"Tu parles d'une connerie"|| Marion

Rose c'est cette fille qui traine pas les bars, mais qui se saoule la gueule à grand coup spiritueux trop cher pour qu'un adolescent puisse l'apprécier.. C'est aussi cette âme qui se cache derrière se beuh et son sourire en façade... Non Marion ne l'effrayait pas... Rose, elle s'est perdue en chemin, il y a déjà quelques années, quand ses parents sont morts un jour de pluie! La petite fille sage était devenue tout son contraire... Rose n'hesitait pas une seule seconde quand Marion lui fit signe qu'ils se faisaient la mâle... Il laissa Sheila là dans le salon, elle avait l'air outrée... Mais au fond Rose elle s'en foutait... Elle avait juste envie de se barrer de cet endroit nauséabond aux allures de squatte pour les plus paumés. Ceux qui savent même pas où se loger par peur ou désinvolture de rentrer chez papa et maman en une tentative désespérée de se rebeller.

Prête à descendre les escaliers Rose fut très vite arrêter dans sa course quand elle sentit le poignet de son ami se refermer sur le sien et que le cadavre ambulant ne m'attire vers elle et tend sa main pour venir la poser sur le menton de la brune... Inconsciemment ce geste était rassurant... Il cachait sa fumée dans le visage de la jeune femme... Les mots du trentenaire résonnent quelques secondes dans la tête de la brune... Il considérait Sheila comme un jouet...

- C'est vrai! Ça ne me regarde pas! Mais tu n'as concrètement rien à y gagner!

Elle terminait sa réponse sur ça... Inutile d'en dire plus. Tout était dit dans cette simple phrase. Mais ce ne fut pas au goût de son amant puisqu'il pressait sa main sur la mâchoire de la jeune femme. Tout en continuant sur sa lancée...

- Tu as resumé la chose assez facilement sa naïveté ne la rendra pas plus intelligente!

Sa main squelettique continuait sa course sur mon cou ses doigts se firent plus pressant... Rose avait envie de lui dire "Serres, juste pour voir le bruit que mes os peuvent faire s'ils se brisent sous la pression de ta main", mais elle se resignait et ce dit que ce n'était pas une bonne idée...

- Mes histoires de coeur n'ont absolument rien de dramatique... Un mec comme toi? J'en ai jamais connu avant toi! C'est pas plus mal le jeu est bien plus intéressant si l'imprévisibilité est au rendez vous...

L'homme se penchait en avant son visage était tellement proche de son propre visage qu'elle pouvait sentir sa respiration et quasiment voir sa jugulaire battre calmement... Cette proximité la fit frissonner légèrement... Un sourire se dessinait sur ses lèvres et elle chuchotait à son tour...

- Je ne suis pas un vide couille, je prends juste autant mon pied que vous les mecs... Et en plus j'ai le choix du roi, homme, femme c'est mon plaisir qui compte avant le vôtre. Si on le partage c'est encore mieux...

Marion reprit sa cigarette et reculait d'un pas avant de demander à la brune où est ce qu'elle voulait aller.

- Je suis sûre que tu es le genre de patron qui veut avoir un oeil sur ses employés! On va chez toi?

Elle n'attendit pas la réponse du tatoué et elle descendit les marches une à une... La soirée serait sans aucun doute plus mouvementé qu'elle ne l'espérait. Elle ne regrettais pas d'être tombé sur son ami.

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► Smoke weed everyday ...

Tu parles d'une connerie ...

Rose & Marion

Si elle avait encore envie de le suivre ... À sa place, il se serait contenté de lui coller une claque de forain ou de lui cracher au visage avant de tourner les talons. Marion méritait bien cela pour s'être permis de telles remarques.

Elle pouvait bien soutenir le contraire de ce qu'il lui avait lancé, lui servir le monologue de la femme forte, indépendante, libre de ses choix et de sa sexualité, Marion ne gobait rien de ces belles paroles. Rose y mettait pourtant le ton, la conviction ;et sans doute, à force de se le répéter, finirait-elle même par croire à ses beaux mensonges ! Elle arrivait peut-être à berner son monde, à faire croire qu'elle était autre chose qu'une petite fille qui tremblait encore parce qu'elle était paumée, complètement larguée dans un monde qui voulait la bouffer, parce qu'elle s'entourait des mauvaises personnes, fréquentait des endroits douteux et se sentait le besoin irrépressible de tirer sur des pilons pour se donner la sensation d'exister. Le tatoué ne se laissait pas avoir si facilement. Il avait vu trop de profils similaires par le passé. Des gamines comme l'Anglaise, il en avait baisées une flopée, démoli un bon paquet au passage.

Mais c'était beau. Agréable de la voir lui tenir tête, essayer de lui faire entendre qu'il avait tort quand ils savaient tous deux, au fond, que le proxénète tenait une part de vérité dans le discours qu'il lui avait éclaté à la gueule.

Rose le dépassa alors qu'il polluait le pallier d'une épaisse fumée. Elle dévala les escaliers après lui avoir indiqué la destination de son choix. Le Naughty, son empire, son repère, l’œuvre de sa vie bancale. Les personnes dans ses bonnes grâces savaient pertinemment qu'elles pouvaient trouver là-bas un certain confort, un réconfort qu'il leur offrait aussi gracieusement qu'il offrait des verres, des bières. Certains privilégiés avaient la chance de ne payer aucune de leurs consommations au zinc. D'autres profitaient parfois de son bon cœur quand il leur laissait choisir une danseuse, une putain. Cadeau du patron. La brune avait déjà eu l'occasion de tester l'étendue de sa bonté.

« Suit yourself, grogna-t-il en lui emboîtant le pas. »

Il descendit les marches rapidement, la rejoignit dans la rue, attrapa les clés de sa Boss 429 qu'il déverrouilla manuellement. Marion s'installa dans un râle. L'âge, la fatigue de ce monde de merde lui donnait parfois la sensation que la terre était basse, qu'il était de plus en plus compliqué de se laisser tomber dans cette voiture de rêve dont il peinait davantage à sortir.

« Claque pas la porte trop fort, lâcha-t-il machinalement par peur qu'on éclate sa portière passager. »

Le tatoué lança un regard en coin à sa compagne d'infortune. Il tira une dernière longue bouffée de cigarette avant de se débarrasser du mégot sur la chaussée. Marion cracha la fumée à l'extérieur de l'habitacle avant de s'y enfermer.

« Tu permets qu'on fasse une petite halte avant, j'ai une course à faire. »

Il ne lui posait pas réellement la question. Qu'elle accepte ou non, la résultante serait la même : le trentenaire avait un paquet à récupérer. Un petit quelque chose pour pimenter la soirée qui s'annonçait. Une princesse au teint pâle à aller chercher pour être sûr de tenir éveillé toute la soirée.

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