Accueil  Rechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrer  Connexion  
Fermeture du forum

Le staff a décidé de fermer le forum ;-; Pour plus d'informations c'est ici.
Le deal à ne pas rater :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot 6 Boosters Mascarade ...
Voir le deal

Partagez
 

 (louis) acte I, scène 3

Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2
AuteurMessage
InvitéInvité
Anonymous

(louis) acte I, scène 3 - Page 2 Empty
#MessageSujet: Re: (louis) acte I, scène 3   (louis) acte I, scène 3 - Page 2 EmptySam 19 Jan - 20:14

Je respectais le silence que Louis semblait chercher dans cette promenade, en me contenant de suivre ses pas et le rythme précipité qu'il adoptait. Je comprenais qu'il désirait garder ses pensées pour lui, car il aurait lancé un sujet de discussion au hasard, pour occuper le temps et l'espace de nos belles paroles. Cet homme ne manquait pas de conversation, il trouvait toujours quelque chose à dire, sur quoi converser, sans aucune difficulté. Il fallait seulement que l’envie l’envahisse et le guide. Je trouvais désagréable de devoir attendre qu’il veuille bien m’entendre, alors que tout mon corps voulait le connaître davantage. Louis imposait des barrières, je le sentais, comme s’il refusait que le rapprochement soit trop dangereux. Pourtant, moi, j’attendais que ça, d’être confronté au danger permanent, de plonger dans ses yeux bleu clair et de détailler ses courbes qui faisaient vibrer le bas de mon ventre. Mais au-delà de cette attraction physique qui me donnait la fougueuse envie de venir coller mes lèvres aux siennes, juste pour goûter et savoir ce que ça fait, j'étais surtout charmé par son esprit cultivé et sa capacité à changer d’humeur en permanence. Je pris quand même la parole, au bout d’une trentaine de minutes, parce que je n’en pouvais plus de sentir cette distance. La froideur qu'il ne cessait jamais d’user, en guise de protection sans doute, me donnait toujours cette sensation que rien ne pourrait nous séparer un peu plus. C’est tout ce que je voulais éviter, alors je me lançais, maladroitement, en évoquant ce bouquin que j’aurais plutôt dû éliminer de mon vocabulaire. La conversation banale tourna toutefois au trouble, quand il me posa une question déconcertante, accompagné d’un regard encore plus perturbant. Je ne me laissais pas intimider, je répondis même de manière directe, sans les détours qu'il aime prendre. Je lui offris une réponse concise pour n’incruster aucun doute dans son cerveau. « Je ne crois pas que ce serait vraiment divertissant, il en faut beaucoup pour convaincre mon père de la laideur d’une âme. Et je dois encore travailler mon argumentation. » Ma remarque prenait plusieurs sens et directions, et je donnais ainsi libre cours à son imagination. J’affirmais peut-être que je devais être un meilleur orateur pour persuader mon père des idées que j’avançais de manière générale ; ou je devais encore trouver des bonnes raisons d’abhorrer ce qu’il était. Je n’affichais pas clairement mon incapacité à lui trouver des torts, à lui faire des reproches – et c’est ce que je manifestais résolument par ces quelques mots pleins de puissance. J’ignorais s’il savait lire entre les lignes, ou si les écrivains n’étaient pas nécessairement doués dans le décodage.

« Venant de mon père, non. Il aime bien trop l’homme, l’humanité en général, il n’est donc pas rare qu’il éprouve quelques sentiments bienveillants à l’égard de ses hôtes. » Je n’évoquais pas, par contre, le compliment discret que je lui avais exprimé sous la forme d’un non-dit. Il pouvait prendre ma révélation comme une flatterie, parce qu’il était inhabituel que je m’attache rapidement à un être parfois imbuvable. Je restais plutôt dans mon coin, à attendre patiemment que nos colocataires provisoires s’en aillent. Louis était spécial, depuis le début, mais il ne semblait pas le remarquer. Cela signifiait que j’étais aussi habile que lui dans la dissimulation des sentiments. Je détournais alors son interrogation, pour ne pas avoir à lui répondre « oui ». Je le laissais encore deviner le sens de mes mots, même si c’était déjà tout vu avec les sous-entendus que je m’obstinais à lui envoyer. « Une fois, même si j’en ai eu l’envie fréquemment. Mais il le méritait. Il était arrogant et détestable. Il m’humiliait et me méprisait constamment dans le dos de mes parents, ou me regardait avec des yeux louches. J’étouffais, me sentais oppressé quand il était là, je voulais qu’il parte. » Il avait déclenché en moi un flot d’émotions dévastatrices qui m’avaient secoué avec violence. Je ne me sentais plus à l’aise dans ma propre maison et je m’étais effondré en larmes, sans ne plus les retenir, devant mes parents. Comme un gamin, j’avais éclaté en sanglots et m’étais permis une crise capricieuse, pour qu’ils respectent mon besoin de me retrouver dans notre cocon familial. Mon père avait tellement été profondément touché par ce chagrin qui me comprimait le cœur, qu’il a fini par approuver ma demande. Le lendemain, notre compagnon était mis à la porte, avec respect, puisque mon paternel avait trouvé plus judicieux de lui payer l’hôtel le temps qu’il s’organise. Je ne racontais pas l’anecdote entière à Louis, certainement parce que j’étais tout bonnement incapable de décrocher plus de mots. Le trouble était évident quand il m’observait de cette paire d’yeux inquisiteurs. J’avais la sensation qu’il lisait en moi, et qu’il pourrait alors comprendre facilement que j’étais emprisonné dans une sensation bien étrange à cause de lui, et qui était précisément la raison pour laquelle je ne pourrais jamais éprouver l’envie qu’il parte. Je finissais par m’en détourner, vivement aidé par sa reprise de la marche. Quelques minutes plus tard, nous arrivions au sommet, et je contemplais avec plaisir le paysage qui nous était offert plus bas. Il n’était toutefois pas aussi beau que l’inquiétude de Louis à l’idée qu’il ne puisse pas me plaire. S’il savait !
Revenir en haut Aller en bas
InvitéInvité
Anonymous

