Devoir paternel

Nolan & Sunny

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La nuit fut courte, elles le sont toujours lorsque je me prends la tête. Il n'est pas rare que je vide aussi toute la cafetière pour me tenir éveillé et tenter d'éluder les diverses interrogations qui pourrissent mon esprit. J'avais et j'ai encore mon petit rituel pour les nuits sans sommeil. Je commence par ouvrir mon pc. En général, j'écris quelques lignes sur Word. Le fichier s'appelle « petites conversations » Oui, je sais, vive l'originalité. Je pourrais tout aussi bien dépenser une centaine de dollars et consulter un psy, c'est en théorie ce que les gens normaux font, du moins les Angelins. C'est presque aussi normal que d'aller dévaliser les boutiques sur Rodéo Drive (chacun, ses références) Malheureusement pour moi, j'échappe à la normalité et je privilégie l'écriture à la confession ou autre séance prompte à l'introspection. À bien y réfléchir, j'ai de quoi écrire un livre avec tout ce que j'accumule sur Word. Peut-être devrais-je y songer, sauf que pour l'heure, c'est à Sunny que je devais penser. Et c'est bien mon petit ange qui était à l'origine de ma récente insomnie. Tout a commencé avec Shawn Whanau, le prof de Français. Ce n'est jamais bon signe quand ça commence avec ce qui semble être la convocation d'un prof. On s'attend à tout, au pire surtout. Bien qu'en ma qualité de « parent absent » vu que je n'avais le droit qu'à très peu de visites, je me suis senti un peu dépassé par cette rencontre, voir pas légitime à intervenir. Toujours est-il que j'ai accepté de faire ce qui me semblait logique de faire en qualité de parent, aussi absent soit-il par la force des choses. L'entretien ne fut pas long, mais m'ébranla quelque peu. Les notes de Sunny avaient chuté, assez pour que son enseignant s'en préoccupe. J'étais dès lors incapable de trouver une réponse à ce changement. Je me suis alors sentit coupable de ne pas être assez présent pour ma fille. J'aurai aisément pu rejeter la faute sur sa mère, mais je ne l'ai pas fait. Preuve que j'arrive encore à me surprendre. Je devais être responsable et prendre le taureau par les cornes. Après, tout ce n'était qu'une histoire de notes...Du moins ça l'était avant que la rumeur n'entre à nouveau dans ma vie et ne s'en prenne à ma fille cette fois.

Je n'étais pourtant juré d'arrêter avec les réseaux sociaux, du moins c'est ce que croyais avant de me sentir l'âme d'un enquêteur en herbe. J'ai entendu vaguement parler de cette application, la "bitch", qui sévissait un peu partout sur les mobiles et qui dispersaient diverses rumeurs. Peut-être que les personnes derrière cette application, avaient un lien avec les personnes à l'origine de la vidéo publiée il y a six ans. Peut-être que tout était lié et qu'il me suffisait de m'inscrire à ce truc, de rejoindre la masse, pour découvrir par mes propres moyens ce qui se cachait derrière cette Bitch. J'étais donc, bien malgré moi, repartit en guerre. Le moins, que l'on puisse dire, c'est que la personne était bien informée et semblait connaître chaque habitant de la ville. Je ne m'offusquais de rien jusqu'au jour où je fus sa cible. Elle prétendait que je choisissais les groupes en fonction de mes goûts personnels et laissait sous-entendre que j'en exigeais plus. J'aurai pu (j'aurais dû.) porter plainte pour diffamation.  Puis récemment, ça causait de moi et Sally mettant le doute sur la fidélité de mon personnel ou sur de potentielles taupes aux services de la Bitch, mais j'ai laissé coulé. Sauf que cette fois, il était question de ma fille et que là, je n'étais prêt à aucune concession bien qu'en terme de corrélation avec les récents évènements, la rumeur tombe assez mal, suffisamment pour me mettre le doute. Sunny avait peut-être des problèmes. Je devais agir. C'est donc armé de mon portable et quelque peu soucieux que je commençais à rédiger mon texto. Je savais qu'elle avait cours, j'espérais de ce fait ne lui valoir aucun ennui en lui envoyant un message. J'espérais aussi qu'elle y serait réceptive.

