À croire qu'on se quitte plus - ft Barthelemy

Bien entendu, Sam fit une remarque désobligeante, pourquoi devrait-il en être étonné. Il préféra ne faire aucune réflexion et retourna à son bureau, préparant ses cours pour l'année prochaine le temps que ses élèves puissent faire la traduction du texte. Quand certains avaient une question, il se levait pour venir les aider et remarqua du coin de l'oeil qu'une bataille de boulette en papier commençait. Alors que la rouquine allait lancer une énième boule, Barthelemy fut assez vif pour la rattraper au vol avant de la mettre dans la corbeille. "Je pense que vous vous êtes vraiment trompée de bâtiment Mademoiselle Jones, le jardin d'enfant, c'est de l'autre côté de la rue !" Il avait un peu de mal à en revenir et se demandant comment pouvait-on trouver cela amusant... Quand on avait 24 ans. Quand on était un enfant ou un ado, il pouvait comprendre mais, on finissait par mûrir et ce genre de bataille stupide était plus que ridicule quand on devait un adulte majeur et responsable. Du moins, cela était sa vision des choses mais, il avait l'impression qu'il y avait tellement un écart entre sa génération et celle de ses étudiants. Certes, leurs différence d'âge était minime mais il avait le sentiment qu'avec rien qu'une génération d'écart les façons d'agir étaient différentes. A 24 ans, jamais il n'aurait songé à faire une bataille de boulette de papier alors qu'il avait l'impression qu'aujourd'hui cela était une chose commune.

Une fois que le cours fut terminé, les étudiants se dépècherent de ranger leurs affaires et partir le plus vite possible. Comme si rester deux minutes de plus dans cette salle était quelque chose d'insoutenable. Il ne restait plus que Sam, qui était venu le voir comme à sa demande. Il prit une grande inspiration avant de commencer son monologue. "Bon, je pense que vous devinez que la raison pour laquelle je vous ai demandé de rester est votre comportement. Je peux comprendre que vous ne m'appréciez pas, et je ne vais pas vous demander le contraire mais, je suis votre professeur et vous me devez un minimum de respect. Si vous continuez ainsi, je n'aurais pas d'autres choix que de faire part de votre comportement au doyen de la fac..."

La jeune femme réagit au quart de tour, disant qu'elle n'avait rien fait pouvant lui nuire personnellement. Barthelemy avait l'impression qu'elle essayait de se chercher des excuses pour expliquer son comportement même si ces dernières étaient bien moindre. Bien que pour Barthelemy, cette dernière savait qu'elle n'avait pas la moindre excuse et essayait de se rattraper aux branches pour expliquer son comportement. "Mais mademoiselle Jones, ce n'est pas à moi que vous nuisez avec votre comportement infantile mais, plutôt à vos camarades. Vous ne voyez pas qu'à cause de vous, de vos "farces" on ne fait que perdre du temps alors que certains sont vraiment venu là pour travailler ? Nous n'avons pas assez de temps à accorder à vos frasques. Alors arrêtez de faire votre égoïste en vous rendant intéressant et faire la maline devant vos amis. Soit vous stopper vos gamineries, soit vous ne venez plus à mon cours de rattrapage... D'ailleurs, je ne sais même pas pourquoi vous êtes venu, ce n'est pas comme si vous notes étaient plus que correctes." Oui, Barthelemy se posait toujours la question depuis qu'il avait vu son nom sur la fiche de présence. Il ne comprenait pas pourquoi une élève avec de très bons résultats viendrait pendant ses vacances à des cours particuliers, destiné à ceux en difficultés. Et encore, si Sam avait été une élève studieuse, peut-être que cela aurait eu du sens... Mais c'était Sam... L'élève la plus casse-couille qu'il n'avait jamais eu.

La jolie rousse fini par dire qu'elle allait arrêter de perturber son cours. Enfin, elle le dit à sa manière, bourrée d'insolence mais Barthelemy décida de ne pas y prêter attention, c'était déjà une grande victoire qu'elle lui cède. "Bien." dit-il en hochant la tête "Nous restons donc sur ce point. En espérant que vous sacrerez de vous y tenir..." Il préférait ne pas crier victoire trop tôt...