Manque d'inspiration • Ulysse

Ulysse était enfermé chez lui, roulé en boule, en train de se remettre d’une énième cuite. Plus les jours avançaient, plus cela devenait son quotidien. Son rythme de vie était complètement inversé. Il dormait la journée et vivait la nuit. Il s’imaginait la bitchcation laissé entendre qu’il était un vampire, ce serait totalement son genre à cette application maudite. En tout cas, il pouvait dire tout ce qu’elle voulait de lui, cela ne l’atteignait absolument pas. Il pouvait même la trouver marrante par moment… Enfin, du moins quand elle ne se montrait pas agressive. La sonnerie de son portable retentit, le bruit résonnant comme des cymbales dans son crâne. Il se retourna avant de prendre l’objet et lire le message qu’il avait reçu, toujours avachi au fond de son lit. C’était sa cousine, qui lui proposait de la rejoindre au parc. Pendant un instant il hésita, il se sentait dans un état pitoyable, ayant mal à chaque muscle de son corps et ayant l’impression d’avoir une cacophonie dans son crâne. Mais c’était la famille et pour ça, il était prêt à faire des efforts, même à braver la gueule de bois.

Ulysse envoya rapidement un message à Dylane pour dire qu’il arrivait avant de se lever. Il eut une nouvelle grimace. Maintenant c’était son pouce qui l’élançait. Il regarda celui-ci, toujours dans le plâtre à cause de sa dernière altercation avec Aslan avant de soupirer. Il prit un médicament sur sa table de nuit, des antidouleurs, qu’il décida de faire passer avec une bière. Pas le meilleur mélange, certes, mais Ulysse s’en foutait un peu. Pour l’instant, il avait trop mal, il voulait que la douleur passe. Le jeune homme alla rapidement prendre une douche, ayant le sentiment d’empester l’alcool et il se dit que cela allait le réveiller un peu. L’eau froide fit son effet et le jeune se sentait de meilleure humeur quand il sortit de la douche. Il finit de se préparer avant de sortir de chez lui.

Une fois dehors, il avait le sentiment que le soleil lui brûlait la peau et la rétine des yeux. A force de ne plus s’exposer au soleil, il le supportait de moins en moins. Il sortit une paire de lunettes de soleil de sa veste avant de reprendre son chemin, direction le parc ! Il ne mit pas longtemps à retrouver Dylane. Il connaissait bien sa cousine et avait deviné dans quel coin du parc elle aimait traîner. "Holaaaaa Chica !" dit-il d’un ton heureux en arrivant à ses côtés et lui déposer un baiser sur la joue. Il s’assit en tailleur face à elle avant de fouiller dans ses poches et d’en sortir une cigarette qu’il porta à ses lèvres avant de l’allumer. "Alors comment ça va ? Quoi de beau ? Ça va toujours les amours ? Tu avais besoin de moi ?" déblatéra-t-il, toujours fidèle à lui-même. Ulysse était vraiment enjoué, ayant hâte de pouvoir venir en aide à une personne de sa famille.

Ulysse était vraiment heureux de retrouver sa cousine. D'une part, elle respirait la joie de vivre et il avait le sentiment qu'il était impossible de déprimer en sa présence. Et puis, c'était un peu un moyen pour lui de renouer avec sa terre natale qui lui manquait temps. Quand il voyait Dylane, il revoyait les highlands écossaises. Il se revoyait en train de courir les plaines avec sa soeur et sa cousine. Comme à chaque fois, Ulysse était un éternel nostalgique. Il afficha un petit sourire quand Dylane le nomma le plus beau. "Héhé je sais !" Fidèle à lui-même, le blondinet prenait chaque compliment et s'en délectait. Il avait d'ailleurs un peu de mal à comprendre la modestie. Les compliments c'était quelque chose de positif, c'était encourageant, alors pourquoi les refuser ?

Comme il s'y était entendu, Dylane lui demanda ce qu'il lui était arrivé. Ulysse regarda son bras, réfléchissant. Devait-il dire la vérité ? Qu'il s'était fait ça en partie à cause d'Aslan ? Il savait que parler de lui peinerait sa cousine et c'était quelque chose qu'il souhaitait éviter. D'un autre côté, il avait tellement de colère envers l'infirmier qu'il voulait le mettre dans la merde... Ou pas. C'était difficile à dire... Bien évidemment, il exprimait énormément de rancune par rapport à ce qui était arrivé, mais il avait le sentiment qu'au fond de lui, il ne lui en voulait pas pleinement. Il soupira avant de reprendre "Rien de très grave... Tu connais ma virilité... C'est juste une dispute qui s'est mal terminé." dit-il en riant, ce qui n'était pas faux en soit. "Enfin, je m'en sors juste avec un plâtre pour quelques semaines, c'est moins grave que ça n'y parait."

