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 L'amer, qu'on voit danser, fait tanguer les bateaux ivres. | Katrina

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#MessageSujet: L'amer, qu'on voit danser, fait tanguer les bateaux ivres. | Katrina   L'amer, qu'on voit danser, fait tanguer les bateaux ivres. | Katrina EmptyLun 1 Jan - 1:05




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L'amer, qu'on voit danser, fait tanguer les bateaux ivres.
Katrina & Marion
Marion lâcha un chapelet d'injures qu'il ne parvint même pas à finir tant ouvrir la bouche pour prononcer un seul mot lui était douloureux. Il apposa vivement ses doigts contre ses tempes qu'il massa très rapidement, comme si cela changerait quoi que ce soit à son état. Il plissa les paupières derrière ses lunettes de soleil qu'il remonta aussi haut sur son nez que le piercing qui séparait ses deux yeux le permettait, accusant difficilement les rayons du Señor Sol. Cette radasse de soleil n'avait visiblement pas prévu de faciliter son retour dans le monde des vivants. Le trentenaire grommela. L'astre diurne et lui avaient un lourd passé, tantôt occupés à se détester, tantôt à se faire la cour et à ne pouvoir vivre l'un sans l'autre. Ils pratiquaient l'amour vache au gré des saisons, profitant de jours avec, maudissant les jours sans. Aujourd'hui était un jour sans, visiblement.

Il vissa un peu plus sa casquette sur le sommet de son crâne, sans trop forcer par peur de réveiller le marteau-piqueur qui y roupillait encore. Un soupir las franchit ses lèvres alors qu'il s'éloignait de la station de métro dont il venait de sortir. Il avait emprunté la Gold puis la Blue Line pour finir sur la plage de Santa Monica. Le Sac à Puces aimait bien y galoper de temps en temps ; et Marion l'ayant abandonné durant la soirée pour passer le nouvel an au club, fermé au public comme chaque année, il avait tout intérêt à se rattraper en l'emmenant se dégourdir les pattes dans un coin de la ville qu'il appréciait bien. Il lui devait bien ça pour éviter de passer pour un maître indigne.
Le clébard s'en alla courir comme un dératé quand son propriétaire le défit de sa laisse. Il n'aimait pas vraiment l'avoir au bout d'une corde, ce chien, mais il s'était plus d'une fois fait taper sur les doigts dans les transports en commun, alors il se pliait un peu au règlement.

Il y avait peu de monde sur la plage en ce lendemain de passage à la nouvelle année. Les gens biens devaient probablement faire ce qu'il y avait de plus raisonnable : dormir. Marion aurait vendu père et mère pour retrouver le confort de son lit et tomber en hibernation quelques heures, peut-être quelques jours. Tant pis pour le Naughty H et les affaires, ils pouvaient bien tourner sans lui le temps qu'il se remette de la soirée qu'il avait passée.

Le proxénète avait la vague et détestable sensation de n'avoir pas intégralement décuvé. Il avait les jambes cotonneuses, le cœur qui battait à fond, la terre qui tanguait dangereusement sous ses pieds, et les tympans vrillés par le bruit de l'océan. Son sang s'était probablement transformé en alcool au cours de la nuit. Un vague mélange de bière, d'amer, de whiskey et de rhum, qui donnait sans doute un cimetière proprement dégueulasse. Aussi avait-il entre les doigts un cocktail alambiqué supposé arranger tout ça : une potion obscure de vieux sorcier composée d'un tiers de plantes, d'un tiers de poudre isotonique, et d'un tiers d'eau, cette invention du démon qui faisait rouiller. Recette séculaire transmise par Van, son ancien patron, qu'il se concoctait chaque fois qu'il en avait besoin. Et Marion constatait qu'il en avait de plus en plus besoin ces derniers temps. Il devenait trop vieux pour ces conneries et commençait à sentir le décalage dans sa manière de se remettre d'une énorme cuite. Les alcools de la veille jouaient la lave en fusion dans son estomac, il avait la nette impression qu'un camion lui était passé sur la gueule, se sentait comme un volcan sur le point d'exploser. Ce grand con avait même réussi à s'amocher, d'une manière ou d'une autre, les métacarpes dextres. Il n'avait aucun souvenir de quoi – ou qui – il avait cogné, mais il n'y était visiblement pas allé de main morte. Sans mauvais jeu de mot ... La veisalgie expliquait en tous cas la bouche pâteuse, les membres douloureux et le putain de tomahawk qu'il avait planté dans la ganache. Du reste … il ne préférait pas essayer de se souvenir de la veille.
On aurait pu croire que l'âge rendait plus intelligent, ou à défaut plus raisonnable quant aux choses à faire et à ne pas faire. Le classique : ne pas mélanger les alcools. Le moins évident, mais qui pouvait s'avérer salvateur passés trente ans : un verre d'eau entre chaque verre de spiritueux. Mais ces concepts n'atteignaient pas Marion. Il était bien au-delà de tout cela ! pensait-il chaque fois. Il faisait moins le malin à présent.

Ça lui faisait du bien, mine de rien, de s'aérer l'esprit au saut du lit – le lit ayant été, comme à son habitude, la surface glissante et confortable de la scène principale du club. Il ne savait pas quelle heure il était exactement, le tatoué se contentait d'appréhender ce nouveau jour au réveil, à l'aube, à ce qui était la matinée de sa longue journée. Qu'importe donc, s'il était dix heures ou dix-huit.

Le Sac à Puces revint trottinant, la queue fièrement dressée, l’œil brillant d'une joie incommensurable. Il avait dans sa gueule écrasée de Carlin un objet qu'il avait probablement chapardé à un badaud plus loin sur la plage. Un dieu-savait-quoi que Marion n'eut pas le temps d'analyser, le clebs ayant pris la fuite à l'instant où il s'était penché pour récupérer le bien qui ne lui appartenait pas.

« Putain … Mais reviens ici trou du cul ! »

La carpette à quatre pattes se mit en tête de courir. Et Marion, bonne poire, ne put s'empêcher de le courser pour le rattraper. C'était peine perdue avec la gueule-de-bois qu'il avait en travers de la tronche. Il ne fit pas cinquante mètres que déjà il dû s'arrêter. L'homme se laissa tomber sur le cul, le souffle court, le cœur au bord des lèvres. Ses caprices de fumeur, l'ivresse de la veille et son corps qui vieillissait ne lui laissaient plus vraiment rien d'un sprinteur. Ça puait le sapin, cette histoire. Il n'aurait bientôt plus la force de semer les condés, s'il continuait sur ce chemin.

« C'est pas possible d'être aussi con, hurla-t-il en direction de son corniaud. »

Le trentenaire sirota une gorgée de sa potion, mordilla la paille et s'étendit de tout son long sur le sable blanc, les bras écartés comme un crucifié. Le cabot vint se poster à quelques centimètres de lui seulement, il s'assit sur son arrière-train, pencha légèrement la tête sur le côté et le considéra avec cette expression canine très conne qu'il avait constamment.

« Me juge pas, toi. Tout ça c'est de ta faute. Je me demande encore ce que j'ai fais pour te mériter, bordel. T'es le chien le plus inutile du monde. »

Il se redressa, le cul toujours vissé au plancher des vaches. Marion ramena ses genoux vers lui et laissa ses avant-bras reposer dessus le temps de reprendre son souffle. Il arracha de la gueule du Sac à Puces l'objet non-identifié qui avait manqué de le crever sur place au moment même où une silhouette s'interposait entre son corps et le soleil. Marion, bon Diogène, releva les yeux vers cet Alexandre qu'il s'apprêtait à envoyer chier.

Son palpitant manqua un battement. Et il ferma sa grande gueule.

Frappé en plein cœur, Marion, transpercé de part en part. Il regarda ses doigts serrés autour de son gobelet, avec la paille qui dépassait du couvercle. Son regard balaya les alentours, l'air benêt. Parce qu'il n'était pas sûr d'être encore en vie. L'espace d'un instant, le proxénète se dit qu'il avait cané durant la nuit, et qu'il se retrouvait dans un paradis quelconque, auquel il n'avait jamais cru. Très peu pour lui, la vie après la mort, surtout que la sienne puait l'enfer à plein nez. Mais là … Il ne l'avait pas vue venir, celle-là. Il ne s'était pas attendu à cette douleur fulgurante dans la poitrine. Ni à ce que le démiurge lui envoie un putain d'ange pour l'aider à franchir les derniers pas avant l'au-delà. Et surtout, il n'avait pas prévu que l'ange en question ait ce visage-là.

« Euh … Faut pas croire … Je l'aime plus que j'en ai l'air, balbutia-t-il en pointant du doigt le Carlin. »
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@Katrina Scott
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#MessageSujet: Re: L'amer, qu'on voit danser, fait tanguer les bateaux ivres. | Katrina   L'amer, qu'on voit danser, fait tanguer les bateaux ivres. | Katrina EmptyLun 1 Jan - 15:13



Marion & Katrina

La douce brise présente sur Los Angeles en ce premier Janvier deux mille dix-huit caressait doucement le visage de Katrina qui venait tout juste de sortir de sa chambre universitaire. Le premier réveil de cette nouvelle année avait été difficile pour la jeune femme qui, comme certainement quatre-vingt dix-neuf pourcent des gens sur terre, avait fêté le passage d'une année à l'autre dignement. Certains élèves de l'université avaient eu l'ingénieuse idée de faire une grande fête pour se retrouver tous ensemble, mélangeant ainsi toutes les spécialités et tous les cursus différents.

