Comme une ressemblance... ➸ Aline

Aujourd'hui Rosa était de repos. Elle en avait décidé d'en profiter pour sortir. Certes, elle aurait pu rester chez elle pour glander, Netflix and Chill. Mais bon, elle restait déjà enfermée toute la journée avec son travail. Elle avait grandement besoin de prendre d'air. Après avoir fait une grasse matinée, câliner Jim Morrison et préparer son pique-nique, la jeune fille quitta son appartement, bien décidée à passer toute sa journée dehors. Elle avait essayé d'appeler Tyler, mais elle n'avait obtenu aucune réponse, elle ne s'était pas inquiétée se disant qu'il devait travailler. En arrivant au parc, elle s'était installée sous un arbre, un peu à l'ombre et sortit le livre de son sac. Elle allait passer un moment au calme, ça allait faire du bien.

La matinée avait passé et Rosa était maintenant là, en train de grignoter ses sandwichs oignon-cheddar (les meilleurs du monde à ses yeux). Elle avait laissé son livre du côté et observait un peu se qui se passait tout autour d'elle. Elle resta un petit moment à observer une jeune femme en face d'elle. Cette dernière lui disait étrangement quelque chose. Rosa l'avait déjà vu, elle était sûre. Elle fouilla tout au fond de sa mémoire et là, ça fait tilt ! Elle se souvenait d'où elle l'avait vu. C'était à l'avant-première d'un film et cette fille... était en compagnie d'un de ses réalisateurs préférés ! Alors, sans se poser de questions, Rosa se leva avant de se diriger vers la jeune fille, laissant ses affaires en plan et s'assit en face d'elle. "Salut ! Excuse-moi de te déranger, mais tu connais le réalisateur James ? Je t'ai vu avec lui la dernière fois à l'avant-première de son dernier film." fit-elle cash.

La journée de repos. La sacro sainte. Aline était bien heureuse de la voir arriver celle-ci, parce que travailler pour son ancien professeur n'était pas de tout repos alors que ce dernier lui faisait vivre un enfer alors qu'il en voulait à la terre entière pour sa situation. Soit. La jeune femme n'était pour rien dans celle-ci, pourtant. Mais l'homme ne voyait pas cela, restait désagréable, borné, inintéressant... Elle était franchement déçue, dégoûtée, de découvrir cette nature là chez un homme qu'elle avait apprécié, qu'elle avait trouvé à son goût des années plus tôt... elle n'aurait jamais pensé qu'il soit aussi amer en réalité. Même si elle se doutait que sa nouvelle condition d'handicapé n'était pas pour rien dans ce comportement qu'il adoptait. Joie.

Elle avait décidé d'aller au parc pour promener un peu après avoir prit le temps de faire un brunch chez elle, tranquillement, pour entretenir sa santé. C'était important qu'elle aille évacuer le stress de sa semaine au parc, pour attaquer convenablement la nouvelle, après son week-end. Si elle ne voulait pas finir par en coller une au professeur Andrews, il valait mieux que cette tension ne s'attarde pas en elle. Et le parc, le fait de marcher, avait ce côté apaisant pour elle. Décidant de s'installer dans l'herbe après un moment pour profiter de la douceur du jour, elle est interrompue au bout de quelques minutes, pas une inconnue curieuse. Pour être cash, celle-ci est cash. Aline esquisse un sourire poli avant de répondre.

«- Oui je le connais. Plutôt bien, à vrai dire.» commence la demoiselle, avant de poursuivre. «C'est mon père.» avoue la jeune femme sans prétention, alors qu'elle a toujours été gênée par son statut, par le fait que ses parents soient connus, la contraignant à évoluer dans leur ombre et à devoir redoubler d'efforts si elle voulait être reconnue pour elle-même. «Une fan de Jim* ?»


* L'acteur principal, supposons.

Rosa attendait avec impatience la réponse la réponse de la jeune femme, mais cette dernière était loin d'être celle qu'elle s'était imaginée. Quand elle dit qu'elle était la fille du réalisateur James, Rosa ouvrit grand ses yeux et sa bouche, comme un poisson hors de l'eau. "Sérieusement ! Tu es la fille de James ?!" Elle n'en revenait pas. En temps normal, elle avait le sentiment qu'elle ne pouvait s'approcher des enfants de stars, elle les voyait comme des princes et des princesses sur leur tour d'ivoire. Elle avait l'air plutôt simple la fille de James. "Ça fait quoi d'être une fille d'une grande célébrité ?" demanda-t-elle toute curieuse. Pour savoir si la réalité et son imagination se ressemblait ou non.