Nolan & Sunny

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Tu tournes en rond dans ta chambre, réfléchissant. Tu devrais être en cours à l’heure actuelle, mais tu as décidé de sécher. Tu as trop de choses en tête. Tu ne sais pas vraiment pourquoi, mais faire les cents pas t’aide. Comme si le fait de marcher suffisait pour activer la pensée. Tu réfléchis à une façon de rompre avec Caleb. Cela fait quelques mois que vous êtes ensemble, vous avez même pu partager quelques moments intimes et vous avez même partagé votre première fois ensemble. Tu ne serais décrire comment tu l’as vécu. C’était une expérience vraiment étrange. Dans les films et les séries, ils glorifiaient toujours ça et au final… Tu trouvais que ça avait été plus gênant qu’autre chose. Par contre, ce que tu sais, c’est que depuis ce jour, Caleb ne pense plus qu’à ça. Dès que vous vous voyez, il ne veut qu’une chose, que vous couchez ensemble. Tu en as marre, surtout que tu lui as expliqué qu’au niveau de tes sentiments, tu es assez chamboulée et que tu as besoin de temps pour faire la part des choses, mais c’est comme s’il ne voulait rien entendre. Il a la seule et même idée en tête. Tu es déçue et attristée. Tu as l’impression que Caleb a menti sur qui il était pour réussir à te mettre dans son lit. Que ses je t’aime n’étaient que des paroles en l’air. Les sentiments que tu as pour lui commence à s’étouffer au vu de son comportement. Tu ne peux plus rester avec lui. C’est devenu invivable. Tu sors de tes pensées quand tu entends la sonnerie indiquant que tu as un message. Il s’agit de ton père qui t’invite à venir le voir. Même si en ce moment, ta relation avec lui est compliquée, tu décides d’accepter sa proposition. Penser à autre chose te fera le plus grand bien. Et puis Caleb ne risque pas d’être jaloux de ton père… Tu l’espères… Tu pianotes rapidement une réponse sur ton portable. “Ça marche papa ! Une glace c’est parfait. On se retrouve plus tard.” Tu te dis que ton père risque d’être étonné que tu répondes aussi vite, mais tu peux toujours raconter que tu étais en perm… Tu ranges ton portable et te laisse tomber sur ton lit. Une petite sieste te fera du bien ! Puis; la fin de la journée arrive et tu décides d’aller retrouver ton père. “Coucou papa !” dis-tu avec un petit sourire quand tu arrives au bar.

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J'étais encore un peu tracassé par cette entrevue à venir et je m'en voulais une fois n'est pas coutume de monter aussi vite en pression. Il faut dire qu'il s'agissait de Sunny et que de ce fait, j'étais peu enclin à contrôler mes émotions. Cette con***** de Bitch sévissait encore et emportait dans son sillage d'odieuses rumeurs. Sally, les avaient-t-elles lus ? Avait-elle cette application ? Si oui, que ressentait-elle ? Sally, était-elle au courant ? Trop de questions pour si peu de réponses. Que c'était frustrant ! Tellement qu'il me fallait un peu d'air et quoi de mieux qu'une petite promenade avec mon fidèle Riley. Mon portable vibra à nouveau et je fus surpris de voir qu'il s'agissait de ma petite princesse. « - Tiens, on dirait que notre petit Sunny est peut-être en train de sécher ! » Mon fidèle compagnon à quatre pattes me fixa un court instant « - Mais comme nous ne sommes sûr de rien, on va faire comme si on n'avait rien vu. N'est-ce pas Riley ? » Il aboya avant de reprendre le chemin que nous avions l'habitude d'emprunter lors des balades près de l'océan. Une fois rentrés, dix minutes plus tard, mon berger retrouva l'appartement et la douceur de son panier près de la fenêtre, tandis que je regagnais la salle de bains pour me changer. La journée commençait à peine et pourtant, j'attendais impatiemment qu'elle se termine, ou du moins que l'on se rapproche du moment où Sunny devait me rejoindre pour que nous allions manger une glace. Oui, j'avoue l'excuse de la glace était toute trouvée pour engager la conversation. Mais je doute que tout exposer sur un sms, eut été la meilleure des approches. Je devais me montrer subtile, d'ailleurs, il me fallait d'avance réfléchir à ce que je pourrais lui dire, à quel sujet évoqué pour me conduire vers le domaine scolaire et ainsi parlé d'éventuels problèmes.

