(-18) laiden | our bodies are young and blue |

L’entreprise des deux jeunes gens de flirter l’un avec l’autre atteignait son but. Il semblait qu’il était désormais dans l’air que la soirée se finirait dans un lit. Enfin, c’était depuis le début dans l’air, mais maintenant cela semblait acté. Non pas que c’était pour déplaire à Lucy. Elle ne s’était même pas particulièrement attendue à ça en venant, enfin en soirée ce sont toujours des trucs qui arrivent, mais ces soirées “chez les riches” n’étaient pas les plus funs pour elle, donc elle avait souvent tendance à rencontrer moins de monde et à juste venir pour raconter des potins avec ses amis et les aider elles à trouver des mecs. Mais elle n’allait pas dire non pour une fois. De plus Aiden était… Elle se sentirait un peu beauf de dire “une bonne prise”... Mais disons qu’en plus d’être quelqu’un d’agréable à regarder avec qui elle s’enverrait volontiers en l’air, il était quelqu’un de sympathique, quelqu’un avec qui elle pourrait très bien être amie, boire des verres et rire. On ne pouvait certainement pas dire ça de tous les mecs qu’elle s’était tapé, surtout récemment. Ces derniers temps c’était comme si elle était sélectionneuse pour la coupe du monde des petits cons sans cervelle. Peut-être que cela voulait dire qu’elle allait mieux et qu’elle n’avait plus juste besoin de baiser pour évacuer ses sentiments. Enfin, elle avait un peu envie de faire ça avec Aiden quand même. Juste peut-être pas seulement ça, cette fois. Quarante balais, nan mais il déconnait, genre elle avait l’air d’avoir quarante balais. Aiden avait l’air si gêné qu’elle n’osa pas s’offusquer à nouveau pour la voir. Il semblait crédule tout de même, c’était bon à savoir vu qu’elle était du genre à tout le temps raconter n’importe quoi pour rire. “Si je suis sage ? C’est Noël quoi ?” ricana-t-elle en entendant sa remarque sur son physique. Oui, le type se prenait pas pour de la merde, mais avec un métier comme le sien, était-ce si étonnant ? Lucy écarquilla les yeux en entendant son histoire de garde du corps. Surtout elle se demandait comment ça se faisait que lui et sa famille était célèbres à ce point et qu’elle ne les connaissait pas du tout. Elle était vraiment jamais au courant des films et de la musique du moment et de tous ces trucs people, c’était grave. Mais bon, c’était juste vraiment pas sa tasse de thé ces trucs là. Elle préféra lui répondre avec un sourire, comme il semblait affecté d’avoir recours à de tels extrêmes : “Si tu veux je ferais une très bonne garde du corps, j’ai pas l’air comme ça mais je suis ceinture marron de karaté.” C’est sûr que vu qu’elle était un peu maigre on avait tendance à penser qu’elle n’avait aucune force, mais une sportive aguerrie comme elle avec entraînement militaire intensif dans son adolescence, en vrai il ne fallait pas trop la chercher. En plus elle était vraiment ceinture marron de karaté. Lucy et Aiden s’étaient ensuite totalement engagés dans la suite des opérations… A moitié collée à lui, elle usait de son ton langoureux presque involontairement. Elle hocha la tête lorsqu’il lui dit qu’ils devraient prendre sa voiture à elle et qu’ils seraient seuls chez lui. Au moins avec sa voiture à elle, ce n’était pas gênant si elle voulait s’éclipser en douce le matin. “D’accord oui. Je te préviens, ma voiture est très vieille, un vrai tacot.” Lucy sourit, elle aimait bien le préciser pour éviter l’air de désarroi sur le visage des gens quand ils la voyaient pour la première fois, se demandant généralement si ce truc pouvait vraiment rouler. Et oui, ce truc pouvait rouler… la plupart du temps. Sortant pour aller jusqu’à sa voiture, Lucy se montre à nouveau espiègle avec Aiden. Elle est surprise par son bras l’agrippant et le court baiser plaqué sur ses lèvres. Elle n’est pas si surprise qu’il l’embrasse, mais plutôt de la manière dont il le fait. Elle lui sourit doucement alors qu’il revient à des paroles plus crues, à l’opposé du baiser qu’elle vient de recevoir. Son sourire s’agrandit en guise de réponse alors qu’elle l’amène jusqu’à sa voiture. Le voyage est assez calme, seules les indications de route d’Aiden sortent de la tension sexuelle silencieuse ambiante. Il