Elle avait alors, et sans aucune hésitation, pointé le bout de son nez à la grande maison fraternelle qui avait eu la gentillesse d'accueillir tout le monde. Et comme elle s'y était attendue, la musique, les jeunes, l'alcool et l'ambiance étaient au rendez-vous. Elle adorait ça. Elle s'était rapidement fondue dans la masse et avait fait des rencontres, alors que ses amis avec qui elle était venue de base s'étaient eux aussi dispersés. La soirée se déroula avec un peu d'alcool, car Kat aimait faire la fête mais préférait s'en souvenir et profiter pleinement, beaucoup de musique et la quasi totalité du temps passé sur la piste de danse. La jeune Scott était rentrée chez elle aux alentours de quatre heures du matin et s'était directement couchée, s'endormant immédiatement.

À chaque fois qu'elle sortait, elle ne pouvait s'empêcher de penser à son grand frère qui, s'il savait où elle était, serait sur son dos pour être sûr qu'elle ne fasse pas de bêtise. Elle trouvait cela extrêmement mignon et gentil mais parfois se sentait trop «emprisonnée». Elle avait vingt-deux ans maintenant, ce n'était plus une gamine qu'il fallait surveiller et materner. Mais cela n'empêchait en rien qu'elle ne pourrait sûrement pas vivre sans la présence constante d'Evan.


C'est donc en cette belle matinée, enfin, ''matinée'' que Katrina décida de s'aérer l'esprit. Après avoir enfilé un legging de sport noir tirant sur le gris, un gilet noir lui permettant de rester au chaud et de couvrir sa gorge, lui collant à la peau et avoir mis ses baskets de running elle sortit de chez elle, un bandeau à la main. La jeune femme appréciait beaucoup courir, même si elle préférait faire cela tôt dans le matin, vers huit heures habituellement. Là, il était onze heures. Elle avait bien dû récupérer un peu de sa nuit quand-même. Elle débuta alors sa course, après avoir mis ses écouteurs dans ses oreilles, lancé une playlist au hasard et disposé son bandeau autour de ses oreilles pour ne pas revenir avec des oreilles rouges de froid.

En soit, il ne faisait pas si froid que cela à Los Angeles, surtout pas aujourd'hui. Mais, sa nature frileuse ressortait rapidement alors forcément, elle préférait être sûre d'avoir chaud. Comme à son habitude, elle se dirigea vers la plage car c'était l'endroit qu'elle préférait pour courir. À chaque fois, son trajet jusqu'à la mer se déroulait avec de la musique qui jouait dans ses oreilles jusqu'à ce qu'elle arrive sur la côte où là, elle éteignait la mélodie pour pouvoir profiter pleinement du son des vagues qui terminaient leur course sur le sable. C'était tellement relaxant que la brune oubliait souvent tout ce qui pouvait se passer dans sa vie le temps d'un instant et ça, ça n'avait  pas de prix.


C'est alors comme cela qu'une fois arrivée à destination, elle se stoppa un instant, reprenant ainsi son souffle. Puis, elle enleva son bandeau qu'elle fit tomber, pour refaire sa queue de cheval convenablement. Elle ne comptait pas ramasser le bout de tissus de suite simplement car elle n'y voyait aucune utilité. La plage était presque déserte, tout le monde devait encore dormir. Qui plus est, il n'y avait aucune once de vent. Elle le laissa à terre, de toute manière il ne pouvait pas tomber plus bas, puis défit sa queue qu'elle refit en même temps qu'un chien arrive à elle. Katrina avait toujours préféré les chiens aux chats, elle les trouvait plus fidèles et plus… Vrais. Elle ne savait pas trop à vrai dire. Elle s'abaissa un instant alors, caressant la boule de poils face à elle avant qu'il ne s'en aille avec quelque chose dans la gueule. Quelque chose qu'elle mit du temps à reconnaître ; son bandeau. Elle jura intérieurement avant de partir à la poursuite du chien qui ne s'arrêtait pas.

«Arrête toi s'il te plaît..» Marmonna-t-elle pour elle même.

Elle se dit alors que ce dernier devait avoir un ou une propriétaire qui ne devait pas être loin. Elle observa alors l'animal jusqu'à ce qu'il arriva à quelqu'un assis dans le sable, qui semblait apparemment être plus ou moins énervé, vu comment il parlait à haute voix. La jeune femme reprit sa marche d'une façon plus calme mais tout aussi directe et se posta face au monsieur à la casquette et aux lunettes, devant lequel se trouvait le chien. Pour une raison qu'elle ne connaissait pas, l'individu releva la tête après avoir récupéré le bandeau tout déchiré.

Katrina ne manqua pas de remarquer presque directement l'encre intégrée dans la peau du visage de l'homme assis face à elle, ce qui l'intrigua instantanément. Alors qu'elle pensait qu'il s'énerverait car elle lui cachait le soleil, elle fut étonnée de l'entendre prononcer ces paroles. Elle sourit alors en secouant doucement la tête.

«Pas de soucis, c'est pas drôle d'aimer avec seulement des caresses et des mots doux.» Blagua-t-elle.

Elle reprit alors de plus belle, pointant le bandeau que l'inconnu tenait du doigt.

«Hm, il semblerait que ceci soit à moi…» Ajouta-t-elle d'une manière plus posée, un peu plus timide que ses premières paroles. Elle ne pouvait détacher ses yeux des tatouages qu'elle voyait sur son visage, c'était fascinant. Elle était, oui c'est ça le mot, fascinée par ce qu'elle voyait. Elle aimait les tatouages même si elle ne comptait pas en faire, mais cela n'empêchait que ces chefs d’œuvres étaient totalement magnifique s'ils étaient bien faits. Et là, même si elle ne voyait que très peu puisqu'elle cachait le soleil, elle pouvait mettre sa main à couper que la précision était certainement exceptionnelle.

«Enfin… Vu l'état je ne sais pas si ça vaut le coup de le récupérer.»

Elle haussa doucement les épaules, voyant les trous des crocs du chien dans le tissus qui manquait de s'arracher encore plus.

© Justayne

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Dernière édition par Katrina Scott le Lun 1 Jan - 18:34, édité 1 fois
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#MessageSujet: Re: L'amer, qu'on voit danser, fait tanguer les bateaux ivres. | Katrina   L'amer, qu'on voit danser, fait tanguer les bateaux ivres. | Katrina EmptyLun 1 Jan - 16:56




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Katrina & Marion
Il s'étonna de la douceur et du manque d'assurance dans son ton. Marion s'éclaircit la gorge pour regagner la voix grave et sombre qu'il avait habituellement. Ça ne lui allait pas vraiment au teint, le timbre cassé d'adolescente qui ne savait plus où se mettre.

Perdu. Complètement perdu, le Marion. Il fixa une nouvelle fois la ligne d'horizon, au loin, se focalisa sur sa respiration pour s'assurer qu'il inspirait et expirait toujours l'air frais et pollué de cette ville. Son sang, qui battait à ses tempes du fait de sa gueule-de-bois, le rasséréna quelque peu. Il était toujours bien vivant. Pas de racines de pissenlits aux alentours, pas de chants célestes ni de ricanements diaboliques. Aucun néant, aucune prairie baignée de lumière. N'existaient que cette plage qui s'étendait à perte de vue, et le rythme aussi déconstruit qu'insupportable de l'océan qui se brisait en écume sur le sable fin. Il était toujours bien vivant, et poussa un discret soupir de soulagement à cette idée. C'est qu'il n'était pas prêt à rejoindre Van dans la tombe. Il avait encore trop de choses à faire et à découvrir pour accepter sans broncher que la Mort vienne le rafler.

Et son palpitant qui s'était comprimé dans sa poitrine ? Le contrecoup de la bacchanale bien arrosée de la veille, certainement. Il était encore saoul, c'était une certitude à présent. Il n'y avait que l'alcool, à la rigueur la drogue, pour lui donner la sensation que le muscle cardiaque le lâchait l'espace d'un instant. C'était mieux ainsi. Les rencontres célestes au petit matin, il les laissait volontiers à d'autres, ou peut-être à plus tard. Pourtant, il ne faisait pas le fier. Il avait encore en travers de la gueule la gifle énorme qui l'avait soufflé sur place pour lui couper le sifflet lorsqu'il avait posé son regard sur cette fille qui le jaugeait étrangement.

Le trentenaire se renfrogna, fronça les sourcils, sirota plusieurs longues gorgées de sa mixture séculaire, priant en son for intérieur pour qu'il dégrise rapidement. Elle sourit. Marion, lui, déglutit difficilement le peu de salive que sa pâteuse lui laissait dans la bouche. Qu'est-ce qu'elle avait à grimacer de la sorte ?

« Pas de soucis, c'est pas drôle d'aimer avec seulement des caresses et des mots doux. »

Elle avait une belle voix, cette inconnue. Un timbre doux et chaleureux, aux antipodes de celui de crécelle que pouvait avoir Sheila, ou de celui de velours de Gene, la manager des filles. Elle ne croyait pas si bien dire, en tous cas. Sa réplique, Marion la garderait pour la prochaine gonzesse de malheur qui viendrait lui demander d'être un peu plus doux avec elle.