Malheureusement pour moi, je n'eus pas une seconde à moi aujourd'hui. Je devais embaucher un nouveau vigile au vu de récentes altercations et l'actuel, bien que compétent, avait besoin d'un peu d'aide, moi aussi d'ailleurs. Comme à l'accoutumée, j'avais accepté de recevoir un à un les candidats, prenant le temps de converser avec eux. Le bon feeling était primordial, presque autant que la compétence. Manque de chance pour moi, ce n'était pas aujourd'hui que le nouveau videur serait embauché et avant même que j'ai le temps de me poser cinq minutes pour réfléchir à ce que j'avais l'intention de dire à Sunny, les fournisseurs de boissons firent leur arrivée avec un jour d'avance m'obligeant à rappeler mes barmans pour m'aider à tout ranger. Et même après avoir tout réglé, mon devoir de patron m'empêchait une fois encore de prendre cinq minutes pour moi. Effectivement, un groupe de musiciens de passage dans le coin, se proposa de jouer le week-end suivant. Ils débutaient et semblaient sympathiques, je n'avais de ce fait, pas la foi de leur dire « non » Une affaire rondement menée qui une fois résolue, me permit enfin de me poser cinq minutes, un coca en main. Et alors que je commençais à cogiter dans mon coin, une voix familière me sortit de ma réflexion. « - Hey princesse ! » lançais-je le sourire aux lèvres avant de me lever pour m'approcher de Sunny « - Il est déjà 17 h ? » Et effectivement, le cadran de ma montre attestait mes dires. « - Laisse tes affaires derrière le bar si tu veux ! On va aller chercher Riley, je suis sûr qu'il ne sera pas contre un peu de glace » Je savais que Sunny l'appréciait autant qu'elle aimait manger des glaces. Un atout de plus que je ne devais pas négliger.

Nous quittâmes donc le bar, laissé aux mains de mon équipe, pour aller chercher mon berger australien, avant de retrouver la rue et le stand de glace non loin de là. « - Comme d'habitude ! » lançais-je au glacier avant de régler la note. « - Alors, comment était ta journée mon ange ? Tu n'avais pas cours ce matin ? Je te demande ça parce que je trouve que tu as répondu assez vite à mon texto ! »

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Tu remarques à quel point ton papa est concentré quand tu arrives à ta hauteur, si tu n’avais pas parlé, il ne t’aurait sûrement pas vu. Tu poses ton sac de cours sur le sol (que tu avais pris avec toi pour donner l’impression que tu y es allée) et tu lui fais la bise. «Et oui ! Le temps passe vite hein ?» Enfin, de ton côté, avec tout tes soucis en tête, tu as l’impression que le temps passe trop lentement. Comme demandé par ton père, tu reprends ton sac pour le mettre derrière le bar. «Papa, ce n’est pas sérieux de donner de la glace à Riley ! Ce n’est pas bon pour les chiens.» Parfois, tu as le sentiment que ce toutou est ton petit frère que ton père adore chouchouter. Le petit dernier de la famille qui est pourri gâté. Après, tu es pareil, tu ne peux rien lui refuser à Riley. Encore moins quand il lève vers toi un regard implorant pour que tu lui donnes un bout de fromage. Vous vous dirigez finalement vers le stand de glace quand ton papa te questionne à propos du sms. Exactement comme tu t’y attendais, décidément, tu connais bien ton papa. « En fait, tu m’as envoyé le message au bon moment car Madame Stevens, ma prof de maths, était malade et du coup on a eu perm. J’en ai profité un peu pour réviser mes cours, mais c’est vrai que j’ai gardé mon portable à côté de moi pour envoyer quelques messages alors que normalement on ne doit pas l’avoir en salle de perm…» dis-tu d’un ton affirmé. Voilà, cacher son mensonge dans une fausse faute, histoire de donner plus de crédibilité à la chose. Si tu avais raconté une histoire où tu aurais été mignonne et parfaite, tu es sûre que ça aurait moins été crédible. «Je pense que je vais prendre le parfum melon ! Et toi ? »

