Les irlandais... qu'est-ce que c'était débile. Bien évidemment ça fit marrer Lucy, comme une banane. Elle ne savait pas si elle trouvait ça marrant parce qu'elle avait bu ou si c'était Thomas qui n'était marrant que parce qu'il avait bu. En vrai il la faisait rire même sobre, peut-être que juste ça les aidait un peu à se désinhiber, oublier le temps passé et leurs problèmes respectifs. Peut-être qu'il devrait boire plus souvent. Ou non, peut-être pas. Il risquait d'être dans le mal après et d'éviter à tout prix que ça se reproduise à nouveau. A moins que Lucy aie décidément vraiment très mauvaise influence sur lui. Elle acquiesça à sa proposition et ricana à nouveau, de manière parfaitement idiote. De toute façon elle était au bord du rire non stop depuis tout à l'heure si bien qu'elle aurait probablement éclaté de rire si quelqu'un lui avait juste dit "cacahuète". « On est pas des panneaux solaires. Et puis les gens qui habitent cette maison auront besoin de leur salle-de-bain au bout d'un moment, tu crois pas ? » Lucy sourit doucement. Évidemment qu'ils n'allaient pas rester là, pourquoi est-ce qu'elle cherchait une explication rationnelle comme ça ? Elle sentit les doigts de Thomas se refermer sur les siens et ferma les yeux un instant. Elle aurait probablement dû dire quelque chose, une connerie n'importe quoi, quelque chose qui rende la situation moins ambiguë. Quand elle ne parlait pas, ne dérivait pas, n'occupait pas son esprit en l'obligeant à penser à autre chose, il n'y avait plus que Thomas, elle et ces sentiments plus grands qu'eux. Et ce trio, pour elle, c'était un chant des sirènes. Elle avait l'impression que plus ils s'en approchaient plus ils risquaient d'aller se déchiqueter contre des récifs au bout du compte. Autant dire que le brun venait de donner un grand coup de pagaie vers les rochers en signalant qu'il voulait l'embrasser. Lucy était toujours au bord du rire, ces histoires de chant des sirènes elle s'en rendait compte lorsqu'elle était sobre, là il ne fallait pas trop lui en demander. Donc forcément, ça la fit rire, même si ce n'était pas drôle. « T'es con. » elle rétorqua, toujours la tête sur son épaule et les yeux fixant le robinet de l'autre côté. Bien évidemment qu'elle mourrait d'envie de l'embrasser. Le fait qu'il le dise par contre était amusant. C'était des trucs qu'on faisait, pas qu'on disait. Et c'était sur un ton tellement affirmatif que ce n'était même pas comme une question qui aurait visé à sonder Lucy, voir si elle en avait envie. Après tout, il lui avait plus ou moins dis qu'il l'aimait, qu'il l'avait aimée du moins; elle, n'avait rien dit. Elle eut un dernier petit ricanement, un peu lointain, un peu vague. Finalement elle se redressa et pivota en restant assise, pour faire face à Thomas. « Je me répète mais... mauvaise idée. » Elle essayait de l'éloigner, mais au fond elle n'arrivait qu'à se laisser guider par son ressenti du moment. A peine avait-elle dit ça qu'elle se penchait en avant pour sceller ses lèvres contre les siennes un bref instant. A vrai dire, elle ne s'était jamais sentie aussi chaste. « Très mauvaise idée. » Elle le regarda avec un sourire en coin, et sans lui laisser le temps de réagir elle l'embrassait à nouveau, beaucoup moins retenue, ses doigts toujours entrelacés avec les siens.
