Comme une ressemblance... ➸ Aline

Aline avait beau avoir cité un bon nombre de pays, elle ajouta qu'elle n'en n'avait vu même pas un dixième. Rosa hocha la tête, intéressée et concentrée. D'une certaine raison, elle avait peur. Le monde était tellement large, il existait tellement de pays... Même certains dont on avait jamais entendu parler ou qu'on ne pensait pas forcément à visiter. C'est quelque chose que Rosa aimait à propos de la terre, cette diversité, cette richesse de paysage. Elle savait la chance qu'ils avaient de pouvoir y mettre les pieds, de pouvoir respirer, d'avoir tant de paysages différents. Elle faisait parti de ces gens qui voulaient préserver la planète et qui se désolait de voir comment certains la blessaient. "En tout cas, tu as vraiment énormément de chance !" répéta la jeune femme. "Et ça serait quoi la prochaine étape ?" demanda-t-elle avec curiosité. Elle ne se posait pas la question de savoir si sa question était trop intrusive ou non. Elle voulait juste le savoir, tout simplement. En parlant de curiosité mal placée, une autre question lui vint à l'esprit. "Et tu fais quoi dans la vie ? Tu suis la voie de tes parents ?" C'est quelque chose qui l'avait toujours amusée. De voir qu'une certaine manière, beaucoup d'enfants pouvaient se retrouver à faire le même boulot que ses parents. Parfois par choix, parfois par intuition. Enfin, elle savait aussi que ce n'était pas une vérité absolue. Il suffit de la voir elle et ses parents par exemple...

Aline lui dit qu'elle n'avait toujours pas compris le film. Rosa soupira et secoua la tête un peu dépitée avant de hausser les épaules. "Bah laisse tomber, ce n'est pas grave" dit-elle avec un petit sourire. "Dis moi plutôt ce que toi tu regardes comme film ? Qu'on puisse en discuter ensemble."

La jeune femme est gênée, gênée de se sentir enviée de la sorte alors qu'elle ne pense pas que ce soit très sain de désirer ainsi ce que les autres ont. Tout le monde a une vit différente et tout le monde voit toujours un peu trop le positif dans la vie des autres, sans voir ce qu'il y a de bien dans la leur. Pour Aline, cette dernière ne doute pas que son interlocutrice ait aussi des trucs tops dans son existence. Et ce qui la gêne, surtout, c'est de sentir qu'on l'envie pour quelque chose qui n'est pas de son fait, quelque chose qu'elle n'a pas réalisé elle-même et qu'elle doit à ses parents ni plus ni moins. Parce que ce n'est pas quelque chose qui vient d'elle mais quelque chose dont elle profite et si elle en est reconnaissante à ses parents... tout ceci la même dan l'embarras.

«- Non absolument pas, en ce qui me concerne j'ai arrêté mes études universitaire en littérature pour me spécialisé dans l'aide à la personne. Je travaille pour les personnes à mobilité réduite, principalement, mais également pour aider les personnes dépendantes, plus généralement, souffrant de troubles mentaux, de dégénérescence, toutes ces choses.»

Ce qui l'amène à travailler dans un monde de don de soit qui n'est pas toujours tout rose et dans lequel il est facile de se focaliser sur ce qu'il y a de mauvais, d'inquiétant. Il est vrai que le soir, parfois, devant toutes cette misère, elle n'en mène pas large en rentrant chez elle. Mais en fin de compte chaque matin elle se lève tout de même pour recommencer, pour continuer la tâche qu'elle s'est fixée.

«- Je suis pas mal fan de péplums. Tout ce qui est 300, le Centurion, Gladiator, Troie... ça c'est mon truc. Alexandre le grand un peu moins mais... tu vois ce que je veux dire ? Les films historiques, plus généralement, ça me branche pas mal même si je sais que ce n'est pas ce qui plaît à la majorité.»

