son torse formé contre le mien, plus pâle et frêle. Je peinais à retenir mes mains qui désiraient elles aussi effleurer la peau chaude de Louis, ainsi que ses poils qui sonnaient comme une tentation dans mon esprit tourmenté. Ils m'obsédaient, ces poils qui flottaient dans l'eau, et qui lui attribuaient cet air viril sur le visage. J'avais envie de poser ma bouche dessus, découvrir cette puissance masculine à laquelle je n'avais encore jamais été confrontée. Louis ne tarda pas à freiner toutes ces pulsions, avec un simple commentaire qui vint tout éclater. Mes idées cupides s'arrêtèrent net, maintenant que le silence pesant se transformait en vérité cinglante. Louis ne m'avait pas compté dans les invités à sa petite promenade. Cette réalité m'avait  froissé un court instant, avant que je ne décide de partager mon projet. « Je pensais venir avec toi. » Je répondis sans me démontrer, pour lui transmettre mon ambition future. Je ne voulais pas forcément m'imposer, mais il était évident que Louis ne semblait pas au courant de ce désir. Ou il l'était mais souhaitait être seul ? Je me devais de l'en informer pour qu'il puisse réagir en connaissance de cause. « Enfin je voulais aussi découvrir le coin. » Je précisais que notre envie était commune, pour éviter cette pensée probable que mon désir réside plus dans ce besoin d'être auprès de lui que dans l'exploration de la nature avoisinante. S'il préférait réellement me maintenir en dehors de sa promenade, il pourrait m'en faire part avec autant d'affront, maintenant que je lui avais transmis ma volonté.
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#MessageSujet: Re: (louis) acte I, scène 3   (louis) acte I, scène 3 EmptySam 19 Jan - 20:10

La perspicacité de ce jeune homme m’envoute comme elle m’effraie. Il dégage cette maturité qu’un jeune homme de son âge ne devrait pas avoir. Il est évident qu’il a toutes les cartes en main pour devenir un grand homme s’il le désire. Par sa culture, sa curiosité, son esprit vif, il me rappelle le jeune homme que j’ai été à son âge. Il a une sensibilité similaire à la mienne. Je n’ai aucun de mal à envisager qu’une complicité réelle et profonde pourrait nous lier, mais je m’en sens incapable. Sans doute parce qu’il fait résonner un mauvais présentiment en moi, qui active immédiatement mes mécanismes d’auto-défense, poussé également par cet intérêt réel et troublant que je sens dans chacune de ses tentatives de créer le lien avec moi. Il y a quelque chose en lui qui m’échappe, qui ne me permet pas clairement de mettre le doigt sur la nature exacte de ce lien qu’il cherche à tisser avec moi. Sa beauté n’arrange pas la situation, mon aisance à contempler ces traits ou à les désirer à cet instant, me pousse encore plus profondément à le maintenir loin de moi, comme un élément dangereux, qui pourrait bouleverser tout l’équilibre de mon existence. Je ne peux pas consciemment laisser ce genre de trouble m’envahir plus profondément. Il me faut cerner les raisons de sa présence au sein de ma chair, de mon esprit, mais pour cela, seul une solitude réelle et profonde peut m’apporter la réflexion nécessaire. Seulement, une fois de plus, je me perds dans le regard de ce garçon impétueux. Je sens son désir de me provoquer, de ne pas se laisser défaillir face à la fermeté dont je fais preuve. Il retourne la situation à son avantage, rend ma tentative de l’écarter vaine avec une dextérité certaine. Je ne peux pas remettre en cause la raison de sa volonté à me suivre. Il expose clairement son désir, écarte tout doute que j’aurai pu formuler sur sa réelle volonté. Si je le fais désormais, je viendrai forcément frôler du bout des doigts un échange dangereux et sans doute ambiguë, car je devrais émettre des suppositions, révéler des éléments troublants, mais également admettre les avoir remarqués et d’en être troublé. Autant dire que je ne compte absolument aborder ce genre de choses avec lui. Sans doute parce que je crains au fond de moi d’être dépourvu de toute clairvoyance sur ses intentions à mon égard. Peut-être est-il toujours ainsi avec les autres ? Le mystère qui entoure Julio ne fait que s’accentuer. Alors mon regard se plonge dans le sien. « Du coup, tu veux découvrir quoi ? » Je lance avec désinvolture, comme s’il n’y avait aucun jeu de pouvoir entre nous. Je repose ma tête contre le rebord, me contente juste de le fixer de mon regard profond et sérieux. Je n’en prends pas conscience, mais est-ce que je cherche à le troubler tout autant qu’il me trouble avec ces gouttes d’eau qui perlent sur sa peau lisse et imberbe comme tant de femmes le désirerait, cette beauté à la fois virile et féminine ? Qu’est-ce qu’il se passe… ? Se pourrait-il que le manque de luxure me fasse perdre toute raison ?
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#MessageSujet: Re: (louis) acte I, scène 3   (louis) acte I, scène 3 EmptySam 19 Jan - 20:11