Quand la jeune femme lui demanda si elle était fan de Jim, la jolie brune hocha vivement la tête avant de dire "J'adore basiquement tout ce qui se rapproche au cinéma !" Bien sûr comme tout le monde, elle avait des acteurs préférés et détestés, mais dans l'ensemble, elle n'était pas difficile. Elle était quand même un peu étonnée par cette question et c'est pour cela qu'elle demanda "Pourquoi, vous êtes ensemble ?" Ça lui semblait logique. On parlait de son père, alors maintenant on parlerait de son petit-ami, tout était lié, elle en était sûre ! "Au fait, moi c'est Rosa. Enfin en vrai c'est Rosamund mais tout le monde m'appelle Rosa." ajouta-t-elle avec un grand sourire. Quitte à être là, autant en profiter pour discuter. Bien sûr, certaines personnes auraient pu en profiter, tenter de lié une amité avec la jeune femme pour se rapprocher du père, mais ce n'était pas le cas de Rosa. Elle voulait juste bavasser.

De toute évidence il semblerait que le réalisateur James ne soit pas n'importe qui aux yeux de l'interlocutrice d'Aline car cette dernière semble vraiment surprise et impressionnée quand la demoiselle répond qu'elle est tout simplement la fille du réalisateur. Cette inconnue s'enflamme, en demandant ce que ça fait d'être la fille d'une grande star. En général, Aline essaie tout simplement de l'oublier et de vivre sa vie normalement, de ne pas dépendre du fait que ses parents sont des célébrités alors qu'elle ne veut pas grandir dans leur ombre même si pour sa part elle n'a pas choisit le domaine artistique.

«- D'un point de vu purement culturel c'est enrichissant car je voyage beaucoup et je découvre ainsi d'autres cultures mais je ne suis pas forcément attachée au boulot de mes parents. Je veux dire que pour moi ce sont mes parents, pas de grandes vedettes. J'essaie de garder les pieds sur terre. Ils sont mes parents avant tout tout simplement.»

Et la dissociation semblait fonctionner pour elle. La plupart du temps elle arrive à l'oublier sauf si les photographes s'y mettent ou qu'elle assiste à une avant première avec son papa. Interrogeant l'inconnue sur Jim, l'acteur principal, comme pour détourner la conversation et ne pas rester sur son père.

«- Non non on est pas ensemble ! Juste amis ! » assure la jeune femme. «Que préfères-tu dans le cinéma ? » demande-t-elle alors avant que la brune ne se présente. «Enchanté Rosa, je suis Aline. Et on me surnomme rarement, parce que c'est court.»

Rosa, elle avait maintenant des étoiles plein les yeux. Elle ne connaissait pas la vie de la jeune femme et pourtant, elle voyait le strass, les spotlights, les grands restaurants. Elle ne rêvait pas forcément de ça, mais elle adorait le voir au moins une fois dans sa vie. Voir au moins une fois ce que cela faisait d'être importante. Arrête, tu baves dit une petite voix dans sa tête, et alors elle essaya de se rependre. Rosa appréciait que la jeune femme soit honnête sur les avantages d'être une enfant de star. Elle n'avait pas l'air superficielle et c'est quelque chose que la brune appréciait. "Oh j'adore voyager aussi. J'ai fais un road-trip dans les Etats-Unis. Un sac à dos sur le dos et en stop ! J'aimerais bien découvrir d'autres pays maintenant mais niveau revenus, ce n'est pas la même chose. Tu es déjà allé où ?" demanda-t-elle curieuse. Elle omit, inconsciemment ou non, la question sur les parents. Les rapports avec ses parents à elle n'étaient pas forcément au beau fixe donc généralement c'était une conversation qu'elle préférait éviter...

Finalement, la jeune femme dit qu'elle n'était pas en couple avec la personne qu'elle avait mentionner précédemment. Rosa fit la moue, un peu déçue. Elle qui pensait qu'elle allait obtenir un petit potin, il n'en était rien. Ce qui est fort dommage. "Enchantée Aline. Après un surnom, ce n'est pas forcément le raccourci du prénom. Ça peut aussi être un caractéristique." Par exemple, il y avait beaucoup de personnes qui l'appelaient la folle. Elle n'aimait pas ce surnom, le contraire aurait été étonnant, mais Rosa n'avait pas le sentiment d'être folle. Elle était juste... Différente.

La jeune femme a beau avoir un père connu, elle ne se prend pas la tête avec ça. Elle a beau avoir une maman makeup artist célèbre elle aussi, il n'en reste pas moins que ce sont son papa et sa maman à ses yeux, ni plus ni moins. Des parents normaux qui s'étaient inquiétés pour elle, qui avaient veillés sur elle, qui avait surveillé ses études et essayés de corriger ses défauts. Des parents qui l'avaient élevés normalement elle, la petite dernière de leur tribu. Des parents qui s'étaient montrés semblables à d'autres parents, autant qu'ils l'avaient put. Alors qu'on la reconnaisse dans la rue aujourd'hui, que l'on parle de la célébrité de l'un ou de l'autre de ses parents, ça ne la mettait pas vraiment à son aise, parce que tout ceci, pour elle, était quelques chose perpétuellement repoussé loin dans son esprit.