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J'étais concentré bien que normalement, délesté de toutes mes obligations patronales, je pouvais m'accorder un peu de temps pour souffler. Mais apparemment, ce n'était pas à l'ordre du jour. Je devais repenser mon organisation pour la scène ouverte de ce week-end avec l'ajout de ce nouveau groupe. Une organisation qui m'obligeait effectivement à mobiliser toute ma concentration. Je me devais d'être équitable, de veiller à ce que tout le monde, sans exception, ait le même temps de passage sur scène, et ce, malgré le niveau. C'était l'un de mes credo, chacun devait avoir sa chance et j'imagine que c'est aussi pour ça, que j'avais accepté quelques semaines plutôt, la présence de Caleb, bien qu'il fallût au préalable lui donner quelques cours, pour qu'il arbore un peu plus de confiance sur scène. Je lui avais même proposé de passer à la sortie des cours, pour l'aider à progresser. Il n'était jamais venu. Je ne m'en réjouissais pas, mais j'avais à ce moment-là, une bonne excuse pour lui refuser un passage sur scène. Certes, je voulais laisser sa chance à chacun à condition bien sûr qu'il y ait des efforts de fait. Et puis peut-être que le fait d'être le petit ami de Sunny, était un petit + pour ce jeune homme, bien que je ne supporte que très mal de savoir ma petite princesse en couple. Mais je voulais lui faire plaisir, me rapprocher d'elle et combler cette odieuse distance qui n'avait de cesse de nous séparer à mesure du temps passé loin de l'autre. J'étais donc concentré dans mon organisation, tellement que je n'avais même pas entendu l'entrée de ma fille qui dut s'adresser à moi pour que je puisse enfin lui offrir toute l'attention qu'elle méritait.

« - Je suis désolé ma puce ! J'étais en train de repenser le programme de ce week-end » déclarais-je avant de tendre la joue pour la traditionnelle bise avant de lui faire savoir qu'elle pouvait laisser son sac derrière le bar. Nous nous apprêtions à mettre les voiles, mais pas sans Riley qui avait lui aussi le droit à sa petite sortie-récompense, chose qui semblait titiller ma petite Sunny. « - Tu dis ça, mais tu ne résistes jamais à son petit regard. Il sait y faire le bougre ! Et puis ça va, si c'est modéré, on ne va pas crier à l'empoisonnement ! » J'eus à peine le temps d'ouvrir la porte, que mon bébé de substitution se précipita sur Sunny. « - On dirait que Mr Riley est content de voir Sunny ! Tu lui as manqué » A moi aussi accessoirement, mais je préférais ne pas le dire tout haut, histoire de nous défaire d'un hypothétique malaise qui aurait pu braquer mon adolescente. Nous partîmes donc tous les trois, en quête du stand de glace. L'air était chaud, mais pas encore totalement irrespirable. Je craignais déjà les grandes chaleurs de juillet, mais pour l'heure, ce n'était pas ma préoccupation.  Avant toute chose, il me fallait quelques explications quant à la rapidité avec laquelle elle avait répondu à mon texto. « - J'espère au moins que tu étais en silencieux ! » Oui, c'est vrai que son explication, bien que crédible, sentait le mensonge à plein nez et ayant eu son âge, je connaissais les petites techniques, bien qu'à mon époque, le portable ne soit pas d'actualité. Je devais être patient, au risque de la braquer. « - Vive la perm alors ! » lançais-je en sortait plusieurs billets verts. « - Alors une glace melon pour la demoiselle et je vais prendre de la vanille. Vous avez des noix de macadamia avec ? » Le vendeur me fit oui de la tête avant de nous préparer nos deux cônes. Puis nous nous éloignâmes progressivement avec Riley toujours à nos côtés dans l'attente d'une petite récompense.