Je suis sur que pourrait rester assez longtemps si on s'organisait bien. Il suffisait de refuser d'ouvrir par exemple, et de se cacher derrière des serviettes si jamais... Je n'étais pas certain de ma dernière affirmation, mais pour le reste, je n'allais pas m'en priver. « Je parie qu'il y en a une autre. » et que donc, il n'était pas nécessaire de sortir. Je devais sacrément être détendu à cause de l'alcool, car clairement, ce que je venais de le dire, même si c'était la stricte vérité, je n'aurais jamais osé en temps normal. Mais là, c'était vrai, j'avais envie de l'embrasser. Sa réponse ne tarda pas, j'étais con, sans doute. Sans vouloir me mettre le cafard, j'avais laissé la personne que j'aimais partir simplement pour une histoire de religion, de précepte. Et aujourd'hui, j'avais la possibilité de balayer tout ça du revers de la main. J'étais con, c'était un fait. Fixant un carrelage en face de moi, je finis par la sentir bouger, me faisant face en soufflant que c'était une mauvaise idée, « Non. », répondis-je simplement avant qu'elle ne se penche en avant pour m'embrasser. Quelques secondes à peine, dans un baiser contrôlé qui pourtant m'arracha des frissons dans toute la colonne. C'était une mauvaise idée, mais c'était sans doute davantage une mauvaise idée de ne rien faire. Répondant à son sourire, j’accueillais ses lèvres une seconde fois, avec beaucoup moins de retenu, comme elle. Lui volant son souffle sans chercher à m'en cacher, l'embrassant comme si tous se jouait ici. Mon corps entier avait répondu, des chocs électriques traversant ma colonne à mesure que je l'embrassais. Mon cerveau avait cessé de réfléchir au bien et au mal, mon cœur s'emballait. J'aurais du le faire il y a bien longtemps. J'aurais du l'embrasser avant que tout arrive. Gardant sa main dans la mienne, je fis glisser celle que j'avais de libre dans son cou, remontant légèrement dans ses cheveux pour l'attirer un peu plus contre moi. Si on m'avait dit un jour qu'un simple baiser pouvait provoquer ça, je ne l'aurais sans doute pas cru. C'était puissant. Bien plus qu'avec Yuina d'ailleurs, mais la relation était de toute façon loin d'être la même.
Je lui répondais sans honte, sans hésitation, l'alcool aidant sans doute. Je faisais ce que j'avais eu envie de faire depuis bien trop longtemps. Et même si c'était éphémère, je savais que je ne m'étais pas trompé, que ce n'était pas un caprice d'enfant ou une divagation. Je l'aimais, sinon tout ça ne serait pas une explosion. Glissant ma main libre de ses cheveux à la chute de ses reins, je l'invitais à se rapprocher, à rompre la distance entre nous. Je n'avais aucune idée de là ou j'allais, mais j'y allais.
Thomas n'hésita pas à nier. Cela surprit Lucy, lui fit esquisser un sourire. Il ne comprenait probablement pas pourquoi elle disait cela. Elle non plus, à vrai dire, pas vraiment, elle avait juste pris l'habitude de se convaincre que c'était une mauvaise idée, alors maintenant c'était un genre de réflexe. Mais plus rien de tout ça ne comptait quelques secondes plus tard. Ces dernières années, Lucy avait eu plus que sa dose de désir et de romances passagères. Quand elle souhaitait quelque chose, elle avait tendance à se jeter dessus, comme dans l'urgence. Tout était différent avec Thomas. Il y avait des années de frustration derrière ce baiser. En dehors de celles passées physiquement séparés, il y avait celles passées virtuellement séparés, pour tout un tas de raison. Son cœur battait à mille à l'heure et son souffle s'emballait comme si elle avait quinze ans. A mesure que Thomas l'attirait vers lui, son corps se fondait avec le sien et plus rien ne les séparait vraiment. Rien dans cette fougue n'effraya l'un ou l'autre. Ils ne pouvaient pas, trop enivrés. Une de ses mains vint se perdre dans ses cheveux tandis que l'autre quittait la sienne, s'engouffrait sous son t-shirt pour toucher sa peau. Lucy ne se rendait pas vraiment compte de ce qu'elle faisait. Elle quitta un moment ses lèvres pour embrasser son cou et sa mâchoire puis y revint à nouveau. Elle emmagasinait le plus, comme si elle risquait de se raviser à l'instant même où elle tenterait de reprendre son souffle et réfléchirait pendant plus d'une demi-seconde. Ce qui était vrai... Lucy pressait son bassin contre le sien et dans son ventre il y avait des montagnes russes. Mais elle n'allait tout de même pas... Ils n'allaient tout de même pas... « Thomas. » souffla-t-elle à un moment, déliant sa langue de la sienne. Elle ne savait pas si elle disait ça parce qu'elle ne réalisait pas qu'ils étaient là, où si elle cherchait à le réveiller de l'hypnose, le faire revenir à la raison d'une certaine manière.
