Te revoir une dernière fois

Hazel & Milo

Te revoir une dernière fois.

Voilà déjà plus d’un mois que sa vie avait basculé lors de cette fameuse soirée où Hazel avait pris connaissance d’un fantome du passé, de Gwen. Elle l’avait mal pris, elle l’avait quitté, emportant et brisant son cœur dans un même ensemble. Il ne lui en voulait même pas, il comprenait très bien sa colère, sa tristesse mais il ne pouvait nier le fait qu’elle lui manquait atrocement. Son sourire, son impertinence, sa fougue, sa façon qu’elle avait de se comporter avec lui. Milo avait arrêté de se voiler la face : il était complétement amoureux de cette jeune femme. Au moins, il se rassurait en se disant qu’Hazel avait bien plus de chance de survivre en étant loin de lui, loin de sa malédiction. Pourtant, ce n’était pas faute d’avoir essayé de la retenir, de la contacter mais la belle était restée sourde à toutes ses tentatives. Alors, il avait cessé de faire l’autruche, cessé de se voiler la face et de se complaire dans un mariage qui n’avait rien de gratifiant. Le quadragénaire avait demandé le divorce, provoquant la colère de son beau-père qui n’avait pas hésité à le renvoyer. Milo avait perdu beaucoup avec cette demande de divorce mais il ne s’était jamais senti aussi libre de sa vie. Libre mais malheureux. Cruellement malheureux. Durant les trois dernières semaines, il s’était raccroché à sa galerie, à ses acteurs et actrices qui comptaient sur lui pour dénicher les meilleurs contrats. Son apparence si guindée était à présent négligée. Sa barbe n’avait rien de soignée et il s’en fichait complétement tout comme il avait cure de son haleine bien plus souvent chargée d’alcool qu’autre chose. Plus rien n’avait de couleurs, de goûts : Hazel lui manquait.

Alors quand son regard plongea dans le sien, son cœur manqua un battement. Elle était là, devant lui, sur le même troittoir que lui. « Hazel » souffla-t-il sans oser y croire mais aussitôt, elle s’enfuit, traversant la rue en essayant de l’éviter comme la peste. « HAZEL » l’appela-t-il avant d’apercevoir cette voiture qui roulait bien trop vite vers son ancienne maîtresse. L’horreur lui figea les traits alors qu’il s’élançait vers elle en criant à nouveau son prénom pour essayer de la prévenir, de la mettre en sécurité. Milo crut qu’il n’arriverait jamais à l’atteindre et son premier geste fut de la pousser loin de la trajectoire de la voiture, se fichant bien de la douleur qui fut la sienne quand cette dernière le percuta à la place. Son corps semblait flotter dans un océan de souffrance quand il ouvrit les yeux pour plonger dans le beau regard de sa belle. « Je t’aurais au moins sauvé toi… Je…suis désolé… je t’aime tellement… Hazel »murmura-t-il avec difficulté avant de lui sourire et de perdre connaissance. Au moins, il l’aurait revu une dernière fois.

