Aarid | When you think you're all fine, there's always some shit to dip your shoes in.

Astrid travaillait ce soir, jusque la fermeture. Et il y avait un monde fou en de 15 septembre. Avec la rentrée, les étudiants et les travailleurs n'avaient pas encore repris le rythme de travaille et se retrouvait donc encore entre amis en fin de journée pour boire un verre. Elle enchaînait l'après-midi avec le soir sans problème. Elle avait l'habitude et puis, travailler ici était toujours plus sympa que lorsqu'elle était au Starbucks. Elle servait sans prendre compte de l'heure. Soudain, elle sentit son téléphone vibrer dans sa poche. Elle posa son plateau sur le bar
- Il me faut un Wisky Coca, un sprite, un mojito et un indien pour la 14, demanda Astrid. Elle profita de laps de temps de préparation pour arrêter son alarme. Ma pause est dans quinze minutes, je les prendrais à ce moment-là, se dit la brunette. Elle devait prendre ses médicaments à heure fixe tout en mangeant un peu.Mais les décalés d'un quart d'heure n'était pas très grave. Elle prit son plateau et servit la table avant d'aller à la suivante. Et le rush arriva. Elle ne prit pas sa pause pour que l'autre serveuse puisse partir à l'heure récupérer sa fille chez la nourrice. Elle sourit lorsque la femme partie en la remerciant.
Elle travailla sans s'arrêter. Vers les coups de 19h, elle commença à se sentir mal. Elle s'arrêta un petit moment, buvant un peu d'eau dans sa bouteille avant de repartir au travail.
La soirée se termina. Elle venait de finir de mettre les chaises sur les tables et donna un coup de serpillière. Elle était fatiguée. Elle voyait des étoiles et ne comprenait pas pourquoi. Elle vida le seau avant d'aller à son casier. Elle l'ouvrit et vit son boitier de cachet remplis. Elle voulu l'attraper mais s'effondra au sol. Et merde... se dit la brunette en se laissa aller contre les casiers. Elle espérait que cela passerait vite. Elle se sentait vraiment mal. La pièce tournait, elle voyait des étoiles et se sentait faible. Elle chercha à se souvenir de la dernière fois où elle avait pris ses cachets. Pour être mal comme ça elle devait les avoir oubliés depuis au moins deux jours.
Soudain, la porte du vestiaire s'ouvrit et elle vit Aaron entrer. Elle eut un pauvre sourire et voulu dire quelque mais il la prit de vitesse.

Astrid eut un sourire un peu mal. Elle s'en voulait. Eux qui avait tout fait pour qu'Aaron puisse avoir un demi journée complète le voilà qui revenait au bar.
- Hey... Qu'est-ce que tu fais là ? Tu n'es pas censé travailler. dit-elle avant d'ajouter Désolée... Je... J'ai oublié de prendre mes médicaments du coup je.... ne me sens pas très bien... Tu pourrais me les donner s'il vous plait ? C'est dans ma pochette verte... ajouta-t-elle en essayant en vint de se lever, retombant sur ses fesses. Elle frissonna lorsqu'Aaron posa la main à son front
- Je n'ai pas de fièvre c'est juste que... Elle inspira doucement et profondément, tout tournait autour d'elle et elle ne voulait certainement pas tomber dans les pommes à nouveau. Elle n'avait que trop causé d'ennuis en début d'année à Aaron pour faire à nouveau des malaises. On a eut le rush, j'ai pas voulu prendre ma pause pour que Pam puisse terminer à leur et récupéré sa fille chez la nourrice... Sauf que j'ai complètement oublié de la prendre et du coup... Je n'ai pas pris mes médocs, je pense que ça doit faire plusieurs jours que j'oublie... je crois dit-elle. Finalement sa pochette verte à fleur apparu devant ses yeux, elle l’attrapa et essaya de l'ouvrir mais sans succès, ses mains tremblaient trop pour ça. Elle pinça les lèvres et jura
- Mais zut ! elle inspira, il fallait qu'elle se calme pour réussir à prendre ses pilules. Sauf que ses foutues mains ne voulaient pas s'arrêter de trembler et que sa vue devenait de plus en plus fou. Elle ne se rendit compte qu'elle pleurait que lorsque les premières larmes tombèrent sur ses mains qui essayait d'attraper la languette pour ouvrir la pochette. Désolée... murmura-t-elle en fermant les yeux, essayant de reprendre contenance. Elle ratait vraiment tout en ce moment, sa santé, son travail. Elle avait l'impression de perdre pieds, entre son appartement qu'elle rendait, son déménagement, son travail, son chiot à s'occuper, sa santé à ne pas oublié et au final, elle oubliait trop de chose. Ses médicaments, des papiers, les vaccins de Moka, faire ses courses, prendre ses pauses. Elle pensait à trop de chose en même temps et ratait tout et n'avait personne à qui en parler. Elle ne voulait pas mêler Ulysse à ça pour le moment, sa meilleure amie faisait déjà beaucoup pour elle et ne voulait pas abuser et n'ayant personne d'autres. Elle craquait là, devant son patron et s'en voulait. Elle s'énervait contre sa pochette qu'elle n'arrivait pas à ouvrir jusqu'à ce qu'elle disparaisse de ses mains puis revienne ouverte.
- M-Merci... bredouilla-t-elle.

