but... coffee first (ae-liam)

Piqué, il revient sur sa décision et dit accepter de me fournir le numéro de son coup d'un soir pour que je puisse comparer. Dois-je lui faire un compte-rendu détaillé par la suite comme pour un cours d'université? Pourtant c'est surtout la dernière partie je retiens, me permettant sans gêne de relever.

- Ha, parce que c'est le cas avec toi? Le questionnais-je, légèrement curieux, daignant le regarder pour apprécier son expression.

Voir Aeden imposer proprement sa volonté à quelqu'un pourrait être intéressant. Mais ce n'est pas un spectacle qui risque d'arriver considérant que je n'ai que très peu d'intérêt à être simple spectateur et que j'ai trop de caractère pour qu'il m'impose ses quatre volontés sans que je ne me rebiffe. Ça en prend énormément pour que j'accepte de faire des cabrioles comme un gentil toutou. Ou c'est que j'ai décidé que je ne me servirais pas seulement du biscuit promis, mais aussi de la déchéance de celui ou celle qui pensera m'avoir à sa botte. Sinon, je suis d'autant capable de faire totalement l'inverse de ce qui m'est ordonner simplement pour emmerder. Ce qui peut aussi amener à reproduire un épisode comme la dernière fois chez Aeden, alors que j'ai préféré le laisser sur sa faim et partir.

Voulant me prouver qu'il a retenu plusieurs détails de ma personne, il m'amuse, me fait rire et j'admet qu'il peut avoir du caractère autrement qu'au milieu des draps ou lorsqu'il cherche à m'y amener à sa façon. Mon commentaire et la correction sur le bouquin que je traine depuis ce matin lui passe cependant de travers dans la gorge et, nonchalant, j'ai un signe de main pour lui dire de s'apaiser.

- Je ne t'ai pas traité d'idiot, j'ai simplement corrigé, lui fis-je remarquer tranquillement. Pour une fois que je te fais un compliment… Faut apprendre à relaxer dans la vie, Aeden, ajoutais-je avec un sourire en coin.

À qui la faute s'il est aussi stressé durant notre échange? La mienne et j'en assume totalement les effets. Je m'en délecte d'ailleurs.

- Non, je n'ai pas vraiment de trucs à cacher, mon chou, m'amusais-je. Sauf peut-être l'identité de certaines personnes dont j'ai visité l'intimité, fis-je avec une voix bien détendue tandis que m'étire pour prendre une dernière gorgée de café.

Menteur. Je le suis. Je l'assume et je peux même reconnaître que je mens régulièrement. Je peux donner des exemples, mais seul un abruti fini irait avouer ses secrets à autrui. Je n'ai aucun mal à admettre avec qui je couche, qu'il ou elle soit casé ou non. Je n'en ai cure. Que la compagne vienne me faire une scène de larmes et de cris ou que le petit ami veuille me casser la gueule, je m'en moque éperdument. Ça fait partie du jeu. Et si un coup peut être douloureux ou désagréable, les voir bouillir ou les voir en morceaux devant moi, impuissant face à mes actions passées, n'est qu'un autre sorte de friandise offerte. Mais admettre ainsi que certaines informations devraient restées secrètes détourne de la vérité.

Je laisse le brun devant moi ranger son plateau. Machinalement, je récupère le papier qu'il me tends et sans même le regarder, le fourre dans ma poche. S'il passe à la machine, je n'en serai pas désolé.

- Bonne journée! Souris-je en retour à sa salutation, replongeant dans le bouquin qui attends sur la table.

J'attends qu'il se détourne et aie fait quelques pas, avant de finalement le rappeler.

- Oh, Aeden! Si t'as toujours les nerfs en boule et que tu cherches un moyen de te détendre, tu sais où me trouver, lui lançait avec un sourire joueur.

Mais venir me voir pour se détendre, c'est comme le loto : une chance que ça marche, quelques probabilités de s'en trouver un peu plus frustré, mais surtout une garantie de repartir les mains vides.