J’étais indéniablement charmé par le physique avantageux de ce beau français qui avait récemment intégré mon quotidien. Il m’était difficile, même impossible de tourner les yeux trop longtemps, tant ils ne désiraient qu’une chose : découvrir une autre parcelle de chair encore plus sensuelle et exquise. Ils tentaient surtout de faire diversion, en s’intéressant faussement à ce qui entourait le jacuzzi, pour mieux dériver de nouveau sur son torse bien formé et poilu.  Je ne pouvais me voiler la face plus longtemps, Louis était résolument séduisant, même si j’aurais préféré que sa laideur soit plus évidente. Le désir que j’éprouvais durant ces minutes d’intimité, de lien à peine tissé, en aurait alors été moins fort. Je n’aurais pas non plus eu besoin de le dissimuler, de me forcer à ne jamais l’exprimer ou le dévoiler. Je n’en faisais parfois qu’à ma tête et dès qu’une occasion se présentait à moi, mon regard se posait instinctivement sur ce corps délicieux qui nourrissait mes nouveaux fantasmes. « On peut demander des informations à des gens du coin pour savoir s’il n’existe pas une randonnée agréable à faire. » Je proposais simplement pour essayer d’obtenir son approbation. Je n’avais pas d’autres idées que de passer du temps avec lui, mais cela me convenait amplement. « Je dois aussi acheter quelques souvenirs, histoire de remercier mes parents pour le voyage. On peut faire un tour au village ensuite. » Ils m’avaient payé le week-end, alors ils méritaient bien une boule à neige en compensation. J’aurais voulu que cette discussion ne prenne jamais fin, bien qu’elle ait été d’une banalité affligeante ! Je voulais juste avoir de bonnes raisons de le regarder, de planter mon regard dans le sien ; lorsqu’on discutait, je pouvais agir en discrétion sans qu’il ne puisse remarquer combien mes observations n’avaient rien d’innocent. C’était au moment où d’autres personnes nous rejoignirent dans le jacuzzi que je me taisais ensuite. « Bonjour. » Je les saluais poliment avant de détourner le regard vers l’extérieur du bassin. Je n’avais plus le courage de contempler l’homme devant moi, il serait alors alerté par mes coups d’œil prolongés. Je laissais les inconnus bavarder, avant que nous décidions de partir pour notre promenade.

(…)

Nous nous sommes retrouvés à parcourir les chemins sinueux avec nos chaussures de randonnée. Nous nous étions renseignés auprès de commerçants, pour connaître ceux que nous pouvions emprunter pour cet après-midi ensoleillé. J’avais envie de profiter de l’air pur, des paysages naturels, et de Louis. Il était la raison la plus incitative dans ce désir de délaisser le ski pour me perdre en montagne avec lui. Je voulais le découvrir davantage, m’accaparer ces petits moments où il s’ouvrirait. Je ne souhaitais les partager avec personne d’autre, c’est pourquoi je m’entêtais à rester auprès de lui pour avoir l’occasion de découvrir la complexité de cette personne intrigante. Louis était tellement mystérieux et introverti qu’il activait cette curiosité déraisonnable au fond de mes tripes. J’avançais ainsi à ses côtés, ou suivais ses pas avec coordination. Il n’était pas nécessaire de commenter chaque somptuosité qui s’offrait devant nos yeux ébahis, pas plus qu’il ne l’était de discuter durant la majorité de notre périple. Louis semblait peu bavard et réceptif aux conversations stériles qui n’étaient pas basées sur l’enrichissement ou la culture. Il avait trouvé en mon père un bon compagnon bavard, et la réciprocité était exacte. Je voulais marquer son esprit à ma manière, sans toutefois savoir comment m’y prendre. Souvent, j’évoquais les grandes têtes de la littérature ou appartenant au monde des sciences et nous débattions entre hommes cultivés. Cette fois pourtant, je voulais briser cette carapace que Louis ne cessait jamais de consolider. Je tentais une méthode subtile quand nous nous arrêtâmes pour contempler l’horizon composé de neige et de beauté. « Tu avances dans ton roman au fait ? Tu as trouvé ce que tu cherchais ici ? » J’avais osé l’interroger sur la question de son bouquin. Sa présence à Wauwatosa ne m’était pas indifférente, et me laissait un soupçon de trouble au niveau du cœur, mais je m’intéressais plutôt aux objectifs qui l’animaient secrètement.
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#MessageSujet: Re: (louis) acte I, scène 3   (louis) acte I, scène 3 EmptySam 19 Jan - 20:11

