Le temps du pardon. [LOUTHY]

Il y a quatre jours, il l’a revu. Celle qui hante sa vie, ses nuits. Celle qui l’a tant blessé, qu’il est désormais incapable d’aimer aujourd’hui. La revoir à cette soirée a été un gros choc. Il le savait, dans le fond. Ou plutôt, s’en doutait. Elle allait surement être là. La belle l’a ignorée. Ils se sont parlés, un peu froidement. Louise ne regrette rien. Elle ne regrettera jamais ce qu’elle lui a fait endurer. Un supplice. Etre trompé par la personne que l’on aime plus que tout au monde est certainement la pire chose que l’on puisse subir, en amour. Il grimace en y pensant, le gamin, avant de se coiffer. Il a quelques courses à faire aujourd’hui et ce n’est pas le moment de déprimer. Il aura tout le temps ce soir. Il n’aura qu’à aller dans un bar pour se changer les idées. Trouver une fille d’un soir. Pour quelques coups de reins.

Une fois prêt, le jeune homme sort doucement de son appartement. Il a enfilé un pull gris, une écharpe et un jean noir. Il est plutôt canon, il faut l’avouer. Ainsi, le voilà qui se dirige vers un quartier qu’il adore pour ses quelques boutiques de luxe. Il voudrait bien se racheter une paire de Doc Martens. Et il a besoin d’une nouvelle paire de boucles d’oreilles pour sa mère. Un chouette cadeau. Une tradition depuis une dizaine d’années. Sa mère sera heureuse de ca. Quant à son père, il ne sait pas encore. Surement une fringue. Ou même, une vielle bouteille de vin rouge, s’il trouve. Ce dernier est adepte de vins, après tout. Rah. Que c’est chiant, de devoir faire des cadeaux de Noel à ses vieux. C’est bien trop difficile.

Apres une bonne heure, Timothy décidé de faire une pause. Il rejoint un petit café tranquillement, entrant rapidement pour se cacher du vent qui semble bien décider à souffler avec force soudainement. Son regard parcourt l’intérieur et il se crispe, quand il accroche le regard de Louise. Elle est ici. Bon sang. En quatre ans, il ne l’a pas croisée une seule fois. Et comme par hasard, cette semaine, il faut que le sort s’acharne sur lui. Pourtant, le beau garçon fronce le nez, résigné. Il n’y a aucune place nulle part. Le café est bondé. Il commande son Macchiato, le règle après avoir demandé un muffin chocolat banane et s’approche doucement. « J’peux m’assoir là ? Y’a plus d’place. » Il demande, le regard un peu dur, un peu froid. Il lui en veut toujours, à la belle. Elle l’a brisée.