L'école aux cauchemars + Aaron, Cassandre, Aslan

Il avait promis de recommencer à sortir de chez lui, alors, c'était ce qu'il avait fait. Il avait enfilé le seul et unique costume qu'il possédait - un lapin rose fluo -, avait habillé ses lèvres du sourire le plus convaincant dont il était capable, et il était sorti de chez lui. Halloween avait été sa fête préférée, à une époque. Pas juste parce qu'il aimait se faire peur ou se déguiser ; surtout parce que c'était la dernière fête non familiale de l'année. Toutes celles qui venaient après - son anniversaire, Thanksgiving, noël - l'angoissaient terriblement. Alors, il en avait toujours fait des tonnes à Halloween ; peut-être un peu pour compenser. Et cette année ne ferait pas exception. Ce soir, il oublierait Harmonie, il oublierait la solitude des fêtes à venir, et il profiterait des activités aussi sympa que la chasse aux zombies comme si sa vie en dépendait.

Aslan n'avait pas lu la décharge qu'on lui avait fait signer - mais vu la longueur de celle-ci, il se doutait bien que les organisateurs ne comptaient pas se contenter d'une gentille projection de film dans un champs de citrouilles. Cela dit, le coup de les endormir et de les enfermer, il fallait avouer qu'il ne l'avait pas vraiment pas vu venir. Est-ce que c'était légal ?

Frottant son crâne endolori, il observa la pièce longuement avant de poser son regard sur les deux personnes qui dormaient encore à côté de lui. Il les connaissait tous les deux - mais seulement de vue. La première, c'était le barman du Red Lion's... Entre autres. Et la jeune femme, elle... S'il ne se trompait pas, il l'avait vu ce fameux jour où la Bitch avait révélé ses pires actes à tout Los Angeles. La cousine d'Ayleen et sœur d'Ulysse. Il n'y avait plus qu'à prier pour qu'elle ne le reconnaisse pas, ou la soirée risquait d'être relativement plus horrifique que prévu.

Se relevant, il s'approcha des carcasses, retenant les hauts le cœur qui lui tordaient le ventre. L'odeur était épouvantable, reconnaissable entre mille ; celle de la mort et des tissus nécrosés.
Il détacha le petit mot, et s'assit face à l'une des carcasses, essayant de rassembler son courage. Bon, il était habitué aux odeurs dégueulasses et à la vue du sang - il était infirmier depuis assez longtemps pour ça. Il pouvait le faire. Il avait envie de réussir l'épreuve vite, en plus, alors autant ne pas réfléchir cinq ans pour commencer. Il se dégagea du haut de son costume de lapin pour ne pas le salir, prêt à relever le défi.
Sauf que.
Oh, c'était stupide, vraiment. Il n'aurait jamais cru que ça puisse le bloquer... Seulement voilà : c'étaient des carcasses de porc. Et Aslan n'en mangeait pas. Il n'était pas croyant, et pas vraiment pratiquant non plus, mais certains aspects de son éducation hindou-musulmane étaient restés profondément ancrées en lui... comme cette répulsion incontrôlée face à l'idée de ne serait-ce que toucher un cochon.
Il entendit du mouvement derrière lui - ses partenaires s'étaient probablement réveillés.

« Dites... Je sais que triturer des plaies sanglantes c'est plutôt censé être mon rayon à la base, mais je suis musulman, alors... Je crois qu'il va falloir faire sans moi pour cette salle... », lança-t-il sans oser les regarder.

Halloween, ce n'était pas ton truc. Tout comme tous ces évènements particuliers dont tout le monde parlait. Pâques, Mardi Gras, ou même Noël. Tu les avais tous aimé en étant enfant, mais en grandissant tu avais clairement perdu de ta magie et ces soirées à thèmes étaient toutes... si vides. Mais poussé par quelques connaissances, dont certaines appuyant sur le besoin que tu avais de rencontrer quelqu'un, tu acceptas de jouer le jeu. Suivre la meute et te transformer en petit agneau. Tu avais même accepter de te déguiser pour cela, un costume en cuir rouge de mauvais goût en référence à Eddie Murphy. Ca avait au moins le mérite de te faire rire.

Mais tu ne t'attendais pas à finir sonné et te réveiller dans une pièce sombre, où l'odeur nauséabonde te prendrait jusqu'aux tripes. Ta tête tournait encore quand tu commençais à te réveiller. A côté de toi, tu reconnaissais vaguement les deux personnes pour les avoir croisé, quelques fois. Et soudain, c'est la panique qui te prend. Parce que tu n'es pas doué dans ce genre de situation. Tu n'aimes pas ne pas maîtriser les choses, et tu ne sais pas s'il s'agit d'un jeu malsain ou d'un véritable danger. Et si la bitch était derrière tout ça ? Et si tu n'avais fait que ce qu'elle attendait en autant à pied joint dans un manège finement préparé pour te faire couler ? Rien que d'y pensait te donner envie de vomir - ou peut-être était-ce l'odeur des cadavres animaux qui commençaient à te déranger sérieusement.

