"come together" beth

Les choses commençaient à devenir un peu plus sérieuses au lycée, et si le personnel administratif était revenu en avance, comme moi - bien que je n’ai rien à faire avec l’administration à proprement parlé. - c’était à présent au tour d’autres professeurs de revenir pour mettre en place certaines choses pour cette années, dont Beth, que j’étais allé cherché chez elle aux alentours de 9 heures. L’avantage de ces pré-rentré était bien que nous avions plus de temps, moins d’impératif et les réunions se faisait toujours en après midi. Nous étions donc beaucoup plus relaxe pour commencer nos journées. Prenant donc la route vers la jeune professeur de musique, je me garais devant chez elle, attendant sagement dans la voiture avec deux starbucks bien chaud comme à notre habitude. C’était la première rentrée que l’on faisait ensemble, mais c’était loin d’être la première fois qu’on allait au travail ensemble. C’était plus simple car, sauf en cas d’imprévu, ou de rendez-vous extérieur au travail, mais dans tout les cas on s’arrangeait facilement. Buvant tranquillement mon café, je la vis sortir au loin, ce qui me fit reposer presque aussitôt mon gobelet avant de la regarder avec un immense sourire s’approcher de cette portière qu’elle finit par ouvrir, « Et voilà la meilleure ! », soufflais-je avec un grand sourire avant de la prendre dans mes bras et de lui tendre son gobelet. « Alors d’attaque pour cette première journée ? », je n’avais pas la moindre idée de ce qu’elle pouvait vouloir faire aussitôt dans l’année, mais elle avait surement ses raisons et puis elle faisait un beau métier et elle était de celle qui s’investissait vraiment.

Remettant le moteur en marche, je sortis de la place ou j’étais garé pour reprendre la route en direction du lycée. Nous nous étions vue entre deux, nous étions amis après tout, mais ce n’était pas la même chose qu’en voiture pour aller au lycée, « Comment va Hiro ? », demandais-je alors que je prenais une rue à gauche, le petit garçon étant parfaitement adorable, à croire que sa mère lui avait donné sa douceur. C’était une véritable force de la nature, elle avait traversé et elle traversé encore des choses bien plus compliqué que moi et elle l’avait traversé seule. Je me plaignais déjà de ne voir Henry que quelques fois par an, je n’osais sincèrement pas imaginer comment cela pouvait-être pour elle. Et encore une fois, je n’étais pas marié. J’en venais à douter de mon engagement avec lui alors qu’elle ne semblait pas vouloir abandonner son premier amour. C’était extrêmement romantique, ce genre de chose que j’aimerais vivre, réellement, avec un homme. Avec mon homme.

Une autre réponse m’aurait étonné venant de sa part. Elle était toujours enjouée et prête. Elle était toujours tournée vers les autres. Mais je comprenais qu’elle soit attristé à l’idée de laisser son fils, je comprenais même plus que parfaitement. Et après m’avoir demandé comme j’allais, elle me remercia pour le café. « Comment oublier ?! Tu sais que c’est comme ça qu’on reconnait un co-voitureur de qualité. », je m’en amusais, mais ça faisait partie des petites choses que je pouvais faire pour faire plaisir. Je le faisais aussi avec les gosses, quand vraiment ils avaient besoin de parler, on voyait avec le secrétariat pour sortir du lycée et parler tranquillement ensemble. Et si cela passait par un café ou un chocolat à offrir, je le faisais. Alors naturellement, lui offrir un café était un minimum. « Et ça va, même si je comprends que tu veuilles rester à la maison, on doit y aller. », mais un enfant en bas âge, c’était difficile de le laisser derrière nous. Et encore, j’avais eu la chance de le faire quand j’étais encore étudiant, et ou je pouvais rentrer plus facilement, ou passer à la crèche comme je voulais. Demandant comment allait son fils alors qu’on prenait la route, elle m’assura qu’il dormait encore, ayant la chance d’avoir un babysitter à la maison, qui serait au passage fort éprouver car il galopait déjà partout dans la maison. « À cet âge en même temps. », elle ne devait pas être la plus reposé au monde.

