Lost in memories feat. Beth

We're living in the darkness

Je lui souris. C’est vrai que je n’ai jamais abusé chez elle. En même temps elle a un gosse, et même s’il est trop petit pour capter, je ne me vois pas bourré en présence d’un gamin. J’ai trop vu ça dans mon enfance. Entre ma mère qui détenait, qui détient toujours, la palme de la meilleure leveuse du coude du coin, et les mecs plus ou moins louches qu’elle ramenait à la maison, j’ai été écœuré à vie. On dit qu’on reproduit le schéma familial ou l’inverse. Pour moi c’est le contraire. Et à tel point que je ne pense pas avoir d’enfant. Mais bref.

Je lui parle de Daryl et je la vois réfléchir. Visiblement c’est pas le sujet le plus facile pour elle. Compliqué. Je hoche la tête comme si je savais de quoi elle parle. Avec moi, les histoires sont toujours compliquées mais je suppose que ça n’a rien à voir. Je monte et comme je vois qu’elle attend pour démarrer, je mets ma ceinture. Pendant quelques minutes personne ne parle. On est chacun dans nos pensées, peut-être à se dire qu’on a à peine l’air con à ne pas se confier ?

« Raconte-moi les derniers progrès d’Hiro. Il babille ? Il sait enfin jouer de la gratte ? »

Je lui fais un clin d’œil. Ce sujet ne peut être que positif et nous remettra un peu de baume au cœur. Faut dire que les mômes à cet âge, ça peut rendre gaga rapidos. Parler de lui nous occupe jusqu'à l'arrivée chez elle. Je reprends les sacs et la suis à l'intérieur.