« Hm, il semblerait que ceci soit à moi... Enfin... Vu l'état je ne sais pas si ça vaut le coup de le récupérer. »

Les orbes émeraudes du squelette dérivèrent sur l'objet méconnaissable qu'il avait entre les doigts. Il leva la chose devant son nez, reconnaissant vaguement un bout de tissu, un bandeau, très probablement. Encore un étrange gadget propre aux gonzesses et dont il n'avait absolument aucune utilité. Les élastiques, au même titre que les brosses et peignes à cheveux, avaient disparu de son monde le jour où il avait acheté sa première tondeuse, puis un rasoir digne de ce nom pour s'assurer qu'aucun cuticule ne viendrait perturber l'harmonie des tatouages qui auréolaient le sommet de son crâne. Il les avait troqués contre de l'écran total quand le soleil tapait trop, et des bonnets pour ne pas se refroidir le cerveau quand les températures dégringolaient.
Marion considéra longuement le morceau de tissu élastique rendu poisseux de bave, troué par les crocs acérés de son monstre à quatre pattes, et qui avait à présent de vieux airs de lambeau défraîchi quand il devait auparavant avoir fière allure. Il clapa sa langue contre son palais, darda ses prunelles masquées par les verres teintés dans ceux de l'inconnue, qu'il percevait difficilement vu le contre-jour.

« Ouais … J'ai un doute sur l'utilité du bordel, à l'avenir. Désolé, il fait pas ce genre de conneries d'habitude. »

Le trentenaire lança un regard réprobateur au Carlin. Ce dernier leva la truffe, soudain interloqué, se disant probablement qu'il recevrait une caresse pour avoir su apporter une offrande à son maître. La langue pendante, éreinté par cet effort incroyable qu'il venait de faire, il s'allongea de tout son long, battant de ses paupières qui n'étaient jamais en rythme. Ça lui donnait un air stupide, à ce chien. Plus que d'habitude, en d'autres termes.

« T'es fier de toi en plus, avoue ! Couillon. »

Il lâcha feu le bandeau sur son genou, abattit sa main sur le crâne du cabot et tapota légèrement, dépité. Le Sac à Puces ronfla de bonheur, s'aplatit  un peu plus, espérant que les démonstrations d'affection ne s'arrêteraient pas là. Marion esquissa un sourire en coin. Qu'est-ce qu'il pouvait l'aimer, ce trou du cul-là. Un peu trop, probablement, au point de laisser passer la plupart de ses caprices canins. Il avait suffi qu'il ne dise pas non une fois pour que le bestiau profite de la faille et en tire un millier d'avantages. L'exemple le plus probant avait été l'interdiction de monter sur le canapé ou sur le lit. Le tatoué avait pourtant été ferme sur le sujet : le Carlin au panier, sinon dehors. Trois semaines plus tard, il l'avait sur ses genoux lorsqu'il regardait la télévision et à ses pieds quand il dormait. Et c'était très bien ainsi.

L'homme récupéra l'accessoire, laissa échapper un grincement et déploya une force surhumaine pour se dresser sur ses deux jambes. Il prit de l'altitude, épousseta d'une main ses vêtements recouverts de sable, perdit l'équilibre une fraction de seconde. Une violente chute de tension réveilla la migraine qui grondait à l'arrière de son crâne depuis son réveil. Le proxénète rentra sa tête dans ses épaules le temps que la douleur passe, avant d'enfin reporter son attention sur l'inconnue.

Elle était petite, évidemment ! le contraire l'aurait étonné. Il faisait bien les choses, le Grand Horloger. Et la voir ainsi ne fit que confirmer ce qu'il avait déjà constaté quand il était encore avachi au sol : elle était jolie. Bordel. Marion considéra son clébard, un rien de fierté dans le regard. Cette bestiole avait tout intérêt à continuer de chaparder des choses, pourvu que leurs propriétaires aient ce sourire et ces formes-là. Il esquissa un rictus vaporeux avant de tendre son bien à la jeune femme.

« À toi de voir. Ce qui est sûr c'est que j'en ai pas besoin. Tu peux toujours lui en faire cadeau, si t'as vraiment pas envie de le reprendre. »

Du bout de sa Doc, Marion partit embêter le chien qui grogna un râle mais ne fit rien de plus, en bon flemmard qu'il était, peu décidé à bouger d'un poil.

« Et si tu veux je t'offre le Sac à Puces, pour me faire pardonner ! »

Il se fendit d'une expression amusée. L'objet de l'échange, lui, releva les oreilles, comme s'il avait saisi qu'il était question de se débarrasser de lui. Il chouina un peu, prit cet air d'animal battu que les chiens savaient si bien faire.

Marion décrivit plus en détail la silhouette fine de l'inconnue. Un rien de sourire étira les commissures de ses lèvres, son cœur se fit un peu plus lourd qu'à l'habitude. Encore un rappel de son état d'ébriété. À coup sûr.

« Marion, au fait, lança-t-il dans un signe de tête. Et bonne année, je crois que c'est de circonstances. »
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#MessageSujet: Re: L'amer, qu'on voit danser, fait tanguer les bateaux ivres. | Katrina   L'amer, qu'on voit danser, fait tanguer les bateaux ivres. | Katrina EmptyLun 1 Jan - 18:34



Marion & Katrina

Même si elle ne pouvait voir les prunelles de cet homme, étrange et totalement différent de tous ceux qu'elle avait pu rencontrer auparavant., tout d'abord parce qu'il semblait totalement perdu, enfin, tout est relatif, il possédait une certaine prestance. Même s'il ne parlait pas, elle sentait son regard sur elle et ça pouvait presque en devenir intimidant. Il y a des gens comme ça qui, sans même une parole, sans même un geste, juste par un regard, vous savez qu'ils ne sont pas 'personne'. C'est déstabilisant quand cela vous arrive.

Quant à elle, de son côté, elle ne le quittait pas des yeux, enfin presque. Son regard vert émeraude qui, au soleil, pouvait même tirer vers le bleu, faisait la navette entre l'imposante présence assise et le chien qui semblait totalement satisfait de lui.

Soudainement, la voix de l'inconnu s'éleva mais d'une manière beaucoup plus grave et sûr de lui ce fit passer un frisson dans le dos de la brune. Cependant, elle tenta de ne rien laisser paraître. Quelque chose la rassurait; elle était plus grande actuellement. Bon, c'est parce qu'il assis, et elle se doutait bien que lorsqu'il allait se lever, il allait la surplomber d'une ou deux têtes. Et là, Katrina se sentira peut-être, sûrement, intimidée. Elle hocha doucement la tête à ses dires, elle savait bien que c'était mort pour elle de récupérer un bandeau en bon état.

Elle trouvait cela presque mignon, cette façon de traiter le chien mais de pourtant être affectif envers lui. C'était étrange mais pas choquant. Alors, lorsque l'homme à la casquette se leva, la jeune Scott ne manqua pas de constater sa perte d'équilibre. Peut-être s'était-il levé trop rapidement. Ça arrivait souvent à la jeune femme : être allongée, assise ou quoi que ce soit et se lever précipitamment ce qui lui brouillait le regard et lui donnait une tête qui tournait pendant cinq ou dix bonnes secondes.

M'enfin, il se ressaisit rapidement et, comme elle l'avait imaginé, il était bien plus grand qu'elle et la dominait alors par sa taille. Elle leva le regard, à défaut de ne plus pouvoir le baisser, sauf pour regarder la boule de poils, et lâcha un léger rire à cette proposition. Ce n'était pas une mauvaise idée, bien au contraire. De toute façon, elle n'allait pas remettre ça sur sa tête, il en était absolument hors de question !

«C'est une bonne idée. Alors, tu peux le garder, tu lui donneras quand il voudra mâchouiller quelque chose. Je ne vois pas non plus l'utilité de le reprendre. J'irai en acheter un autre, c'est pas grave.»

Elle haussa doucement les épaules, alors que les dires de l'individu étirèrent un peu plus son sourire.

«Hm.. Je doute qu'un chien en plein milieu d'une université serait accueilli convenablement !»

Répondit-elle, en même temps qu'elle replaçait une mèche qu'un léger coup de vent avait fait voler sur son visage. Elle pouvait déjà refaire sa queue de cheval, puisque apparemment elle ne savait même pas prendre tous ses cheveux d'un coup… Pathétique pour le coup.

Après un rapide état des lieux, Katrina remarqua que les fêtards sortaient enfin de chez eux et semblait tous dans un sale état, c'était d'ailleurs peut-être le cas du jeune homme face à elle, qui avait ses lunettes sur le nez. Sa voix la fit reporter son attention sur lui et elle crut percevoir un sourire. Mais elle n'était pas sûre du tout, tant ce sourire était discret.

Marion. C'était un beau prénom. C'était la première fois qu'elle rencontrer un Marion mais ce n'était pas décevant du tout.

«Katrina. Enchantée Marion. Bonne année à toi aussi. C'est le moment parfait pour le dire, le premier Janvier.»

Elle se stoppa un court instant, comme si elle réfléchissait, car c'était le cas, et reprit de plus belle.

«J'espère que se faire piquer un objet personnel, même s'il était pas des plus importants pour moi, par un chien qui par la même occasion le détruit n'est pas signe d'une mauvaise année.»

C'était une supposition mi-humour, mi-sérieuse. C'est vrai, les superstitieux pourraient traduire ce petit événement par un réel message du ciel. Heureusement, ce n'était pas tant le cas de Kat.

Puis, prise d'un coup soudain de curiosité qu'elle ne parvint pas à stopper, car bon, il fallait avouer que le tatouage qu'elle percevait était loin d'être un petit signe chinois sur le cou.. Oh ça non, et c'était totalement nouveau pour elle, elle demanda et pourtant presque contre son gré :

«Dis-moi, c'est peut-être étrange comme question mais… Hm.. C'est un tatouage que tu as sur le visage ?»

Demanda-t-elle un peu moins sûre d'elle, se maudissant de sa question pourtant totalement idiote. C'est vrai quoi, il n'allait pas lui répondre ''Non c'est un masque incrusté dans ma peau.'' Ou alors il pouvait ajouter ''Bien sûr que c'est un tatouage idiote.'' Le pire dans tout cela était sûrement qu'elle savait pertinemment que c'était un tatouage.

