Projection en plein air

Ulysse ria en disant que sa proposition de prendre à boire n'était pas une mauvaise idée. "Voyons, soeurette ! J'ai toujours des bonnes idées !" dit-il non sans narcissisme. Bien sûr, il avait dit cela avec humour... Enfin, c'est ce qu'il laissait croire. Le frère et la sœur se dirigèrent donc vers le stand de boisson avant de prendre des pintes de Duff. Ulysse hocha la tête quand Cassandre dit que ce n'était pas mieux que la Cuvée des Trolls. "Je confirme ! Et ce n'est pas de la Guinness non plus. Les américains ne connaissent pas les bons alcools. Je pensais qu'il allait difficile de trouver de la Guinness ici mais apparemment si. Mais comme tu dis, c'est toujours mieux que rien." dit-il en prenant une gorgée de sa boisson avant d'écarter sa barquette de frites tandis que Cassandre essayait de lui en chipper.

Finalement, ils réussirent par trouver une place (chose assez incroyable quand on voyait le monde présent) avant le début du film. Etant donné que ce dernier n'allait pas commencer tout de suite, Ulysse en profita pour discuter un peu avec sa petite sœur. "Alors, tu racontes quoi de beau pour ces derniers jours ? Tout se passe bien à la pâtisserie ?"

Oui, il a toujours de bonnes idées, enfin, pour ce soir, je ne le contredirais pas parce qu'en l'occurrence c'était une bonne idée mais parfois cela laisse un peu à désirer, je le sais clairement, mais c'est comme ça, que voulez-vous que j'y fasse. En tout cas, nous allions donc prendre à boire pour que ces hamburgers, hot dog et autres frites ne nous assoiffent pas trop pour le restant de la soirée. Mais il avait dit ça pour rire, il est conscient lui-même de ne pas avoir toujours des idées forcément très lumineuses, en dehors de la musique, cela va de soi, quoique, je suis mauvaise langue quand même, parce qu'il est intelligent mon grand frère quand il s'en donne un peu la peine, comme moi, en fin de compte, même si je suis plus intelligente que lui, mais ça, il ne doit pas le savoir sinon, ça pourrait se retourner contre moi bien entendu. La bière n'était pas extraordinaire, ça ne valait pas vraiment les bières de l'ancien continent, notamment certaine cuvée belge ou irlandaise, mais ça fera notre affaire pour ce soir.

" Je sais bien, mais que veux-tu, les américains sont loin d'être parfait à ce niveau là. Quand on retournera dans notre pays, on boira notre Guiness pour en faire un record ! "

Oui, la blague était mauvaise, mais je n'étais qu'avec Ulysse, alors j'osais la faire. S'il y avait eu d'autres personnes avec nous, vous pouvez être sûr que je ne l'aurais certainement pas prononcer, et que je l'aurais gardé en tête, pour la ressortir à un moment à Ulysse. Ce fut donc le moment de s'asseoir, et il y en avait du monde. J'étais arrivée dans les premières mais cela s'était rempli à une vitesse folle, mais nous trouvions une place fort bien placée pour regarder le film qui ne tarderait plus trop à commencer en toute logique. Il me demanda alors des nouvelles.

" Oh bah tu sais, c'est toujours la routine, tout se passe bien, la boutique fonctionne mieux que nous l'espérions, parce que le bouche à oreille fonctionne bien, il parait que nous faisons des bons produits et que nous sommes souriants et accueillants. Donc, c'est cool, il faudra que je pense à de nouvelles recettes quand même, ça ne pourrait pas faire de mal pour attirer de nouveaux clients. Et toi, comment ça va ? Le groupe et tout ? "

J'aurais bien eu envie de lui parler d'Astrid, mais ce n'était sans doute pas forcément le bon moment pour ça voyez-vous.

Macie adorait son chien mais son chien lui adorait tout le monde. Quand ils étaient seuls tous les deux, il la collait sans cesse et refusait de ne pas se trouver dans la même pièce qu’elle mais quand il n’y avait ne serait-ce qu’une seule autre personne la boule de poil en oubliait sa gentille maîtresse. Cela amusait la jeune femme plus qu’autre chose mais dans la rue c’était parfois embêtant car la mignonne créature interpellait chaque passant pour le lécher. Très sympa lorsque c’est une personne qui a peur des boules à poil comme Fluffy.