AVENGEDINCHAINS

Hazel venait à peine de sortir qu'elle du remonter dans son appartement. C'était fou comme une rupture pouvait la rendre si tête en l'air. Hazel soupira doucement alors qu'elle quittait de nouveau son appartement, se dirigeant vers la station de bus. Il faisait assez bon aujourd'hui. La jeune femme glissa ses lunettes de soleil sur son nez et les remonta doucement avant de s'allumer une cigarette. La vieille à côté d'elle poussa un soupir exaspéré. Hazel glissa un regard vers elle, remarquant alors que la vieille peau semblait fixer la cigarette comme s'il s'agissait d'un insecte à écraser. Prise d'une envie folle de provocation, la jeune femme tira doucement sur le filtre avant de recracher toute la fumée dans la figure de la femme ridée, accentuant son geste par un large sourire provocateur. Hazel n'avait pas le cœur à subir des remarques. Ces derniers temps, elle envoyait chier tout le monde. Elle ne s'était même pas présentée au dernier dîner de famille, n'ayant pas la moindre envie de voir la famille. Lorsque le bus arriva, la brune lança sa clope dans le cendrier et grimpa dans le véhicule, s'installant tout au fond, contre la vitre. Même la ville avait perdu de sa saveur. La jeune femme soupira doucement, fermant doucement les yeux. Chaque fois qu'elle cherchait à se rappeler Milo, elle trouvait que les contours de son visage s'effaçaient peu à peu. Finalement, peut être qu'un peu de shopping lui ferait du bien. La jeune femme descendit du bus une fois arrivée à sa station et se figea en se retrouvant face à face avec Milo. Est ce que la vie était aussi cruelle pour le mettre sur son passage. Trop choquée par cette soudaine rencontre, Hazel ne fit pas réellement attention à l'apparence du jeune homme. Elle tourna rapidement les talons, cherchant à s'éloigner de lui. « Bordel ! » Il l'appelait. Son cœur lui hurlait de se retourner et de courir vers lui. Mais sa raison lui rappelait toutes les promesses non tenues qu'il avait pu lui faire. Alors qu'elle traversait la rue, le crissement des pneus lui fit tourner la tête. Ce fut tout juste si elle eut le temps de voir la voiture que Hazel se sentit propulsée vers l'avant, s'écrasant sur le trottoir plus loin. La jeune femme grimaça légèrement en sentant ses genoux douloureux et se redressa. Milo était étendu sur le sol. Il l'avait poussé ? Pour la sauver ? Le cœur de la brune sembla se figer alors qu'une sueur froide glissa le long de son échine. En moins de quelques secondes, Hazel avait rampé jusqu'à lui, entendant le chauffeur qui appelait les secours. Des larmes noyaient son regard, rendant sa vision plus floue. « Tais toi imbécile !! » Couina t-elle avant de le prendre contre elle en pleurant.

L'ambulance était arrivée assez rapidement et avait transporté Milo à l'hôpital. Ils avaient gentiment accepté qu'elle monte dans le véhicule, leur faisant croire qu'elle était sa femme. Une fois dans les couloirs de l'hôpital, la brune avait été priée d'attendre dans le couloir. Hazel était assise sur une chaise, fixant le mur en face d'elle comme s'il était le plus beau mur qu'elle n'avait jamais vu. C'était surtout parce qu'elle ne savait pas quoi faire et que l'attente était insupportable. Combien de temps leur fallait il pour lui donner un verdict ? L'idée que Milo puisse mourir lui noua la gorge d'angoisse. Elle se mit à se ronger l'ongle, se demandant si elle pouvait le faire disparaître lui aussi.

Hazel & Milo

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Son corps semblait transpercer par une multitude d’aiguilles tant il avait l’impression qu’aucune parcelle de son être n’avait été épargné dans le choc. Néanmoins, Milo était heureux : Hazel n’avait rien, il avait pu la sauver. Pour le coup, il pouvait mourir heureux car rien ne comptait plus à ses yeux que cette information. « Un imbécile…heureux » eut-il la force de prononcer ces derniers mots, sentant les bras, la chaleur d’Hazel contre lui. L’inconscience l’attrapa, lui faisant fermer les yeux. La suite, le quadragénaire ne fut pas réellement spectacteur. Il fut transporter à l’hopital où des médecins le soignèrent, passant malheureusement par la chirurgie pour son bras gauche. Trois heures plus tard, il était placé dans une chambre individuelle, un joli bandage autour de sa tête, un plâtre entourant et protégeant son bras gauche. Dans son malheur, il avait eu de la chance, il n’avait aucune côte cassée ou autre blessure grave.

Du côté de la salle d’attente, un médecin s’approchait l’air sombre. « Madame Stanford ? » énonça-t-il en cherchant une femme d’une quarantaine d’années mais à la place, il eut la surprise d’y trouver une magnifique jeune femme. Ce monsieur avait de la chance songea-t-il car elle devait sans nul doute attirer bien des regards masculins. « Votre mari va bien. Nous avons du l’opérer car sa fracture au bras gauche ne nous permettait pas de le plâtrer. Le plus inquiétant est le traumatisme crânien alors nous allons le garder en observation quarante-huit heures mais je peux vous affirmer que son état n’est pas jugé préoccupant. Il a eu beaucoup de chance. Si la voiture avait roulé plus vite, sûrement n’aurait-il pas réchappé à cet accident » lui expliqua-t-il avant de lui indiquer le numéro de la chambre où il se trouvait.