Mon regard se perd dans ses traits. Je le dévisage clairement tout en adoptant une posture nonchalante. J’essaye tant bien que mal de chasser ce trouble qui m’envahit. Je tache de désacraliser la perfection de cette peau délicate sur laquelle s’égare ses gouttes d’eau qui perlent doucement sur lui, le long de son visage, de ses cheveux à son épaule avant de disparaitre sous l’eau. J’essaye en vain d’y parvenir, car mon regard se fait encore plus perçant. Je tâche de faire passer cela pour de l’indifférence, de la provocation, car laisser apparaitre une once de désir serait inconcevable. Je ne peux pas délibérément laisser ce garçon me troubler de cette manière, faire resurgir des pensées que je n’aurai pas imaginé développer de nouveau pour un homme. Cela n’a aucun sens. Je suppose que le manque de contacts charnels perturbe mes pensées et sa beauté presque féminine me joue des tours. Je me retrouve bloqué avec lui, pour la journée, car le repousser plus fermement pourrait soulever des questions et je sais ce gamin particulièrement intelligent et curieux pour poser les bonnes questions et ne pas se laisser déstabiliser malgré toute manœuvre de ma part. Ce qui est inquiétant et particulièrement attirant, il faut bien le reconnaitre. « C’est une bonne idée, on a qu’à faire ça. » Je déclare avec détachement sans chercher à rentrer plus dans les détails. Je me referme sur moi, me contente juste de pencher la tête sur le repos pour profiter de la température de l’eau, des légers remous qui s’actionne lorsque des personnes viennent nous rejoindre. « Bonjour. » Je commente simplement, sans me montrer plus ouvert, car peu enclin à échanger à cet instant. J’ai juste besoin de calme, de me couper un peu de cette vision troublante pour reprendre mes esprits, avant de devoir passer la journée en sa compagnie. Ce qui ne tarde pas à se produire, une dizaine plus tard, lorsque la chaleur du bain devient insupportable et nous pousse à quitter les vapeurs chaudes.

(…)

Après avoir tronqué nos maillots de bains pour des tenues plus chaudes pour profiter du paysage environnement, nous nous sommes lancés sur un sentier à la suite du conseil du gérant du chalet. Le silence s’impose tandis qu’on évolue à travers la nature. Il n’est pas lourd, ni déplaisant comme celui qu’on a eu au sein de la chambre. Celui-ci évoque juste notre besoin de se recentrer pour pouvoir admirer la beauté de ces paysages qui se dévoilent sous nos yeux. J’en profite sans concessions, profite de cet instant pour oublier les tourments qui m’ont enveloppé depuis le début de la journée. J’en oublie presque la présence de Julio tant mes prunelles s’abreuvent de cet épais manteau de neige qui recouvre l’ensemble du panorama qui s’offre sous nos regards contemplatifs. Pourtant, une fois de plus le besoin d’échanger de Julio se fait sentir. Il me pose une question, s’intéresse à mon bouquin et me pousse à poser mon regard sur lui. Parler de mon bouquin est un sujet tabou, parce que je suis encore incapable de me décider sur le sujet que je vais développer. « Je profite juste d’un peu de vacances avant de m’y mettre. » Je balaye sa question dans une voix assez autoritaire alors que je viens reprendre mon ascension à travers le sentier. C’est une manière de lui indiquer que cela ne le regarde pas, qu’il n’aura aucune information trop précise à ce sujet, que malgré son désir, je ne compte pas m’exprimer sur ce point en particulier, car ce n’est pas quelque chose que j’aborde naturellement. L’écriture est quelque chose d’introspectif, qui nous appartient et qu’on accepte de dévoiler avec le temps, en fonction de ce qu’on a écrit et si on en est satisfait. Chaque contenu d’un manuscrit se dit de rester mystérieux jusqu’à l’ouverture de l’ouvrage pour qu’on puisse en savourer chaque ligne. Alors même si j’avais avancé mon nouvel ouvrage, Julio n’aurait rien su à ce sujet. « Tu es déjà épuisé de ma présence ? » Je fini par lui demander en venant plonger mon regard bleu dans le sien. C’est un moyen de savoir plus sur ce qu’il pense de moi. Je le provoque sans réellement m’en rendre compte, juste poussé par une curiosité singulière, qui m’attire vers lui, sans crier garde.
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#MessageSujet: Re: (louis) acte I, scène 3   (louis) acte I, scène 3 EmptySam 19 Jan - 20:11