En te relevant, instinctivement, tu tends ta main vers Cassandre. Hey... Ca va ? La pauvre, seule présence féminine dans cet enfer, tu parles qu'elle doit être rassurée. Puis tu te relèves entièrement et commence à regarder autour de toi. La porte est fermée, les fenêtre aussi. Vous êtes enfermés. Oui, c'est un jeu, ça ne peut être que ça, pas vrai ? Courir partout ne t'aide pas alors tu te calmes et restes au centre de la pièce. Après une ou deux secondes, tu vois Aslan lire une petite note qui parlent d'entrailles - tu vas d'ailleurs au-dessus de son épaule pour mieux la lire toi aussi. Mais quand il se tourne vers vous pour vous suggérez d'aller mettre vos mains dans des bedaines de cochons, ton visage se crispe. Hors de question. En laissant tes yeux aller de droite à gauche, tu remarques plutôt le mannequin anatomique, un écorché comme dans les écoles de médecine - d'ailleurs, étiez-vous dans une école médicale ? - et prends la parole en le montrant du doigt. Lui aussi, il a des entrailles. Je tente ma chance dans les siennes, plutôt.... Puis tu t'avances vers le mannequin et commence à doucement enlever chaque organe qui le compose, délicatement. Ouvrir tout ce que tu peux, à la recherche d'un indice, une clé. Quelque chose.

Spoiler:

Je crois que j'aurais dû décliner l'invitation, clairement, ce n'est pas pour moi tout ça, Halloween, à part tenter de nouvelles couleurs en pâtisserie, de nouveaux goûts aussi, un peu, il ne faut pas chambouler les clients, ça ne sert à rien. Je n'ai jamais aimé trop me déguiser, quoique, en princesse ou en reine c'était la classe, mais ça n'était pas très horrifique. En tout cas, c'est comme ça que je suis venu, en reine, avec un manteau qui faisait rappeler tout cela, un sceptre et une belle couronne. Mais nous nous sommes retrouvés endormis, et à présent nous sommes dans cette pièce. Ma couronne et mon sceptre ne sont plus là, comme si cela pouvait servir d'arme ou de je ne sais trop quoi. Je ne reconnais pas cette pièce, non, je ne sais pas où je suis mais je sais avec qui je suis à l'intérieur, Aslan & Aaron. Ils auraient pu me mettre avec un fille, quoique, peut être que des muscles pourront nous servir, non ? Sans doute, oui, c'est comme ça qu'il faut penser. Je prends la main d'Aaron qui m'aide à me relever avant qu'une douce odeur ne vienne à mes narines, deux cadavres de porcs qui semblent être là depuis un moment au vue de l'odeur qui me donne un haut le coeur. Je fais un petit signe positif de tête à Aaron qui me demande si ça va, mais en vérité, je n'en suis pas sûre. La porte de la pièce est fermée à clé, et la petite note indique quelques choses d'horrible. Mais si Aaron tente le mannequin, je n'y crois pas une seule seconde, il est bien parler de leurs entrailles, et le mannequin est seul, mais après tout, il a des entrailles même si je n'y crois pas trop.

" Je vois que vous êtes galants comme tout. Je vais donc voir si le porc est boucher par la sardine. Bonne chance Aaron avec le mannequin. "

Et donc, essayant de respirer le moins possible à cause de l'odeur des carcasses, je glisse mes mains dedans. La sensation est horrible mais puisque ces messieurs ne veulent pas s'en donner la peine, je vais le faire pour eux.

BINGO. Quand tu vois la clef tomber du mannequin, tu hurles, ni plus ni moins. JE L'AI ! Mais en te retournant, tu remarques qu'il est trop tard et que Cassandre a bravement décidé d'aller fouiller l'intérieur des porcs en décomposition. Ton visage se raidit quelque peu, à la fois impressionné et si triste pour elle... La vérité est que toi-même tu ne croyais pas vraiment pouvoir avoir ta chance avec le mannequin plastique, mais tu es si rassuré. Tu cours donc vers la porte, tourne la clef et pousse tes deux compagnons dehors, dans ce grand couloir vide.