«- J'ai pas mal vu les pays d'Europe mais aussi l'Australie une fois. Je suis aussi allé à Madagascar quand j'étais toute petite pour le film La Panthère, j'étais toute jeune à l'époque... Sinon j'ai vu quelques pays d'Amérique, surtout et prochainement je suis sensé partir voir la Suède, c'est un pays que je ne connais pas encore, papa n'a jamais tourné de film là-bas pour le moment.»

Aline survole un peu le sujet, essayant d'évoquer ses voyages et découvertes principales au grès des tournages de son père, mais assez rapidement elle en revient au sujet des films, du cinéma plus généralement, demandant d'abord si son interlocutrice était fan de l'acteur principal, un ami. Elle sourit légèrement comme Rosa suppose qu'elle est en couple avec. Non. Et si elle savait. Le couple de la demoiselle est pour le moins étrange. Elle n'en parlera pas, toutefois. Sa question sur ce que son interlocutrice préfère dans le cinéma reste sans réponse, soit. Cette dernière s'attarde plutôt sur les présentations.

«- Ce n'est pas faux. Mais je dois avouer qu'on le surnomme rarement, tout de même.» Ou c'est princesse, sexy, ma belle. Et elle va éviter de le dire, de ce fait. «Et donc, ce que tu préfère dans le cinéma ? Quel genre ?»

Elle était jalouse, elle le sentait. Elle mourrait d'envie d'être à la place de la personne en face d'elle. Quand Aline parlait de ses voyages, elle avait des étoiles pleins les yeux et rêvait de pouvoir aller à sa place. Il y avait tant d'endroit à visiter sur terre. Dommage que son salaire ne le permettait pas. L'Australie, Madagascar, la Suède... Elle aimerait bien voir ça elle aussi, parmi tant d'autres comme les pays d'Amériques Latines ou les Balkans. Argh ! Pourquoi était-elle pauvre ?! "Bon sang ! Tu as tellement de chance !" dit-elle en sautillant sur place. "Parmi tes voyages, c'est quel endroit que tu as préféré ?" demanda-t-elle un peu curieuse. Si elle pouvait avoir quelques conseils de voyage, ça l'aiderait fortement ! Elle mettait un peu d'argent de côté pour se prévoir un grand voyage sans idées de destination. Alors dès qu'elle le pouvait, elle essayer de récolter des informations à gauche et à droite pour essayer de faire mûrir son idée.

Aline lui dit qu'on la surnommait rarement et Rosa n'arrivait pas à savoir si c'était une bonne chose ou non. Un surnom, s'était une marque d'affectif, cela montrait qu'on t'appréciait. Est-ce qu'Aline avait personne qui l'aimait ? Après, Rosa, elle était aussi surnommer la folle, et ça c'était loin d'être amical... Quand elle lui demandait ce qu'elle préférait dans le cinéma et son genre favori, Rosa sourit grandement. "Tout ! J'aime vraiment de tout dans le cinéma, je ne suis pas compliquée ! Et si j'aime autant le cinéma, c'est parce que ça me permet de me vider l'esprit. Et puis pour rêver aussi. Ne plus réfléchir... C'est tellement bien !"

Alors que la jeune femme répond aux questions de son interlocutrice, cette dernière lui fait savoir qu'elle a de la chance. Aline ne se sent pas très bien, alors. Un peu gênée, pour être honnête. La jeune femme n'aime pas l'attention, pas plus qu'elle n'aime donner aux gens des raisons de l'envier. Elle n'a aucun mérite à faire ce qu'elle a fait, à connaître ce qu'elle a connu... elle est une fille de. Et de fait ce qu'elle a, elle le doit à ses parents. Elle en a bien conscience et n'aime pas tellement que les gens se focalisent sur ça. C'est pour cette raison qu'habituellement elle évite de parler de ça. La plupart de ses patients, si ce n'est pas tous, ignorent totalement que l'aide à domicile qu'ils ont eut avait des parents connus. Owen ne le sait pas plus que ceux qui l'ont précédés, d'ailleurs. Si c'est pour qu'il s'en montre aigris, non merci.