- Un de chaque... Merci beaucoup... murmura-t-elle.
Astrid avala ses cachets et laissa sa tête reposer en arrière contre les casiers. Elle sentait les larmes rouler sur ses joues mais était incapable de les essuyer. Elle sursauta et un frisson la parcouru lorsqu'elle senti la main d'Aaron sur sa joue essuyant ses larmes. Elle rouvrit les yeux son regard noisette croisant celui d'Aaron qui la questionna sur l'utilité de ses pilules, avant de répondre elle inspira un grand coup. Elle n'avait jamais parler de sa maladie à qui que se soit, pas même à Ulysse. Il n'y avait que Luisa qui savait... parce qu'elle avait vu son ordonnance un jour où elle l'avait oublier sur la table de sa cuisine mais elle ne l'avait jamais dit d'elle même. Comment le prendrait-il ? Elle n'avait pas envie qu'il la regarde comme une petite chose, qu'elle baisse dans son estime... Pourquoi cela te préoccupe-t-il temps de ne pas baisser dans son estime hein Astrid ? lança une petite voix dans sa tête. Elle l'ignora, et ouvrit la bouche.
- Tu te souviens des malaises que je faisais en début d'année... ? Et bien c'était lié à ça... Je suis... elle inspira, c'était difficile à dire... Anorexique, annonça-t-elle après un moment de silence. Je ne me fais pas vomir ou quoi que ce soit hein, c'est lié à mon passé... et j'ai toujours été comme ça, sauf qu'en début d'année ça à été difficile pour moi et ça jouait dessus. Du coup j'ai des cachets à prendre tout les jours plusieurs fois par jour à des heures précises comme des compléments alimentaires, mais en plus fort... Sauf que parfois je les oublis malgré mes rappels sur mon téléphone.
Elle leva les yeux vers Aaron et le rebaissait aussitôt devant son regard, elle avait l'impression de l'avoir trahis sans savoir pourquoi, elle se mordit la lèvre.
- [color=#9933ffJe suis désolée... j'aurais du en parler mais... je ne veux pas de traitement de faveur ou quoi que ce soit, c'est pas facile à vivre au quotidien et... Il n'y a pas besoin d'arranger les emplois du temps, il faut juste que je n'oublie pas...[/color]
Elle se sentait un peu mieux, mais n'osa pas se relever et puis Aaron était vraiment près d'elle et cela lui faisait bizarre. Son coeur battait étrangement vite, elle aurait aimé qu'il dise quelque chose plus que de la regarder sans parler. Elle ferma les yeux, espérant de tout coeur qu'il ne lui en voudrait pas trop.

