The sound of silence [Ft. Aramis]

Assise à une table quelque peu déconcertée, Macie lisait encore et encore le mail qu’elle venait de recevoir. Les producteurs de la série qu’elle scénarisait avaient décidé de ne plus enregistrer un épisode par semaine mais deux.  Elle devait donc désormais écrire deux scénarios par semaine en plus du travail à la boutique de musique. La suite était assez explicite, elle allait devoir travailler comme une folle, ce qui n’était pas toujours dans ses habitudes, moins flemmarder, surtout ne pas rendre ses scénarios en retard mais aussi oublier toute vie sociale pour un temps. Bien sûr, une augmentation arrivait avec mais cela ne servait pas à compenser le reste. Quelle flemmarde, elle faisait

Macie était étonnée de cette décision. La veille même, elle était au studio pour regarder l’enregistrement du dernier épisode et elle avait bel et bien vu les producteurs. Ils avaient d’ailleurs discuté ensemble durant l’une des pauses et jamais personne n’avait évoqué la possibilité d’augmentation d’épisodes et de salaire. Elle tenta malgré tout de se remettre de ses émotions. Elle avait un scénario à finir pour le soir même et c’était aussi pour cela qu’elle avait décidé de venir à la bibliothèque, histoire d’avoir un peu plus de silence que chez elle. Elle ne voulait pas que son petit ami vienne l’embêter car il saurait la trouver là-bas et comme elle ne connaissait pas les horaires de sa sœur et si celle-ci rentrait, Macie avait peur d’être dérangé. Tout ce qu’elle désirait c’était aucune distraction et un silence de mort. Elle n’avait d’ailleurs pas pris ses écouteurs pour s’éviter de se concentrer sur tel ou tel élément de la chanson. Concentration totale oblige !
Mais maladroite qu’elle était, elle allait forcément faire une bourde. Comme frapper quelqu’un de son coude en dérapant. Oui déraper. La blonde se tourna automatiquement vers la personne qui se trouvait à côté d’elle dans le but de s’excuser.

« Oh excusez-moi, dit-elle un peu trop fort ce qui lui valut une réprimande. Je ne voulais pas, je ne sais pas ce qui est arrivé mais mon coude a rippé et vous a pris pour cible. J’aurais dû le dresser un peu mieux. »

Elle avait voulu faire de l’humour. Nul bien sûr. Mais elle voulait détendre l’atmosphère histoire que la personne qu’elle avait malencontreusement frappé ne le prenne pas mal.

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Malgré le fait que la jeune femme avait tenté de faire de l’humour, elle se sentait quand même mal d’avoir si violemment envoyé son coude dans celui du jeune homme assit à ses côtés. Elle se frotta le coude et baissa les yeux après sa stupide blague. Après un court moment, elle se dit qu’adopter une attitude contrite n’était absolument pas la bonne méthode, elle releva la tête et lui offrit un sourire au jeune homme très séduisant qu’elle avait frappé. Elle en fut quelque peu troublée et rougit un petit peu. Elle fut encore plus désarçonnée quand celui-ci lui fit un sourire plutôt séduisant. Visiblement sa blague minable avait quand même fonctionné et le jeune homme ne semblait pas lui en vouloir et ça c’était déjà une sacrée victoire.

Au moins la jeune femme n’était pas tombée sur une personne qui détestait les blagues et qui s’en était directement pris à elle. Même si elle était sensée travailler, la blonde était heureuse de cette distraction imprévue qui venait interrompre son travail. Elle n’avait vraiment pas envie d’écrire son scénario  surtout après la nouvelle à laquelle la jeune femme avait réagi quelques minutes plus tôt. Elle n’avait pas envie de s’acharner comme une dingue pour des patrons qui n’avaient même pas pris la peine de lui parler la veille alors qu’ils s’étaient trouvés dans la même pièce et avaient même eu une conversation.

« J’admets que j’apprécierais fortement pouvoir apprendre à me faire obéir de ce coude farceur. Répondit t-elle à voix basse à la suite de ce lui avait dit le jeune homme. Enchantée, Aramis. Je m’appelle Macie et voici officiellement mon coude »

Après avoir dit cela, elle leva son coude et fit un geste qui pouvait s’apparenter à un salut de coude.

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Macie avait toujours l’art et la manière de passer pour une idiote auprès de la plus grande partie de la planète. Elle se dit que c’était peut-être pour cela que ses patrons avaient joué les filous, parce qu’ils la prenaient pour une idiote. La jeune femme prit conscience qu’elle était sur le point de pousser un soupir et s’y refusant, se tourna vers Aramis.

« Je serais heureuse et soulagée de pouvoir enfin calmer cette créature désobéissante qu’est mon coude. Répondit-elle avec un grand sourire. Je… suis sensé travailler à vrai dire mais je n’ai particulièrement la motivation pour cela aujourd’hui. Et vous ? Vous venez souvent ici lire des livres de botanique ? »

Oui, elle avait jeté un coup d’œil au livre que le blond tenait dans ses mains. Elle était étonnée de constater qu’ils s’agissaient de plante. Ce n’était pas forcément très courant mais cela arrivait quand même malgré tout et la jeune femme était curieuse de découvrir pourquoi. Cela lui éviterait peut-être d’écrire un scénario bâclé parce qu’elle était énervée contre ses patrons. De plus, celui qui s’appelait Aramis avait l’air plutôt sympathique. Et au final, peut-être aurait-elle bientôt une idée brillante grâce à cette discussion ayant commencé de manière très étrange sur une blague des plus nulles.

Après tout, une discussion pouvait arriver de nulle part.

« D’ailleurs je ne voulais pas vous déranger, alors si vous voulez que je me taise et vous laisse tranquille, il faut me le dire.»

Oui bon, elle avait un peu honte de l’avoir dérangé, en particulier si ce qu’il faisait  était d’une importance capitale.

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Macie était quelque peu étonné de constater que le jeune homme ne l’avait toujours pas envoyé boulet, elle, son humour nul et son coude agressif. Après tout, malgré tout cela, son frangin Will la trouvait bien adorable. Mais c’était parce que c’était son frangin tout simplement, il était génial et tenait à son unique petite sœur bien trop sensible aux yeux de tous les Connor.

«  Je suis pareil, j’apprécie le calme de la bibliothèque.  Depuis, ça m’évite de me déconcentrer car ici il n’y a que rarement de trop grandes distractions. Je n’aurais jamais pensé qu’un livre de botanique puisse être apaisé, mais en y pensant, je compris quand même.»

La bavarde Macie avait encore frappé. Elle parlait et parlait sans jamais s’arrêter. Bien souvent, Macie n’avait pas de filtres et parler sans se préoccuper de réfléchir avant de prononcer ses mots. Après les mots du jeune homme, la jeune femme rougit. Lui parler plus agréable que lire ? Cela lui paraissait presque inconcevable. Elle se trouvait ennuyante.

« Faites attention, je peux être bien plus que bavarde que ça. Je vous promets de ne plus vous attaquer ! Je m’excuse encore »

Une ligne lui vient à l’écriture et elle s’empressa de la taper sur son ordinateur à la hâte histoire de ne pas l’oublier. Qu’est-ce qu’elle pouvait avoir la meilleure courte parfois !

« Ne vous m’éprenez pas. J’adore mon travail ! Mais il se trouve que mes patrons jouent aux partons et m’ont un peu berné hier. Je suis scénariste. Et vous ? Vous m’intriguez. Vous avez l’air si mystérieux… »

Macie aimait le mystère. Cela l’inspirait.  C’était aussi pour cela que Hitchcock était son scénariste et réalisateur favori.

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