Tu ne cherches pas à trouver la suite de l'énigme, chercher un nouveau message, te doutant qu'Aslan avec son esprit pragmatique ira fouiner bien vite. Non, à la place, tu cherches quelque chose sur les portes manteaux, comme une vieille blouse, un torchon. Et miraculeusement, tu trouves ton affaire juste derrière la flèche que tu prendras soin de suivre juste après. D'un coup, tu saisis le chiffon et cours vers la pauvre Cassandre pour lui essuyer les mains. Désolé que tu aies eu à faire ça... T'en fais pas, je suis sûre que le prochain coup, ça ira. Puis tu lui souris, doucement, les sourcils tout juste arqués par ta propre terreur de ce qui peut vous attendre, sans te soucier encore de l'énigme mathématiques juste derrière toi.

Aslan regarda avec un mélange de fascination et d’horreur la jeune femme plonger les mains dans les viscères de la carcasse. Et puis, soudainement, un cri de victoire de l’autre côté de la pièce lui fit tourner la tête. Aaron avait trouvé la clé dans le mannequin.
Aslan se releva et s’approcha d’un pas. « Pffouah… Malin », souffla-t-il avec admiration. Maladroit, il posa sa main sur l’épaule de Cassandre, désolé. Il se sentait coupable. C’était de sa faute, si elle avait mis les mains là-dedans. S'il ne s'était pas défilé, ou s'il ne les avait pas envoyé sur une fausse piste, elle ne l'aurait peut-être pas fait. Malheureusement, il avait beau regarder autour d’eux, il ne voyait rien qui puisse l’aider à se rincer ou essuyer les mains pour se faire pardonner.
Il suivit donc Aaron dans le couloir, le cœur battant. Il n’avait servi à rien pour la première épreuve, mais celle-ci était pour lui, il se le promettait.
Il s’arrêta devant le tableau, déchiffrant ce qui y était inscrit. Une énigme. Il se sentait encore un peu shooté par le gaz qui les avait endormis, mais il adorait ce genre de trucs ; ça allait le faire.
Sans hésiter, il attrapa une craie. Il souligna « moitié de mon âge actuel », écrivit 10 en dessous. Quand il avait l’âge actuel de sa cousine, celle-ci avait 10 ans, la moitié de 20. Jusque-là, c’était simple. Pourtant, il butta sur la suite, lisant et relisant nerveusement les phrases. L’énigme était pourtant courte, il aurait dû savoir la résoudre rapidement en temps normal, il en était persuadé ; mais c’était peut-être le stress dû au timer et à l’ambiance lugubre de leur escape room. Il n’y avait pas de doute, les gens qui l’avaient préparé savaient jouer avec les nerfs.
Il reposa la craie sur le tableau, traçant un 1, avant de s’interrompre, réfléchissant au chiffre qui devait venir compléter le nombre. C’était sa seule certitude : l’âge actuel de la cousine était entre 10 et 20. Il pensait savoir, mais est-ce qu’il n’y avait pas un piège quelque part, comme dans la salle précédente ? Un mot volontairement ambigu ?

Bizarrement, j'avais du mal à croire Aaron. Dans la logique des choses, cela aurait été à lui de mettre les mains dans le porc, mais bon, ce n'était pas très grave à vrai dire. Je n'allais pas en faire une maladie même si à présent mes mains sentaient la viande. Mais la clé se trouvait dans le mannequin, nous pouvions donc sortir d'ici. Nous n'étions cependant pas au bout de nos surprises malheureusement. Nous arrivons dans un grand couloir, où une flèche nous indique d'aller à gauche, alors nous la suivons pour tomber sur une énigme mathématique. Ce n'est pas forcément mon fort les mathématiques. Moi, je sais faire la part des proportions pour mes recettes mais là, l'énigme semblait simple mais justement, elle semblait trop simple. La réponse évidente semblait être le 10, mais justement, cela me paraissait bien trop évident. Aslan avait mis d'ailleurs le 1, car l'âge se situait dans la fourchette suivante entre 10 et 19 ans, elle ne pouvait pas avoir 20 ans puisque c'était l'âge du cousin. J'égrainais les âges dans ma tête, 10 ans était le plus logique, mais il fallait y réfléchir un peu plus. Alors, je calculais 11 ans n'allait pas, 12, non plus, 13, non, 14 encore mois, 15 ... 15 ? Je me grattais le front, je relisais l'énigme en me disant que ça pouvait coller, non ? Si le cousin avait 15 ans, comme la cousine actuellement, il y a 5 ans, elle en avait donc 10, soit la moitié de son âge actuel, non ? Je secouais la tête, je n'étais sûre de rien du tout. Mais je prenais le risque d'inscrire un 5 à côté du 1.

" Elle a 15 ans ! "

Cela sonnait comme une évidence, mais je n'étais sûre de rien. J'avais pris des risques sur la précédente pièce, et j'en prenais dans celle-ci. Les garçons ne pourront pas m'en vouloir si je me plante, n'est ce pas ?