Rosa ouvrit une bouche étonnée en entendant Aline lui dire qu'elle avait arrêté ses études pour travailler comme aide à la personne. "Oh, c'est super courageux de ta part. Je trouve qu'il faut vraiment de la patience et être humaniste pour travailler avec l'être humain comme ça." Rosa ne savait pas si elle en serait capable. La patience était loin d'être sa vertu première. Certes, elle aimait les gens, mais elle pouvait vite péter un câble quand elle se heurtait à des difficultés. "Ce n'est pas trop dur ?" Elle n'en savait rien à vrai dire, mais quand elle entendait les gens dans ce milieu en parler, ça semblait être assez éprouvant physiquement et moralement. Encore une preuve qu'elle n'était pas fait pour ce genre de métier, Rosa aimait son petit confort et n'aimait pas vraiment se heurter à de la difficulté. Finalement, c'est bien pour cette raison qu'elle adorait son métier, elle ne voyait pas souvent les gens et elle était bien en paix dans sa cabine de projectionniste.

Rosamund écouta calmement Aline lui expliquer qu'elle n'aimait pas les péplums. Elle hocha vivement la tête, étant entièrement d'accord avec elle. "Oui, moi non plus je n'aime pas trop. Ce qui est dommage car d'habitude j'aime beaucoup l'Antiquité... Mais bon, je trouve que dans les péplums, les scènes de batailles sont trop longues et puis ils arrivent toujours à nous mettre une romance idiote." Pourtant, elle aimait bien ça les histoires romantiques... Mais elle ne savait pas pourquoi, dans les péplums, elle trouvait ça de trop. Comme si ça n'apportait absolument rien à l'histoire. "Mais sinon j'aime bien les films historiques aussi. Surtout les biopics. 12 Years a Slave par exemple... A chaque fois je pleure devant ce film. Et là j'attends avec impatience Bohemian Rhapsody. La biopic sur Freddie Mercury" dit-elle les yeux brillants.

Oui le parcourt de la jolie Aline étonnait parfois, quand on apprenait que contrairement à ses parents, elle n'était pas devenue une célébrité, qu'elle ne travaillait pas du tout dans l'univers de la mode, du cinéma ni dans quelques domaines artistiques que ce soit, ni même esthétique. Non, elle avait suivit sa propre voit, décidé de ce qui était le mieux pour elle et surprit ses proches, c'est vrai, par le choix qui était le sien. Parce qu'apparemment, l'enfant d'une célébrité se devait de courir après les paillettes, dans l'imaginaire collectif, le choix de vie de la jeune femme étonnait les autres chaque fois qu'elle l'évoquait. Et comme le fait remarquer Rosa, il faut quand-même pas mal de courage et de patience pour exercer une telle profession, quand on sait la misère, le malheur, que l'on peut voir, rencontrer, au cours de celle-ci et contre lesquels il faut s'armer, pour ne pas sombrer.

«- J'avoue que ce n'est pas facile tout les jours, principalement parce que ces personnes... ne se sentent pas bien et ont tendance à nous en vouloir très rapidement, à s'en prendre à nous, parce qu'ils en veulent à la terre entière. Ils ne sont pas toujours très gentils... mais il faut bien que quelqu'un le fasse, après tout, ils ont besoin d'aide quoique ça ne leur plaise pas.»

La demoiselle est honnête et dans un même temps elle n'a pas envie qu'on la plaigne non plus. Ce boulot, elle l'a choisit, après tout et elle sait qu'il y en a d'autres qui sont tout aussi difficiles, physiquement ou psychologiquement, moins bien reconnus aussi. Elle n'a pas envie qu'on la prenne en pitié pour ce qu'elle vit parfois. Ils ont leurs raisons de ne pas être doux, même si ce n'est pas toujours facile à supporter. Et tous ne sont pas ainsi, après tout.

«- C'est vrai qu'ils nous mettent toujours une romance au milieux, c'est pas toujours très utile dans l'histoire mais soit. Non ce qui me gêne vraiment c'est ce qu'ils ont fait du personnage, de l'histoire, tout ça... Fin ça m'a pas plu du coup. Et pour les Biopics, ça dépend desquels. J't'avoue que Bohemian me tente pas des masses alors que j'ai adoré les deux saint Laurent mais j'imagine que ça tient aussi de l'attachement que tu a pour le personnage dont il est question dans le biopic.»