n’habite pas le quartier mais pas loin non plus. Lorsqu’ils arrivent, Lucy est bien entendu surprise par l’endroit dans un premier temps. Ce n’est évidemment pas la maison de Monsieur Tout-le-monde, même si elle s’y était préparée. Elle dût écarquiller un peu les yeux mais essaya de ne pas exagérer pour ne pas mettre mal-à-l’aise Aiden. Elle sortit de la voiture en même temps que lui et le laissa passer devant pour entrer jusque dans la maison. Elle resta étonnamment silencieuse quelques instants, ce n’était pas qu’elle ne se sentait pas à sa place, mais simplement elle était surprise de la tournure de cette soirée et du hasard des choses. En entrant, elle regarde tout autour d'elle, puis se passe une main dans les cheveux. Elle se tourne vers Aiden avec un fin sourire aux lèvres. "Tu me sers un verre ? C'est pas que j'ai pas envie de te sauter dessus à l'instant mais je suis jamais entrée dans une maison de Beverly Hills de ma vie, il faut que je m'en remette." Dans son enfance elle habitait dans un quartier très bien et certaines personnes avaient de grandes et belles maisons. Mais c'était différent ici. Aussi elle n'avait pas envie de sauter directement sur Aiden et d'avoir l'air brusque ou de donner l'impression qu'elle n'avait pas baisé depuis mille ans, ce qui en plus n'aurait pas pu être plus faux. Après, finalement, après avoir dit ces mots, elle repose ses yeux sur le jeune homme et se dit que sûrement on s'en fout de tout ça. Qu'est-ce qu'il lui prend à en avoir soudainement quelque chose à faire de l'impression qu'elle donne ? Elle se reprend : "Nan tu sais quoi en fait laisse tomber, je m'en fous, oublie ce que j'ai dis." Et elle se tourne vers le jeune homme pour l'embrasser, beaucoup moins chastement que tout à l'heure.

N'importe qui connaissant Lucy savait qu'elle changeait d'avis comme de chemise. Un jour les tacos était son plat préféré et le lendemain elle détestait ça. Un jour elle trouvait une robe rouge qu'elle adorait et le lendemain elle en aurait fait des chiffons pour la vaisselle. Ça marchait aussi avec les gens, parfois elle décidait qu'elle détestait quelqu'un et le lendemain se rendait compte qu'en fait elle l'adorait. Peut-être que ça lui ferait pareil avec Aiden, elle sentait déjà percer son air de petit con narcissique et là ce soir cela lui plaisait bien mais qui sait si dans quelques temps elle ne trouverait pas le jeune homme insupportable. Mais après tout elle était souvent attirée par des gens pleins de défauts. Les gens sans trop de défauts sont vachement ennuyeux en même temps. En tout cas, il n'était pas superficiel, il n'avait fait aucun commentaire sur sa voiture ou sa réaction excessive face à la maison. Il n'avait pas de dédain particulier pour le fait qu'elle n'était pas du même milieu que lui, donc au moins il n'était pas snob. Ça c'était un défaut qu'elle ne supportait pas trop. Aussi, lorsqu'en arrivant elle lui demanda un verre par réflexe, il sembla ne pas avoir de problème avec ça. Mais comme dit plus haut, elle changeait d'avis tout le temps, et décida donc l'instant suivant qu'elle n'avait aucune envie de passer par l'étape verre et qu'elle préférait aller directement dans le vif du sujet. Aiden ne sembla pas objecter à cela non plus et il répondit au baiser fougueux dans lequel elle se lança. Elle se laissa emmener jusqu'au plan de travail de la cuisine tandis que ses doigts couraient contre la nuque du jeune homme. Elle resserra son emprise autour de lui avant de faire passer ses mains le long de son torse puis contre le bas de ses reins. Elle entreprit de lui retirer son haut avant de se remettre à l'embrasser, appréciant le contact de sa peau chaude contre ses doigts. Elle s'empressa de retirer son propre haut, dévoilant immédiatement sa poitrine car elle ne portait quasiment jamais de soutien-gorge à part pour travailler, vu comment elle était faite ce n'était pas vraiment utile et elle n'aimait pas ça. Elle se mit à embrasser le coup d'Aiden, puis déplaça ses lèvres contre son oreille, posant à voix basse une question pratique au jeune homme, même si tournée de manière aguicheuse. “Tu veux bouger ou on refait la déco de ta cuisine ? Non pas que ça me dérange.”