Quand à ma fille, « Oui, même si elle commence à stresser pour l’école, il faut les bon vêtement, les bonnes affaires, mais en même temps, tu comprends papa, je suis pas une fille influençable et je sais que le regard des autres ne compte pas ! » déclarais-je dans un petit rire. Elle savait, mais elle le ferait bien évidemment, car c’était plus simple. Il n’y avait pas beaucoup de route à faire pour rejoindre le travail, mais suffisamment pour bien parler. « Tu t’en sors à la maison ? N’hésites pas si un soir tu as besoin d’un peu de tranquillité, je veux bien te le garder, même si je sais que c’est dure. », assurais-je en sachant ce que c’était d’avoir à élever un enfant presque seule. J’étais gay en plus, je n’avais pas le plus de chance de me trouver quelqu’un de compréhensive pour m’aider. Enfin si, j’avais trouvé Henry très rapidement, et le fait qu’il soit presque médecin m’avait rassuré, mais il n’était déjà pas toujours là, à raison, à l’époque et c’était déjà un peu compliqué. Alors si elle avait besoin d’un peu de temps pour elle, pour prendre soin d’elle, pour se reposer, je voulais bien me dévouer pour l’aider.

Il était agréable de passer un peu de temps avec Beth, bien plus qu'avec d'autres d'ailleurs. Le temps semblait passer plus vite, être moins long et désagréable aussi. Et puis le sujet tournait vite autour des enfants, du stresse de la rentrée et de la difficulté d'être un parent isolé dans le fond. Après, je n'avais clairement pas à me plaindre, je savais Henry vivant alors qu'elle, elle en ignorait tout. On lui avait dit un jour qu'il était mort et elle devait vivre avec ça, avec l'espoir qu'une fois encore, ce ne soit que des suppositions. Ne voulant pas trop remuer le couteau dans la plaies, je ne fis que lui proposer mon aide avant que le silence ne retombe quelques instant. Elle s'en sortait, je n'allais pas aller contre elle, elle saurait de toute façon trouver les bonnes personnes au besoin, je ne m'inquiétais pas. Et puis une question sur Henry, avant qu'elle n'avoue elle-même se lancer dans un sujet difficile. « En train de sauver le monde, comme d'habitude. » répondis-je un peu amère avant de reporter mon attention sur la route.

Je n'étais plus sur de rien nous concernant lui et moi, et mes proches commençaient à le savoir. « C'est mal de lui en vouloir pour ça ? D'en avoir marre qu'il soit épanouie à des milliers de kilomètres de moi ? », demandais-je subitement. J'avais envie de savoir si ce mariage, cette idée n'était pas une mascarade, mais je n'étais pas certain que ce soit la meilleur chose à dire ou à faire. Mais j'en pouvais plus et la présence de Julian complexifié tellement les choses. J'aurais aimé que tout soit simple, mais c'était impossible.

Je n’avais pas à lui en vouloir, il fallait lui en parler, lui expliquer qu’il faudrait faire des concessions, mais j’en étais incapable, du moins plus maintenant. À chaque fois que l’on en parlait, cela finissait de la même façon, je ne savais pas de quoi je parlais, je ne comprenais pas combien il se sentait vivant dans son travail, combien les enfants avaient besoin d’aide. Et à chaque fois il comprenait ce que je ressentais, mais il ne pouvait pas rester en Californie toute l’année, il revenait déjà suffisamment pour lui et si il me manquait réellement, je n’avais qu’à prendre sur moi, venir le rejoindre et les aider. Je n’étais pas médecin, mais je pouvais gérer les stock, gérer les campagnes de dons, faire de l’administratif uniquement. J’étais pas là pour ça, je voulais aider les gosses et j’étais sur qu’il pouvait lui aussi le faire d’ici, mais ça serait un hôpital ou les honoraires ne serait pas les même et il était visiblement hors de question de faire cela. « Je suis pas sûr qu’on puisse faire quoi que ce soit ensemble. », soufflais-je la machoire serré et les mains figé sur le volant. J’étais obnubilé par la situation, au pour que je dus attendre de l’entendre s’excuser pour comprendre que quelque chose n’allait pas.