J'avais passé ma vie à me contenir, à étouffer mes sentiments, passé des années à refuser l'évidence. J'aimais Lucas, j'aimais Lucy. Quelque soit la personne qu'elle voulait être à présent, je l'aimais. C'était con, simple, évident. L'attirant contre moi, mon corps bouillonnait à chaque baiser, à chaque contacte. Ma peau brulant sous ses doigts, sous ses lèvres. Sentant son bassin se presser contre le mien, épouser ma virilité, mon souffle se fit brusque, mes yeux ses fermant un instant alors que je sentais une sensation bien étrange, bien nouvelle me prendre. Mon corps répondait au sien, devenant sensible même à travers nos vêtements. Je n'avais jamais franchit cette étape. Par peur, par respect d'une religion, par sentiment de trahison aussi. La seule personne avec qui j'avais désiré le faire s'était avéré être un péché, pourtant, l'envie, le désire était toujours là. Et à présent je pensais davantage à moi, à ce que j'avais voulu. Séparant nos lèvres le temps de souffler mon prénom, je savais que j'aurais du réagir, que j'aurais du reprendre le fil de la réalité. Je le savais. Une partie de moi réalisa. Mais l'autre se contenta de me relever, de glisser mes mains sons ses hanches dans son dos, pour la tenir le temps que je l'allongeais. Le temps de la déposer sur le sol, mon corps épousant de nouveau le sien, sentant chacune de ses formes résonner contre les miennes. Mes lèvres quittant les siennes pour glisser dans son cou. Le désir se faisant de plus en plus fort, brûlant mes reins, devenant même douloureux tant je voulais l'aimer. Mon jean était inconfortable, une sensation bien nouvelle, bien différente. Une sensation qui s'empirait à mesure que mes mains glissaient sur ses hanches, sur ses cuisses, mon bassin bougeant naturellement contre le sien pour appuyer le contact de mes mains, de mes lèvres. Retrouvant d'ailleurs les siennes, je lui volais à nouveau mon souffle avant de me figer. Je... Je réalisais. J'avais envie d'elle, bien plus que tout ce que j'aurais cru, et pourtant, là... A cet instant, mon cerveau reprenait le fil. Je faisais quoi ? Je voulais sincèrement faire ça là ? Ici ? Par terre ? C'était con mais même si j'avais toute l'envie du monde, perdre ma virginité avec la personne que j'aimais le plus, mais sans avoir réellement conscience, dans des conditions bien trop... Étrange ? Je n'étais pas comme ça. Ce n'était pas moi, ce n'était pas comme ça que je voulais l'aimer. Je m'en fichais un peu du symbole d'une première fois à présent. La réaction de mon corps parlait d'elle même, il n'y avait que Lucy pour faire ça. Mais pour le reste. Je ne voulais pas qu'elle soit qu'une vulgaire fille qu'on levait en soirée. Si jamais elle ne m'en voulait pas, si jamais elle me donnait une chance, ça pourrait arriver, mais pas comme ça, pas la première fois, pas comme ça.