Ce n’est qu’une heure plus tard que Milo reprit connaissance, grognant sous la migraine qui avait élu domicie dans son crâne. Ses yeux papillonnèrent avant de se fixer, sa vision ayant tendance à être trouble. Heureusement, au bout d’une minute ou deux, il put identifier où il se trouvait. Une chambre d’hopital reconnut-il. Un mouvement sur sa droite lui fit tourner la tête. « Hazel ? » marmonna-t-il, étonné de la retrouver à son chevet. « Je crois que ma tête a cogné trop fort sur le bitume…je dois halluciner mais c’est pas grave, ça me va »

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Hazel avait la sensation d'être là, à attendre, depuis des heures. La jeune femme manqua même de somnoler lorsque le médecin arriva. Entendre simplement le médecin appeler la femme de Milo manqua de faire pleurer Hazel avant de se rendre compte que c'était elle qu'il appelait. La brune se leva presque d'un bond, manquant de glisser sur le sol. « Oui !! » Le regarde du médecin était à la fois inquiétant et déstabilisant. Est ce qu'il en avait profité pour dessiner ses courbes du regard. Hazel ne se préoccupa pas plus que ça du regard du médecin, impatiente de savoir si Milo allait mieux. Elle se mordait la lèvre d'inquiétude, écoutant ce que le médecin avait à lui dire. Visiblement, Milo avait eu de la chance. Pire, Hazel avait eu de la chance. Il lui avait sauvé la vie après tout. Déglutissant nerveusement à l'idée que Milo avait pris ce risque pour elle lui fit monter les larmes aux yeux. Baissant le nez, Hazel se contenta de hocher son visage. « Merci docteur... » Elle récupéra son sac à main et se rendit dans la chambre où Milo se trouvait. L'homme semblait si paisible. Elle s'installa sur la chaise et attrapa doucement la main de son ancien amant, la caressant doucement de son pouce. Il lui avait terriblement manqué et elle se rendait compte qu'elle ne pouvait pas cesser de l'aimer, surtout pas quand elle pouvait de nouveau admirer ses traits. Malgré sa mauvaise mine, Milo restait un très bel homme et Hazel savait combien elle pouvait être chanceuse d'avoir attiré son regard. Elle resta une heure entière à admirer son amant alors qu'il finit par se réveiller enfin. La réflexion de Milo la fit légèrement sourire alors qu'elle se pencha pour l'embrasser doucement. « Non, je suis bien là. Tu ne rêves pas... Comment tu te sens ? » Pourvu qu'il se rétablisse vite. Même si ça voudrait dire qu'elle ne profiterait plus de lui après, Hazel n'aimait pas le voir dans ce piteux état. Dire que ça devait être elle dans ce lit. « Merci Milo, de m'avoir sauvé la vie... » Souffla t-elle doucement en lui caressant doucement le front, souriant tendrement.

Hazel & Milo

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Milo était fatigué, sa tête lui faisait un mal de chien mais la simple présence d’Hazel lui paraissait être comme un baume à toutes ses souffrances. Il ne savait pas pourquoi elle restait près de lui, pourquoi elle semblait si triste de son sort parce qu’elle avait bien été claire : elle l’avait quitté. Oh il n’allait pas se plaindre, loin de là. Il était heureux de grapiller quelques précieuses minutes de son temps. Mon dieu depuis combien de temps se sentait-il dans la peau d’une véritable loque sans personnalité ?! « J’ai l’impression d’être passé dans un blender » marmonne-t-il avant de lui sourire après le léger baiser qu’elle lui avait accordé. « J’ai l’impression qu’ils ont du forcer sur la dose de morphine car j’ai l’impression que tu m’as embrassé de ton plein gré… Là encore, je m’en plains pas » murmura-t-il en levant son bras très lentement pour caresser sa joue du bout des doigts. « Tu n’as pas à me remercier… Je te donnerai ma vie quand tu veux, ou tu veux » avouait-il, ses yeux semblant reprendre vie sous le sourire tendre qu’elle lui offrait. « Hazel… Je suis désolé pour tout ce qui s’est passé entre nous. Ce n’est pas comme cela que je voulais que tu apprennes pour Gwen. Je sais que tout semble jouer contre moi, que tu ne me croiras sans doute jamais mais je t’aime parce que tu es Hazel. Pour toi et rien que pour toi. Ce n’est pas Gwen que je vois quand tu me souris, quand tu me parles, quand tu ris ou quand nous faisions l’amour. Oui, tu lui ressembles physiquement peut-être mais tu es complètement différente d’elle sur bien des plans » débitait-il d’une voix lente et rauque. Il sentait la fatigue le tirer vers l'inconscience à nouveau mais il refusait de se laisser aller. Pas avant d’avoir pu parler, d’avoir pu lui demander pardon. « J’ai quitté Evelyn… J’ai demandé le divorce » lui avoue-t-il en fin de compte, serrant sa main dans la sienne comme pour l’empêcher de partir.

