Tu souris en attendant ton père répondre à ta blague. Cependant, tu remarques qu'il a mal compris ce que tu as dis. "J'ai dis mètre papa, pas centimètre. Tu commences à te faire vieux, tu as besoin d'un sonotone ?" dis-tu en te moquant gentiment de lui. Tu ne sais pas si c'est le cas pour ton père, mais tu sais que pour la plupart des gens, plus ils vieillissent, plus il dépriment. Mais à tes yeux, ton père reste un jeune éternel. Il faut dire qu'il n'est pas comme beaucoup de père à bosser, lire son journal ou rester devant la télé. Tu as un père sportif et dynamique et tu l'adores pour ça ! Tu hoches doucement la tête quand ton père dit qu'il n'y a aucune raison que ta mère te prive de sortie. "Bien sûr, je suis un ange !" dis-tu en faisant ton plus beau visage innocent. En vrai, tu te dis que tu n'es pas la pire des adolescentes, certes il t'arrive de sécher les cours et faire des conneries, mais dans l'ensemble tu restes sérieuse et tu ne te met pas dans des galères sans nom. En tout cas, tu es plutôt confiante par rapport à tout ça et tu espères vraiment que ta mère acceptera cette nuitée. "Je t'apprendrais à faire des cookies oui ! C'est Todd qui m'a apprit la recette" dis-tu en parlant de ton meilleure ami. Il faut dire que quand tu étais jeune et que tes parents étaient en procédure de divorce, tu as passé beaucoup de temps chez lui, avec sa famille. "Encore plus si je peux avoir des pancakes" ajoutes-tu sachant très bien que les pancakes de ton père sont délicieux. Vous finissez par parler de Juliet et ton père semble prendre sa défense ce qui t'arrache un soupir. "Je sais pas... Je la trouve bête et fausse, je ne l'aime pas..." A vrai dire, tu n'as pas vraiment d'arguments pour la détester, c'est juste un ressenti que tu as au fond de toi. "En plus il y a une rumeur de la bitch disant qu'elle volerait à maman..."
J'aimerais pouvoir revenir en arrière, non mieux, j'aimerais pouvoir presser la touche « supprimer » et ne garder que le meilleur, ajoutant en guise de mise à jour, ces derniers moments passés avec Sunny. Des moments emplis de quiétude, de sourire, de cette complicité qui m'a si souvent fait défaut par cette absence imposée dans sa vie. Peut-être même que j'aimerais changer l'histoire. Le plus dur, c'est la nuit, quand je ne parviens pas à trouver le sommeil. Mon cerveau se met alors à turbiner. Il me faut toujours un verre dans ces cas-là, puis j'avance mon fauteuil près de la fenêtre de mon appartement juste pour avoir le plaisir d'avoir la vue sur l'océan et sur la lueur des réverbères qui bornent le chemin côtier. Tout est calme dehors, la folle activité du quotidien en est à peine à ses premiers balbutiements. Ne sachant à quoi penser, je pense au passé et à cette multitude de regrets inhérents à des choix que je regrette. Je pense à Sunny, je la vois grandir tellement vite, sans ayant profité au préalable de son enfance. Je pense à ma mère, je la voie elle aussi assise dans son fauteuil, à regarder dehors. Puis je pense à Jack, le seul père que je n'ai jamais eu et le seul que je n'aurais jamais. Je n'ai pas cherché à en savoir plus sur mon vrai père. À quoi bon ? J'avais, dans ma chambre, des posters de son groupe adolescent. Je connaissais la plupart des paroles de ses chansons. J'idolâtrais ce type, loin de me douter qu'il était à l'origine de mon existence. Puis me voilà à comprendre pourquoi, quelque part, ma mère n'était pas très emballée à me voir faire de la musique. Peut-être qu'elle me reconnaissait en lui. Avait-elle continuée à l'aimer malgré ce qui me semblait être une histoire à sens unique ? Lui, l'avait-il au moins aimé ? Connaissait-il mon existence ? Puis lorsque le sujet "Maman a tort" été épuisé, je me mettais à repenser à mes torts à moi et à Sunny. Oui, j'avais beaucoup de regrets et ils me tenaient compagnie lors de mes nuits d'insomnie. Sauf récemment et curieusement cela correspondait aux moments partagés avec ma petite princesse. Bien sûr, je me refusais à crier victoire trop rapidement, mais j'avais comme l'impression que cette magnifique adolescente dont je pouvais être fière, essayait de mettre une possible rancœur de côté, pour me laisser la chance de faire partie de sa vie.
