Just friends or not. ft Alexander

Je n'en revenais toujours pas. J'étais vautrée dans mon canapé. Dans mon canapé qui se trouvait dans mon salon. Dans mon salon qui faisait partie de mon studio. Mon studio. Mon espace à moi. Bon, certes, il y avait un prix, mais il y a un prix à tout ici, on vit pas dans un monde bisounours et de charité. Sauf concernant quelques personnes, bref. J'étais en train de regarder un film confortablement installé dans mon canapé quand j'ai entendu sonner. Quelqu'un à sonner à mon studio. Ouais, je sais, j'en fais surement des tonnes mais pour une fois que je ne me retrouve pas à vivre en communauté, on va dire que j'avais de quoi faire la fête. Bon, y'avait encore quelques cartons à ranger mais c'était dérisoire. Je me suis levée pour aller ouvrir, trouvant Alexander, mon voisin -comme quoi- devant ma porte.
- Quoi d'neuf ?
Demandais-je en le laissant entrer, rentrant dans mon appartement et dissimulant la grosse couverture en poil de licorne -en gros une couverture très très très douce et rose- dans un carton d'habit.

J'ai froncé les sourcils ouvrant la bouche pour parler puis la refermant, me rendant compte que je n'avais rien à dire. Je ne comprenais strictement rien à ce qui venait de me déballer. Déjà, il avait cité mon nom et mon prénom ce qui ne disait rien de bon, mais je n'avais strictement rien fait. Strictement rien dit. Mon cerveau a commencé chauffer et chercher le pourquoi du comment.
- De quoi tu parles Alex ?
Demandais-je soudainement, tout en continuant à réfléchir. Qu'est ce que j'avais pu bien faire. Je sais pas, on était amis, on s'amusait bien, on s'entendait bien et on était même voisin, je ne voyais pas ou été le problème ! Je me suis assise, assez déconcerté. J'avais même démenti les rumeurs de Bitchcation, on était seulement amis. Seulement amis. C'est à ce moment la que j'ai percuté. Ok, notre relation était ambigüe mais je n'aurais jamais penser dépasser ce stade ! Ok, sauf le baiser au bar mais j'avais pas les idées claires ! Et puis, sans vouloir le vexer, j'étais assez vite passée à autre chose mais no comment.
- Mais on est seulement amis Alex, c'est vrai non ? On s'entend bien, on s'amuse bien mais ça s'arrête la !
M'exclamais-je en le regardant dans les yeux.

- Te dire quoi en face ! Pour quoi faire ! Tu ne m'as jamais rien demandé et je ne t'ai jamais rien demandé, je ne voyais pas ou était le problème ! C'est parce que j'ai osé dire qu'on était simplement ami ? Et bah voila, je te le dis en face, on est ami !
Enfin, je ne savais pas si concrétement on était ami ou si il venait de baisser au stade de connaissance ou même au stade de "je déteste et toi aussi tu me déteste, ça tombe bien non ?". J'avais presque bondit étant donné que je m'étais relevée pour me poster face à lui, prête à en découdre. Remarque, c'est super, j'allais passer pour la briseuse de cœur, il ne manquait plus que ça. Non mais sérieusement, il avait bien vu que je n'allais pas dans son sens. Ok, parfois j'y allais mais je faisais demi tour ensuite ! Bon, ce que je pense n'a aucun sens mais j'ai peur de dire une connerie en pensant à voix haute.
- Et puis, même si j'avais eu ou j'ai quelqu'un d'autre, ça ne te regarde pas, je n'ai absolument aucun compte à te rendre.
Dis-je, résolu en croisant mes bras sur ma poitrine avant de commencer à le reconduire jusqu'à la porte.

Oh. C'est fin ça tient, ça me donne une idée si on se quitte en mauvais termes. Même plusieurs idées de vengeances, très sournoises me vint en tête, très classe aussi, très fine, des blagues que j'aurais pu faire à certains membres de ma famille. À des ex aussi.
- Va pour ennemis ! Et utilise des bouchons, ou monte le son de ta télé, ou tu sais quoi ? Essaye d'avoir une vie sociale !
Gueulais-je en claquant la porte derrière lui, non mais c'est pas vrai, il se prend pour qui ? Soudainement prise dans une envie de le contrarier, j'ai branché ma scène hifi avant de mettre à fond une musique électro, le genre à te casser les oreilles. Et comme on est voisin  et je cite "les murs sont fins" ça m'arrange. J'en profite pour prendre des écouteurs, me mettant ma propre musique et allumer le son à fond. J'ai fini par le baisser, me disant que c'était assez pour ses pauvres petites et fragiles oreilles, je m'en voudrais de le blesser, le pauvre chou.