Le blondinet écouta sa cousine, un sourire sur les lèvres, content que tout aille le mieux pour elle. Elle le méritait vraiment, surtout après ce qu'il était arrivé avec Aslan. "Il faudra que je rencontre ton Cody un jour." dit-il avec un hochement de tête à l'évocation du petit-copain de Dylane. "L'approbation du cousin est presque aussi importante que celle du père, si ce n'est plus !" ajouta-t-il avec humour. Un nouveau sourire apparu sur son visage quand la rousse dit qu'elle voulait profiter d'elle. "Ah bah profite ! Profite ! Tu veux savoir quoi ?"

Le faite qu’Ulysse soit venu la rejoindre mettait du baume au coeur de Dylane, elle ne passait que peu de temps avec sa famille alors dés qu’elle le pouvait, elle en profitait comme aujourd’hui. A la réflexion de son cousin, elle roula des yeux. La modestie et lui, ce n’était pas compatible mais après autant d’années, elle était habituée et cela la faisait plus rire qu’autre chose.
Curieuse comme pas possible, elle n’avait pu s’empêcher de lui demander pour son bras et puis il faut avouer que cela l’inquiétait un peu aussi même si ce n’était de rien de grave à première vue. Elle l’écouta alors parler et soupira, sans se douter une seule seconde que la personne avec qui il avait des ennuis était Aslan, d’ailleurs pourquoi est ce qu’elle penserait à lui dans ce cas précis, il n’y avait aucune raison.

- Ulysse je t’adore tu le sais mais tu devrais faire plus attention quand même. La ce n’est rien de grave mais si un jour tu tombes sur un gars armé juste car comme tu le dis ta virilité en prend un coup hein?!

Dylane n’avait pas du tout envie de voir son cousin à l’hôpital juste pour une dispute et surement pour des conneries qui plus est. La rousse aimait sa famille plus que tout et ne voulait pas que quelque chose leur arrive et c’était de même pour ses proches amis qu’elle considérait comme sa famille et Beth était l’exemple parfait ainsi qu’Evan même si elle ne l’avait pas vu depuis un bail.

- Hm je sais pas trop pour Cody … Je ne sais pas si je suis amoureuse tu sais … Alors je préfère ne pas le présenter pour le moment, du moins officiellement.

Elle ria ensuite au faite que son avis était important et le regarda dans les yeux.

- Vu que ton approbation est si importante, je vais me diriger vers un vilain garçon que tu détesteras.

Bien entendu, elle le taquinait la dedans et ne pensait pas un seul mot de ce qu’elle venait de dire.

- Ho euh je voulais ton avis sur la chanson que je fais, rien de bien important et pas pressé non plus, je préfère passer du temps avec toi que de bosser.

Ulysse avait bien vu que sa cousine avait roulé des yeux et il rit doucement. Il aimait bien sortir des idioties comme ça pour embêter les gens. Bien sûr, ça n'était jamais méchant, mais il adorait taquiner les gens, c'était plus fort que lui. Il fit une petite pichenette amicale à sa cousine avant de lui tirer la langue.

Le blondinet fit la moue quand sa cousine commença à lui faire des remontrances par rapport à sa blessure. On aurait dit un enfant sur qui on venait de taper sur les doigts. Bien entendu, elle n'avait pas tort, il avait complétement con sur le coup... Mais bon l'histoire était quand même tout autre, il en avait honte et surtout ça concernait Aslan, alors il préférait passer pour un abruti plutôt que d'en parler à sa cousine au risque de la mettre mal à l'aise. "Promis je ferais attention la prochaine fois ! Et si je tombe sur un gars armé, je prend mes jambes à mon coup, j'suis pas fou hein !" Ulysse, courageux mais pas téméraire.

Quand Dylane dit qu'elle n'était pas sûre d'être amoureuse de Cody, Ulysse laissa échapper un oh de surprise. Il ne s'attendait pas du tout à cette réponse et ne savait pas quoi en penser. A vrai dire, il ne s'était jamais posé la question, il pensait que tout roulait pour les amours de sa cousine, mais apparemment, il s'était trompé. "Comment ça se fait ?" A peine avait-il fini de poser cette question, qu'il la trouvait complétement conne. Mais bon, Ulysse et l'amour, ça ne faisait pas vraiment bon mélange. Il réfléchit un petit moment avant de reprendre "Ça fait depuis combien de temps que tu es avec lui déjà ?" Peut-être qu'après tout, il fallait un peu de temps avant que la passion s'installe. Ulysse ria doucement à la phrase de sa cousine "Oh bah bon courage alors ! Il n'y a pas beaucoup de monde que je déteste ! Et parfois les mauvais garçons sont très gentils dans le fond" dit-il avec un clin d'oeil.

