Patrick | The computer is a moron.

Ulysse aimait bien parler de son groupe, on pouvait clairement voir son regard briller chaque fois qu'il l'évoquait, il en était plutôt fier. Après tout, au départ c'était juste un petit truc entre potes et maintenant, ils devenaient de plus en plus connus, faisaient des concerts ou des festivals, ils ne leur manquaient plus qu'à signer avec une maison de disque pour atteindre l'accomplissement suprême. Quand Patrick dit qu'il pourrait venir les voir à l'occasion, Ulysse sourit avant de dire en riant "Très bien, je prends ça en note. Tu as interet à venir la prochaine fois maintenant, sinon je serais déçu." Il prit une gorgée de son café avant de reprendre "Si tu es vraiment intéressé, demande à Astrid, elle connait les dates de nos passages... Surement mieux que moi même !"

Apparemment, sa blague eu l'air de faire ricaner Patrick se qui flatta l'orgueil d'Ulysse déjà bien imposant. Quand l'informaticien blagua, disant qu'il en parlait comme si c'était une punition, Ulysse hocha sérieusement la tête avant de dire "C'est une punition pour toi surtout, je suis ta malédiction." Il rigola à nouveau, se disant qu'il avait du manger un clown ce matin pour enchaîner des blagues (drôles qu'à ses yeux) de la sorte. "Crois-moi, Astrid ne t'a pas fait de cadeau en m'envoyant chez toi... Peut-être qu'elle t'en veux pour quelque chose." conclut-il avec un petit sourire en coin.

A parler de sa rencontre avec Astrid, le jeune homme était reparti dans ses souvenirs. Sept ans... Ce que le temps filait vite, beaucoup trop vite et cela l'effrayait un peu, il savait qu'il se rapprochait de l'âge où on allait lui demander des prendre des décisions, d'être responsable et ça, Ulysse n'en avait pas du tout envie. Rien que d'y penser, cela l'angoissait. Il sortit de ses pensées quand Patrick lui lança une pique taquine, il lui sourit doucement, le regard un peu vague "Ne t'en fais pas, rien ne me fera sentir vieux, j'suis encore un gosse dans ma tête."

Patrick expliqua à Ulysse pourquoi les claviers étaient disposés de cette manière, le jeune homme l'écouta, tout en continuant de boire son café, attentif. Il essayant vraiment de se concentrer pour réussir à apprendre quelque chose et arrêter de passer pour un incompétent en informatique (même s'il l'était). "Ok, ok, je vois." dit-il en hochant la tête, même si ce n'était absolument pas le cas car il était sur que même avec les lettres dans l'ordre, il écrirait comme un escargot. "Il est vil ce clavier" ricana Ulysse à son tour. Il fini rapidement ses affaires, avant de passer l'ordinateur à Patrick, essayant de faire attention de ne pas le faire tomber ou renverser quelque chose dessus cette fois. "Tiens, j'ai fini ! Ce n'était pas très long. Merci encore de me l'avoir prêté !"

Patrick sourit doucement et hocha sa tête pour montrer son approbation, il était un peu tête en l'air peut-être parfois mais généralement quand il promettait quelque chose il le faisait. Sinon, ça ne l'étonnait pas d'Astrid d'être aussi prévoyante et prévenante envers ses amis, elle n'avait vraiment pas tant changé que ça. Et puis une malédiction... Bon, d'accord, il avait mieux à faire ce jour-là et le jeune homme était vraiment du genre galérien, mais donner un coup de main n'était jamais une mauvaise chose pour Patrick. Après tout, il faisait sa contribution à la société comme il pouvait, tout le monde ne pouvait pas combattre le crime ou sauver des vie. Porter secours à des disques durs, c'était déjà ça.

"Mais non voyons. Et puis... ça veut dire qu'elle m'en voudrait pour un truc d'il y a dix ans ? Je ne la croyais pas aussi rancunière." dit-il avec un sourire.

C'était pour rire évidemment, il était à peu près sûr qu'elle ne lui en voulait pour rien, pour l'avoir pensé longtemps mais s'être vu assuré que non. La jeunesse mentale, ça Patrick connaissait, il était en ce moment dans cet état bizarre où il avait l'impression d'être un quarantenaire professionnellement mais d'être coincé à quinze ans pour tout le reste. Et pas les quinze ans de la folie et la liberté, plutôt ceux des insécurités et des humeurs de merde. Il sourit doucement en retour à Ulysse. Pendant qu'il terminait ses trucs, il finit d'extraire les fichiers de son disque dur, qui en effet comme il l'avait dit semblait plutôt vide mais bon, au moins c'était fait. Il rit doucement en l'entendant se plaindre du clavier en réponse à sa remarque sur la difficulté induite des touches. Il transféra tous les fichiers sur une petite clé USB à l'effigie de son entreprise, dont il avait un pot entier dans son placard.

"Merci. Et tiens voilà." dit-il en prenant son ordinateur et en lui tendant la clé USB. "Pour admirer tes œuvres Paint." ajouta-t-il avec un sourire appuyé. "N'hésite pas si jamais tu as d'autre problèmes en tout cas." finit-il alors qu'il le saluait près de la porte avec un sourire.