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Milo avait une sale tronche. C'était bien normal vu ce qu'il venait de se passer. La jeune femme se mordillait l'ongle du pouce, angoissée à l'idée qu'on lui apprenne que Milo allait mourir. Elle ne voulait pas qu'il meurt. Ni qu'il sorte de sa vie mais ça, c'était trop tard. Enfin, pas tant que ça puisqu'elle était là. Des questions se bousculaient dans sa tête alors que Milo reprenait conscience. Elle soupira doucement. « C'est pas bien loin de la réalité... » La voiture puis l'opération, tout ça ne devait pas être bien agréable. Oui, Hazel l'avait embrassé, c'était sûrement par habitude. Mais beaucoup par amour. La jeune femme repoussa doucement sa main, se mordant la lèvre. « Ça ne sert à rien de donner ta vie pour moi Milo, c'est pas ce que j'ai demandé. Je trouve complètement débile. » On ne pouvait pas aimer un fantôme. Hazel était vivante et elle aimait la vie. Elle voulait profiter et ne pas perdre son temps à parler de la mort ni même y penser. Parce que la vie valait la peine d'être vécue quand on profitait de ce qu'elle nous offrait. Milo se lança dans les explications. Au début, Hazel ne croyait pas ses paroles, déjà fatiguée de l'entendre s'excuser. La jeune femme détourna le regard, haussant les épaules. S'il avait voulu lui parler de Gwen, il aurait du le faire depuis longtemps. Souvent, les choses que l'on tenait absolument à garder secrètes finissaient par exploser au visage. Milo avouait l'aimer. Était ce vrai ? Était ce encore un leurre pour qu'elle revienne ? La jeune femme braqua un regard humide, hésitant, sur le jeune homme, pas certaine de vouloir le croire. Elle soupira doucement puis baissa de nouveau les yeux, pas certaine que tout ça soit une bonne chose. Oui, elle aimait Milo mais elle ne lui avait jamais dit. « Demandé le divorce ? Et ça t'a coûté un séjour à l'hôpital apparemment... » Lâcha la demoiselle avec sarcasme. Elle finit par se lever, faisant le tour dans la chambre avant de se poster à la fenêtre. « Je suppose que Evelyn ne l'a pas très bien pris. Ni son père. » Elle se tourna vers lui. « Et tu es ruiné non ? » Au fond, Hazel se sentait fautive de tout ça.

Hazel & Milo

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Hazel lui apparaissait si lointaine, presque innacessible et son cœur se serra. Pourquoi avait-il fallu qu’il la perdre pour qu’il ait le courage de tout quitter pour elle ? Milo s’en voulait énormement et il ne pouvait que s’en prendre qu’à lui-même. « Débile ou non, je te protégerai toujours car je refuse de perdre encore une autre personne que j’aime » soupire-t-il avant de s’excuser à nouveau au sujet des révélations qui avaient conduit à leur séparation. Il savait que cela ne la ferait pas revenir mais qu’importe : chaque minute grapillée à ses côtés, étaient un baume pour son cœur meurtri et solitaire. Milo avait tellement besoin d’elle dans sa vie : tout lui paraissait si fade et sans saveur. Son quotidien se résumait à présent au travail et s’il avait toujours été un boureau de travail, il n’en ressentait aujourd’hui qu’une profond lassitude. « Est-ce si important de savoir si je suis ruiné ou non ? J’ai perdu beaucoup de choses mais je le savais ! Seulement, je suis libre à présent. Je ne pouvais pas me voiler la face plus longtemps, tous ces mensonges, ce n’était pas moi. Evelyn ne méritait pas non plus d’être enfermée dans un mariage qui ne lui convenait pas. Je crois que dans le fond, c’est mieux ainsi… Mon seul regret à présent, c’est d’avoir pris cette décision que trop tardivement car je t’ai perdu » soupire-t-il avant de fermer les yeux brièvement sous la douleur de sa migraine. « Mais je te préviens Hazel, tu pourras partir à l’autre bout de la Terre, je continuerai de te poursuivre car je refuse de t’abandonner. Cela me prendra peut-être toute une vie mais je saurais te rappeler combien nous deux, cela avait du sen »