Rosa écouta Aline lui expliquer que les personnes en situation de handicap n'étaient pas facile à vivre car ils avaient souvent tendance à en vouloir à la terre entière. Rosamund fronça les sourcils avant de secouer la tête "Je suis désolée, mais je ne suis pas d'accord avec toi. Je ne sais pas comment est la personne que tu prends en charge, mais généralement les personnes dans cette situation que je rencontre n'ont envie que d'une chose, battre leur handicap pour montrer qu'ils ne se résument pas qu'à ça et sont donc pleines de motivation." Elle finit tout de même par hausser les épaules avant de reprendre "Enfin, je suppose que ça dépend. C'est des sentiments propres à chacun et les sentiments sont une science inexacte." Elle même qui pensait être sure de ses sentiments ne se rendait pas compte qu'elle était coincé dans cette psychose qui la faisait croire être en couple avec Tyler. Pour Rosa, Tyler et elle étaient un couple transi-amoureux, pour lui ça devait être complétement différent. Les scientifiques avaient beau tenter d'analyser l'humain, jamais ils n'arriveraient à une réponse parfaite. "Et puis ça peut se comprendre qu'ils ne soient pas toujours très sympas. Qui l'est vraiment tout les jours ? On a tous le droit à des moments de colère." Elle sourit doucement. Même elle qui était une personne ultra positive arrivait parfois à râler sur les autres. "Et pour finir, je ne dirais pas qu'ils ont besoin d'aide mais d'accompagnement. Ils sont peut-être handicapés mais pas incapables... Enfin, c'est ma façon de penser !" Après, elle ne connaissait pas vraiment le milieu, elle n'avait jamais travaillé dans le social ou dans le handicap et elle ne le ferait surement jamais, mais, elle savait ce que c'était d'avoir une vie compliquée et elle n'aimait pas être réduite qu'à ce qu'elle avait vécu dans son enfance. Alors logiquement, elle se disait que les personnes handicapées ne voulaient pas être résumer qu'à leur handicap.

La conversation reparti sur un ton plus léger et c'était peut-être le mieux. Rosa n'était pas à l'aise à parler du handicap et avait peur qu'en affirmant ainsi son opinion, elle puisse heurter Aline. "Oui, c'est ça, j'adore Queen, alors forcément je ne suis pas objective. Après, il y a plein d'autres biopic qui sont parfaites ! Lion par exemple. Ce film est tellement émouvant..."

«- J'ai dis pas toujours très gentils. Certains le sont naturellement. Mais d'autres, dans les premiers temps du handicap, ont du mal à l'accepter et donc, s'en prennent à la terre entière.» répond la jeune femme. «Je ne parle pas d'un cas en particulier, j'en ai vu plusieurs au cours de mes études, j'ai déjà eut plusieurs patients. C'est un constat général, pour beaucoup, c'est la fin de certains beaux projets et dans les premiers temps, l'impression qu'ils n'arriveront plus jamais à rien, qu'on les regardera toujours avec pitié. Cela s'atténue avec le temps et ils finissent par s'y faire, même si ce n'est pas le cas de tous... Mais non, ce n'est pas toujours facile. Parce qu'ils souffrent. Physiquement, moralement, que le chemin de la victoire, quand elle est possible, est long, semé d'embûches et que tout le monde n'a pas l'âme d'un sportif prêt à relever un nouveau défis. Ce n'est pas toujours faciles, parce qu'ils nous touchent au plus profond de nous et qu'il faut beaucoup de force morale pour supporter ce qu'on peut voir.»

Elle ne peut pas en vouloir à Rosamund de ne pas être d'accord avec elle, parce que c'est propre à l'expérience de la demoiselle. Mais comme le dit elle-même la demoiselle, elle ne parle que des handicapés qu'elle croise, qui vont donc dans la rue, font leur vie, vont à la rencontre des autres, vont de l'avant. Alors que pour sa part naturellement, Aline rencontre tout un tas de cas de figures possibles. Elle lève un sourcil.

«- Je dirais que ça dépend des cas de figure. Une personne paralysée de la tête aux pieds, qui ne peut plus bouger que ses yeux et sa bouche a besoin d'aide parce que non, ils n'ont plus la capacité de faire les choses par eux-même. L'accompagnement, c'est quand ils sont encore partiellement valides et non dépendants... Malheureusement, tous ne sont pas dans cette situation. Ils restent naturellement des personnes avec leur personnalité propre et leurs qualités mais leur situation est... délicate. Il y a tant de formes de handicaps, à vrai dire, d'handicap moteurs, que mon métier est moins routinier qu'il n'y paraît et bien moins facile à définir encore.»