Nous étions à nouveau complice, je pouvais le voir dans ce regard azur que nous partagions et ce sourire angélique dont nous savions en jouer. « - Tu as dis mètres ? Vraiment ? Mince, alors, tu as peut-être raison. Ou alors peut-être ai-je tendu une perche pour que tu chambres ton vieux père, qui même avec un sonotone aura l'air trop swag ! C'est comme ça que l'on dit hein ? Je suis encore dans le coup ou ça ne le fait pas ? » Étant entouré de jeunes au bar et lors des scènes ouvertes, je pouvais, je crois, prétendre parler leur langage, bien que je ne sois toujours pas en mesure de traduire avec certitude l'étrange mot que je venais d'employer. Puis nous revoilà à cogiter sur cette soirée à venir et sur la possibilité d'un refus émanant de mère Gothel. Un surnom non-affectif que je préférais garder pour moi, car je ne trouvais pas judicieux d'exposer au grand jour ma rancœur pour Sally. Notre fille avait déjà assez subi avec la séparation et le divorce, il était inutile de la placer au centre en spectatrice privilégiée de notre désamour. J'espérais quelque part, que Sally face preuve d'un peu de clémence à mon égard et accepte de me laisser notre fille pour ce soir. J'en avais besoin, tout comme elle, de nous retrouver pour partager des moments père-fille devenus trop rares au fil des années. « - Ok, j'ajouterais donc les cookies à la liste des trucs que je maîtrise. Tiens d'ailleurs, la prochaine fois, on pourrait inviter Todd. On pourrait même se faire livrer des pizzas avant de se faire un ciné. Qu'est-ce que tu en dis ? » Todd était et demeure encore le meilleur ami de Sunny. D'ailleurs, je me souviens de cette bouille d'ange qui traînait presque toutes les après-midi à la maison lorsque nous étions encore une vraie famille. C'était un brave gamin pour qui j'avais de l'affection. Il nous arrivait d'ailleurs de nous croiser et de converser de temps à autre. Il avait une bonne influence sur ma fille et je n'en étais que plus ravi de le savoir dans sa vie et nul doute qu'il avait été un soutien important lors du divorce. « - Au pire, on pourra faire atelier cuisine s'il maîtrise les cookies et moi les pancake que tu maîtriseras à ton tour, lorsque je t'aurais transmis la recette ancestrale.»
Nous en étions malheureusement déjà arrivé au moment de la séparation et soucieux de savoir comment Sunny avait rentré et loin de savoir que je m'aventurais sur un terrain miné, j'évoquais Juliet, l'assistante et femme à tout faire de mon ex, qui en toute logique, aurait pu venir chercher ma fille pour la ramener. On procédait ainsi depuis le déménagement. J'ignorais tout de l'endroit où se trouvait la villa, le fort, la maison où que sais-je encore. Sally avait tout fait pour que je ne sache pas où elle vivait avec Sunny et cela faisait partie des clauses du divorce. Elle avait plutôt bien réussi son coup, il faut dire. Juliet se chargeait d'amener et de venir déposer Sunny lors de mes jours de garde, me délestant du moindre contact visuel avec mon ex-femme. Du moindre contact tout court. Sauf que cette fois, Juliet ne semblait plus avoir les faveurs de ma petite princesse et poussé par la curiosité, me voilà donc à jouer les Colombo. « - Bête et fausse, doublé du « je ne l'aime pas »c'est fort de café dis-donc ! Je ne me permettrais pas de juger cette personne puisque je ne la connaît pas, bien que je doute au vu des regards qu'elle me lance à chaque fois, qu'elle ne me porte pas dans son cœur. Mais ma puce, je pense qu'il ne faut pas juger trop vite les gens, mais plus encore, comme tu l'as dis toi-même, il ne faut pas prêter attention à ce que dit cette application. Aller, ne traîne pas, sinon ça va rouspéter. Tu as ce qu'il faut pour le bus ? Ou… peut-être que je pourrais te ramener et ça resterait entre nous si vraiment, tu ne veux pas faire appeler à l'assistante de ta mère. » Oui, je sais, je prenais un risque en proposant cette alternative qui allait au-delà des injonctions…. Tant pis, on pouvait bien faire une exception non ?!