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#MessageSujet: Re: L'amer, qu'on voit danser, fait tanguer les bateaux ivres. | Katrina   L'amer, qu'on voit danser, fait tanguer les bateaux ivres. | Katrina EmptyMer 3 Jan - 23:07




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L'amer, qu'on voit danser, fait tanguer les bateaux ivres.
Katrina & Marion
Le mort-vivant n'était pas de ceux qui s'étendaient dans leur vœux. Il ne souhaitait jamais la santé, la fortune ou l'amour, cette religion qu'il ne pratiquait pas. Quel intérêt de gaspiller temps et salive en s'étendant en banalités si stéréotypées ? À dire vrai, Marion n'en avait proprement rien à carrer de la manière dont l'année se déroulait pour le quidam. Pourvu que la sienne et les affaires se déroulent sans encombre.

La nouvelle année n'était alors qu'une excuse de plus pour se transformer en trou noir alcoolique, avaler un tas de barbituriques pour donner un bon coup de fouet à sa cirrhose, et tout oublier au petit matin, ne garder en tête que les vertiges et le xylostome qui seyait si bien les beuveries, la certitude d'avoir passé une soirée mémorable dont il ne restait aucun souvenir. Non qu'il ait un jour eu besoin d'une réelle raison pour faire travailler son foie. Tout le monde savait que le trentenaire n'était jamais dernier quand il s'agissait du lever du coude, mais cette petite constatation restait muette, enfermée derrière les lèvres de ceux qui n'avaient pas ou plus envie d'évoquer son problème d'alcoolisme en sa présence parce qu'ils en avaient assez de se heurter à un mur qui s'effondrait de colère sur eux.

Il se pencha en avant pour laisser tomber l'objet de convoitise devant la truffe du Sac à Puces. Le bestiau le renifla, souffla lourdement avant d'attraper du bout des babines le bandeau qu'il mordilla mollement.

« Katrina. Enchantée Marion. Bonne année à toi aussi. C'est le moment parfait pour le dire, le premier Janvier.
- Enchanté. »

Il la fixa lorsqu'elle plongea dans sa réflexion, détaillant les traits de son visage, suivant la courbe de sa mâchoire, celle de son cou dont la naissance disparaissait sous le tissu sombre du gilet qu'elle portait.

« J'espère que se faire piquer un objet personnel, même s'il était pas des plus importants pour moi, par un chien qui par la même occasion le détruit n'est pas signe d'une mauvaise année.
- Pas si la perte de l'objet en question t'amène à faire la rencontre d'une personne intéressante, laissa-t-il planer, énigmatique, un sourire charmeur aux lèvres. »

Il ne perdait décidément jamais le Nord, même la tête profondément enfoncée dans le cul. Marion avait ce talent tout particulier qui consistait à savoir retrouver son chemin où qu'il se trouvât, pour peu que des lèvres pleines et un corps à vous rendre abruti se trouvent à l'autre bout. Alors quand ces deux éléments constituant sa boussole, son compas, son astrolabe, son sextant, se situaient à quelque centimètres seulement de lui … Il se sentait tout à coup pousser des instincts de grand navigateur voguant sur les mers du bon goût.

Les présages, l'univers et le reste, Marion n'y croyait que peu. Tout ce qu'il savait, c'était que son clebs avait eu la décence de placer l'inconnue, qui ne l'était plus tant, sur son chemin. Est-ce qu'un dieu, là-haut, avait décidé cela et précipité les choses ? Il l'ignorait et n'en avait que faire. Les déités, le trentenaire leur avait depuis longtemps tourné le dos. Il n'était même pas sûr d'avoir un jour cru à l'existence d'un être suprême. Sans doute l'éducation athée qu'il avait reçue l'avait-elle détourné des voies du Seigneur. Il n'avait même pas été baptisé, et pourtant Holly avait un jour été croyante. Sa génitrice avait certainement espéré qu'il ne terminerait pas au Paradis s'il venait à mourir, enfant. Ceux qui n'avaient jamais reçu la grâce du Très-Haut se contentaient des limbes, c'était bien connu.

« Dis-moi, c'est peut-être étrange comme question mais... Hm... C'est un tatouage que tu as sur le visage?
- Mhm ? Ah … Pas vraiment. À l'origine c'était supposé être un simple maquillage pour une soirée entre amis. J'ai été frappé par la foudre en m'y rendant, et les pigments sont passés sous ma peau pour ne plus jamais en sortir … L'histoire tragique d'une défiguration. »

Son visage resta lisse et impassible. Il attendait de voir si elle allait le croire, mordre à ce bobard gros comme le monde. Marion retira sa casquette, releva rapidement ses lunettes pour dévoiler un peu le masque de Camarde qu'il arborait depuis bien plus de dix ans. Les verres fumés retirés, il eut tout le loisir d'apprécier les couleurs du monde des vivants, des diurnes. La peau diaphane de la jolie Katrina, la douceur de son teint, les mèches caramel qui frôlaient son visage à chaque léger coup de vent, la clarté de ses orbes pâles. Il fut un peu ébloui, une nouvelle fois sonné, à tel point qu'il rabattit rapidement ses besicles. L'homme ne chercha pas à comprendre qui, de la jeune femme ou de son éternelle Némésis l'astre solaire, lui avait fait cet effet. Il était parfois plus facile de passer outre que de se casser les dents à essayer de comprendre l'inaccessible. Le casque à boulons qui lui broyait le ciboulot ne l'autoriserait de toute manière pas à penser trop.

Marion plia négligemment sa casquette pour l'enfouir plus facilement dans la poche arrière de son pantalon. Il passa une main sur son crâne parfaitement lisse, comme pour remettre en place ses idées encore brumeuses.

Il avait expérimenté bien des réactions face à son physique pour le moins atypique. L'étonnement, qui arrondissait les yeux ; la fascination qui alourdissait le regard. Il y avait ceux qui ne pouvaient s'empêcher de le fixer, les autres qui faisaient abstraction de ce masque de mort qui leur sautait pourtant au visage. Puis venaient ceux qui le craignaient, le fuyaient comme s'il avait été l'incarnation du Diable – ce qu'il était peut-être bien, parfois. Marion plaignait souvent les enfants de ces gens-là. Ces gamins retenus par leurs parents, qui les réprimandaient de bon cœur en leur disant qu'il ne fallait pas s'approcher d'un homme comme lui. Le tatoué avait bon dos. Il faisait le parfait exemple à ne pas suivre pour le petit capitaliste qui devrait sa vie durant se plier aux diktats de cette société s'il voulait trouver un emploi stable qui lui paierait la maison de banlieue, le monospace, les croquettes du chien, les couches des gamins, et le nouvel aspirateur pour sa rombière. Les tatouages empêchaient tout cela, donc le bonheur.

Une nouvelle gorgée de sa boisson de sorcier, et le croassement caractéristique de l'air lorsque la paille ne trouvait plus de liquide à pomper se fit entendre. Marion agita son gobelet pour s'assurer qu'il n'y restait plus rien. Une expiration affligée franchit ses lèvres. Sa migraine n'avait pas diminué aussi vite que le niveau de sa potion. Les prochaines heures risquaient d'être douloureuses.

Il reporta son regard sur son interlocutrice, afficha un sourire en coin avant de remonter l'une des manches de son blouson.

Il persévéra dans sa connerie : « Tel que tu le vois, l'incident n'a pas atteint que mon visage, malheureusement ... »

Il n'avait jamais réellement fait le calcul, mais il considérait que quatre-vingt cinq bons pour-cents de son corps étaient recouverts d'encres. A ce jour, il n'avait plus beaucoup d'espace sur la toile de son corps pour continuer son œuvre. Ne restait que quelques centimètres immaculés sur son arrière-train, à l'arrière de ses mollets, et sur les zones qui ne tenaient pas les tatouages : les paumes, la plante des pieds, notamment.

« Tatouée ? Un conseil si ce n'est pas le cas : ne commence jamais ! C'est assez addictif. Et ce serait dommage, pour le coup ... »

Il se tut, préférant sous-entendre qu'expliciter comme il serait triste de voir une figure angélique comme la sienne défigurée par l'encre.

« Tu m'as dis que tu vivais en résidence universitaire, c'est ça ? Future quoi ? Attends, la coupa-t-il aussi sec. Laisse-moi deviner … Il passa ses doigts sous son menton craquelé. Juge d'instruction … ? Non. Conseillère en gestion de patrimoine ? »

Il eut un soupir amusé.
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#MessageSujet: Re: L'amer, qu'on voit danser, fait tanguer les bateaux ivres. | Katrina   L'amer, qu'on voit danser, fait tanguer les bateaux ivres. | Katrina EmptyJeu 4 Jan - 1:28



Marion & Katrina

Katrina, se sentant toute petite comparé à ce Marion, releva la tête et se redressa de manière à s'agrandir un tout petit peu, ce qui ne se voyait probablement pas du tout. Elle ne manqua pas la joie du chien qui récupérait son petit cadeau de la matinée. Elle l'observa d'ailleurs pendant quelques secondes, un petit sourire sur les lèvres à cette vue qu'elle trouvait totalement adorable.

La voix grave de Marion la fit relever la tête et son sourcil se arqua à cette remarque. Venait-il vraiment de dire cela ? Son sourire, certain et confiant confirma sa question et elle lâcha un léger rire.

«Dois-je en déduire que tu es une personne intéressante ?»

