Projection en plein air

Astrid regarda l'heure et sourit.
- Moka ! Appela-t-elle son petit chiot qui sorti alors de son lit en trombe courant rejoindre sa maîtresse, on y va ? lui demanda-t-elle tout en mettant une bouteille d'eau et la gamelle dans son sac à dos. Moka jappa joyeusement et Astrid attacha son chien avant de partir prenant garde de bien fermer derrière elle. Elle prit le bus jusque Griffin Park avant de s'installer sur un banc attendant sa meilleure amie. Moka se coucha sous le banc la langue pendante. Malgré l'ombre, il faisait encore chaud et la pauvre bête haletait. Astrid lui caressa la tête tout en souriant. Elle avait hâte de voir la tête que ferait Lana en voyant son Moka. Elle lui avait simplement dit qu'elle avait quelqu'un à lui présenter et la jeune femme avait semblé très excitée.

« Mr Perez, si vous ne me laissez pas faire, je vais être dans l'obligation de vous attacher à votre lit ! » Mr Perez, c'était le vieux grincheux du 3e étage, qui tous les jours refusait de recevoir sa piqûre hebdomadaire. Lana sentait qu'elle allait craquer à tout instant, et pourtant, elle en avait de la patience ! Mais elle voyait l'heure du cadran exposé dans le couloir passer, et à cause de ce vieux bougre, elle allait finir par être en retard, et ça, c'était quelque chose qu'elle détestait. Finalement au bout des 5 minutes les plus longs de sa vie, Lana fini par arriver à résonner le vieux grincheux et pu partir en toute hâte rejoindre son casier pour se changer, puis gagner sa voiture garée sur le parking privé de l'hôpital. Heureusement, la circulation à cette heure si était plutôt dense et elle put arriver rapidement au Griffin Park, où ce déroulait la projection qu'elle et sa meilleure voulait voir. Astrid lui avait d'ailleurs dit qu'elle voulait lui présenter quelqu'un, et bizarrement, l'Italienne stressait un peu à cette idée. Entrant dans le parc, elle cherchait de ses yeux où pourrait ce trouver sa meilleure amie, jusqu'à l'apercevoir seul, assise sur un banc, et elle la rejoignait sans attendre. « Désolée pour mon retard ! Le vieux grincheux du 3e étage a encore fait des siennes ! J'espère que tu ne m'as pas trop attendu. »

Tu avais longtemps hésité à aller à la projection en pleine air organisé par la ville. Premièrement, dû à ta popularité, tu avais peur que ton apparition fasse une émeute mais bon, tu te disais qu'ici c'était Los Angeles et qu'il n'était pas rare de croiser Léonardo DiCaprio en train d'acheter son PQ au supermarché du coin et que c'était un peu pompeux de ta part de penser ce genre de chose. Ensuite, tu savais que Zoey allait surement s'y rendre mais vous étiez un peu en froid en ce moment, à cause de votre dernière conversation principalement, du coup, tu ne savais pas comment tu réagirais si tu la voyais. Mais bon, tu adorais Hitchcock et encore plus le cinéma, malgré l'air du streaming, pour toi rien ne remplaçait un film vu sur un écran géant avec un pot de pop corn plutôt que sur un ordinateur ou une télé. Finalement, tu décidas d'y aller, de toute façon, tu en avais marre de rester enfermé !

C'est donc vers la fin de l'après-midi que tu te pointas au Griffith Park, une paire de soleil sur le nez pour essayer d'être un minimum "incognito". Il y avait déjà pas mal de monde et tu en fous étonné. Tu ne te doutais pas que Hitchcock allait attirer autant les foules. Tu marchas le long de parc, histoire de trouver un coin au calme quand tu aperçus deux têtes que tu connaissais, malheureusement... Le couple Cartwright, deux personnes que tu avais énormément de mal à supporter et dont tu savais que si tu commençais une conversation avec eux, celle ci allait être heureuse. De loin, ils avaient tout l'air de la petite famille parfaite : amoureux, le chiot, la nappe à carreaux et le panier à pique-nique. Tout cela te semblait tellement faux...

“On est le couple Cartwright. On est merveilleux. On est heureux. Regardez comme on parfait” tu ironisas à voix haute plus pour toi-même, en faisant un virage à 180° pour aller dans la direction opposé au couple, ce qui te valu de rentrer dans une jeune femme rousse. “Oups désolé ! C'est ma faute ! Pas de bobo ?”

La jeune femme dit qu'elle allait bien. Tant mieux, avec ton métier, il n'était pas rare le nombre de personne qui voulait porter plainte juste pour une simple bousculade. Le monde était rempli d'abrutis qui voulaient de se faire de l'argent, quelque soit la manière n'est-ce pas ?

“Je viens bien aussi. Plus de peur que de mal” dis-tu avec un petit rire.

La jeune femme du se rendre compte que tu parlais du couple Cartwright car elle jeta un regard à ce dernier avant de le reposer sur toi et de dire une phrase qui te valu un rire franc. Tu étais à la fois surpris et heureux de voir, que d'apparence, les Cartwright en agaçaient plus d'un dans leur façon d'être.

“C'est exactement ça ! Surtout que je les connais personnellement et tu n'imagines pas à quel point tu as raison. Ils n'ont l'air d'avoir jamais aucuns problèmes, c'est d'un ennuie ! Ils sont trop parfaits, ou du moins ils en ont l'air, ce n'est pas normal. Pour moi ça cache quelque chose... Tout ce qui est parfait et lisse cache quelque chose de louche. Tu n'es pas d'accord” demandas-tu à la jeune femme avant de reprendre. “Oh, je manque à mes devoirs ! Je m'appelle Keith” dis-tu en lui tendant ta main. Avec les années, tu avais perdu pour habitude de te présenter étant donné que l'on te reconnaissait bien souvent mais tu devais avouer, que ne pas être reconnu pour une fois était une sensation plutôt agréable.

Un petit sourire étonné apparu sur ton visage. C'était marrant de tombé sur quelqu'un qui connaissait également les Cartwright. Comme quoi, cela confirmait l'adage qui disait que le monde était petit. Bien trop petit.

“C'est marrant ça ! Tu les connais comment ? Laisse-moi deviner... Tu as osé dire que tu n'aimais pas William Blake, Bart à entendu ça et t'en as fais toute une histoire ?” Ou quelque chose de ce genre. C'était bien le genre de ton ancien ami d'entrer dans une conversation en cours de route s'il entendait quelque chose qui le déplaisait. Et bien sûr, il n'hésitait pas à imposer son avis car le sien était toujours meilleur que celui de tout le monde.

“Mais je suis d'accord avec toi. S'ils pouvaient être un peu moins hautains, ça ne leur ferait pas de mal. Et c'est moi qui dit ça et je sais que j'ai tendance à être orgueilleux... Mais je me soigne !” La jeune femme te dit son prénom et ce dernier sonna famillier à ton oreille. Bon, il y avait surement des centaines de Sam à L.A mais avec ce minois, que très peu et la jeune femme te disait vraiment quelque chose. “Sam... Dis-moi, tu ne commenterais pas de temps en temps l'application Bitchcation ?”