Je voulais trouver le moyen de briller à ses yeux, mais je trouvais seulement celui, plus désagréable, de provoquer cette pointe d'agacement chez lui. J'apercevais la lueur sombre qui teintait son regard, l'air plus agressif qui semblait s'imprégner de son visage. Louis n'était jamais sans demi-mesure, soit il me donnait la sensation que le courant passait bien, soit il terrassait mon âme de cette impression qu'il me traînait comme un boulet. Je n'aurais pas dû évoquer son roman, cette inspiration qu'il semblait peiner à retrouver. Je n'aurais pas dû non plus me montrer intrusif, et me laisser emporter par cette curiosité qui devenait une véritable obsession. Alors Louis s'est empressé de freiner cette fougue, cette envie de le connaître, par un air glacial à en faire fuir plus d'un. Savait-il qu'il m'en faudrait plus, beaucoup plus, pour me détacher de cette attirance indéniable que j'éprouvais déjà pour lui ; et qu'aucune de ses tentatives, développées avec hargne et brutalité, ne réussirait à ralentir l'évolution de ces mêmes sentiments ? « D'accord. » Règle numéro une : ne pas parler de son bouquin. Je l'avais compris, avec le temps, même si j'allais plusieurs fois échouer dans mes essais de discrétion détachée. Son roman, c'était la part de mystère de Louis, celle qu'il camouflerait jusqu'à la fin. On ne pouvait pas m'en vouloir d'essayer, de m'accrocher à cet espoir de lecteur. Je me taisais ensuite, dans l'intention de le laisser penser en silence, sans saccager ce moment qui s'annonçait plutôt solitaire. Une question vint toutefois bousculer la tranquillité que j'essayais d'imposer. Louis me demanda si j'étais déjà épuisé de sa présence, comme s'il avait compris que je voulais qu'il termine son roman rapidement pour que je puisse l'éjecter de la maison. Ne voyait-il pas combien sa présence était déroutante pour moi ? Je cherchais pourtant son contact, à être auprès de lui, chaque fois que l'occasion se présentait. Je l'accompagnais en ville, quand il voulait bien de moi. Je jouais les morceaux de piano qu'il appréciait, lorsque je savais qu'il était dans les parages. Je m'intéressais à lui, à la littérature à laquelle il s'était épris, plus jeune, et à toutes les passions qu'il nourrissait chaque jour. Je lui proposais de se balader aussi, chaque fois que je rentrais des cours et que j'apercevais la lassitude évidente qui tapissait son âme. Je m'étonnais alors, qu'il puisse être si innocent sur la question, si ignorant. Ou peut-être me testait-il pour connaître la profondeur de ces sentiments particuliers et troublants qui commençaient à m'inonder ? Son regard m'hypnotisa, me troubla au point que je faisais le fier sans le détourner. Je ne voulais pas qu'il voit que cette paire d'yeux bleus devenait un danger pour mon cœur. Je l'observais avec autant de désintérêt que lui, en lui répondant quelques secondes plus tard. « Non. » Cela aurait pu être une belle occasion de lui cracher ma hargne, d'exploser le mépris ou l'indifférence que j'éprouvais à son égard, mais pas une seule seconde, mes mots auraient été teintés de vérité. Pas un instant, j'aurais voulu les prononcer. J'aurais pu lui faire croire l'inverse, prétendre que sa présence était insupportable. Mais je décidais de ne pas faire diversion, de lui préciser son erreur. J'aurais pu mais je n'aurais pas été crédible. Tout aurait été plus simple si j'en avais eu le courage. « Papa t'apprécie beaucoup en plus, alors il ne te laisserait pas repartir aussi facilement, même si j'en faisais un caprice. » C'était une raison de plus, une manière d'évoquer quelqu'un d'autre, pour éviter de penser à cette envie grandissante qu'il reste encore des semaines entières.
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#MessageSujet: Re: (louis) acte I, scène 3   (louis) acte I, scène 3 EmptySam 19 Jan - 20:12