Rétorqua la brune, un petit sourire prenant place au coin de ses lèvres. En fait, elle ne fut pas vraiment étonnée de ces paroles. Simplement car, même si elle n'aimait pas juger sur le physique et l'apparence, le simple fait d'être tatoué de telle sorte sur le visage montrait une évidente confiance en soi. C'est d'ailleurs pour cela que les propos de la Bitch lui importaient peu. Elle n'aimait pas se calquer sur des avis extérieurs venant d'autres personnes pour se construire sa propre impression. D'autant plus que tout ce que cette pauvre fille, ou pauvre garçon pouvait raconter était, elle en était sûre, des conneries. Rien que pour elle, le peu de fois où elle est citée, soit c'est totalement faux, soit ce sont des histoires transformées de manière à faire des clics. Bref, cette personne quant à elle était clairement une personne en manque de confiance en soi. C'était sûr et totalement probable.

«À l'origine c'était supposé être un simple maquillage pour une soirée entre amis. J'ai été frappé par la foudre….» Sa réponse la fit réfléchir un instant, alors qu'elle se perdit dans son reflet que projetaient ses verres teintés de lunette. Il racontait n'importe quoi. Se rendant compte que pendant un tiers de seconde elle y avait cru, elle leva les yeux au ciel avant de se mettre à pouffer de rire.

«J'y ai presque cru… Je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer...» Répondit-elle ironiquement avant de l'observer retirer ses lunettes et sa casquette.

«J'en déduis alors que ce sont des… Elle se stoppa lorsqu'elle put voir la totalité de son visage. … tatouages...»

Et autant dire qu'elle s'attendait à tout, absolument à tout. Sauf à ça. Ses yeux s'écarquillèrent alors, voyant ainsi l'entièreté de son visage tatoué. Étant donné qu'elle était plus petite que lui, elle ne pouvait voir son crâne alors, elle fit le tour du jeune homme et constata qu'aucune parcelle de peau n'était pas recouverte. Une fois de nouveau face à lui elle remarqua enfin ses deux piercings auxquels elle n'avait pas fait attention. L'un car il y avait les lunettes qui le cachaient et l'autre car elle était déjà trop préoccupée par les tatouages. En fait, elle n'avait pas les mots sur le coup. Tout simplement car c'était la première fois qu'elle voyait quelqu'un autant tatouée mais également car elle était fascinée, totalement interloquée par ce que cet homme dégageait. Et même si elle n'était pas toute proche de son visage, elle pouvait aisément percevoir tous les détails que possédaient ces dessins encrés en lui et c'était très beau.

Finalement, se rendant compte du manque de respect que c'était de l'observer comme une bête de foire, comme un invité d'honneur à un Freak Show, elle se recula d'un pas avant de sentir ses joues, déjà légèrement rosies par la fraîcheur de la petite brise qui caressait son visage, se rougirent encore  un peu plus.

«Euh, je suis désolée.»

Dit-elle alors que lui sirotait, ou du moins terminait de siroter sa boisson. Elle se sentait plutôt gênée. Cela ne lui ressemblait pas, elle avait plus de respect habituellement. Elle ne s'attarda pas trop sur ça, simplement car il reprit la parole. Elle fut directement plus à l'aise en l'entendant continuer sa petite histoire totalement tirée par les cheveux.

«Ah ouais je vois… C'est pour ça qu'il faut toujours rester à l'intérieur pendant un orage.»

Elle haussa les épaules, rentrant dans son histoire, un sourire revenant se dessiner sur son visage alors qu'elle regardait son bras.

«Et.. Tu es tatoué comme ça partout ou bien ce sont juste des zones comme ça ? En tout cas, c'est vraiment bien fait ! À vrai dire, ça en fait presque peur tant ça semble réel !»

Elle se posait déjà la question si un tatouage faisait mal alors là, elle n'imaginait pas le temps de souffrance qu'il avait dû endurer. Après, quand on aime on ne compte pas… Mais est-ce que ça marche avec des tatouages ? Des aiguilles qui vous rentrent dans la peau pour venir encrer cette dernière jusqu'à votre mort ? Elle se posait bien la question, oui.

La jeune Scott eut un rictus à cette question. Elle tatouée ? Pas du tout ! Elle aimait bien les tatouages mais sur les autres, par sur elle. Cependant, la fin de sa phrase tenue en suspens l'intrigua et la fit froncer légèrement les sourcils et pencher un peu la tête avant qu'elle ne réponde.

«Non, je ne suis pas tatouée. Et… Tu en es la preuve vivante que c'est addictif.»

Dit-elle, en rigolant. Que voulait-il dire ? Se pouvait-il qu'il soit en train de la draguer ou bien était-elle totalement perchée ?

«Si c'est possiblement dommage.. Je vais éviter d'en faire un alors.»

Rajouta le brunette, sans quitter l'homme des yeux, haussant les épaules comme si ce n'était rien de bien important, essayant de détailler une quelconque réaction, avant de débrancher les écouteurs de son téléphone et de les ranger dans sa poche. En même temps elle écouta les propositions totalement faussées de Marion tout en secouant négativement la tête à ces deux tentatives.

«Hmm, j'allais dire que tu y étais presque, tu vois, pour être gentille.. Mais en fait pas du tout ! J'étudie la psychologie. Donc future psychologue. Enfin, je croise les doigts. Son sourire toujours présent, elle reprit. Et toi ? Que fais-tu dans la vie ?»

Elle avait hésité entre « que fais-tu dans la vie ?» et «tu étudies quoi ?» mais la première option était la moins risquée à son humble avis. Entendant du bruit à ses pieds, elle baissa son regard et constata à quel point son bandeau faisait plaisir au chien.

«Au moins on aura fait un heureux. Il ou elle s'appelle comment ? Il est mignon.»

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#MessageSujet: Re: L'amer, qu'on voit danser, fait tanguer les bateaux ivres. | Katrina   L'amer, qu'on voit danser, fait tanguer les bateaux ivres. | Katrina EmptyDim 7 Jan - 19:59




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Katrina & Marion
Marion l'imaginait bien dans une profession comme celle-ci. Un boulot de femme forte, indépendante, qui nécessitait de longues études dans lesquelles elle allait très certainement s'illustrer brillamment, pour rendre fiers ses parents et son petit-ami. Elle décrocherait un diplôme réputé et l'opportunité de porter au quotidien des tailleurs et escarpins hors de prix, un rouge-à-lèvres carmin qui contrasterait avec la blancheur de son teint, et un gant de velours pour y dissimuler sa main de fer. Katrina paraissait avoir cette douceur-là, celle qui cachait parfois un tempérament de meneuse et des rêves de grandeurs, de carrière.

« Et.. Tu es tatoué comme ça partout ou bien ce sont juste des zones comme ça ? En tout cas, c'est vraiment bien fait ! À vrai dire, ça en fait presque peur tant ça semble réel ! »

Il échappa un rictus. Réel ? C'était cas de le dire. Il était réel, autant qu'elle pouvait l'être. C'était peut-être ça qui dérangeait avec Marion : il était un cauchemar inscrit dans la réalité. Un cauchemar qui ne disparaissait pas. On avait beau fermer les yeux, se réfugier sous sa couette, prier les dieux qu'ils le fassent s'en aller, Marion restait indubitablement là.

L'idée graveleuse de lui proposer de vérifier d'elle-même l'étendue des dégâts dans ses chairs lui traversa l'esprit. Mais le tatoué ravala aussi rapidement cette envie qu'elle était apparue. Il poursuivit, sérieux comme une tombe :

« Plus ou moins partout. J'ai encore un peu de marge sur les mollets et les fesses, mais ça s'arrête là. »

Il comptait bien terminer son œuvre un jour ou l'autre, achever une bonne fois pour toutes les dernières parcelles de peau qui le narguaient et lui rappelaient qu'il avait un jour été humain et vivant. Au fond, dans un recoin sombre et poussiéreux de son inconscient, Marion ne voulait garder aucune trace de sa précédente vie, rien du gamin ressemblant à sa génitrice, pas de souvenir du fils de. Il avait plutôt réussi son affaire jusqu'à présent, tant et si bien qu'il se rappelait à peine de son visage nu, débarrassé de l'encre qui l'embellissait. Ce portrait amoché, au nez cent fois cassé, à l'arcade un millier de fois ouverte, aux yeux pochés de coquards, le trentenaire l'aurait déjà oublié s'il n'y avait eu les quelques photos de son adolescence pour lui rafraîchir la mémoire.

Le tatouage, en tous cas, n'était pas son seul pêché mignon lorsqu'il s'agissait de modifications corporelles. Toutes les zones pouvant être percées de son corps y étaient un jour ou l'autre passées. Il avait laissé se refermer nombreux trous, en avait fait d'autres, refait certains, pour ne conserver au bout du chemin que le bridge qui liait ses yeux verts et les deux septums qui traversaient sa cloison nasale. Ne restaient finalement de ses folies de jeune homme décadent que ces trois pièces de métal, quelques autres, réparties en échelle sous son sexe, et une langue coupée en deux pour mieux lui donner l'apparence du serpent que certaines vieilles grenouilles de bénitier voyaient en lui quand elles le croisaient.

« Non, je ne suis pas tatouée. Et… Tu en es la preuve vivante que c'est addictif. Si c'est possiblement dommage.. Je vais éviter d'en faire un alors. »

Marion manqua laisser passer une moue agacée. Katrina n'avait visiblement pas perçu sa vaine tentative de compliment et de séduction. Et si elle s'en était rendue compte, elle venait de le souffler finement en l'ignorant de la sorte. Entre l'insouciance et la volonté nette de se ficher de ce qu'il pensait d'elle, le trentenaire ne savait réellement quoi préférer. Il s'amusait autant de la candeur de l'innocence que de la résistance qu'on lui opposait parfois, et qui lui donnait envie de changer la donne.

