"party rock anthem" lucy

Si j'étais dérangé, et pas qu'un peu. Je savais plus quoi faire, et lorsqu'elle reprit la parole, ce fut le chaos. Elle n'avait pas voulu me faire de mal, elle ne pouvait plus vivre comme ça. Elle devenait dingue. Elle ne voulait pas que je la pardonne, car ce n'était pas excusable, mais elle n'avait pas le choix. Mon cerveau cessa de fonctionner. Je n'arrivais pas à comprendre, tout ce qui m'avait semblait presque claire avant cessa d'avoir du sens. Quelqu'un l'appela en bas, plusieurs personnes même. Lucy… Lucas. Non, il ne m'aurait pas mentit en face… À moins que je sois vraiment à l'origine de tout ça. Que ce soit de ma faute. Lucy, Lucas. J'avais fait quoi ? J'avais loupé quoi ? Il était toujours là pour moi et moi. J'avais aimé Lucas d'une façon que l'on ne pouvait accepter, et aujourd'hui il était un autre. « Que… », tentais-je de dire alors que ma gorge était si nouée qu'aucun mot ne voulait en sortir. Je m'étais redressé, d'un coup, le regard perdu dans le vide de mes pensées. J'avais tous loupé. Il était là, c'était lui. Il était là vivant… Il… Mes poings se serrèrent à en blanchir mes phalanges, je savais pas quoi faire, ni quoi dire, si bien que l'équilibre finit par me manquer. Comment… En fait je m'en fichais un peu à cet instant. Trouvant appuie sur le rebord de la baignoire, je ne savais plus tenir debout. J'avais l'impression d'être une biche sous les fard d'une voiture. La bouche sèche, le coeur battant, des larmes commencèrent à perler le long de mon visage. Je n'arrivais pas à comprendre ce qui venait de ce passer alors que la première fois que je l'avais vu… J'avais su, et pourtant j'avais refusé d'y croire. « T'es vivant… », soufflais-je une première fois alors que mon regard était plongé sur le sol, « T'es pas mort… T'es vivant. », j'essayais de me convaincre de tout ça. « Je t'ai retrouvé. T'es vivant. », Sauf que non. De toute évidence Lucas était bien mort et que j'avais en face de moi quelqu'un d'autre. « T'es vivante. », elle. Elle pas lui. Me redressant, je sentis mes jambes trembler et donner des signes de faiblesse, pourtant j'avançais vers elle. Je ne reconnaissais que son regard, je l'aurais reconnu entre mille. « Pourquoi tu m'as rien dit ? », demandais-je alors, par peur d'entendre qu'il avait prit peur de moi, que je n'avais pas su être là ou il fallait. J'étais son meilleur ami, et si j'avais un jour ressenti autre chose pour lui, je… Je ne comprenais pas pourquoi changer, pourquoi partir sans rien dire. Ce n'était pas logique.

Oui, pourquoi m'avoir tenu loin de ça. Pourquoi m'avoir fait croire à sa mort. Je m'étais avancé, elle avait reculé avant de me demander de la regarder. Presque sans m'en rendre compte, j'avais levé les yeux sur elle. Je sais pas si je voyais une femme ou encore mon meilleur ami, je n'en savais rien, j'étais perdu, car je n'aurais pas cru cela possible. Elle reprit en m'avouant qu'elle voulait que je garde une image de lui, idéale, elle ne voulait pas que je la rejette pas plus que ses parents. Elle avait pas le choix, si elle l'avait. Elle avait juste préféré partir, ne pas me faire confiance. Elle avoua alors avoir voulu me contacter au bout de quelques semaines, ou quelques mois, mais elle s'obstinait à vouloir que je garde une image d'un mec heureux, alors qu'il ne l'était pas, alors qu'il était mal… Il était mal et je ne voyais rien, je savais qu'il était différent en public et avec moi, mais je n'avais rien vu. Me retournant d'un coup, je laissais mon poing s'abattre contre le mur, j'avais besoin de raisonner et j'en étais incapable. J'avais été loin de tout et pourtant. « Tu aurais pu faire n'importe quoi que je t'aurais couvert. J'aurais accepté bien plus de tes décisions que les miennes. », comme celle de t'aimer autrement que comme un ami. J'aurais tout accepté si il me l'avait dit. Tout. La j'avais simplement l'impression d'avoir été aveugle, d'avoir loupé le coche. Me retournant alors, j'essayais de me reprendre, mais en la voyant, en le sachant là, j'avais juste envie de le prendre contre moi. De la prendre. Mais j'en étais incapable, car j'étais perdu, perdu dans ses décisions, dans mes sentiments. « J'ai rien vu, j'ai été incapable d'être là pour toi Luca… Lucy. J'ai rien vu. », glissant mes mains à l'arrière de ma nuque je repris, « Je croyais que tu avais fuit en comprenant que mon regard sur toi avait changé, je croyais que je te… », dégouté. Fermant les yeux, je repris fébrile, « Tu penses sincèrement que tout les préceptes à la con passe avant une amitié ? Tu crois que sous prétexte qu'un mec à interpréter un texte d'une façon c'est la vérité ? », je m'en voulais à présent d'avoir été si respectueux de ma religions, de n'avoir jamais rien fait pour sortir des rangs si ce n'est avoir des pensées impures. Si j'avais montré un signe de faiblesse, d'humanité, sans doute n'aurait-il pas fuit. « Aimes ton prochain. Faites accueil à celui qui est faible dans la foi, et ne discutez pas sur les opinions. », récitais-je presque machinalement pour défendre je ne sais quoi. « On allait s'engager dans la Marines toi et moi. On allait tuer des gens, tu penses qu'avoir du sang sur les mains et moins pardonnable que d'avoir accepté d'être celui qu'on voulait ? », j'avais détourné le sujet sur la religion, car si elle avait douté de moi et ses parents, c'était car nous venions de famille religieuse. J'avais peur d'avouer ce qui me faisait le plus mal, j'avais peur de lui dire en face que c'était l'amour que j'avais eu pour lui qui m'avait fait douté. « Je voulais pas garder une image, je voulais te garder. », finis-je par dire en décrochant mon regard du sien. J'avais besoin de me calmer. J'aurais tout donné pour faire marche arrière. À présent elle était heureuse, et moi je me haïssais profondément. À croire que j'étais plus tolérant avec elle qu'avec moi.