La balade est agréable, apaisante. On évolue, pas à pas, en suivant ce sentier qui nous amène jusqu’à un angle de vue où il sera possible d’admirer le village en contrebas. L’idée est attrayante, me pousse à braver la neige pour arpenter ce chemin qui se trace sous nos yeux. On évolue en silence, sans qu’il ne soit trop pesant. En tant normal, j’aurai pu chercher à faire la conversation pour tenter de paraitre moins austère, mais à cet instant, il me semble bien complexe d’agir de cette manière. Ce qu’il s’est passé ce matin et dans le jacuzzi me perturbe. Je n’arrive pas à identifier les raisons de cette attraction qui me prend en traitre. Cela me désoriente profondément, me fait perdre mes repères et déclenche ce besoin de me barricader derrière une carapace particulièrement efficiente. Je suis sur la défensive, adopte cette posture austère, mais polie, qui tient toujours les gens à distance, sans doute parce que je me refuse à m’attacher, car je sais la douleur éprouvée lorsqu’on perd quelqu’un à qui on tient. Je ne peux pas m’empêcher de songer à Romane lorsque j’y pense et inévitablement cette douleur envahit ma poitrine sans crier garde. Les années ont beau défiler, il m’est impossible de l’effacer de ma mémoire, de ne pas replonger dans tout ce bonheur dont elle a gratifié ma vie. C’est à la fois merveilleux et douloureux, parce que je sais qu’elle n’a pas pu expérimenter certaines choses de la vie. Elle a raté dans de choses dans sa vie, qui m’ont empêché de savourer la mienne indirectement. Parce qu’à chaque nouvelle expérience, j’aimerai qu’elle ressente à travers moi, ce que je ressens, vis sur l’instant présent. Evoquer mon ouvrage à cet instant où mes pensées sont plus que jamais brouillonnes n’est pas une bonne idée. Je ne peux afficher mon incapacité à trouver une idée qui ait du sens face à un jeune homme tel que lui. Cela serait perdre toute crédibilité et rien que cette pensée m’oblige à adopter une posture nonchalante et autoritaire. Je fais l’auteur mystérieux, mais il est triste à dire que pour l’instant je n’ai aucune matière à traiter, que je suis un de ses fameux auteurs en quête d’inspiration, mais qui font partie des auteurs ratés. Toute cette pression exercée sur ce deuxième ouvrage me met en insécurité profonde et Julio semble comprendre le message, car il n’insiste pas. Quoi qu’il en soit, il n’aurait rien su sur mes écrits, car c’est quelque chose qui m’appartient jusqu’à que je le fasse découvrir aux autres. Et avec du recul, c’est mieux ainsi, cela permet d’écrire de manière plus sereine. Je m’applique donc à me concentrer sur le paysage qui nous entoure avant de le provoquer. Sans trop savoir pourquoi à vrai dire, mais peut être qu’au fond de moi, j’accorde de l’importance à ce qu’il pense de moi, de son ressenti sur cette relation qui se tisse peu à peu entre nous en fonction de ces moments ensemble, comme à cet instant. Mon regard capte le sien, s’ancre à ses prunelles comme pour chercher à lire en lui. Il soutient mon regard et une fois de plus sa beauté juvénile trouble mes pensées. Sa remarque m’arrache un sourire. « Je serai bien curieux de voir ça. » Je commente au sujet des caprices qu’il serait en mesure de faire. Il semble tellement mature à son âge que j’ai du mal à l’envisager de se comporter de la sorte. Mon regard s’illumine de malice et je finis par reprendre la route. « Dois-je prendre cela pour un compliment ? » Je le questionne alors que je continue d’avancer. « Tu lui as déjà demandé qu’un de vos locataires partent ? » Je cherche de nouveau à faire la conversation comme si je me sentais plus détendu. Sans doute est-ce le cas, parce que Julio a cette aisance à me faire baisser la garde, mais difficile de rester de marbre face à un tel regard qui vous scrute avec tant d’intensité. « Je crois qu’on arrive en haut. » Je commente de nouveau alors que j’accélère le mouvement pour atteindre le haut de la colline et admirer cette merveilleuse vue, en silence, cette fois-ci.  
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