Me détachant de ses lèvres, je me redressais, les joues rougi par la gêne et l'envie. Levant mes bras comme pour m'empêcher de la toucher, je me mis à parler, légèrement paniqué. « Crois pas que j'ai pas envie de toi. C'est faux. Tu le sais, et j'ai bien conscience de combien je te désir. », soufflais-je en faisant référence au fait que mon pantalon était bien trop serré depuis quelques minutes. « Tous ça j'en ai envie, et j'en ai envie avec toi, c'est juste que... ». J'étais toujours sur elle quasiment, si bien qu'en m'en rendant compte, je me relevais, faisant quelques pas en arrière. « C'est juste que j'ai pas envie que ca se passe comme ça. J'ai envie d'être en pleine possession de mes moyens et t'offrir plus qu'une salle de bain comme... je sais pas. Mais je veux pas te faire ça. », et j'étais bien loin de penser à comment je gérerais ma première fois. Loin de là. Je m'en fichais pas mal de ça dans le fond, c'était juste que je ne voulais pas l'aimer comme ça. Ici.
C'était comme s'il n'avait rien entendu. Lucy replongea elle aussi. Simplement, elle se surprenait à avoir quelques pensées qui la retenait en arrière. Ce qui était très très bizarre pour elle. Elle se disait que c'était peut-être mal parce qu'il avait bu et il allait regretter s'ils faisaient quelque chose, à cause de ses croyances. Elle s'en était toujours foutue des croyances de qui que ce soit avec qui elle couchait, le fait que ce soit Thomas rendait tout différent... effrayant... Elle devait admettre qu'elle avait peur de faire un pas de travers, ou en trop, et ça c'était le genre de peur qu'elle n'avait pas ressenti depuis longtemps. Lorsqu'elle avait soufflé son nom c'était en espérant quelque part que cela ferait écho à cette même peur chez lui. Mais il ne réagit pas, ce fut comme si elle n'avait rien dit. Ne trouvant écho nul part chez Thomas, la petite appréhension de Lucy s'évanouit en quelques secondes alors qu'elle se retrouvait allongée sur le sol de la salle de bain. Plus rien ne la laissait en retrait et elle l'embrassa avec une nouvelle fougue avant de se mettre même à gémir légèrement de désir lorsqu'il descendit ses lèvres vers son cou. Elle sentait tout son corps appuyé contre le sien, qui vibrait, et pressait ses doigts contre le bas de son dos pour accentuer ce contact. La tête lui tournait et son souffle rapide se perdait sous ses caresses. Thomas revint à ses lèvres et elle s'apprêtait à lui rendre son baiser lorsqu'il rompit leur étreinte et mis ses mains devant lui. Lucy avait l'esprit embrumé et eut le souffle coupé un instant, leva même un bras pour essayer de le tirer à nouveau vers elle mais ce dernier retomba mollement sur le sol au moment où il se mit à parler. Elle doit avouer qu'au début elle ne comprit pas sa réaction. Ils n'avaient pas, ou plutôt ils n'avaient plus, quatorze ans. Tous ces trucs de la première fois et de romantisme, elle trouvait ça idiot, après tout ils étaient là maintenant et ils en avaient envie donc pourquoi se priver ? Lucy détestait être frustrée ainsi dans ses accès impulsifs, elle avait l'impression d'être bridée. Elle se serait presque énervée contre Thomas d'être aussi fleur bleue quelque part, mais en même temps ça faisait partie de ce qu'elle aimait chez lui, cet idéalisme... Elle voulait s'agacer mais tout ce qu'elle arrivait à penser c'était qu'il était adorable. Putain d'ocytocine je vous jure. Lucy reposa sa tête sur le sol et fixa un moment le plafond. Ils avaient un truc avec les salles de bain. Déjà la dernière fois quand elle lui avait dit qui elle était, et puis même avant à l'internat elle avait souvent failli tout lui avouer dans l'intimité des douches sans jamais le faire finalement. Elle remonta son buste pour s'asseoir en tailleur. Elle n'aurait pas dû le mettre dans une telle situation de toute façon. « Je suis pas une princesse Thom'. » essaya-t-elle de rouspéter à mi-voix en se passant une main dans les cheveux. Elle fit la moue comme une gosse de deux puis finit par soupirer et remonta les yeux vers lui. Elle se surprit à penser qu'elle avait encore le temps de retourner dans la fête chercher quelqu'un, n'importe, pour "finir le travail", comme si elle voulait montrer qu'elle s'en fichait de lui. Qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez elle sérieusement ? Cela l'effraya et elle secoua la tête légèrement avant de se relever d'un bond. « Je devrais peut-être y aller. » Elle n'avait rien commenté, comme d'habitude la bavarde qu'elle était se taisait dès qu'on avait besoin qu'elle parle. « Tu te sens assez en possession de tes moyens pour rentrer ? Pas en moi, chez toi du coup. » Elle ricana vaguement toute seule à sa blague, super classe et élégante d'ailleurs. Elle voulait à tout prix que la situation ne paraisse pas bizarre mais évidemment qu'elle l'était.
