"come together" beth

Il n’y avait rien d’étonnant à ce qu’on lui refuse un véritable accès, mais j’essaie, j’espère aussi un peu stupidement que cela se résolve. Il fallait réessayé, peut-être qu’à deux ça serait plus simple. Evitant de répondre à la suite de ses question, je lui proposais alors un nouveau programme, quelque chose de simple à faire à deux pour se détendre et oublier tout ça, ce qui ne la laissa pas de marbre et l’intéressa rapidement, « Quand on se sera rappelé combien les enfants des autres sont épuisants ? » demandais-je avec un sourire entendu. Quand on en aurait marre de perdre notre temps à régler les problèmes des autres me semblait être une très bonne idée et avec la rentrée, cela risqué d’arriver très très vite à n’en pas douter. Quand à savoir qui avait le plus de mérite entre elle qui leurs enseigné des choses et moi qui n’était là que pour parler, je n’étais pas forcément d’accord avec sa décision, « T’es aussi importante que moi pour les enfants, je dirais même plus, t’es en première ligne ! », lui assurais-je avec un sourire avant qu’elle ne rappelle l’heure. Exacte, nous allions être en retard à continuer comme ça.

Souriant plus doucement, je levais les yeux vers la route, « On nous en voudra pas je pense, mais tu as raison, si on arrive trop en retard ça va se voir. » et on se prendrait sans doute des remarques. Après, j’organisais mes journée comme je l’entendais et vu que la plus part des gosses ne voulait pas être vu avec moi, j’avais apprit à faire les choses autrement avec plus de discrétion qu’il n’en fallait vraiment. Alors au pire, on me tirerait les oreilles, mais c’était tout. Reprenant donc la route, nous n’étions plus très loin quand je brisais à nouveau le silence, « Faut pas que t’ai peur de me parler tu sais ? », déclarais-je en la regardant à nouveau. Elle était seule et je savais que c’était tout sauf simple comme situation.

J’avais la chance d’avoir une enfant calme, ce qui n’était pas forcément son cas vu qu’elle avait un enfant en bas âge. Mais dans l’un comme l’autre, on pouvait vite avoir envie de s’écrouler dans le lit, car bien au de là d’avoir un enfant, on avait surtout la maison à tenir, faire tout ce qu’il fallait pour se nourrir, pour payer les factures, pour travailler correctement. Bref, il y avait des centaines de choses à faire et on avait rarement le temps de tout faire. On mériterait bien une petite pause. Relativisant sur l’importance de nos postes elle m’informa qu’elle aurait peut-être la direction de deux classes cette année, « Ça va te faire du taff, mais félicitation ! C’est bien que les prof en art aient aussi ce genre de responsabilité. » et je le pensais vraiment, c’était une opportunité de rêve pour faire passer de véritable valeur aux enfants et elle pourrait leur transmettre plus que de simple notion. C’était vraiment géniale.

Revenant la route, je rigolais sur ce qui pourrait-être dit ou fait en notre absence, je me mis à rire en imaginant quel plan ils auraient été capable de monter pour prouver que par exemple on pouvait avoir une liaison. Et puis tout redeviens sérieux. Elle pouvait compter sur moi pour parler, mais de toute évidence elle n’était pas encore prête, l’avouer, le dire à haute voix, c’était trop et je comprenais. Souriant avec douceur, je ne répondis pas vraiment quand elle me retourna la proposition. Dire à haute voix que tout était sans doute sur le point de disparaitre avec Henry était aussi difficile que d’avouer avoir perdu son mari dans un sens. C’est donc dans le silence que je fis mon entrée dans le parking du lycée pour m’y garer. Nous n’étions pas en retard, fort heureusement, « On se dit à tout à l’heure donc ? », soufflais-je avant de sortir de la voiture. Une nouvelle journée, une nouvelle année. Et je n’étais pas sur que tout se termine pour le mieux.