(louis) acte I, scène 3 - Page 2 Empty
#MessageSujet: Re: (louis) acte I, scène 3   (louis) acte I, scène 3 - Page 2 EmptySam 19 Jan - 20:14

Je cède à l’ambition secrète de Julio de créer l’échange entre nous. Si je me suis braqué lors de l’évocation de mon roman, je m’efforce de me montrer plus enclin à la conversation en le provoquant. Je ne sais pas s’il s’agit d’une bonne chose à faire, mais je dois bien admettre que je ne suis pas indifférent en sa compagnie et qu’une part de moi désire entrevoir ce qu’il pense de moi, même si j’use d’une posture totalement nonchalante à son égard. Un peu comme si je subissais sa présence, alors qu’elle m’est agréable à vrai dire. Au point d’être troublante désormais et cela est déroutant. Je souris donc à sa réponse. « Cela risque d’être difficile de le convaincre de la laideur de mon âme. » Ma vanité s’exprime. Mon regard clair vient se perdre dans le sien. Je le défi indirectement de prétendre le contraire. Je hausse un sourcil d’un air septique avant de sourire de nouveau. Je prends ses paroles pour un compliment, quand bien même il s’efforce de leur donner moins de valeurs. « C’est un très bon trait de caractère. J’apprécie la bienveillance de ton père et de ta mère. Ce sont des gens biens. Je me sens bien parmi vous. » Je commente avec sincérité, tout en offrant un compliment indirect à Julio. Il a de l’estime pour ce gamin qui lui ressemble lorsqu’il était dans ses jeunes années. Il a cette soif d’apprendre et de découvrir les choses qui est très plaisante. Je baisse ma garde, me laisse entraîner dans cet échange impulsé initialement par Julio, mais que j’alimente pour tenter de cerner plus intimement ce jeune homme. Je lui pose des questions et je sens dans sa réaction, qu’effectivement il lui est sérieusement arrivé de demander le départ d’un de leurs locataires. « Effectivement, tu as bien fais de t’imposer et de demander son départ dans de telles circonstances. J’imagine que cela n’a pas dû facile à vivre pour toi. Enfin c’est le passé, il ne faut pas accorder d’importance à ce genre de personnages. Tu vaux mil fois mieux que cet homme. » Je viens naturellement presser son épaule de ma main dans un geste bienveillant comme si je l’invitais à ne plus songer à ce pénible souvenir. Un moyen de ma part de soutenir ce garçon qui s’est senti brimé sans raisons valables. Il est difficile d’imaginer qu’on puisse agir de manière aussi abjecte avec un jeune homme comme Julio. C’est un jeune homme rempli de compétences et même si je le connais depuis peu, j’ai eu l’opportunité d’en prendre conscience. Je finis par l’inviter à avancer de nouveau, car il me semble apercevoir le sommet de la montée avec cette vue qu’on nous avait promise. Et quelle vue… Encore une merveille que je découvre aux côtés de ce jeune homme, dans cette contrée qui se révèle pleines de bonnes surprises.
Revenir en haut Aller en bas
 
(louis) acte I, scène 3
Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2
 Sujets similaires
-
» (louis) acte I, scène 2
»  (louis) acte II, scène 3
»  (louis) acte III, scène 1 (HOT)
» (louis) acte III, scène 2
» (louis) acte I, scène 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Los Angeles Times :: RP-
Sauter vers: