Samedi matin, je me lève avec la gueule enfarinée alors que le soleil réchauffe déjà la ville depuis quelques heures. Je n'aurais peut-être pas du picoler comme ça hier soir mais les potes m'ont tendu une sacrée embuscade. Heureusement que j'avais laissé ma caisse au garage, je n'étais plus en état de conduire.
A peine vêtu d'un caleçon, je me prépare un café alors que le chat débarque sur le bord de la fenêtre de ma cuisine. Ce chat n'est pas à moi mais il passe souvent me voir au moment du petit déjeuner pour gratter un peu de bouffe.
- Salut le chat.
Je lui ouvre la fenêtre et le laisse rentrer. Il saute sur le plan de travail à coté de moi et attend sa tranche de pain comme d'habitude. Je lui donne sa part et attrape ma tasse de café avant de m'appuyer le cul contre les éléments de la cuisine. Un regard dehors et je remarque que le ciel est dégagé et que le vent souffle de l'ouest, c'est un temps à aller surfer malgré mon mal de crane carabiné.
Tout en sirotant mon café, je caresse le chat qui bouffe sa tranche de pain. Un miaulement et le voilà reparti comme d'habitude.
- De rien, espèce d'ingrat !
Je râle mais je l'aime bien cette boule de poils. Il me tient aussi compagnie parfois quand je reste seul ici le soir. Même si j'aime mon indépendance, j'avoue que c'est parfois pénible de rentrer seul.
Ce n'est pas le moment de m'apitoyer sur mon sort, les vagues m'attendent. J'enfile un short de surf, attrape mon sac et descend au garage où m'attendent mes planches et ma voiture. Vu mon état ce matin, ma mini-malibu me semble plus indiquée pour me faire plaisir. Je doute d'avoir assez de réflexes pour ma shortboard ou ma fish ce matin.
La planche sanglée dans la benne de mon El Camino, je grimpe au volant et démarre mon V8 pour aller sur la plage. Je n'ai pas envie de me taper des bornes à tout va pour aller surfer, une petite session sur Santa Monica fera l'affaire même si je fais quand même un petit détour pour profiter un peu plus de ma voiture. Je l'ai depuis presque 20 ans ce tas de tôle mais je ne m'en lasse pas.
Arrivé à Santa Monica, je gare ma voiture sur le parking et enlève mes fringues avant de les jeter sur le siège passager. Je verrouille ensuite ma portière et me passe la clé autour du cou comme je le fais à chaque fois avant d'empoigner ma planche. Encore un avantage de cette voiture sur une caisse moderne, la clé de contact ne craint pas l'eau.
Aujourd'hui je ne travaillais pas pour une fois, la gérante de la boutique avait décidé d'employé une personne à mi temps pour soulager mes week-ends. En effet je n'avais pas souvent le loisirs de profiter complétement de mes fins de semaines parce que la boutique était ouverte sept jours sur sept. Hier j'étais sortie avec des amis et j'avais finis chez un ami et plus si affinité pour le coup c'était une bonne fin de soirée. J'avais dormi chez lui cette nuit, mais je ne voulais pas m'éterniser pendant dix ans non plus. Je me réveillais avec une petite gueule de bois, j'allais jusqu'à la cuisine, je préparais le café. J'étais seulement vêtue d'une petite culotte et d'un long t-shirt. Je n'étais pas pudique et c'était tant mieux. J'attachais mes cheveux ou plutôt mes dreads dans un chignon négligé. Aslan se leva et je lui tendis une tasse de café. -Bien dormi? Il répondit à la question par une affirmation positive. Je finis ma tasse de café, m'habillais rapidement. Fis la bise au jeune homme et lui dit. -A plus! On se revoit vite. Bisous chou... Je passais par chez moi avant d'aller faire un tour à la plage, mon père et ma mère étaient en train de prendre le petit déjeuner. J'embrassais mon père et ma mère l'un après l'autre. Ma mère me demandait où j'avais passé la nuit, je lui répondis chez un ami. Elle ne chercha pas plus loin et heureusement, bon elle me connaissait et elle désespérait de me voir trouver l'homme de ma vie, mais j'étais pas encore prête à me caser. Contrairement à ma soeur jumelle qui avait déjà deux filles et un mari. D'ailleurs ma mère prenait souvent l'exemple d'Anne pour me comparer à elle. Mais on vivait pas de la même manière. C'était seulement notre apparence qui trahissait notre gémellité, au niveau de notre caractère on était largement différente. Je montais dans ma chambre et je décidais d'aller faire un tour à la plage. J'avais besoin de personne pour m'accompagner et puis je trouverais bien quelqu'un avec qui discuter et me faire une nouvelle connaissance. Je pris une douche, enfilais un maillot de bain et une petite robe. Un panier pour accompagner ma viré, une serviette, mes lunettes de soleil, un bouquin, une bouteille d'eau et j'étais prête pour aller nager ou me faire bronzer. Je décidais de prendre le métro pour aller jusqu'à Santa Monica, j'voulais pas m'embêter dans les bouchons à cette heure-ci. Je saluais mes parents et allais à la première entrée de métro. Mes écouteurs dans les oreilles et fredonnais les airs des musiques qui passaient sur mon téléphone. Enfin arrivée à la station de métro qui me rapprocherait le plus de la plage, je sortais du transport et marchais quelques minutes avant d'arriver sur le sable fin. J'enlevais mes chaussures et appréciais plus que nécessairement la sensation que pouvais procurer le sable entre mes doigts de pieds. J'inspirais profondément et me dirigeais non loin de l'eau et étendais ma serviette sur le sol. Je regardais l'horizon et vis quelques surfeurs taquiner les vagues. Je m'installais, retirais ma robe, laissant place à mon petit maillot de bain deux pièces jaune, puis je décidais d'aller dans l'eau. Je marchais jusqu'à l'étendue d'eau et frissonnais légèrement lorsque mes pieds touchaient l'eau un peu fraîche pensais-je. Alors que l'eau m'arrivait au bassin, un surfeur revint vers le rivage. Je me dirigeais jusqu'à lui et pris la parole. - Excuses-moi! Je sais que ça va te paraître un peu culotté de ma part, mais tu pourrais me montrer deux trois petites choses? J'ai toujours rêvé d'essayer de faire du surf.
Alors que je me dirige vers les vagues, je décide de faire demi-tour pour aller enfiler la combinaison que je laisse toujours en secours derrière le siège passager. Une fois équipé plus chaudement, je referme ma voiture et me charge ma mini-malibu sous le bras pour aller me mettre à l'eau. J'entre dans l'eau et avance un peu avant de monter sur ma planche pour aller au large.
Tout en pagayant pour avancer au large, je cherche du regard si je ne trouve pas un pote qui aurait eu la même idée que moi mais je ne reconnais aucune tête aujourd'hui. Arrivé à bonne distance du rivage, je me redresse et tourne ma planche dans le bon sens pour attendre la bonne vague. J'en profite pour regarder les autres surfer et remarque qu'il n'y a presque que des débutants. Je vais devoir faire gaffe, la dernière fois un connard et venu surfer ma planche et j'ai bien failli me péter une jambe avec ses conneries.
Ce spot a l'avantage d'être près de chez moi mais il y a surtout des débutants ici et ce n'est pas le plus sur endroit pour surfer tranquillement. Si je n'étais pas déjà à l'eau, j'aurais repris mon El Camino pour aller surfer ailleurs.
* Puisque t'es là, autant surfer une vague *
Je me retourne à la recherche de la bonne vague et me met à ramer pour prendre de la vitesse. Une fois bien engagé sur la vague, je me redresse vivement et me laisse porter par la vague en faisant de grandes courbes en direction de ma voiture. Je verrais en arrivant sur la plage si j'y retourne ou si je rentre mais pour l'instant, j'en ai presque oublié ma gueule de bois latente en sentant les embruns sur mon visage.
Arrivé à quelques mètres du rivage, je me laisse tomber de ma planche d'un geste sur et la récupère sous le bras avant de sortir de l'eau. Sur la plage, je plante ma planche dans le sable et me recoiffe, du moins je tente de m'enlever les cheveux du front, en regardant les vagues. Les mecs surfent n'importe comment et il ne faudra pas longtemps pour qu'un accident arrive.
Je suis encore en train de critiquer leur façon de surfer sans respecter les autres lorsqu'une jeune femme vient m'accoster, me faisant me retourner.
- Salut...
Je la toise un instant du regard sans animosité et reprend la parole.
- Sans problème mais ma planche n'est pas adaptée à ton gabarit. En plus, on ne se jette pas à l'eau tout de suite, il faut d'abord apprendre quelques règles et mouvements de base avant de prendre une vague.
Je crois que je vais changer de plans finalement. Inutile de risquer un accident en retournant à l'eau et cette jeune femme est plutôt mignonne.
- On peut voir la théorie aujourd'hui. Pour la pratique, il faudra que je vois une copine. Elle aura peut-être une planche de débutant pour ton gabarit à me prêter. Ca te tente ?
Ce qui était sûre c'est que j'étais pas associable, loin de là d'ailleurs. En même temps si je jouais les filles hyper timide, introvertie je ne ferais jamais la connaissance de personne et je m'ennuierai. Il y a tellement de choses à apprendre de tout le monde que je n'aurais jamais assez d'une vie pour tout apprendre, ce qui en soi est fort dommage. Les yeux rivés sur le rivage, je regardais le mouvement des vagues, c'était impressionnant quand même. Je repensais à ce que m'avais dit un ami qui lorsqu'il était parti en Australie il y a quelques années avait cru perdre sa petite amie, en effet celle-ci se baignait dans l'océan quand elle se fit emporter par le fond à cause d'une vague qui l'avait emmené très loin du rivage, dans un endroit où elle n'avait pas pied et emporter par les vagues, elle n'arrivait plus à remonter à la surface. Un frisson désagréable s'emparait de mon corps, l'idée était effrayante. D'ailleurs s'il y avait bien une chose que les humains ne pouvaient pas maîtriser, c'était bien l'eau et cet élément fait des dégâts considérable et c'est inévitable. Le feu pouvait s'éteindre, mais l'eau on ne pouvait pas la contenir... Je secouais la tête et souris au jeune homme que j'avais accosté quelques secondes auparavant.
- C'est vrai? T'es sérieux? C'est trop bien? J'apprendrais tout ce que tu veux... Dommage que je ne puisse pas aller sur l'eau! Vous êtes tellement impressionnants vous les surfeurs, vous me bluffer. Comment vous faites pour tenir sur votre planche avec une telle maîtrise? Ca défi l'entendement et c'est juste wahou, j'ai pas d'autres mots!
J'étais plus que ravie d'être tombé sur un jeune homme aussi courtois et qui voulait bien m'apprendre les mouvements théoriques de bases sur le sable chaud. C'est bien ce que je pensais, je n'avais pas besoin d'aller à la plage accompagner pour passer un bon moment. Dans un magnifique sourire je répondis au jeune homme.
- Si ça me tente? Mais carrément oui! Bon j'suis pas Trump, j'ai pas des milliards de dollars sur divers comptes bancaire, mais je veux bien te payer un verre ou le resto pour les cours que tu pourrais me donner. Je m'appelle Tempérance, mais il est vraiment trop long ce prénom tu peux m'appeler Tem' ou Témi, ou belle gosse si tu préfères.
J'éclatais de rire en ponctuant ma phrase. J'étais comme ça... Un peu trop dynamique sans doute, mais bon je manquais pas d'énergie, je vois pas pourquoi je ferais semblant d'être une autre alors que je suis celle que je suis. Mettre un masque de superficialité ou alors totalement contraire à ma personnalité c'était pas me rendre service bien au contraire.
- Juste Tem' ça ira, belle gosse aussi c'est trop long. Tu t'appelles comment?
Elle cause beaucoup et j'espère qu'elle sera capable de se taire lorsque je lui apprendrais à surfer. Elle a aussi une très haute opinion de son apparence, à juste titre d'ailleurs mais ce n'est pas mon intérêt majeur. Ce qui me tente, c'est d'échanger sur une de mes passions.
- Sur la plage, on m'appelle Smoke mais mon prénom c'est Dale. T'as l'choix.
La plupart des surfeurs qui me connaissent ignorent mon prénom et m'appellent Smoke, un surnom qui me colle aux bottes depuis le lycée mais que j'ai mérité et que j'ai appris à aimer.
- Avant de commencer à t'expliquer, je vais aller me changer. Excuse-moi deux minutes, je reviens.
Je passe à la douche au bout de la plage et retourne à ma voiture pour y ranger ma combinaison me sécher et remettre un t-shirt par dessus mon short. Une fois mes fringues à l'abri dans le sac derrière le siège passager, je récupère ma planche et retourne voir Tem'.
- Désolé mais la combinaison c'est bien dans l'eau à cette période mais sur le sable c'est moins confortable.
Je pose ma mini-malibu et m'assoie à coté de ma nouvelle élève pour lui expliquer les rudiments du surf en attendant de lui trouver une planche.
- Pour commencer, on a notre code de la route. Celui qui rame le plus près de la crête est prioritaire. Il n'y a pas de honte à abandonner pour prendre la vague suivante. Ne prends pas la vague si quelqu'un est en train de ramer près de toi. Ca peut être dangereux et c'est considéré comme impoli. Il y a souvent des embrouilles entre les nouveaux et les anciens à cause de ça quand les nouveaux ne veulent pas comprendre.
Je lui indique une direction du doigt.
- Le gamin avec le maillot rouge là-bas.
Je le vois ramer et prendre la vague en coupant la trajectoire d'un autre surfeur qui en tombe de sa planche. Ca risque de mal finir.
- Tu as un bon exemple de tout ce qu'il ne faut pas faire ! Deux surfeurs sur la même vague, il faut que les deux soient très expérimentés. Regarde bien les surfeurs et dis moi si tu vois quelque chose qui cloche.
J'étais plutôt du genre attentive quand il s'agissait d'écouter ce que les autres avaient à me dire, enfin du moins si cela avait un intérêt certain à mes yeux. Le jeune homme me donna son prénom et son pseudo. J'aimais pas trop son surnom d'ailleurs Smokie je pourrais le renommé, pensais-je ce qui me fit légèrement sourire. Ouais j'étais tout le temps en train de cherche des petits surnoms à tout le monde, souvent sans demander l'avis au principal concerné d'ailleurs. Le jeune homme s'excusait brièvement et se dirigeait vers sa voiture afin de retirer sa combinaison, qui j'étais sûre n'était pas forcément des plus confortable lorsqu'il faisait chaud à l'extérieur de l'eau. Dale confirma mes pensées et je lui répondis rapidement.
- J'imagine oui!
Le jeune homme commença alors à m'expliquer les premières bases du surf, mais notamment la sécurité qu'il fallait prendre lorsque l'on s'engageait sur l'eau. Pour donner un exemple à ses explications, il me montra du doigts un jeune surfeur avec un short de bain rouge.
- Ouais j'vois! C'est pas très fairplay et dangereux. Je t'avouerai que je ne m'y connais pas trop, mais j'imagine que surfer quand il y a des baigneurs dans l'eau c'est difficile de maîtriser où arrivera la fin de la vague? Je pense aussi que c'est important d'avoir la cordelette à sa cheville justement pour éviter que la planche ne dérive trop?
Je ne m'y connaissais pas du tout, j'appréciais regarder les surfeur et j'avais toujours eu l'envie d'essayer, mais je n'avais jamais eu l'occasion d'essayer. Je n'avais pas forcément d'amis qui surfaient et puis j'allais rarement à la plage, sauf la nuit pour un petit bain. Mais bon avec le boulot, mes nièces etc... J'allais pas souvent à la plage.
J'ai l'impression d'avoir toujours fait du surf mais y réfléchissant bien, je devais avoir environ 12 ans la première fois que j'ai surfé une vague. Le mec qui m'a tout appris était un ancien qui a pris sa retraite à Hawaï et qui doit passer ses journées sur une planche. J'avoue que je l'envie parfois quand j'ai un boulot de merde à faire au garage.
- Je surfe depuis plus de 20 ans quasiment tous les jours. C'est très rare que je ne mette pas les pieds à la plage. C'est l'avantage de vivre ici, on peut surfer presque tous les jours.
C'est vrai qu'en fin de journée, il y a plus de chances de me trouver dans le coin avec ma planche que dans mon canapé devant la télé. Une télé que je n'ai pas allumée depuis des semaines d'ailleurs. J'ai besoin du surf pour me sentir vivant et pour rien au monde je ne pourrais abandonner ça.
- En passant, la cordelette comme tu l'appelles, c'est le leash. Ca évite que ta planche se barre toute seule et aille heurter des baigneurs ou d'autres surfeurs. L'accrocher à la cheville de son pied arrière est le premier truc à faire avant de monter sur la planche. Même à l'entrainement sur la plage, il vaut mieux le mettre, ça permet d'en prendre l'habitude tout de suite.
J'écoutais attentivement ce que mon aîné de quelques années avaient à me dire. Il répondit à ma question et à ce niveau là c'était une passion à n'en point douté. Je repensais alors au premier cours de solfège que j'avais prit. Je me souviens encore de la crise que j'avais fait à ma mère pour prendre des cours de musique, finalement deux séances après ça m'avait saoulé et j'avais dit à ma mère que je préférais apprendre à danser plutôt qu'à chanter. J'étais petite à l'époque, j'avais quoi huit ou dix ans, un truc dans le genre et puis quelques années plus tard j'avais repris cette idée de jouer d'un instrument de musique. Je n'avais pas été prendre de cours j'avais juste appris comme ça en autodidacte, j'avais loué des livres à la bibliothèque, regarder mes potes jouer de la guitare et finalement j'avais réussit à sortir quelque chose. Quelque chose de bon par forcément, mais j'm'en sortais. Puis après j'ai commencé à apprécier le son d'autres instruments... Mon ami Marc, qui avait été en Australie avec sa petite amie pour un échange scolaire, m'avait fait parvenir un dijiridoo il y a quoi? Dix ans à peu près et j'avais tout aussi galérer à en jouer, puis finalement j'ai prit le coup et par moment je laisse ma fièvre musicale et créative m'emportée. Enfin là il n'était pas question de l'une de mes nombreuses passions, mais bel et bien de quelque chose de nouveau et d'excitant à apprendre.
- Ouais donc t'es un pro dans le domaine quoi!
Le jeune homme me donna alors le nom que l'on donnait à la cordelette qu'on accrochait à la cheville. Et franchement ça se voyait qu'il aimait ça, dans sa manière de s'exprimer, d'expliquer le pourquoi est ce qu'il fallait mettre cette cordelette. Les dangers que le surfeur et les autres pouvaient rencontrer. J'appréciais ce genre de personne, plutôt pédagogue dans sa manière d'expliquer les choses. Moi j'savais pas trop comment m'y prendre pour expliquer les choses, j'étais plutôt du genre à faire des détours et à m'éparpiller. Je secouais la tête et laissait filer le rire qui menaçait de sortir.