Changeant finalement de sujet pour revenir sur le cinéma, elle a un sourire comme son interlocutrice semble vraiment bottée par les biopics. Ce n'est pas tellement ce que la demoiselle aime le plus, il faut qu'elle aime la célébrité à la base pour apprécier l’œuvre, le plus souvent. Mais pourquoi pas.

«- J'attends surtout a star is born, pour ma part...»

Rosa hocha les épaules, elle entendait les arguments d'Aline, mais elle n'était pas d'accord avec elle. Cela devait dépendre de l'expérience de chacun après tout. "Cela peut se comprendre qu'ils ont du mal à accepter leurs handicaps, mais malheureusement, je pense que beaucoup souffrent en silence plutôt que de l'exprimer, même à travers de la haine... En tout cas c'est le ressenti que j'en ai." Après, elle ne travaillait pas dans le milieu, mais elle avait lu des livres à ce sujet, vu des films ou des conférences. Non pas que ça l'intéressait tout particulièrement, mais parfois, elle avait des lectures sur le sujet. Elle essayait de s'intéresser un peu à tout à vrai dire. Aline parla des personnes totalement paralysés et Rosa hocha la tête. "Oui oui, bien sûr que ces personnes ont besoin d'un accompagnement. Mais encore une fois, ils ne sont pas incapables. Ils peuvent encore penser, ressentir... Je pense qu'il n'y a rien de plus insultant pour une personne en situation de handicap de dire qu'elle est en incapacité totale... C'est... Réducteur." Elle faisait bien attention à choisir ces mots, ne voulant pas qu'Aline se sente vexée. Mais elle aimait beaucoup cette discussion. Jamais ce matin, en se levant, elle aurait pensé avoir un débat sur le handicap avec la fille d'un grand réalisateur. Comme quoi, le monde était plein de surprise.

Enfin, tout cela ne les empêchait pas de parler aussi de cinéma et Rosa eut un grand sourire à l'évocation de A Star Is Born. "Oui Lady Gaga a l'air de sortir de sa zone de confort. Je trouve que ça fait bizarre de la voir aussi naturelle, mais je la trouve d'autant plus belle !" Rosa aussi attendait ce film avec impatiente. De toute manière, elle attendait n'importe quel film avec impatiente. Heureusement qu'elle pouvait avoir des séances gratuites grâce à son boulot !

Faire des généralités n'est jamais une bonne chose et plus encore dans le cas de la maladie. Pourtant pour le coup la jeune femme, parle en connaissance de cause. Et elle ne dit pas que le comportement des handicapés, leur colère potentielle, n'est pas normale et ne se justifie pas, loin de là, elle sait bien qu'ils ont toutes les raisons du monde d'être en colère, d'en vouloir à la terre entière. Après tout elle les connaît bien, les côtoie au quotidien, elle comprend parfaitement qu'ils soient en colère contre l'humanité, que ce soit difficile pour eux de faire front face à ce qui leur arrive. Elle en dit pas que ce n'est pas normal, elle dit seulement que ce n'est pas facile tout les jours de travailler dans son milieux, à cause de cela.

«- Je dirais que certains ne l'expriment pas publiquement, mais dès qu'on passe dans le cadre plus privé, intimiste, ce n'est pas forcément la même chose. Je ne dis pas qu'ils ont tord de se comporter comme ça, je ne dis pas que ça ne s'explique pas, je dis seulement que du coup cela rend le travail plus difficile. On est comme leur famille en première ligne face à leurs humeurs, leur détresse, leur désespoir. Leurs jours avec et leurs jours sans. Chaque jour est différent.»

Elle hoche la tête. Dire que les personnes handicapées sont en incapacité totale peut être réducteur, mais il n'en reste pas moins que pour certains c'est le cas et qu'ils peuvent à peine bouger la tête, quand ils le peuvent encore. Malheureusement elle en a déjà vu qui ne pouvaient qu'ouvrir la bouche et bouger les yeux, qui ne parvenaient pas à mouvoir leur tête, si bien qu'ils sont en effet en incapacité moteur «quasi totale» mais la jeune femme préfère éviter le débat et discute plutôt cinéma avec son interlocutrice.