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Hazel se mordillait l'ongle du pouce, sentant son cœur se serrer. Pourquoi avait il fallu que tout se finisse entre eux pour qu'il agisse ? Pourquoi n'avait il rien fait avant qu'un drame ne se produise. Hazel soupira doucement et secoua son visage. « Pourquoi les gens veulent mourir pour les gens qu'ils aiment ? C'est idiot... » Marmonna t-elle en soupirant. Elle trouvait ce genre de comportement idiot. À quoi servait il d'aimer si l'on finissait par ne plus être dans le monde de son âme sœur ? Hazel se le demandait bien. Elle ne voyait aucun intérêt à perdre la vie pour une personne aimée. La demoiselle tourna la tête pour l'observer. Elle poussa un léger soupir. « Oui, c'est triste que mes menaces ne t'aient jamais bougé le cul. Il a suffit que je te quitte réellement pour que tu agisses... » Lança la demoiselle avant de venir s'installer sur le lit, le fixant avec intensité. Même dans un état déplorable, Hazel n'arrivait pas à cesser de l'aimer. Elle était toujours amoureuse de son regard, de ses joues creuses, de sa barbe mal taillée et de ses grands yeux expressifs. Ce qui lui manquait le plus était son sourire et son rire. C'était ce qui l'avait le plus charmé chez lui. « Ça avait réellement du sens pour toi ? » Demanda Hazel. Pour elle, cette relation avait toujours été idyllique. Même s'il y avait une barrière entre eux, Hazel avait toujours eu de l'espoir que Milo la fasse sienne définitivement, qu'il plaque tout pour elle. Maintenant que c'était fait, elle se sentait coupable de lui avoir gâché la vie. Doucement, elle prit sa main dans la sienne afin de lier leurs doigts. « Pour moi ça avait du sens... Beaucoup de sens. Mais j'en avais marre de vivre une relation cachée. De plus, la révélation pour Gwen a été un coup dur. Mais je me dis que je n'ai pas été plus honnête que toi alors, je peux bien te pardonner... » Hazel soupira doucement. Milo avait du avouer contre son gré le fait qu'il avait choisit Hazel parce qu'elle lui rappelait Gwen. Mais peut être qu'au fond, il l'aimait réellement pour ce qu'elle était et plus pour ce qu'elle représentait au début. Hazel soupira de nouveau et baissa le nez. « Tu as du remarquer que ma sexualité n'est pas vraiment normale... Par exemple, je sursaute et réagit mal quand tu me prends par surprise. » Hazel leva les yeux vers Milo. « Quand j'avais huit ans, j'ai passé des vacances chez une amie. Son père en a profité pour me faire subir ce qu'il faisait subir à sa fille. Autant te dire que ça n'avait rien d'un jeu d'enfant et que j'aurai aimé m'en passer. » La jeune femme pinça les lèvres, lâchant la main de Milo. « Tu connais mon caractère... Si je me suis laissée faire sur le moment, je me suis vengée quand même. Je l'ai poussé dans les escaliers et il en est mort. Comme je n'avais que huit ans, la police a conclu à un accident... » Mais Hazel ne regrettait pas du tout d'avoir donné à cet homme ce qu'il méritait. Pas du tout même. Même s'il avait marqué son esprit d'une mauvaise façon désormais, elle vivait de manière normale.