Astrid fut soulagée en entendant finalement parler. Il lui dit de ne pas s'excuser mais elle estimait que si, elle aurait du être plus vigilante. Il lui donna alors un coup de coude, et Astrid releva les yeux vers lui croisant son regard, elle l'écouta et sentit son cœur bondir dans sa poitrine. Elle ouvrit la bouche sans savoir quoi dire avant de maladroitement le prendre dans ses bras avec timidité
- Merci... pour tout... murmura-t-elle d'une petite voix. Son amitié était précieuse et elle se refusait à écouter la petite voix dans sa tête lui disant qu'elle s'aventurait dans un truc dangereux. Il était son ami, il ne pouvait pas voir en elle autre chose que la pauvre fille qu'elle était non ? Il chuchota alors et elle eut un rire mi nerveux mi sincère. Puisqu'on en était au secret bien noir, autant continuer non ? Ainsi elle n'aurait plus à fuir ses questions même discrètes, il aurait toutes les cartes en main. Et puis... Elle avait envie d'être sincère, entre cette bitch qui criait sur tout les toits qu'elle était une "marie-couche-toi-là" et autres... Elle voulait être sincère, et puis elle en avait déjà parler à Ulysse, la seconde personne qui venait ensuite était Aaron. Elle ne connaissait depuis tellement longtemps maintenant qu'il allait surement mal prendre qu'elle n'ait pas parler avant de ça... Quoi que... Il avait plutôt l'air de ne pas lui en vouloir de ne pas avoir parler de son anorexie dès qu'elle avait eut les résultats... peut-être qu'il comprendrait lui aussi ? Elle le relâcha donc et se mordillant la lèvre finit par dire d'une voix un peu hésitante,
- Et bien... Il y a quelque chose... mais pas d'enfant caché, enfin... il y aurait pu mais je..., elle avala sa salive j'ai avorté finit-elle en penser. Elle inspira, il fallait qu'elle lui dise, qu'il comprenne aussi pourquoi elle réagissait aussi mal lorsque des clients un peu trop lourd la draguait ou qu'elle avait des crises de larmes à l'arrière après avoir été accosté un peu trop fortement, tu te souviens en 2006... Il y a eu une ado de 17 ans qui... s'est fait violé dans une ruelle... Ca avait fait le buzz sur internet et la une des journaux pendant des semaines..., elle se mordit la lèvre voyant le visage d'Aaron changer, comme s'il avait compris, elle ajouta cependant, ce... c'était moi... et l'aggravation de ma... mon anorexie vient de là... Ce... c'est pour ça que je suis aussi bizarre, pas de cadavre dans un placard ou de mari en prison, juste un passé qui... m'enchaine.
Elle eut un rire nerveux et le regard fuyant, ce n'était peut-être pas la meilleure manière de l'annoncer mais, au moins elle était sûre qu'il n'y aurait pas d'oreilles indiscrètes et... Elle avait confiance en Aaron malgré tout, elle savait que tout comme Ulysse il n'irait jamais le raconter à qui que ce soit puis elle inspira et regarda Aaron,
- Merci d'être arrivée... je ne sais pas ce que j'aurais fais sans toi. Elle se mordit la lèvre, changer de sujet, pourquoi tu es venu au fait ? , lui dit-elle. On pouvait dire d'elle qu'elle travaillait trop et n'hésitait pas à faire des heures supp' mais celui qui était vraiment accro s'était quand même son patron, il ne prenait presque jamais de jours de repos et encore moins de vacances, Tu étais censé te reposer aujourd'hui, lui dit-elle un peu sur le ton d'une mère qui réprimandait gentiment son enfant après qu'il est fait une ânerie sans importance. Elle lui sourit timidement tout en étant tout de même contente qu'il soit venu, mieux valait qu'il l'est trouvé là ce soir plutôt que le lendemain à l'ouverture... Rien de mieux pour commencer une journée que d'appeler une ambulance hein ?

La jeune femme vit bien la lumière se faire dans les yeux d'Aaron tandis qu'elle lui dévoilait son passé. Oui, il avait du la suivre cette histoire, comme beaucoup d'angevins à l'époque. Mais il semblait surtout sans vouloir pour une raison inconnue aux yeux de la jeune femme et il se mit à s'excuser.
- Tu n'y es pour rien Aaron, lui dit Astrid, elle essaya de changer de sujet lui demandant la raison de sa présence. Même si elle lui était reconnaissante d'être arrivé, sans quoi on l'aurait retrouver le lendemain à moitié givrée, elle n'était pas forcément contente de savoir qu'il gâchait l'un des rares jours de repos qu'il s'accordait à venir au Red. Il lui expliqua la raison de sa présence, une tasse qu'elle vit dans le casier de ce dernier, le dessin la fit sourire avec son dessin marrant. Puis il lui dit précise qu'elle est surtout pour Zoey et du peu qu'elle s'en souvient elle hocha la tête, la jeune fille adorerait surement effectivement. Elle lui parut très active et plutôt sympathique.
- Pourquoi tu t'excuses ? finit-elle par demander en acceptant ses mains pour s'aider à se relever. Ses jambes flageolèrent un instant et instinctivement elle se retint à Aaron et sentit le rouge lui monter aux rouges, oups, dit-elle, désolée. Elle desserra sa poigne lorsque ses jambes le lui permirent tout en ajoutant, tu n'as pas à t'en vouloir pour ce qu'il s'est passé que ce soit pour ce soir, ce qui est ma faute, je te remercie d'ailleurs d'être arrivé, et... pour ce qu'il s'est passé lorsque j'étais ado... Et bien ils ont payé, et le payent encore aujourd'hui.
Elle le regarda de ses grands yeux noisettes fatiguées lui souriant doucement et espérant le rassurer. Il n'avait pas à s'en vouloir pour ça et puis... Elle ne lui avait pas tout dit, mais elle lui en parlerait une autre fois, s'il le fait. Il avait déjà eut ça a encaisser et il y aurait sûrement des questions. Elle y répondrait, elle lui devait bien ça même si pour cela elle devait se rappeler de choses qui lui faisait toujours mal.