« Hmm, j'allais dire que tu y étais presque, tu vois, pour être gentille.. Mais en fait pas du tout ! J'étudie la psychologie. Donc future psychologue.
- J'étais loin du compte …
- Enfin, je croise les doigts. Et toi ? Que fais-tu dans la vie ? »

Il tâtonna l'intérieur de la poche de son blouson à la recherche de son éternel paquet de gitanes, qui semblait sans fond ni fin. Marion glissa un bâtonnet de tabac entre ses lèvres avant d'échanger la petite pochette cartonnée contre son briquet qu'il fit claquer d'une main. Il ne proposa pas de gitane à la jeune femme. Elle avait une voix trop belle, un teint trop clair et une aura trop solaire pour qu'il accepte de la laisser gâcher tout cela à grands renforts de poumons noyés de goudron et autres additifs.

« Je suis proprio d'un club, dans l'Eastside, lâcha-t-il dans un épais nuage de fumée en direction du ciel. »

Il ne précisa ni le nom, ni l'exercice réel de son bar. Katrina n'avait pas besoin d'en savoir plus si elle n'en exprimait pas explicitement la volonté. C'est qu'il n'était pas évident de cracher à une jolie fille qu'il payait, plus ou moins grassement, des gamines de son âge pour danser autour d'une barre et se frotter sur les cuisses d'hommes qui en salissaient leur pantalon quand ce n'était pas en elles qu'ils terminaient. Qu'il le veuille ou non, les établissements de strip-tease n'avaient pas nécessairement bonne réputation dans l'imaginaire collectif. Le quidam se les figurait souvent comme un lieu de perdition, de prostitution, ce qui était le cas lorsqu'on parlait du Naughty H. Mais cela ne se disait pas, et ne se savait pas non plus réellement. Marion mettait une force surhumaine à cacher les petites illégalités qui se faisaient au sein même du club, le trafic de chair fraîche dans l'Eastside qu'il couvrait, et le blanchiment d'argent sali au foutre qui en découlait.

« Au moins on aura fait un heureux. Il ou elle s'appelle comment ? Il est mignon.
- Il ... »

Le proxénète y tenait, d'ailleurs, à la virilité de son chien. À l'époque, il s'était battu pour que Liz n'aille pas au bout de l'idée saugrenue qu'elle avait : celle de le faire castrer. Par solidarité masculine, sans doute, Marion s'était attaché à la paire de couilles du cabot qui n'était pas encore le sien. Avec le nom ridicule qu'elle avait donné au Carlin, la castration n'aurait de toute manière plus eu d'effet. Pumpkin, communément appelé Pumpkin Pie par son ancienne maîtresse, parfois Sweet Pie, voire Cutie Pie. Un nom viril pour un chien qui l'était tout autant …

Son regard dériva sur l'objet de la conversation, occupée à mâchonner bruyamment le cadeau qu'il s'était fait seul, en bon voleur qu'il était.

« Il a pas de nom, ça laisse libre court à l'imagination. J'avais songé à l'appeler Chérie, les enfants au début, histoire d'avoir quelque chose de drôle à scander en rentrant chez moi. Mais j'ai rapidement abandonné l'idée. Trop long, ajouta-t-il en haussant les épaules. »

Marion se contentait finalement de congratuler son Sac à Puces de tous les noms d'oiseaux qu'il connaissait chaque fois qu'il en avait l'occasion. Le reste du temps, il se satisfait très bien de le voir répondre lorsqu'il le sifflait ou qu'il le regardait droit dans les yeux en lui parlant. Il n'était même pas sûr, en fin de compte, que le Carlin soit en mesure de reconnaître son patronyme. Il avait entendu plus d'une fois que seule l'intonation était analysée par les chiens, le mot prononcé en lui-même ne changeait pas grand chose.

Ses prunelles émeraudes repartirent se ficher sur les traits de Katrina. Il inspira une longue bouffée de cancer. Rien ne garantissait que la cigarette réparerait son mal de crâne du démon, bien au contraire. Le goût du tabac raviva dans sa mémoire quelques bribes de la veille. Les trop nombreux verres, les filles qui s'étaient déchaînées comme jamais, les éclats de rire de ses comparses lorsqu'ils avaient plumé l'un de ses hommes de main au poker ...

« Tes études se passent pas aussi bien que tu l'espérais ? »

Elle avait bien dit qu'elle croisait les doigts quant à son avenir, non ? A moins qu'il ne se soit agi de l'une de ces premières de la classe qui répétaient constamment à la sortie d'un examen qu'elles avaient complètement foiré leur histoire ; mais se retrouvaient malgré tout avec une note des plus hautes quand le verdict professoral tombait.

« Mhm, Kat, je peux t'appeler Kat ? J'ai une pâteuse du diable et la vague impression qu'un camion m'est passé sur la gueule durant la nuit. Ça te dérange si on continue cette conversation en allant vers la jetée ? Il me faut un café. »

Ou une perfusion de cocaïne, quelque chose pour le dégriser, en fait.

« Je t'invite, rajouta-t-il. À moins que tu préfères continuer ton footing … ? Même si ça me paraît évident qu'il est compromis maintenant que ton bandeau est en lambeaux. »

Ça l'arrangeait étrangement.
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#MessageSujet: Re: L'amer, qu'on voit danser, fait tanguer les bateaux ivres. | Katrina   L'amer, qu'on voit danser, fait tanguer les bateaux ivres. | Katrina EmptyMar 9 Jan - 19:34



Marion & Katrina

Elle avait déjà remarqué que nombreuses étaient les personnes qui ne la voyaient pas en psychologie. D'ailleurs, à force elle ne savait pas comment le prendre. C'est vrai quoi, est-ce qu'il était écrit sur son front un métier ? Si oui, il fallait lui dire car si ça se trouvait elle faisait totalement fausse route. Cette pensée lui avait déjà effleurée l'esprit, mais après tout, elle adorait ce qu'elle étudiait et pour elle c'était le plus important, aimer ce qu'on fait. Car on parle des études mais s'en suit quarante ans ou plus de carrière, et travailler dans un milieu choisi par défaut, soit pour l'argent, soit par obligation… Ce n'est pas vraiment pas ce qui branche Katrina qui, elle le montre fièrement, est une femme indépendante et libre.

Kat ne manqua pas le rictus de Marion et attendit alors sa réponse qui ne lui déplut pas du tout. À vrai dire, elle venait tout juste de le rencontrer mais il était tellement… Différent, mystérieux, intriguant, sous sa casquette (maintenant enlevée), ses tatouages (qui apparemment parcouraient la quasi entièreté de son corps) et ses deux piercings au visage. Quelque chose se dégageait de lui et elle n'avait aucun mot à poser sur ça, c'était bien la première fois que ça lui arrivait. Elle qui aimait cerner les gens dès la première rencontre, cela semblait bien mal engagé pour ce coup là.  Elle hocha alors la tête, tout en s'étonnant d'imaginer son corps rempli d'encre, couvrant sa peau rose. D'ailleurs, même s'il avait ôté ses lunettes seulement quelques secondes, son regard perçant n'avait point échappé à la jeune Scott. Ce regard, d'autant plus perçant avec ces deux auréoles qui suivaient le contour de ses yeux, encrées de noir.

«J'étais loin du compte...»
Très loin, oui. Mais cela fit sourire la brune qui haussa légèrement les épaules, cela confirmait juste un peu plus ce qu'elle pensait; elle n'avait définitivement pas le visage d'une psychologue de renommée… Et pourtant, elle était sûre qu'un jour ça allait être comme cela que les gens du monde de la psychologie, de la psychothérapie, de la psychanalyse et de la psychiatrie la connaîtraient. Elle se voyait déjà donner des conférences dans les plus grandes universités du pays, donnant des conseils à des psys en herbe. C'était comme un rêve pour elle. De son regard vert, elle suivit les gestes de Marion qui allumait sa cigarette et l'observa d'un rapide coup d’œil prendre une taffe avant d'arquer un sourcil à sa réponse. Elle ne le voyait pas propriétaire ou gérant. Non, ce n'était rien de péjoratif mais c'était peu commun. Après, rapidement la pensée du «faut voir quelle sorte de club c'est» traversa l'esprit de la jeune femme. Elle ne le voyait pas propriétaire d'un club de danse par exemple. Peut-être d'un club de musique rock ? Qui sait. Ou bien un bar.. Dans l'Eastside c'était totalement faisable et possible. Cependant, malgré ses interrogations personnelles sur le sujet, elle décida de ne pas les partager avec lui. Faire une interview à la première rencontre c'est… Comment dire, flippant ? Elle hocha cependant la tête, n'ayant rien de plus à dire, sachant pertinemment que sa maladresse allait arriver au galop et ainsi lui faire poser une question un peu trop indiscrète… S'ils se revoyaient un de ces quatre, là elle pourrait poser ce qu'elle voudrait.

Ce chien, elle le voyait bien s'appeler Oscar. Pour dire vrai, elle avait le chic pour trouver des noms idiots aux animaux qu'elle avait eu. Une fois petite, en cadeau d'anniversaire, sa mère lui avait offert un lézard qu'elle a appelé Robert et des fois ça dérivait avec Monsieur Robert. Ce genre de noms ringards et nuls pour les animaux, elle adorait ! Kat trouvait ça mignon alors, lorsqu'il lui répondit la brune ne contint pas son rire. Cette idée aurait facilement pu passer par la tête de la brune, c'était drôle comme nom.Enfin bon, elle trouvait dommage qu'il n'ait pas de nom mais comprit tout de même la démarche.