Il n'avait rien vu, il n'avait pas deviné, je serais le seul à savoir que mes pensées ont été impur le concernant. Je serais le seul à savoir que je l'aimais bien plus que cela soit permit. Je ne pouvais malheureusement pas m'empêcher de penser que j'y étais pour quelque chose, qu'un jour, mes paroles, mes actes n'avaient pas été tournée dans le bon sens. J'avais peur dans le fond, peur que si je lui disais ça, il ne s'éloigne un peu plus. Je ne l'avais pas soutenu, lui avouer que je m'étais haïs d'aimer un homme n'aurait rien arrangé. « Oui Lucy, qui d'autre je pouvais condamné, on était toujours ensemble… », si il y avait un fautif c'était moi. Elle s'était trouver vers moi, les larmes coulant sur ses joues avec plus de liberté que jamais. S'excuser. Pourquoi s'excuser ? Il n'y avait rien à excuser. Si ce n'est d'être partie et de toute évidence, si je lui reprochais je la perdais. Ses amis l'appelèrent à nouveau, et elle répondit suffisamment agacé pour comprendre que j'en avais trop fait. Finalement ce fut ses mots qui me brisèrent. Je l'avais perdu, nous nous étions perdu, et elle n'était plus la même personne à présent. Elle jugeait que je serais réellement mieux avec cette vielle image de lui. Les larmes montèrent à nouveau. Mon corps tremblait à n'en plus finir. Ma voix était coupé. Seul ses derniers mots surent venir à bout de tout cela. Ne rien dire à ses parents. Baissant les yeux, j'aurais voulu la prendre dans mes bras, j'avais d'ailleurs avancé vers elle, initié un geste avant de m'arrêter net. Je ne pouvais pas, elle ne voulait plus que je sois là. « J'ai rien à dire à tes parents. », après tout je n'avais pas parlé à Lucas. Baissant les yeux sur mon t-shirt, je fermais ses derniers, conscient que j'allais fuir plutôt que d'avouer ce que j'avais toujours eu sur le coeur, « Désolé de t'avoir forcer la main, et désolé de ne pas savoir réagir correctement. », de ne pas assumer. « Sois heureuse, dans le fond, c'est tout ce qui m'importera jamais, que tu sois heureuse. », déclarais-je en reculant vers la porte sans la quitter du regard. J'avais perdu Lucas, je l'avais perdu elle, je ne savais pas quoi faire pour la protéger des autres. « Sois heureuse. », je t'aime. Baissant le regard, je tournais sur moi-même avant de sortir de la salle de bain, croisant dans le couloir un mec éméché qui se moqua de mon t-shirt et à qui je lançais un « Toi ta gueule. », avant de descendre les escaliers et de sortir de la maison. J'avais besoin d'un peu d'air, j'avais besoin de ne pas paniquer. J'étais en train de paniquer. L'avantage c'est que tout le monde pensera que je suis dans un mauvais trip et que personne ne viendra me voir. Pourquoi j'étais incapable de lui dire ? Car il avait été une nouvelle fois plus fort que moi, car je ne saurais pas assumer, car j'étais bien plus ancré à ma religion que je le voudrais. Désolé Lucas, désolé Lucy… Je ne valais rien.