On pouvait demander à mon corps d'arrêter de se tendre comme ça ? J'étais mal à l'aise, mon corps entier la réclamé et je ne pouvais rien satisfaire. J'allais tout perdre... J'allais tout perdre. Elle me répondit qu'elle n'était pas une princesse. Elle était quoi alors ? A ses yeux elle ne valait rien, je le savais, je la connaissais. C'était l'image qu'elle voulait renvoyer ? La gorge noué, je savais que je venais de laisser filer quelque chose, mais comment je l'aurais vécu si elle... Enfin si on avait... « Lucy... », soufflais-je en essayant de lui dire qu'elle méritait mieux. Mais elle ne me laissa pas le temps. Elle s'était relevé, elle avait affirmé qu'elle devait y aller avant de me demander si je me sentais assez en possession de mes moyens pour rentrer. Elle fit alors une blague qui me plongea dans un profond malaise. Je l'aimais, mais là... J'étais tellement en souffrance. C'était terrifiant. « Ca va s'arrêter là ? On va ignorer tout ce qui vient de se passer ? », soufflais-je alors. Une sorte de colère était en train de naître en moi, une colère que je n'arrivais pas à contrôler aussi bien que je l'aurais voulu. Ce n'était pas contre elle, mais bien contre moi que j'étais en colère. « On va se laisser sur une blague juste par ce que oui, je veux pas te traiter comme une fille lambda, car même si j'ai littéralement et physiquement mal de m'être arrêté, retenu, vouloir te traiter différemment des autres c'est mal ? », mon corps n'avait pas apprécié les montagne russe, mais bien au delà de sa, mon corps s'était tendu pour elle et maintenant, revenir à la normal me semblait bien difficile. J'avais décidé de m'arrêter, entendons-nous bien. Je ne lui en voulais pas à elle, simplement... J'étais en panique, en panique car je l'aimais et car je voulais en faire une personne à part, ce qu'elle refusait de faire. Me passant une main sur le visage, je posais le regard sur elle, « Je t'aime, je peux rien y faire, mais si tu refuses que je te traite comme quelqu'un d'unique à mes yeux, si tu refuses de te considérer comme ça... Je peux rien faire. », je ne pouvais pas la forcer à s'aimer, simplement lui apprendre à aimer.
Me dirigeant vers la porte, je fixais le sol, il fallait que j'y aille, je dérangeais c'était certain. « Je ferais mieux de partir, en effet... Bonne soirée… », soufflais-je avant de sortir, au bord du gouffre. J'avais envie de vomir, de fuir tout ça. J'étais pas bien, et j'avais surtout l'impression de l'avoir éloigner. Rentrer à pied ? Je ne pouvais clairement pas rentrer en voiture et il était hors de question de demander de l'aide à quelqu'un. Je ne voulais voir personne. Juste marcher jusqu'à ce que la fatigue ou mon appartement me rattrape. En fait je voulais disparaître. Ne plus être la. J'avais merdé, mais je ne pouvais pas agir comme les autres avec elle.