«C'est bien aussi après tout. J'imagine que tu changes de nom selon ton humeur du coup ?»

Demanda-t-elle, un rictus se dessinant au coin de ses propres lèvres.

À sa question elle réfléchit un instant. Ses études se passaient bien, oui. Rien à redire dessus. En fait, elle n'était pas la meilleure de sa promo et c'était tout à fait normal, dans une promo avec soixante-dix personnes (voire beaucoup plus selon les venues soudains de certaines personnes). Mais elle était très loin d'être la dernière. On va dire que… ça se passe tranquillement.

«Si si. C'est juste qu'on ne sait pas de quoi sera fait demain. Aujourd'hui tout peut bien aller et demain je peux me retrouver totalement perdue dans mes cours et voir  mes notes en chute libre à cause d'un événement ou quoi ! Ce que clairement, je ne souhaite pas.»

Elle haussa les épaules en pensant à cela. Par exemple si quelque chose arrivait à sa mère ou à Evan. C'est ce qu'il s'était passé à la mort de son père. Katrina avait dû mettre un petit bout de temps avant de retrouver une moyenne stable, des notes correctes. Elle ne faisait plus rien, ne voyait pas l'intérêt et ce fut un acte incroyablement égoïste. Mais un acte d'une petite fille ayant perdu son père, est-ce que c'est pardonnable ?  

Finalement, la proposition de Marion l'étonna mais lui fait également très plaisir.

«Kat c'est très bien. Dure soirée hier ? J'imagine que tu as fêté la nouvelle année comme il se devait.»

Elle sourit avant d'acquiescer à sa demande.

«Ouais, c'est mort pour courir maintenant donc un café me ferait le plus grand bien !»

Dit-elle en débutant sa marcha, aux côtés du tatoué. Le chien se mit directement à suivre son maître, le morceau de tissus encore pire qu'il y a quelques secondes dans la gueule. Cela lui faisait un petit pincement au cœur pour son bandeau qu'elle traînait avec elle depuis un petit bout de temps mais étrangement, elle était également reconnaissante envers la toute petite brise qui avait décidé de le faire tomber. Si à chaque footing elle faisait une rencontre comme cela, elle irait courir matin, midi et soir.

«Je ne t'avais jamais croisé auparavant.. Et pourtant un visage comme le tien se retient...»

Dit-elle finalement, parlant de ses tatouages mais pas que. Il y avait un petit sous entendu de : «ton visage n'est pas commun et plutôt appréciable, et je me rappelle des belles choses.» Mais bien sûr elle n'allait pas lui claquer ça en face.

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#MessageSujet: Re: L'amer, qu'on voit danser, fait tanguer les bateaux ivres. | Katrina   L'amer, qu'on voit danser, fait tanguer les bateaux ivres. | Katrina EmptyMar 23 Jan - 0:16




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Katrina & Marion
Il avait bien envie qu'elle accepte, qu'elle reste encore un peu, juste quelques secondes, le temps qu'il dessaoule, qu'il retombe sur terre et que la sale impression qui lui tordait les entrailles depuis qu'elle lui avait gâché le soleil s'en aille. Parce qu'il avait besoin d'un peu de ce calme rassérénant qu'elle dégageait inconsciemment avec son aura céleste, rayonnante, qui lui renvoyait à la gueule à quel point il avait l'air d'un déchet à côté d'elle. Il adorait, adulait religieusement les femmes qui brillaient d'un éclat comme le sien ; cet éclat qu'il obscurcissait immédiatement lorsqu'il s'approchait d'elles, qu'il s'insinuait dans leur vie, dans leur lit avant de les relâcher brisées. Marion était comme un camé qui avait constamment besoin d'une dose de beau dont il s'enivrait avant de se débarrasser bien rapidement de ce qui lui avait servi à se percher.

Il y avait peu de chances qu'elle accepte ce café proposé par défaut par un parfait inconnu, qui ne l'était pourtant plus tant à mesure que les minutes coulaient. Il ne la retiendrait pas si elle préférait continuer son chemin plutôt que de perdre un instant de plus à bavasser avec un mort. Marion se satisferait amplement d'être une rencontre fugace sur une plage presque vide, aux premières heures de la nouvelle année. Il revisserait sa casquette sur son crâne, ravalerait son égo machiste et retournerait à ses sombres pensées. Les anges comme Katrina avaient toujours mieux à faire que de frayer avec un restant d'âme condamné à la damnation.
Mais elle accepta, contre toute attente. Et il eut une seconde d'hésitation, se demandant à quel moment elle comptait se défiler, abandonner son bandeau et reprendre sa course sans but. Il laissa planer un silence quand elle termina sa phrase et se dirigea vers la jetée. Il lui fallut quelques secondes avant de lui emboîter le pas, le chien sur ses talons. Ses orbes verts dévalèrent ses courbes délicates avant de remonter vers le lointain, et il se plut, une fraction de seconde, à imaginer son corps nu parcouru de ses mains squelettiques.

Le proxénète n'eut pas à accélérer le rythme pour la rattraper ; il faisait un pas quand elle en faisait d'eux, ce qui le força plutôt à ralentir l'allure quand il se trouva à sa hauteur. Il n'avait pas particulièrement envie de la semer, encore moins de la laisser sur le carreau à présent qu'elle avait accepté de le suivre.

Le trentenaire coinça sa clope à la commissure de ses lèvres, enfouit sa main libre dans sa poche déjà bien occupée, sa dextre se chargeant encore de tenir son gobelet vide en attendant de trouver une poubelle où l'abandonner.

« Je ne t'avais jamais croisé auparavant.. Et pourtant un visage comme le tien se retient... »

Marion tiqua, braqua son regard sur la jeune femme, un sourire con aux lippes. Elle lui faisait du rentre-dedans ou … ? Il lâcha un soupir amusé.

« Tu sais que j'avais posé une réservation sur cette phrase de drague à deux sous, râla-t-il, très sérieux. J'attendais encore un peu pour m'étonner de ne t'avoir jamais vue, alors qu'une fille avec un sourire comme le tien devrait normalement marquer les esprits. Mais merci d'avoir ruiné mon coup. Il va falloir que je trouve une autre approche merdique. Bravo, je retiens qu'on essaie de contrecarrer mes plans ! »

Il haussa les sourcils, moqueur, lui accordant un regard en coin. Ses yeux se posèrent sur ses joues qu'il espérait voir s'empourprer. Qu'est-ce qu'il adorait ça : troubler les femmes, tirer un peu de rouge sur leur visage, les voir perdre pied, ne plus savoir comment réagir.

« J'ai pas vraiment la gueule qu'il faut pour traîner ici quand il y a trop de monde, en fait. »

Il sortait rarement de l'Eastside, ayant peu de choses à traiter dans d'autres coins de la ville. Son appartement, l’œuvre de sa vie, ses affaires, ses amis, ceux qui étaient loin de l'être, la plupart des filles qu'il tronchait se trouvaient dans ce quartier amoché de Los Angeles. Son royaume, son empire, l'échiquier qu'il cherchait à déconstruire chaque jour un peu plus.

« Aujourd'hui encore moins, mais j'ai fais un effort pour le clebs. Parce que oui … la soirée d'hier a été … il souffla, encore un peu assommé de tout cela, ouais, je te laisse imaginer ! T'aurais certainement pas eu la même vision de moi si tu avais vu l'état dans lequel j'étais il y a encore une heure. »

Il fronça les sourcils, plissa les paupières, comme pour mieux apercevoir à travers le brouillard de ses souvenirs des bribes confuses de ce qu'il s'était passé. Il se rappelait encore parfaitement de l'une des danseuses, de ses formes un peu trop généreuses, de son sourire mièvre et de l'insupportable parfum d'espoir qu'elle dégageait. Il aurait pu l'oublier facilement si la sensation de couilles vides ne lui tirait pas l'entrejambes. Sans doute avait-elle espéré s'attirer ses bonnes grâces en se montrant plus douces qu'à l'habitude avec son patron. Pauvre fille.

« Tu as l'air plutôt en forme de ton côté. C'est quoi le secret ? C'est l'âge qui fait qu'on digère mieux l'alcool ? Ou c'est que tu n'en as pas touché une goutte, parce que tu as des examens qui arrivent bientôt ? »

Il n'avait aucune idée du déroulé d'une année universitaire. Sheila avait bien dû lui répéter plusieurs fois quand tombaient ses partiels, mais il n'avait jamais prêté attention à ce qu'elle disait à ce sujet. À bien y réfléchir, il n'avait jamais réellement écouté ce qu'elle lui disait tout court.

Marion emplit ses poumons d'une longue inspiration aux vieux relents de tabac avant de recracher le reste de fumée qui n'avait pas disparu dans ses bronches. Le sable ne tarda pas à rendre l'âme, se changeant en une envolée de marches. Le sac à puces ne se fit pas prier pour les grimper comme un dératé, manquant de trébucher plus d'une fois sur le lambeau de tissu dans sa gueule. Ce chien-là n'était décidément pas gâté par la nature. En plus d'être laid – quoique sa bouille écrasée faisait craquer nombre de gens, au plus grand étonnement du trentenaire –, il était sacrément con.
Le tatoué, dans un vieux travers de faux gentleman dont il ne se débarrasserait jamais, laissa passer Katrina avant de la rejoindre sur la jetée. Quelques traces de vie régnaient sur la longue allée : de petits groupes, souvent des trios, çà et là ; des téméraires qui avaient eu la même idée que la jeune femme en allant user leurs poumons et leurs semelles dans la fraîcheur matinale ; et les serveurs, occupés à installer leur terrasse. De la folle soirée qu'avait été le réveillon pour bon nombre d'Angelenos, il ne restait que des cadavres. Des bouteilles vides, des mégots de cigarettes, des cannettes écrasées. En tendant l'oreille, on pouvait encore entendre les fantômes de l'ivresse de la veille.