« - Ma puce ... » commençais-je alors que nous venions de prendre place sur un banc. Je devais être patient, mais de toute évidence, c'était trop dur pour moi. « - Il faut qu'on parle. Ce n'est pas le genre de sujet que je suis censé évoquer avec toi, vu qu'on se voit peu et que c'est logiquement ta mère, qui s'occupe du domaine scolaire, mais voilà, je pense que j'ai aussi mon mot à dire. » Je pris alors une grande inspiration, tâchant de prendre le plus de pincettes possibles. « - Tu sais la dernière fois que je t'ai amené au lycée, Mr Whanau, ton prof de Français est venu me parler. Il semblait inquiet, tout comme ton professeur principal, de la baisse importante dans ta moyenne. Et vu que tu es une très bonne élève, je m'inquiète aussi. Sunny, je sais que je ne suis pas un super père, que je ne suis pas présent comme je devrais l'être, mais cela n'empêche que je peux aussi m'inquiéter pour toi et que s'il y a un problème, je suis là, à ton écoute. Tu le comprends ? Je sais que ce n'est pas facile, depuis le divorce. On n'a jamais vraiment pris le temps d'en parler d'ailleurs ! » STOP ! Tu devais lui parler de ses notes, pas du divorce ! Et là, je me rendais compte, bien malgré moi, que je digressais une fois encore.

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Tu trouves qu’il y a quelque chose d’amusant à voir ton père aussi absorbé par sa tâche. On peut dire que tu es aussi un peu comme ça. Quand tu travailles dur et que tu es concentrée sur quelque chose, il est assez compliqué de t’en sortir. Tu n’aimes pas le travail à moitié fait et surtout, tu détestes abandonné une tâche alors qu’elle n’est pas fini. Jamais on peut te reprocher de bâcler ton boulot. «Oh et tu comptes faire quoi alors ? » demandes-tu avec curiosité par rapport au programme du week end. Ton papa a toujours de bonnes idées pour faire vivre son bar, c’est bien pour cette raison qu’il est encore debout aujourd’hui. Malgré ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas un business si facile que ça… Combien de personnes ont voulus ouvrir un bar avant de baisser les bras pour des problèmes de licence d’alcool, de dettes ou de manque de clients ? Mais ton père, il bosse dur et c’est pour ça que ça marche aussi bien ! Tu suis ton père avant de tomber sur Riley qui te fait des joies. Tu te mets à genoux avant de commencer à lui caresser les flancs. « Il connaît mes faiblesses le vilain ! Mais bon… tu as raison, on ne va pas nous embêter pour une toute petite glace. » Et puis quand on voyait l’animal on se doutait bien qu’il était loin d’être malheureux. Tu restes à caresser l’animal avant de te relever. Il est temps d’aller chercher cette glace ! A la réponse de ton père, tu te dis qu’il a bien cru à ton mensonge. Quand il te demande si ton portable était sur silencieux, tu fais une petite moue avant de répondre « Sur vibreur. Ça a fait un peu de bruit mais j’ai juste eu le droit à un regard noir du pion. » tu essayes de parfaire ton mensonge pur que ton père ne se doute vraiment de rien. « Mais oui, vive la perm ! » Tu hoches la tête avant de prendre la glace que ton père vient de commander. Par un temps aussi chaud ce rafraîchissement est une vraie bénédiction. Alors que vous venez de prendre place sur un banc, ton père adopte un ton plus sérieux. Oh… Tu le sens mal. Il te dit qu’il a vu le professeur Whanau et qu’il sait pour la baisse de ta moyenne. Intérieurement, tu maudis ton professeur pour se mêler de ce qui ne le regarde pas. «Ne t’en fais pas papa, j’étais un peu préoccupé en ce moment, ça va aller mieux. » Tu te renfrognes quand tu entends parler du divorce. Ce sujet de discussion, tu essayes de l’éviter le plus possible, tu ne l’aimes pas. «Ça n’a rien à voir avec le divorce… » dis-tu d’un ton légèrement agacée. Tu as l’impression qu’en parlant de ça, ton père ramène tout à lui. Comme si le divorce serait la cause de tout tes problèmes, comme si forcément ça n’allait plus depuis qu’il est parti, comme si tu ne pouvais pas être mature et faire la part des choses, et ca t’agaces.