Hazel & Milo

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« Parce que l’amour nous pousse à faire des choses idiotes » soupire-t-il en fermant une nouvelle fois les yeux. Oui, l’amour pouvait vous forcer à adopter des comportements diamétralement opposés à votre personnalité. Milo en avait fait les frais en tombant amoureux d’Hazel : lui qui détestait le mensonge avait vécu un peu plus d’un an dans une double vie. Ce n’était pas très glorieux mais il ne regrettait aucun des moments passés en compagnie de cette belle brune. « Je sais et je n’en suis pas fier Hazel » soupire-t-il à nouveau. Il aurait aimé avoir eu le courage de quitter sa vie actuelle pour offrir tout le bonheur qu’elle était en droit de réclamer sauf qu’il portait la poisse à ceux qu’il aimait. Comment lui expliquer que tous ses proches avaient fini par mourir ?! « Du sens ? Tu veux dire nous deux ? Oui ça en avait à mes yeux. Je sais que je ne te l’ai pas montré ou alors très peu mais je tenais réellement à toi. Je tiens toujours à toi » lui répondit-il avant qu’il ne fronce les sourcils quand elle lui affirma ne pas avoir été complètement honnête avec lui. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il ne s’attendait pas le moins du monde à sa confession. Sa main rechercha aussitôt la sienne quand elle la lâcha comme si perdre le contact entre eux, maintenant, était insupportable. « Je ne te blâme pas pour ton geste. A ta place, j’aurais très certainement agi de la même façon. A mes yeux, tu n’es en rien coupable. Au contraire, tu es une victime » lui assure-t-il en portant sa main à ses lèvres pour y déposer un baiser. « Je comprends mieux certaines de tes réactions » ajoute-t-il en caressant l’intérieur de son poignet. Milo la regardait avec une profonde tendresse car elle lui paraissait encore plus forte que jamais. Il fallait beaucoup de courage pour se remettre d’une telle expérience. « Puisqu’on en est à l’étape des confidences, il faut que je t’avoue une chose sur moi : tous ceux que j’ai eu le malheur d’aimer sont morts. C’est pour cette raison que je n’arrivais pas à quitter Evelyn. J’avais peur qu’en assumant mon amour pour toi, je finisse par te perdre. Ma mère s’est suicidée et mon père est mort dans un accident de voiture. Gwen est morte également dans un accident avec l’enfant qu’elle attendait. J’ai perdu tous ceux que j’aimais, je me suis construit en tant qu’orphelin. J’avais travaillé dur pour obtenir ce statut social… maintenant, je dois tout recommencer mais il y a quelque chose qui me tient vraiment à cœur : t’avoir à nouveau à mes côtés… sans nous cacher »

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« C'est ridicule... » Souffla la demoiselle en levant les yeux au plafond. Elle ne comprenait pas cette tendance idiote de vouloir mourir pour les autres. Ne serait elle pas plus heureuse de l'avoir à ses côtés plutôt que de vivre sans lui ? Secouant son visage devant cette absurdité, Hazel finit par hausser les épaules. La jeune femme avait toujours trouvé que Milo était un lâche qui n'assumait pas les choses. C'était probablement ça qu'elle aimait chez lui. Assise sur le lit, elle l'observait avec attention. Il était mignon avec ses déclarations mais Hazel se demandait si ce n'était pas trop tard pour reprendre là où ils s'étaient arrêtés. Hazel avait attendu patiemment et longtemps qu'il se décide. Et finalement, il avait fallut un drame pour que son rêve s'accomplisse. La vie était cruellement injuste. « Tu es un abrutis et un lâche Milo... » Étrangement, le ton qu'elle employait donnait la sensation qu'elle lui lançait des compliments. Mais Hazel prit conscience d'une chose. S Milo n'avait pas été complètement honnête avec elle, elle non plus ne l'avait pas été. La jeune femme se confia sur un lourd passé de son enfance laissant Milo embrasser sa main et caresser son poignet. Ce geste, si anodin, avait le don de la réconforter, de réchauffer son cœur. Hazel sourit légèrement, observant Milo avec une tendresse oubliée il y a peu. « Merci de ne pas me juger Milo... » Après tout, ça aurait pu. Les victimes d'agressions sexuelles étaient souvent pointées du doigt comme étant des coupables que des victimes. Mais à huit ans pouvait on avoir conscience d'aller séduire un adulte ? Il fallait être complètement débile pour penser que Hazel l'avait fait exprès. Hazel détaillait le visage tuméfié de Milo puis se pencha pour l'embrasser avec douceur, prenant soin de ne pas toucher une zone sensible. Sa main glissa sur la joue de son tendre amant, ses yeux plongés dans le regard azur de l'homme. « Milo. Je ne mourrais pas. Je ne me permettrai jamais de t'abandonner... Parce que je t'aime et que j'ai envie de passer le reste de ma vie avec toi... » Murmura la demoiselle tandis que son index s'attardait sur les lèvres de son bel amant. Jamais elle ne permettrait d'abandonner cet homme qu'elle aimait tant. « Rétablis toi vite Milo s'il te plaît, je veux pouvoir te retrouver... Si tu vois ce que je veux dire... » Un large sourire sur le visage.