- Tu as pensé à devenir professeur de surf? Bon et sinon peux-tu m'en dire plus sur les différentes planches qui existent? J'en ai vu des ultra longues et des toutes petites aussi...
J'ai de l'expérience, je sais manier ma planche mais je ne suis pas un pro pour autant. J'ai fait quelques compétitions plus jeune mais sans réellement y trouver mon compte. J'ai trouvé un équilibre entre mon boulot au garage qui me permet de bricoler mon El Camino à moindres frais et ma passion du surf sur mon temps libre. C'est comme passer mes journées à essayer de faire tenir sur une planche des touristes plus proches du culbuto ou du cul-de-jatte que du surfeur pro, j'ai testé et ça m'a vite gonflé mais je vais bien me garder de le dire à Tem', elle risquerait de mal le prendre.
- J'ai un job de mécano qui me permet de réduire les frais à propos de ma deuxième passion qui est d'améliorer sans cesse ma voiture. Je l'ai depuis presque 20 ans et je m'éclate presque autant à bosser dessus qu'à la conduire ou à surfer. Ca ne me laisse pas de temps pour enseigner le surf à plein temps.
Je jette un regard attendri à mon vieux tas de tôle par dessus mon épaule avec un petit sourire en coin. 18 ans que je roule avec et je ne suis toujours pas lassé de sa conduite. Je reviens rapidement à notre conversation et explique à Tem' les différents types de planches.
- Les plus longues sont les gun boards, elles sont très dures à manœuvrer et sont vraiment à réserver aux surfeurs expérimentés sur des grosses vagues. Ensuite il y a les long boards ou malibus, on les conseille parfois à tort aux débutants mais elles sont lourdes à manœuvrer, quand il y a du monde, c'est un peu comme arriver avec un camion sur un circuit de kart. Pour débuter, il vaut mieux une mini-malibu comme j'ai aujourd'hui, elles sont plus stables tout en restant assez manœuvrables, c'est la planche idéal pour un surf tout en douceur ou pour débuter. Ensuite tu as les fish, les short boards et les hybrides à réserver aux surfeurs avec un peu de technique, ces planches sont plus dures à manier mais plus fun quand on les maitrise.
Le jeune homme me surpris lorsqu'il me dit qu'il était mécanicien et qu'il appréciait tout autant le surf que les vieille voiture. Je compris donc que son métier il l'aimait assez pour parler de sa voiture comme de son bébé. J'imaginais qu'il n'avait pas que cette voiture dans son garage. De vieille voitures comme les Chevrolet Impala que Dean et Sam winchester adoraient tant. Moi je regarde trop de séries? Pas du tout j'vois pas de quoi vous parlez, mais alors pas du tout. Je souris et bizarrement j'aurais bien fumer une cigarette là toute suite maintenant, le temps et le moment s'y prêtait plutôt bien, mais bon j'avais arrêté depuis maintenant deux ans ce n'était pas pour recommencer et foutre mes résolutions en l'air. J'inspirais profondément et regardais au loin l'horizon, je sortis le chapeau de mon sac et mit mes lunettes de soleil. C'était un peu impoli de cacher mes yeux, mais le soleil était assez aveuglant à cette heure de la journée. Il m'expliquait en détail les différences qu'il pouvait y avoir entre les différentes taille et sorte de planche.
- Alors pourquoi je peux pas essayé avec la tienne? Y a une différence entre les planches des femmes et des hommes? Ou peut être que c'est la matière qui fait la différence?
J'aimais le ton qu'il employait pour m'expliquer, c'était assez simple et ça allait à l'essentiel, il ne m'assommait pas à coup de langage incompréhensible. Qu'une pauvre débutante comme moi ne comprendrait de toute manière pas et ce même si je m'y intéressait suffisamment.
- Et sinon comment on sait qu'on peut y aller? Je veux dire une fois que tu a pagayer jusqu'au rivage, qu'une vague arrive, comme je sais quand il faut que j'y aille?
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