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Il fait beau et il fait chaud, par chance l'air est respirable, un luxe par ici et par les temps qui courent. Les canicules sont incontestablement l'un des fardeaux de Los Angeles, encore plus lorsque vous n'êtes pas un Angelin pur-sang. Moi, pauvre New-Yorkais que je suis, je peine à tenir sous les fortes chaleurs et je bénis mon bar d'être aussi bien climatisé. Je bénie aussi ma situation géographique. Car oui mes chers amis, ce n'est pas tout le monde qui a une aussi belle vue sur la plage. Enfin bref, vous l'aurez compris, la chaleur et moi ça fait deux et je bénis je ne sais pas quel saint, de nous offrir des températures décentes et un léger vent frais qui nous épargne la sudation à grosses gouttes. Le sourire aux lèvres, Riley nous précédant, je marche vers un horizon pas si lointain. Je suis content d'être là avec mon petit soleil, que je ne vois pas assez à mon goût, mais faute de mieux, je dois m'en contenter et apprécier chaque moment qu'il m'ait donné de vivre avec ma fille. Sauf peut-être aujourd'hui, où je me suis pourvu de ce que je pourrais aisément qualifier de « mission périlleuse », mais pour l'heure, je me raccroche aux branches, attendant patiemment le bon moment pour évoquer la chute de notes et ma rencontre avec Mr Whanau.

« - Ce que je vais faire ce week-end ? Bah, écoute princesse j'étais bien tenté de me la jouer les doigts de pied en éventail sur la plage, mais je crois que je vais devoir reporter. Il y a un groupe qui commence à se faire un nom, qui a accepté de venir jouer gratuitement. Ils ont pas mal de fans, donc je pense que ça va le faire. Et toi princesse, des projets pour ce week-end ? » Je me doutais bien qu'elle allait ou passer du temps avec ses ami(e)s ou avec sa mère, mais j'étais curieux de connaître ses activités, ce qu'elle comptait faire, ce qui lui plaisait. Je n'étais pas avare sur ce genre de questions qui me permettaient aisément de continuer à entretenir le lien avec ma fille. Oui, je sais, j'ai l'air pathétique de m'accrocher de la sorte, mais c'est comme ça. Elle est ma fille, elle est mon sang, elle est le souvenir d'un bonheur sans faille, elle est le fruit d'un amour véritable. Car oui, avant d'en arriver là, sa mère et moi nous nous sommes aimés comme des fous. D'ailleurs, la conversation sur le portable, me rappelait Sally et moi à son âge. Bien que je doive reconnaître qu'à l'époque l'addiction au portable n'était pas la même. Ils nous arriver cependant de pratiquer l'école buissonnière, moi plus qu'elle et je n'étais pas en reste quant aux excuses à trouver. Sunny me mentait, je l'avais compris à la seconde même où elle avait répondu à mon sms, mais je n'avais pas envie de lui faire un sermon aujourd'hui, j'étais mal placé pour ça. Je me suis donc contenté d'accepter son explication, qui aurait pu être crédible en d'autres circonstances.