Le proxénète s'éloigna de sa vision angélique pour se débarrasser enfin de son gobelet vide. Il revint lentement vers elle, les mains dans les poches avant d'indiquer d'un signe du menton un rade qui ne lui semblait pas plus déplaisant que cela. Vu son état, Marion se serait de toute manière satisfait d'un rien. Il en fallait peu aux hommes assommés par la pâteuse.

« T'es déjà ouvert ? lança-t-il à l'attention d'un jeune homme qui terminait de placer une chaise à une petite table ronde. »

Le gamin posa un regard sur sa montre avant de reporter son attention sur ses premiers clients de l'année. Il hocha la tête, tira en arrière une chaise pour inviter la jeune femme à s'asseoir. Bienséance obligatoire ou envie de se faire bien voir par l'étudiante ? Marion ne sut trancher. Il accorda un regard noir au serveur à travers ses verres teintés. Le gosse comprit probablement le message puisqu'il disparut rapidement pour les laisser s'installer. Seuls.

Le trentenaire s'échoua dans son siège, un râle de contentement grondant entre ses lèvres. Il tendit la main à gauche pour récupérer un cendrier dont leur table n'était pas équipée. Silencieusement, il écrasa le mégot de sa gitane, sortit son paquet dont il tira une nouvelle cigarette pour emplir un peu plus ses poumons de goudrons et d'additifs. Les terrasses étaient les némésis de la santé d'un fumeur : à l'air libre, on ne pouvait s'empêcher d'enchaîner les doses de tabac.

Le serveur revint, deux cartes en main. Il en tendit une à Katrina, la seconde à Marion qui refusa d'un signe de tête qui grommela sa commande : un noir. Long. I like my coffee black just like my metal.

« Prends ce que tu veux. Et te limite pas à la boisson si t'as envie de grignoter quelque chose. T'as suffisamment de place pour te permettre un écart. »

Il esquissa un sourire qui disparut aussi vite qu'il était arrivé. C'était une forme de compliment comme une autre.

« Ton copain t'accompagne pas dans tes footings ? Il a pas pris l'option sport en bonne résolution cette année ? »
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L'amer, qu'on voit danser, fait tanguer les bateaux ivres. | Katrina Empty
#MessageSujet: Re: L'amer, qu'on voit danser, fait tanguer les bateaux ivres. | Katrina   L'amer, qu'on voit danser, fait tanguer les bateaux ivres. | Katrina EmptyVen 26 Jan - 19:01



Marion & Katrina

Ce n'était pas du genre de Katrina de sortir comme ça avec un parfait inconnu qui ne l'est plus tant. En réalité, elle était plutôt du genre à se méfier. Rien qu'un tout petit peu. Seulement, étonnement, à cet instant précis elle ne ressentait aucunement le besoin de se méfier. Certes, elle le connaissait depuis même pas une heure et pourtant elle avait l'impression que ça faisait plus longtemps. Cela arrivait de temps en temps, selon les personnes et selon les humeurs. Ce qui expliquait qu'aujourd'hui elle n'avait pas du tout hésité.

Du coin de l’œil, Kat ne manqua pas de remarquer la réaction de Marion ce qui la fit légèrement sourire. Il avait très certainement compris son sous-entendu, tant mieux. Mais le tatoué ne fit que confirmer sa pensée ce qui la fit sourire un peu plus. Elle arqua alors un sourcil, le voyant si sérieux. Elle doutait qu'il soit réellement sérieux et énervé pour si peu donc continua à le toiser du regard en rigolant finalement à la suite de ses dires. Elle le prenait donc comme un compliment pour elle et son sourire. Cette petite remarque lui faisait plaisir, elle devait l'avouer. Alors c'est avec une pointe d'agacement qu'elle sentit ses joues rougirent légèrement. Elle ne répondit donc rien. Elle n'était pas intimidée, loin de là. Mais elle ne savait pas si sa voix allait vriller ou non alors elle ne tenta rien et écouta la suite. Sa vraie réponse. Elle hocha alors la tête. Elle comprenait ce qu'il voulait dire. C'est vrai que son physique est plutôt atypique et peut même devenir effrayant pour certains enfants.

«Hm, ouais je vois ce que tu veux dire. Surtout que les gens d'aujourd'hui ont la critique facile.»

Elle soupira en haussant les épaules avant de reposer le regard sur la mer, où les vagues frappaient le sol avec tendresse. Katrina écouta attentivement en souriant, s'imaginant la scène. Enfin, «s'imaginant». En réalité elle ne pouvait pas imaginer sa soirée, pour la simple et bonne raison que toutes les soirées sont différentes en fonction des fréquentations et du groupe avec qui on la fait. La brune pouvait déjà voir au loin le petit restaurant/café avant que sa question la fasse sourire, une nouvelle fois. Décidément.

«Alors, j'ai bien été en soirée, j'ai également bu de l'alcool, je suis rentrée vers quatre heures… Mais on va dire que je préfère me souvenir des soirées que je passe plutôt que d'être raide morte dans un coin de la salle. Fin, tu vois ce que je veux dire ? Du coup je me sentais plutôt bien ce matin et la santé, j'ai décidé de courir un peu.»

Katrina était fêtarde, ce n'était une nouvelle et une révélation pour personne. Elle aimait danser au rythme de la musique, boire un peu, s'amuser jusqu'à pas d'heure… bref, faire la fête quoi ! Mais elle était assez raisonnable comme fille et elle n'était pas comme les personnes qui se faisaient afficher sur internet à tout bout de champs dans des situations trop délicates pour en parler librement. Elle essayait toujours d'être maître de son esprit. Certes, des cuites elle en a eu, comme tout le monde mais ces dernières étaient dans son adolescence, lorsqu'elle se cherchait encore et touchait à tout pour goûter et se faire ses propres avis sur l'alcool et tous ses bienfaits; et ses méfaits.

Rapidement les deux individus se retrouvèrent arrivés à destination où ils s'avancèrent. Katrina remercia Marion d'un sourire face à ce geste digne d'un vrai gentleman comme il n'en existe plus beaucoup. Il est vrai qu'il n'y avait pas beaucoup de monde sur la plage, mais ici à cette partie, des joggeurs se faisaient plus nombreux et des fêtards de la veille aussi. Katrina offrit un sourire au serveur qui devait avoir approximativement le même âge qu'elle et, lorsqu'il répondit positivement à la question de Marion, elle s'avança, le laissant tirer la chaise. Bah dis donc, elle ne savait pas quelle mouche les avait piqué mais ils étaient, dans tous les cas, tous les deux bien gentleman. Un «merci» sortit d'entre ses lippes et elle prit place face à sa rencontre du jour.

Alors, silencieusement, Katrina observait ses faits et gestes. Était-ce la face d'étudiante en psychologie qui ressortait ? Cette méchante manie d'essayer de comprendre tout le monde et de lire en eux, analysant les gestes de tout le monde ? Certainement oui. N'empêche qu'elle remarqua qu'à peine il eut écrasé sa cigarette, qu'il en prit une nouvelle. Katrina n'avait rien contre les fumeurs. S'ils voulaient se détruire la santé, elle leur donnait le feu vert. De toute manière, lorsqu'on a une idée en tête, une habitude, qu'elle soit bonne ou mauvaise, il est difficile de s'en détacher. La cigarette et sa nicotine, c'était la même chose. Cependant, le voir enchaîner comme ça la fit imaginer l'état de ses poumons qui, les pauvres, ne pouvaient même pas prendre le temps de respirer  de l'air frais plus de cinq fois d'affilé sans avoir cette foutue fumée en eux.

Ses dires la tira soudainement de ses pensées. Elle n'avait même pas remarqué le retour du serveur. Elle jeta alors un coup d’œil au menu et posa son regard sur le blondinet qui attendait gentiment et patiemment qu'elle choisisse.

«Un café crème s'il vous plaît… Et un croissant. Merci.»

Elle lui sourit une nouvelle fois, lui tendant la carte avant de reposer son regard sur Marion, la cigarette toujours à la main. Elle n'avait pas loupé ce 'compliment' ? Si oui, il aimait sûrement en faire subtilement sans le dire clairement. La brune assembla ses mains ensembles sur la table avant de rire à sa question. Elle qui avait la vie amoureuse la plus désertique de Los Angeles. C'était un comble.

«Désolée de te contredire maiiiis, je n'ai pas de copain. Donc il ne risque pas d'avoir pris de résolution.»

Elle haussa les épaules sans le quitter des yeux. Et lui, avait-il une copine ? Sûrement une femme dans l'Eastside avec un caractère de feu, qui, à l'instar de Marion, imposait sa présence simplement avec son regard. Une magnifique femme aux cheveux blonds, tombant en cascade dans le dos, devant laquelle on se sentirait facilement intimidée. Ouais, elle voyait bien un couple de ce style là.

«Et toi ? Pas de copine qui t'accompagne pour promener ton chien ? Ou bien peut-être qu'elle dort encore ?»

Proposa-t-elle, un petit sourire en coin, haussant un sourcil.

«Et voici… Pour madame et pour monsieur.»

Le serveur déposa deux tasses, offrant à ses deux premiers et seuls clients un sourire ravis puis s'en alla accueillir un petit groupe qui venait d'arriver au loin.

Katrina apporta alors sa tasse à ses lèvres, savourant ce café doux et crémeux qu'elle aimait particulièrement.

«Tu viens d'ici ou bien tu es arrivé récemment ?»




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