"Je serais ravi de t'aider !" dit Ulysse. "Et moi aussi j'adore passer du temps avec toi, mais on peut faire les deux à la fois et rendre l'exercice ludique !" Le blondinet adorait conseiller sa cousine sur ses textes. Peut-être qu'elle voyait ça comme du boulot, mais pour lui, c'était un moment sympa qu'il pouvait partager avec sa cousine.

Ulysse ne changera jamais, c’était sur maintenant mais Dylane aimait son cousin comme il était et elle n’avait pas envie de le voir autrement dans tout les cas.

- Aie!

Dit-elle en faisant une moue et caressant l’endroit ou il lui avait fait une pichenette faisant semblant qu’elle avait mal alors que pas du tout. A ce moment la on aurait dit une petite fille de 5 ans à qui on avait volé sa sucette. Cependant elle ne pu pas garder son calme très longtemps et éclata de rire face à sa connerie.

- J’espère bien! Hm faudrait-il encore que tu cours assez vite!

Il n’avait qu’un bras dans le plâtre donc c’était autant le prendre à la rigolade même si elle avait tout de même peur qu’un jour, il ait de vrais ennuis vu le caractère qu’il traînait.
La conversation dévia vers Cody et la rousse n’ayant pas envie de mentir venait d’avouer ne pas être amoureuse de lui. Elle avait réellement penser qu’en se mettant avec lui, elle s’attacherait mais elle n’ya arriverait pas. Au fond d’elle, elle savait très bien pourquoi, la réponse était Aslan mais le dire à voix haute, elle ne le voulait pas. Elle avait peur de ce que son cousin penserait après tout ce qu’il s’était passé.
A sa question, elle haussa les épaules et le regarda.

- Hm c’est la vie je suppose… Et un peu moins d’un an maintenant!

Bon à part Aslan, il y avait aussi le faite qu’il changeait de comportement depuis quelques semaines et que Dylane le soupçonnait de ne plus être très nette malgré qu’elle n’avait pas de preuves à part les cadavres de bouteilles de bières traînant dans sa loge mais il avait toujours un excuse pour cela même si, bien entendu, elles étaient bidons. M’enfin, la rousse n’avait pas envie d’ennuyer Ulysse avec tout ça donc elle avait répondu sans plus se disant qu’il ne poserait surement pas d’autres questions à ce sujet.

- Hm peut-être mais bon regarde ce que ça a donné avec Aslan … Enfin soit!

Elle se racla la gorge et prit le petit cahier ou elle avait écrit quelques paroles ainsi que les premières notes de la chanson qu’elle essayait de composer.

- Et bien si tu es d’accord de m’aider. Je cale totalement pour le refrain et je deviens folle à force d’essayer des accords encore et encore.

Elle lui tendit alors le petit cahier pour avoir son avis et elle avait toute confiance en ses talents de musiciens et s’il jugeait que quelque chose n’allait pas dans ce qu’elle avait déjà écrit, elle l’écouterait sachant que ce ne serait pas méchant, loin de la même.

Ulysse tira la langue à nouveau à la complainte de sa cousine. Il savait très bien qu'elle faisait pour rire, et tout comme elle, il continuait à jouer l'enfant. "Ça te fera de belles joues roses comme ça !" dit-il toujours sur le ton de l'humour. C'est ça qu'il aimait bien avec sa cousine, c'est qu'il pouvait faire l'enfant de cinq ans, il savait qu'elle la suivrait et en ferait de même, contrairement à d'autres personnes qui auraient pu dire "Mais grandis un peu Ulysse...". Il adorait sa cousine, tout simplement. "Oh bah, tu sais bien que je suis hyper rapide, Usain Bolt pâlit en me voyant !" Alors qu'en vrai, Ulysse était aussi lent qu'une tortue. Mais bon, comme le disait si bien l'adage, rien ne sert de courir, il faut partir à point ! Après dans la Fable de La Fontaine, la tortue n'était pas ivre...

Ulysse écouta attentivement sa cousine parler de son petit ami. Il était quand même surprit par sa réponse : "c'est la vie..." comme si elle n'accordait aucune importance à cette relation. Certes, Ulysse était loin d'être un expert en amour, c'était même le contraire c'était un peu un handicapé des sentiments, mais il avait le sentiment que Dylane ne respirait pas par son amour pour son petit ami. "Tu es heureuse avec lui ?" demanda-t-il inquiet. Le blondinet pinça les lèvres quand Dylane parla d'Aslan. Il préféra ne rien ajouter à ce sujet, le tout étant plutôt délicat.

Ulysse regarda le petit carnet que sa cousine lui tendait, réfléchissant. "Tu veux faire quelle sorte de chanson ? Quelque chose de lent ou dynamique ?" demanda-t-il, commençant à avoir déjà quelques idées de rythmes qu'il tapotait machinalement avec ses doigts.