La glace payée, il nous fallait à présent trouver un endroit au calme pour mieux la savourer. Riley ne nous quittait plus du regard, bien décidée à avoir sa part de gourmandise. Moi, je m'en voulais un peu d'avoir saisi l'excuse de la glace pour faire venir Sunny et évoquait sans possibilité de repli, ses quelques problèmes scolaires. Les paroles de son enseignant résonnaient encore dans ma tête. J'étais le père et malgré la garde alternée à mon désavantage et mon absence au quotidien et dans sa vie, je me devais d'intervenir auprès de mon petit soleil. « - Chérie, loin de moi l'idée de jouer les casses pieds, mais si, je m'inquiète quand même un peu. Tu es une élève brillante et c'est une baisse assez significative pour s'en inquiéter. Qu'est-ce qui te préoccupes tant ? Tu veux en parler ? » Je me maudissais déjà d'avoir amené ça de cette façon. Bien sûr que non, elle ne voulait pas en parler, sinon quoi elle l'aurait fait depuis longtemps. Et me voilà en train d'évoquer le divorce (il a bon dos.) pour justifier sa préoccupation. Pourquoi Nolan ? Pourquoi tu fais ça bon sang ? C'est malin, elle est agacée maintenant et risque de se refermer encore plus. Tu as le chic pour foutre la merde ! Je ne m'applaudis pas. « - Ok d'accord ! Excuse-moi ! C'est l'excuse type ça. Je ne voulais pas t'énerver ma chérie, je veux juste comprendre, peut-être même savoir. J'aimerais partager plus de choses avec toi, tu comprends ? Mais si tu ne veux pas en parler, je ne peux pas t'obliger. »

Nolan & Sunny

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Tu suis doucement ton père et Riley jusqu’au camion de glace, écoutant ton paternel te dire ce qu’il a prévu de faire pour le week end. Une scène normale qui semble à mille lieux des prises de têtes et de toute ces histoires compliquées qui vous prenne la tête. Du moins c’est ce que tu t’imagines. « Oh c’est quoi comme groupe ? Je connais peut être ? » tu demandes curieuse. Même si tu ne fais pas parti de ces gens qui écoutent de la musique tout le temps, tu essayes quand même de t’y intéresser, encore plus à la musique locale. Los Angeles grouille de petite pépite. « Je ne sais pas ce que je vais faire. Sûrement en profiter pour me reposer… » Et rester loin de Caleb. Tout cela te pèse tellement que tu comptes passer ton week-end chez toi et ne pas sortir de ton lit. Tu restes rarement en ermite mais là tu as le sentiment que tu en as terriblement besoin… Maintenant tu n’aimes pas la tournure que prends la conversation. Agacée, tu commences à jouer avec tes mèches de cheveux, tout en écoutant ton père te sermonner « papa c’est bon, je m’occupe de cette situation. Tout va bien, je vais faire des efforts » tu soupires. Tu ne comprends pas pourquoi il t'embêtes pour quelques notes qui baissent juste une fois. « Désolée de ne pas être parfaite tout le temps… » tu dis sur un ton ironique et agacé. Tu écoutes ton père te dire qu’il s’excuse et qu’il aimerait partager plus de choses avec toi. Tu te contentes simplement de répondre avec un haussement d’épaules. Tu ne sais pas quoi en penser et des pensées contradictoires se bousculent dans ton esprit. D’un certain côté tu aimerais profiter de ton père, de l’autre tu lui en veux terriblement pour ce qu’il a fait subir à ta mère...