«- J'ai adoré la Russie, lors du tournage pour Le Saphir des Romanov. Sinon j'ai aussi beaucoup aimé l'Autriche, ce sont deux pays dans lesquels je retournerais volontiers si j'en ai l'occasion, pour des raisons différentes. J'ai beaucoup aimé l'architecture Russe en fait. Mais en Autriche j'ai d'avantage apprécié le calme, la nature...»

Interrogeant alors la demoiselle sur son amour pour le septième art, Aline souhaite détourner la conversation pour que celle-ci ne se focalise pas sur elle-même, ce qui est fort gênant à son goût et elle en apprend ainsi d'avantage sur son interlocutrice, de ce fait, alors que cette dernière se confie.

«- Oh je comprends, quoique ça dépend des films, certains font parfois des varices au cerveau... Je crois que je n'ai toujours pas tout saisit dans inception par exemple !»

A entendre parler de la Russie, les yeux de Rosa se mirent à briller de plus en plus. Elle se disait qu'elle ne connaissait rien de ce pays et qu'elle adorait le découvrir. Tout ce qu'elle en entendait, c'était des stupides clichés. Méchant en plus, les américains n'étaient pas les plus grands fans des russes..."Russie, Autriche... Whoa, je crois que c'est plus rapide de te demander quels pays tu n'as pas fais !" Elle disait cela sur le ton de l'humour, bien entendu, cette foutu jalousie continuait à grandir encore et encore. Qu'est-ce qu'elle aimerait voyager à travers le monde elle aussi. Mais bon... On n'avait pas tous la chance de naître dans une famille friquée. Bien sûr, la Aline, elle n'y pouvait rien et elle semblait super sympa. Mais intérieurement, Rosa pestait et la détestait un peu. Elle aurait aimé être sa place. Ou alors, peut-être était-ce dû au fait que sa vie paraissait parfaite alors que la sienne était plus... Perturbée.

Rosa rit en entendant parler d'Inception. Ce n'était pas la première fois que quelqu'un lui faisait une remarque sur ce film. "Oh, je suis tellement habituée au cinéma de Christopher Nolan que je connais un peu sa manière de faire et j'ai réussi à comprendre le film du premier coup." dit-elle en redressant les épaules, toute fière. De plus, le domaine onirique était aussi quelque chose qui l'intéressait et elle avait déjà des notions sur la chose avant la sortie du film. "Mais, ce n'est pas si compliqué que ça. C'est un gars qui est dans une réalité au 3e étage de l'unique réalité. Depuis laquelle il est plongé dans un rêve pour en construire un deuxième dans la tête d'un autre gars qui ne sait qu'il est en train de rêver, accompagné par un gars qui rêve avec lui dans le rêve qu'il est en train de rêver et qu'il doit convaincre de se tuer pour revenir à la réalité qui n'en est peut-être pas une... Plutôt simple non ?"

Si la jeune femme esquisse un sourire en entendant les mots de son interlocutrice, celui-ci est quelque peu gêné alors qu'elle n'avait pas l'intention de se vanter ou quoi que ce soit d'autre. Mais à la réflexion que fait cette demoiselle face à elle, Aline se rend compte que son propos a peut-être donné cette impression tandis qu'elle répondait à l'interrogation de son interlocutrice, elle ne saurait le dire et s'en trouve gênée, alors que son but n'est pas de provoquer le moindre malaise. Le fait de parler autant d'elle et de son père, de sa mère, de son enfance est loin de mettre la jeune femme à son aise et elle songe qu'elle devrait peut-être mentir plus souvent, quand ce genre d'interrogations lui est posée, pour ne pas mettre qui que ce soit dans l'embarras.

«- Oh je n'en ai pas vu tant que ça non plus, sur tout les pays du monde, peut-être pas même un dixième.» répond la jeune femme pour minimiser sa situation et chasser ses troubles qui agitent son esprit.

Aline est mal à l'aise devant tant d'intérêt et ce n'est pas pour rien qu'elle-même a choisit une voix plus modeste, dans le don de soit, pour vivre sa vie. Une existence qui lui permet de prendre soin des autres et de se donner une utilité à ses yeux même si ce n'est pas un métier toujours facile à exercer. Surtout quand on se retrouve à travailler pour un réel emmerdeur dans le fond, qui en veut à la terre entière et se montre particulièrement dur après nous, pour de stupides raisons.

«- Ahaha je vois.»

Et comme son interlocutrice lui réexplique la film, la jeune femme écarquille les yeux. Non à vrai dire elle n'a toujours rien compris au film, même après les explications de son interlocutrice. La demoiselle a un petit rire, alors, comme Rosamund décrète que c'est facile. Oui. Si elle veut. Mais Aline a du mal à être convaincue, pour sa part.

«- Tu me crois si je te dis que je crois que je n'ai toujours pas très bien compris ?» demande-t-elle, l'air désolé.