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Sujet: Re: bad ideas | thomas 
Les irlandais... qu'est-ce que c'était débile. Bien évidemment ça fit marrer Lucy, comme une banane. Elle ne savait pas si elle trouvait ça marrant parce qu'elle avait bu ou si c'était Thomas qui n'était marrant que parce qu'il avait bu. En vrai il la faisait rire même sobre, peut-être que juste ça les aidait un peu à se désinhiber, oublier le temps passé et leurs problèmes respectifs. Peut-être qu'il devrait boire plus souvent. Ou non, peut-être pas. Il risquait d'être dans le mal après et d'éviter à tout prix que ça se reproduise à nouveau. A moins que Lucy aie décidément vraiment très mauvaise influence sur lui. Elle acquiesça à sa proposition et ricana à nouveau, de manière parfaitement idiote. De toute façon elle était au bord du rire non stop depuis tout à l'heure si bien qu'elle aurait probablement éclaté de rire si quelqu'un lui avait juste dit "cacahuète". « On est pas des panneaux solaires. Et puis les gens qui habitent cette maison auront besoin de leur salle-de-bain au bout d'un moment, tu crois pas ? » Lucy sourit doucement. Évidemment qu'ils n'allaient pas rester là, pourquoi est-ce qu'elle cherchait une explication rationnelle comme ça ? Elle sentit les doigts de Thomas se refermer sur les siens et ferma les yeux un instant. Elle aurait probablement dû dire quelque chose, une connerie n'importe quoi, quelque chose qui rende la situation moins ambiguë. Quand elle ne parlait pas, ne dérivait pas, n'occupait pas son esprit en l'obligeant à penser à autre chose, il n'y avait plus que Thomas, elle et ces sentiments plus grands qu'eux. Et ce trio, pour elle, c'était un chant des sirènes. Elle avait l'impression que plus ils s'en approchaient plus ils risquaient d'aller se déchiqueter contre des récifs au bout du compte. Autant dire que le brun venait de donner un grand coup de pagaie vers les rochers en signalant qu'il voulait l'embrasser. Lucy était toujours au bord du rire, ces histoires de chant des sirènes elle s'en rendait compte lorsqu'elle était sobre, là il ne fallait pas trop lui en demander. Donc forcément, ça la fit rire, même si ce n'était pas drôle. « T'es con. » elle rétorqua, toujours la tête sur son épaule et les yeux fixant le robinet de l'autre côté. Bien évidemment qu'elle mourrait d'envie de l'embrasser. Le fait qu'il le dise par contre était amusant. C'était des trucs qu'on faisait, pas qu'on disait. Et c'était sur un ton tellement affirmatif que ce n'était même pas comme une question qui aurait visé à sonder Lucy, voir si elle en avait envie. Après tout, il lui avait plus ou moins dis qu'il l'aimait, qu'il l'avait aimée du moins; elle, n'avait rien dit. Elle eut un dernier petit ricanement, un peu lointain, un peu vague. Finalement elle se redressa et pivota en restant assise, pour faire face à Thomas. « Je me répète mais... mauvaise idée. » Elle essayait de l'éloigner, mais au fond elle n'arrivait qu'à se laisser guider par son ressenti du moment. A peine avait-elle dit ça qu'elle se penchait en avant pour sceller ses lèvres contre les siennes un bref instant. A vrai dire, elle ne s'était jamais sentie aussi chaste. « Très mauvaise idée. » Elle le regarda avec un sourire en coin, et sans lui laisser le temps de réagir elle l'embrassait à nouveau, beaucoup moins retenue, ses doigts toujours entrelacés avec les siens.