Alors là, dans la rue, elle n’était pas vraiment étonnée de la situation dans laquelle elle se trouvait et visiblement la jeune femme face à elle n’avait pas peur du monstre qu’il était. Elle lui souriait et caressait le chien.

« Pardonnez –moi, mon chien est très amical. S’excusa la blonde. A vrai dire, je n’en suis pas trop sûr. Je suis allée l’adopter dans un refuge au mois de Mai. Apparemment, c’est un bâtard croisé avec un golden doodle. Je crois pour ma part que c’est un pur race. »

Elle pointa Griffith Park de l’index et s’adressant de nouveau à la jeune femme.

« Vous alliez à la projection ? »

Macie se souvint soudain de son manque de politesse et décida qu’il était temps de s’introduire à la jeune femme.

« Au fait, je m’appelle Macie et vous ? »

Cela faisait plus d’un mois que j’entendais parler de cette fameuse projection d’un film de Hitchcock au Griffith Park, et cela faisait également 1 mois que je tannais Pablo pour qu’il enregistre cette date dans son agenda afin d’être libre et que nous puissions y aller tous les deux. Et à la dernière minute, à ma grande joie, Pablo avait pu se libérer de son travail afin que nous nous rendions en amoureux à cette projection de film. C’est donc avec un énorme sourire aux lèvres et main dans la main que nous arrivions au parc, avec juste assez de temps de se frayer un chemin dans la foule et de trouver une bonne place pour profiter correctement du film. Concentrée à scruter les alentours à la recherche de place, j’avais failli ne pas entendre la question que Pablo me posait.
« Oh oui, je prendrais bien de l’ice-tea et un burrito ! » dis-je en lui souriant.
Je lui tirais donc doucement la main en direction des food-truck afin d’aller y acheter ma boisson et mon burrito, et puis peut-être quelque chose pour lui aussi.
« Et toi, tu veux quelque chose aussi ? »

Bien sur que Pablo voulait manger quelque chose lui aussi. Ce genre de sortie c'est l'occasion d'en profiter un peu. Et même s'ils ne roulent pas sur l'or ils peuvent se permettre quelques petits excès et puis Pablo ferait n'importe quoi pour faire plaisir à sa femme. "- Oui, je veux bien une bière et un burrito." Alors avec elle, ils vont chercher de quoi manger et attendent sagement leur tour pour passer la commande.
Pablo regarde sa femme avec ce regard qu'il peut avoir parfois, remplit de fierté, de tendresse et d'amour. Il est toujours autant amoureux d'elle, entre eux rien n'a changé et ce depuis le premier jour. Et s'il pouvait il la serrerait fort dans ses bras et lui crierait combien il l'aime, mais ici il n'est pas à l'aise. Il y a trop de monde pour lui, et il préfère les démonstrations d'affection en priver. Lui prendre la main, lui chuchoter des choses à l'oreille et déposer un baiser furtif sur ses lèvres c'est amplement suffisant devant des inconnus.
Et puis ils finissent par avoir leur commande et repartent se chercher une place. Pablo en remarque une et le fait savoir Cristina. "- Là ma chérie, ça t'irait ?"

"Les américains sont loin d'être parfait tout court." dit Ulysse en riant pour répondre à sa soeur avant de continuer avec chauvinisme. "Si tout le monde était écossais, ce serait bien plus simple... Enfin, ils font quand même des bons hamburgers" A ces mots il prit une grosse bouchée du sien. Il est vrai que sur ce point, les américains étaient inégalables. Il ne savait pas comment mais, ils arrivaient à toujours faire les meilleurs hamburgers de la planète. Surement un ingrédient secret se transmettant de père en fils dans les bonnes familles américaines...