«- Et dans un même temps elle joue son propre rôle alors elle est attendue au tournant j'imagine que ça ne devait pas être facile. Mais j'ai vraiment hâte de voir le résultat ! Oui, c'est surprenant, je crois d'ailleurs que certains ne l'ont pas reconnue sur les affiches !»

Rosa se balançait sur ses jambes, un peu mal à l'aise, ne sachant pas trop où menait cette conversation. Aline et elle semblaient avoir des avis sur la question, et tant mieux la diversité d'avis est ce qui fait la richesse du monde, mais Rosa avait un peu du mal à ce que les gens n'aient pas le même avis que le sien. C'était un énorme défaut et elle savait qu'elle devait travailler là dessus. Actuellement, elle n'était pas d'accord avec Aline, mais si elle l'exprimait encore, la conversation allait encore en tourner en rond. Peut-être que pour une fois, c'était à elle d'abandonner ce débat ? Elle finit par hausser les épaules avant de dire "Je pense que n'importe quel métier, il y a des jours avec et des jours sans. Parfois, j'ai bien envie d'étrangler certains clients qui arrivent au cinéma et qui mettent 2h pour choisir un film." dit-elle avec un petit sourire. "Après c'est sûr, les métiers où l'on doit travailler avec l'humain doit demander plus de flexibilité... Les journées doivent être imprévisibles." dit-elle avec un petit sourire. C'est sûr que son boulot de projectionniste était plus routinier, même si on n'était jamais à l'abri d'une surprise !

Bref, la discussion retourna autour du cinéma, c'était peut-être mieux ainsi. Elle afficha un regard surpris quand Aline dit que Lady Gaga jouait son propre rôle "Ah bon, je n'étais pas au courant de ça !" Elle avait juste vu la bande d'annonce, se disait que le film pourrait lui plaire, sans vraiment à chercher le fond de l'histoire derrière. "Oui, elle est totalement méconnaissable, mais je la trouve bien plus jolie comme ça qu'avec tout ses artifices." conclu Rosa avec un sourire.

Elles ne sont pas d'accord, peut-être que sur ce point précis elles ne le seront jamais et peut-être que cela s'explique par le fait que l'une est dans le métier, pas l'autre. Que l'une voit le quotidien de ces personnes et toutes les facettes de la maladie, quand ce n'est pas le cas de la seconde. Peu importe, Aline est d'un naturel calme et doux, elle accepte qu'on ne soit pas d'accord avec elle, se sont des choses qui arrivent. Mais comme le souligne Rosamund, tout les métiers ont leurs jours avec et leurs jours sans. Aline n'a pas dit le contraire, elle ne prétend pas que son job soit plus difficile qu'un autre. Encore qu'elle a du mal à voir où est la difficulté dans certains métiers comme celui de rentier, mais soit. Ils ont tous leurs propres codes et leurs propres problèmes, elle ne se voit pas dans une situation pire que celle d'un ramasseur de poubelles, pour qui elle a énormément de considération alors qu'ils font un boulot décrié, face à une société qui n'hésite pas à les pointer du doigt mais se lamente chaque fois qu'ils sont en grève, parce qu'ils sont nécessaires.

«- Disons que c'est le propre de tout les métiers humains d'être compliqués. Ils ne sont pas plus imprévisibles que d'autres spécialement, mais je pense qu'ils demandent énormément de tact pour ne pas blesser, froisser, vexer les interlocuteur, comme tout les métiers, en somme, qui demandent d’interagir avec des personnes. Qui demande que l'on surveille ses gestes et ses propos sans arrêt d'autant que d'une personne à une autre les réactions à notre encontre, face à un geste, une parole, ne seront pas forcément les mêmes.»

Mais peut-être que discuter boulot n'est pas le plus approprié quand on occupe un emploi si triste. La jeune femme sait bien que peu de monde envie sa situation, que certains ne comprennent pas pourquoi elle n'a pas choisit de marcher dans les traces de ses parents, parmi les strass et les paillettes. Elle sait que son boulot n'a rien de drôle. Et il vaut mieux parler cinéma, assurément.

«- C'est vrai qu'elle est bien plus jolie comme ça, mais j'ai toujours eut tendance à privilégier le naturel je t'avouerai !»

Quand on a une mère maquilleuse pour le cinéma, c'est un peu le comble.