Pour rien au monde tu ne remplacerais cette journée. Elle avait mal commencée, par des doutes et des interrogations sur ta relation avec Caleb. Mais passer du temps avec ton paternel avait vite réussi à te faire oublié tout cela. La preuve cela faisait un moment que tu ne pensais plus à ton petit-Ami, très certainement futur ex. En entendant ton père prononcer le mot swag, tu pars dans un fou rire, cela faisait tellement étrange de l’entendre dans sa bouche. « Oh pitié papa. Ne prononce plus jamais ce mot. On croirait un père qui essaye de paraître jeune et branché… mais ça va. On ne peut pas dire que tu sois un vieux croulant. Tu es un père cool. » dis-tu avec un petit sourire et un coup d’épaule. C’est vrai que tu as de la chance d’avoir un père comme lui. Il n’est pas compliqué, compréhensif. Certes il peut se montrer sévère comme il le faut, mais tu sais que c’est pour ton bien. Tu as des amis dont les parents sont bien plus sévères et qui ne sortent quasiment jamais ou qui sont toujours privés de portable. Après il faut dire que tu as un comportement qui évite à tes parents d’agir comme tel. Mais tu es quand même heureuse d’avoir des parents comme les tiens. Jamais tu n’as rêvé qu’ils ressemblent un peu plus à ceux d’une amie. C’est même plutôt l’inverse ! Tu hoches vivement la tête quand ton père te propose d’inviter Todd à votre prochaine soirée « J’adorerais ! » Tu aimes passer du temps avec ton ami, quelque soit la situation. « Et un atelier cuisine ça pourrait être parfait. » Tu imagines la scène. Ton père et ton meilleur ami cuisinait et toi les regardant, te léchant les babines. Vous arrivez enfin à ton arrêt et ton père continue de défendre Juliet. Tu fais une petite moue avant de hausser les épaules. Tu sais très bien que tu n’as aucun argument pour la détester mais c’est plus fort que toi. « Je sais pas, je ne l’aime pas… C’est juste physique. » tu dis dans un petit soupir. Le bus arrive devant toi et ton père propose de te ramener. Tu secoues la tête avant de dire « Non c’est bon ne t’en fais pas. On se voit demain de toute façon ? » Et tu finis par lui faire une bise avant de monter dans le bus.
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Sujet: Re: Devoir paternel 
Tu souris en attendant ton père répondre à ta blague. Cependant, tu remarques qu'il a mal compris ce que tu as dis. "J'ai dis mètre papa, pas centimètre. Tu commences à te faire vieux, tu as besoin d'un sonotone ?" dis-tu en te moquant gentiment de lui. Tu ne sais pas si c'est le cas pour ton père, mais tu sais que pour la plupart des gens, plus ils vieillissent, plus il dépriment. Mais à tes yeux, ton père reste un jeune éternel. Il faut dire qu'il n'est pas comme beaucoup de père à bosser, lire son journal ou rester devant la télé. Tu as un père sportif et dynamique et tu l'adores pour ça ! Tu hoches doucement la tête quand ton père dit qu'il n'y a aucune raison que ta mère te prive de sortie. "Bien sûr, je suis un ange !" dis-tu en faisant ton plus beau visage innocent. En vrai, tu te dis que tu n'es pas la pire des adolescentes, certes il t'arrive de sécher les cours et faire des conneries, mais dans l'ensemble tu restes sérieuse et tu ne te met pas dans des galères sans nom. En tout cas, tu es plutôt confiante par rapport à tout ça et tu espères vraiment que ta mère acceptera cette nuitée. "Je t'apprendrais à faire des cookies oui ! C'est Todd qui m'a apprit la recette" dis-tu en parlant de ton meilleure ami. Il faut dire que quand tu étais jeune et que tes parents étaient en procédure de divorce, tu as passé beaucoup de temps chez lui, avec sa famille. "Encore plus si je peux avoir des pancakes" ajoutes-tu sachant très bien que les pancakes de ton père sont délicieux. Vous finissez par parler de Juliet et ton père semble prendre sa défense ce qui t'arrache un soupir. "Je sais pas... Je la trouve bête et fausse, je ne l'aime pas..." A vrai dire, tu n'as pas vraiment d'arguments pour la détester, c'est juste un ressenti que tu as au fond de toi. "En plus il y a une rumeur de la bitch disant qu'elle volerait à maman..."