Tournant la tête vers elle, je la vis pleurer et presque aussitôt je me garais, détachant ma ceinture pour me tourner vers elle, « Je suis désolé Beth, je ne voulais pas… », me plaindre d’une situation qui pouvait-être arranger alors qu’il n’était de toute évidence pas question, ni possible pour elle d’y faire quoi que ce soit. Lui avait disparu, il était même peut-être mort et moi je me plaignais, tout simplement, comme un crétin. « Faut y croire encore Beth, tant qu’ils n’ont pas ramené son corps c’est qu’il est encore en vie. », mais après deux ans, cela était-il encore possible ? Y avait-il encore une chance ? La moindre chance qu’il soit retrouvé ? Oui, sans doute, il y avait plein de prisonnier de guerre qui retrouvaient leurs familles des années après leurs disparitions. Il y en avait même qui revenait après plus de dix ans. Il était sur qu’après tant d’année les chances était plus minces, mais rien n’était impossible, vraiment rien. Face à sa situation, j’étais loin d’avoir à me plaindre.

Elle s'excusa à tord, expliquant bien rapidement que c'était dur pour elle de n'avoir aucune information de la part de l'armée si ce n'est qu'ils avaient arrêté les recherches, ce qui n'était pas rassurant et justifié toutes les paniques du monde. Après deux ans, pouvait-on réellement lui en vouloir ? Leur en vouloir ? Je ne pensais pas. C'était la guerre, il y avait malheureusement mieux à penser que l'avenir d'un soldat ayant été fait prisonnier. Elle ne pouvait rien faire, elle ne pouvait qu'attendre. « Tu veux qu'on aille voir ensemble un jour pour avoir plus d'information ? », demandais-je en n'étant toutefois pas assez convaincu par ce que je disais pour que réellement elle se laisse convaincre. Il n'y aurait rien de plus avec moi, c'était une certitude. Et puis elle reparla de moi, de Henry et de cette situation. J'avais deux question à me poser, étais-je heureux ? L'aimais-je encore ? Et si c'était le cas cela justifiait-il de continuer encore ensemble ? Je n'étais pas vraiment sûr de quoi que ce soit, mais Elise l'aimait, elle était heureuse, chaque appel sonnant un bon moment pour elle. Et puis quand il partait elle s'écroulait, elle pleurait, même aujourd'hui. J'aurais aimé pouvoir donner une réponse, mais avouer que je n'étais plus heureux, que j'aimais d'avantage le souvenir de nos début que l'homme lui-même n'était-il pas risqué ? Comment pouvais-je ne plus l'aimer ?

Une réponse par le silence n'était-elle pas plus lourde encore ? Elle s'excusa alors et finalement je sus répondre. « Ca va aller Beth. », soufflais-je dans un sourire avant de reprendre, « Je te propose de faire garder Hiro et Elise, j'ai une babysitter en or et en attendant, toi et moi, on va manger au restaurant, et après on passe la journée à la plage à jouer de la musique et à boire des cocktail en maillot de bain et on pense à rien d'autre. », j'essayais sincèrement de la convaincre, de faire preuve de toute la douceur du monde, mais elle pouvait refuser, « On passe juste une journée à deux, pour nous, sans enfants, sans mari pour qui s'inquiéter. », ou fiancé dans mon cas, j'avais de moins en moins envie de me marier, « Je pense qu'on le mérite non ? On passe notre vie à nous occuper des enfants des autres et de leurs problèmes non ? », enfin surtout moi, j'étais celui en première ligne, mais je n'allais pas lutter, elle était aussi prof et elle avait aussi beaucoup trop de chose à gérer pour ignorer ce fait.