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C'est difficile d'être père, encore plus lorsqu'il est question d'une adolescente. On le sait, c'est l'âge ingrat, la période de découverte, d'expérimentation. L'on tombe amoureux, l'on expose son petit cœur aux yeux de tous. L'on veut vivre intensément sa vie, tout faire, tout goûter, tout comprendre. Mais plus encore pour moi, je me retrouvais confronté à une petite fille que je n'avais pas vu grandir, je la voyais mûrir chaque fois un peu plus, mais sans moi à ses côtés. Mais que pouvais-je faire de plus, si ce n'est remonté le temps et effacer les mauvais moments. Ca en ferait des trucs à oublier, mais puisqu'il était impossible de monter dans une Delorean et jouait les Marty McFly, je devais prendre sur moi et faire au mieux. Alors nous échangeons, elle semble s'intéressait au Big Apple et aux groupes de passage prochainement. « - Ah, c'est les Ghost in Shell » c'est un petit groupe qui commence à se faire un nom. Tu connais ? » J'ignorais même ce qu'elle écoutait, c'est dire mon inculture. Aimait-elle la musique, ou comme sa mère, était-elle encline à préférer le septième art ? Bonne question à laquelle je n'ai pas la moindre réponse. Peut-être devrais-je lui demander, quand l'occasion me le permettra. Pour l'heure, je continuais à tendre des perches pour ce qui me semblait être des conversations de bases. J'apprenais dès lors qu'elle avait l'intention de se reposer, peut-être que je devrais tenter de lui proposer une activité si la reine-mère n'est pas là. Oui, penses-y, mais revenons à ce pourquoi nous sommes là, la chute des notes et l'inquiétude que je partage avec Mr Whanau. Je vois bien que ça emmerde Sunny. « - Hey, ma grande, tes profs aussi s'inquiètent, ce n'est pas rien ! Je sais que tu ne veux pas entendre ça, mais je me dois t'en parler avec toi. » Et elle m'achève avec sa réplique suivante. « - Chérie, je ne te demande pas d'être parfaite loin de là. Je veux juste comprendre et que s'il y a un problème, tu m'en parles. Je sais que je ne suis pas assez là, mais je fais au mieux, tu comprends ? Je veux être là pour toi » Et la voilà qui hausse les épaules. Ca me fait mal au cœur, je dois l'avouer, mais je m'y attendais, j'ai certainement le mauvais rôle. « - Ok, on va percer l'abcès. Est-ce que tu veux parler de quelque chose en particulier ? » Je m'attendais au pire, mais il fallait le tenter et peut-être qu'elle consentirait à se livrer.

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Tu secoues la tête quand ton père mentionne le groupe qui va jouer au bar. Tu t’intéresses à la musique, avec ton père l’inverse aurait été impossible, mais eux, tu n’en as jamais entendu parler pour l’instant. “Ils font quels style de musique ? Du rock ?” Que s’en soit ou non, ça ne te dérange pas, tu essayes vraiment d’écouter tout type de musique. Tu te dis aussi que tu as de la chance d’avoir ton père qui tient un bar avec une scène ouverte. Ça te permet de découvrir des petites pépites avant tout le monde ! Il y avait quelque chose de plaisant, un peu narcissique certes, de se dire qu’on était une des premières personnes à avoir écouté tel ou tel artiste maintenant célèbre. Un peu comme si on était avant-gardiste… La conversation sur tes notes continuent, ton père dit que tes profs s’inquiètent pour toi. “Pfff, j’en ai pas l’impression pourtant… Ou alors ils devraient moins s'inquiéter pour moi, qui va parfaitement bien, et plus regarder ce qui se passe dans les couloirs.” Peut-être qu’une élève qui avait les notes qui baissent pouvait interroger, mais il y a bien pire que ça. Tu penses par exemple au harcèlement scolaire qui est présent partout de nos jours. Mais là, les profs font comme s’ils n’avaient rien vu. Ils ne veulent pas se mouiller et ça te dépite… “Je n’ai pas de problèmes ne t’en fais pas…” Enfin si, il y a Caleb, mais tu ne veux pas parler de ça avec ton père. Et de toute manière, tu comptes régler ce problème par toi-même, comme la grande fille que tu es. Ton père te demande si tu veux parler de quelque chose en particulier, tu hausses les épaules, sans trop savoir quoi dire mais tu finis quand même par annoncer “Vous n’avez pas besoin de me surprotéger, je suis presque une adulte… J’ai l’impression que c’est étouffant par moment…”