Cassandre expliqua que tout alla pour le mieux à la boutique. Ulysse l'écoutait, un grand sourire sur le visage. Il était content que tout aille pour le mieux, surtout après les dernières rumeurs de la bitch. Quand il avait lu ça, il avait eu une envie de meurtre. D'habitude, il n'était pas du genre à se soucier des rumeurs, même quand elles le concernaient mais, dès que ça touchait à son entourage, ça le mettait dans une colère monstre. Mais bref, là n'était pas le sujet. La boutique tournait bien et c'est tout ce qui importait. "C'est génial ça ! Tu es bonne à marier maintenant !" dit-il en rigolant. Après, au fond de lui, ce n'était tant une blague que ça. Il s'inquiétait un peu pour sa petite soeur et n'avait pas envie de la voir finir vieille fille avec ses quarante chats.

Sa petite soeur fini par lui demander comment les choses allaient avec le groupe. Ulysse haussa les épaules. "Oui, tout se passe bien. La routine... On va jouer au Nickel Diner demain. Léo a réussit a nous avoir une représentation... tu pourras passer si tu veux !"

Lana était vraiment heureuse que sa meilleure amie accepte de venir vivre avec elle. «  Ne t'en fais pas ! Tu peux emménager dès que tu le peux, mon appartement est déjà près a te recevoir ! » C'était une sorte de nouvelle aventure pour les deux jeunes femmes et elle en été tout excitée.  «  Cacahuète est très joueur, mais n'ai craint, il sait jouer gentiment. »  La belle italienne pouvait comprendre qu'Astrid n'ai pas encore parlé à Ulysse de sa maladie, elle avait elle-même redouter sa réaction face à sa grande nouvelle.  «  Je ne lui dirais rien, promis ! Mais ne tarde pas trop non plus, tu ne pourras pas lui cacher ça indéfiniment.» Un jour ou l'autre, elle savait qu'Ulysse la trouverait amaigrie, ou la verrait prendre des médicaments, même s'il n'était pas futé, il ne pouvait pas être aussi bête. « Oui, j'ai une faim de loup ! Je n'ai pas eu le temps de manger encore aujourd'hui ! »

Notre pays d'adoption n'était pas le plus mauvais loin de là, je ne dirais jamais le contraire, puisque nous y vivions et que nous n'avions pas l'intention d'en partir mais voilà, la bière, c'était quelques choses. Au passage Ulysse ne remarquait même pas mon jeu de mots, sans doute trop subtil pour lui, avec le guiness des records. Mais oui, les burgers des américains étaient bons, il faut dire qu'il y a de belles enseignes de restaurations rapides comme Mcdonald's ou Burger King. Mais je ne disais rien de plus à ce niveau là. Je finissais ce que j'avais dans les mains, rassasiée pour les prochaines heures en tout cas, alors qu'Ulysse mordait aussi dans son burger à pleine dent. Il aimait tellement manger, c'était de la folie, et le pire c'était qu'il n'était pas spécialement très gros, il avait un bon métabolisme assurément. Nous en venions donc à parler de mon emploi du temps et de tout ce qui allait avec. La boutique fonctionnait bien, d'ailleurs, je pensais à de nouvelles recettes, peut être qu'il pourrait faire le testeur, pour savoir si c'était bon, ou très bon, même si je ne savais pas s'il serait forcément très objectif. Il me dit alors que j'étais bonne à marier, et même s'il le disait en riant, ça ne me plaisait pas plus que ça. Ce n'est pas que je n'y pense pas, mais voilà, ce n'est clairement pas un objectif pour le moment, et puis avant le mariage, il y a tellement d'autres étapes à faire.

" J'ai encore le temps pour le mariage, c'est toi qu'on devrait marié avant, c'est dans la logique des choses, d'ailleurs, quelqu'un en vue ou pas vraiment ? Et ne me regarde pas comme ça, je veux la vérité. "

J'entrais en mode : attaque yeux de chat poté pour avoir la vérité à ce propos. S'il me disait qu'il n'avait personne, j'avais quelqu'un à lui présenter, quelqu'un qu'il connaissait bien, et qui l'aimait plus que de façon amicale. En tout cas, avec le groupe, tout semblait bien se passer, demain, il avait une petite représentation que je ne manquerais pas de rater. Je n'y vais pas tout le temps mais demain me semble être une bonne occasion de m'amuser un peu. En tout cas, j'avais hâte que le film commence pour avoir un peu peur.